Quand on évoque Delvaux, on pense immédiatement à Paul, le célèbre peintre belge qui a tâté du post-impressionnisme, de l’expressionnisme, avant de passer au surréalisme. C’est également le nom de deux frères issus de Geraardsbergen, qui ont décidé de monter un groupe, en 2012, sous ce patronyme. En y ajoutant un point. De cette fratrie, il ne subsiste plus aujourd’hui que le seul Bram.
Découpé en 5 pistes, cet Ep propose une musique hybride, ténébreuse et particulièrement élaborée qui baigne au sein d’un climat angoissant. Et le vocal accentue cette impression. Suivant la bio, le quintet mêlerait l’ignorance des 60’s, l’expérimentation des 70’s et le kitsch des 80’s. Mais en approfondissant le sujet, on retrouve chez cette formation d’autres références. Qui évoquent tour à tour Ozark Henry à ses débuts (NDR : l’album « I’m seeking something that has always found me ») et puis deux combos de post punk expérimental qui à leurs débuts, avaient partagé le même label, Ralph Records : Tuxedo Moon ainsi que Rhythm & Noise. Mais le tout semble avoir été contaminé par le trip hop et probablement celui de Tricky. Ainsi, alors que le morceau d’ouverture, « Un homme », baigne dans l’ambient, « 58 » emprunte une ritournelle propulsée par le synthé vintage jusqu’à son dernier souffle, c’est-à-dire après avoir cédé le relais à un tic-tac qui finit par cesser… Et si « Holy thug » se distingue par ses drums tribaux et ses cordes de gratte fébriles, hypnotique et énigmatique, « Kalvendt » constitue la meilleure plage de cet Ep. Enfin, pas sûr que « Gerets/Groetjes » adresse un clin d’œil au célèbre footballeur. C’est sans doute une autre histoire…