Attention œuvre musicale dangereuse ! Difficile de décrire, en quelques lignes, le maelstrom sonore concocté par les dérangés de Chrome Hoof, une formation emmenée par les frères Milo et Leo Smee (NDR : ce dernier n’est autre que l’ex-bassiste du mythique groupe Doom anglais, Cathedral). Adeptes d’un mélange, atypique dirons-nous, opéré entre le métal, l’électro, le jazz, le disco et la pop, les Londoniens nous proposent leur troisième elpee, depuis 2005.
Argument non négligeable en faveur de « Crush Depth », si l’ambiance générale est expérimentale, elle néanmoins audible. Les nombreux instruments (dont une batterie, un saxo, des violons électriques et même un basson !) et la voix hystérique, sous acide, de Lola Olafisoye, conversent au sein d’un climat de ‘saine’ violence. Chrome Hoof a choisi de ne pas faire de choix et le scande dès l’introduction « What section am I in ? » Impossible, en effet, de définir rigoureusement leur expression sonore. Jazz ? Disco ? Electronica ? Heavy métal ? Difficile à dire. Le collectif est réellement inclassable. Jamais un instant, au cours de l’écoute de leur nouvelle production, il n’est possible de prévoir ce que nous réservera les 10 prochaines secondes d’un morceau.
Eprouvant mais rafraîchissant, « Crush Depth » évite tout formatage. Mais cette ouverture d’esprit est de plus accompagnée de bonnes chansons et c’est là le principal ! Les 7 minutes jazzy de « Sea Hornet », le disco futuriste de « Vapourise » ou l’énergie métal de « Third Sun Descedent » sont bien plus que de simples expérimentations mais de véritables réussites. Un ovni musical déstabilisant à découvrir d’urgence ! Imaginez Slayer reprenant le répertoire de Chantal Goya, le tout mixé par Ministry et vous aurez une vague idée de la musique proposée par Chrome Hoof…