La première impression est plutôt positive. Comment en effet ne pas être séduit par un patronyme inspiré par l’écrivain américain John Fante (NDR : à découvrir absolument) ? En outre, quand on sait que l’immense Charles Bukowski inspire une de leurs chansons, l’a priori est plus que positif ! Cette euphorie passagère passera-t-elle le test de la première écoute ? Elle est en tout cas quelque peu ternie par l’affreuse pochette de l’album…
Quatuor français issu de la région de Lille, emmené par Jean-Christophe Martin, Fante publie son premier album sur le label Desperate Journalists. Le groupe s’est fait connaître, en grande partie, sur la toile ; en outre, il bénéficie du soutien de JD Beauvallet des Inrocks.
Dès la première écoute, l’auditeur est propulsé dix ans en arrière. Chez les groupes phares de la scène indie américaine, nés au cours des nineties. Tout ici pousse à se replonger dans les œuvres fondamentales de Pavement, Violent Femmes ou des Pixies. Production lo-fi comme le demande le genre… Petite impression d’amateurisme pas dérangeante le moins du monde. Les Lillois suivent à la lettre les leçons du parfait petit groupe indépendant Le travail ne peut dès lors que convaincre les fans des groupes susvisés. Pour les autres ça risque d’être plus difficile… La sécheresse des mélodies ainsi qu’une certaine monotonie ambiante ne sont certainement pas des atouts qui parlent en leur faveur… Pourtant, le groupe excelle lorsqu’il s’énerve. « Fumetti » et « Hunter S. Tellar » en sont de parfait exemples. Et le titre maître aurait mérité de se figurer sur le « Brighten the Corners » de Pavement. Une raison suffisante pour justifier l’existence de l’opus…
Aussi, on accordera une mention ‘bien’ pour ces petits frères picards de Stephen Malkmus. Fante ou la preuve qu’en rêvant fort de l’Amérique, il est possible de s’y téléporter, le temps d’un album. Le groupe est à la recherche d’un manager. Avis aux amateurs !