Sorif signifie en berbère, un pas en avant. Fondé en 2001, ce groupe franco-kabyle porte de manière fort juste son nom de scène. En effet, que ce soit en France ou au Bled en Algérie, les kilomètres parcourus de salles en salles sont des pas mis les uns derrière les autres, qui les mènent petit à petit vers la reconnaissance de leurs pères. Il y a 8 ans que Sorif écume les scènes pour propulser son énergie et son envie d’avancer vers un public toujours plus nombreux. La troupe vient enfin de penser à graver, si pas dans la roche, tout du moins dans le polycarbonate, leur premier opus : « Thamzi ». Un elpee qui réunit 13 pistes, chantés en algérien et en français. On y croise autant les percus, la darbouka que de beats beaucoup plus occidentaux. Entre reggae et accords manouche, ces français du Nord démontrent leur envie de réussir un métissage, accessible à tous. Malheureusement, il est difficile de saisir la profondeur des textes. Et pour cause, ils sont exprimés, la plupart du temps, en kabyle. Heureusement, dans ce style musical, la voix est un instrument à part entière ; et les différentes variations qu’elle apporte sont particulièrement appréciables. Si cet elpee est un peu complexe à décrypter, il est cependant très susceptible de faire remuer la tête des personnes curieuses de pénétrer un style peu commun aux mouvements musicaux qui nous entourent.