Les rues et les routes de Kristin Hersh…

Peu d'artistes comprennent l'intensité de vivre son art comme Kristin Hersh… « Constance Street » constitue le troisième single extrait de son nouvel elpee, « Clear Pond Road », qui sortira le 8 septembre 2023. « Clear Pond Road » poursuit la juxtaposition de…

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Drop Nineteens de retour 3 décennies plus tard…

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jeudi, 07 juillet 2022 10:36

Crease

Vicky Mettle, alias Kee Avil, n’est clairement pas l’artiste la plus notoire du mythique label montréalais Constellation. Elle appartient à cette catégorie d’artistes expérimentaux qui gravitent autour de locomotives telles que Gospeed You ! Black Emperor ou A Silver Mount Zion. Pourtant, la jeune guitariste et productrice est parvenue à se forger un nom au sein de la scène locale, notamment grâce à un premier Ep paru en 2018. Ce qui lui a permis de jouer en compagnie de Land of Kush et d’assurer les premières parties de Pere Ubu, Marc Ribot ou encore Suuns.

« Crease » constitue son premier album. L’univers de Kee Avil se distingue par son originalité, car tout en se révélant expérimental, il s’avère accessible. Un challenge plutôt difficile à accomplir, il faut le reconnaître. Le spectre d‘influences de la Canadienne est plutôt large. Du moins sur cet opus. Parmi les plus marquantes, on citera Fiona Apple, Juana Molina, Gastr Del Sol et même Björk. Enfin, c’est ce que l’artiste a déclaré.

Elle chante ou plus exactement chuchote, en se servant d’une gratte électro-acoustique. Son jeu de guitare est atypique, intuitif, tout en nuance et délicatesse. Minimaliste, sa musique est subtilement teintée d’électronique. Mais manifestement, le climat qui règne tout au long de cet elpee n’est clairement pas propice à la joie. De ses compos, il émane même une forme de mal-être ; un peu comme chez Jenny Hval.

En outre, plusieurs écoutes de cet LP sont nécessaires avant de pouvoir s’en imprégner. Et même si l’atmosphère qui y règne est manifestement sombre, sa singularité mérite une attention particulière...

mardi, 28 juin 2022 18:58

The Fellowship

Ce compositeur et multi-instrumentiste canadien est surtout connu pour avoir posé ses lignes de saxophone au sein de groupes d’envergure tels que War on Drugs ou Destroyer. Joseph Shabason s’est cependant lancé dans une carrière solo, en 2020. « The Fellowship » constitue déjà son 3ème opus.

Partagé en huit morceaux, cet album est plutôt difficile d’accès. A la limite, il est même inaccessible. Pour l’apprécier, il faut être réceptif à ce type de jazz-electronica expérimental. En tirant parti essentiellement de claviers, Joseph Shabason exécute une musique contemplative. Aucune place n’est laissée aux mélodies. Et lorsqu’on pense être parvenu à repérer un fil conducteur, l’artiste prend plaisir à injecter des bruitages ou des sonorités instrumentales parasitaires, à l’instar de « 13-15 » …

Difficile dans ces conditions de réellement s’accrocher à « The Fellowship ». Hormis la plage finale (« So Long ») qui, nonobstant son tempo lent, se distingue par sa rythmique et d’élégantes notes de saxophone jazzyfiantes, il faut bien avouer que l’écoute de cet elpee est loin d’être une partie de plaisir…

jeudi, 16 juin 2022 11:57

Nicotine Bunker

Dès les premiers accords de « Nicotine Bunker », on se doute que Freyr nous vient des pays nordiques. Intimiste et minimaliste, sa musique évoque son climat polaire, ses terres arctiques, sa banquise, sa taïga, sa toundra mais aussi ses fjords…

Pas étonnant, puisque Freyr Flodgren est suédo-islandais. Avant d’entamer une carrière en solitaire, il a composé des B.O. pour spots publicitaires, jeux et séries télé.

« Nicotine Bunker » constitue son deuxième opus. En pimentant son folk de condiments soul, il marche sur les traces de Nick Drake, de Bon Iver (« Permission to Lose ») voire de Sufjan Stevens (« Nicotine Bunker »). Les huit morceaux de cet album glissent comme un traineau sur la neige. Ils nous bercent et même finissent par nous apaiser. Une œuvre à écouter au coin d’un feu de bois, lorsqu’il fait grand froid…

 

lundi, 16 mai 2022 10:46

Tindouf

Fondé en 2015, à Bologne, Savana Funk est né de la rencontre entre l’Italien Aldo Betto (guitare), l’Anglais Blake C.S Franchetto (basse) et le Marocain Youssef Ait Bouazza (drums). Ils décident alors de développer un style original, en agrégeant musique touarègue, funk, blues, rock, psychédélisme et jazz. Mais il faut attendre 2018, pour qu’ils optent officiellement pour le patronyme Savana Funk.

« Tindouf » constitue son second LP. En empruntant le nom de cette ville algérienne située ne plein désert qui accueille un vaste camp de réfugiés, le band a voulu rendre hommage à toutes les victimes de l’immigration.

Sur ce nouvel opus, le trio a reçu le concours de quelques invités. Aux claviers, Nicola Peruch donne de l’épaisseur au son. Elena Majoni au violon et Gianluca Petrella au violon apportent également leur collaboration. Tout au long des huit plages ce long playing, Savana Funk parvient à créer un lien entre les différentes cultures, tout en démontrant la richesse du métissage… 

Cet album alterne morceaux énergiques et caoutchouteux (« Fuga da Gorée », « Il ghepardo ») et pistes atmosphériques (« Afromoon », « Kiki »). Pas de longs exercices expérimentaux cependant, Savana Funk ayant plutôt choisi de nous séduire à l’aide de son expression sonore fouillée mais toujours accessible…

samedi, 30 avril 2022 11:11

Head of Roses

Jennifer Lynn Wasner est à la tête de deux projets (un troisième baptisé Dungeonesse, auquel participait John Ehrens, semble abandonné, pour l’instant). Tout d’abord, son principal, Wye Oak, en compagnie d’Andy Stack, dont le dernier elpee remonte déjà à trois ans. Puis un solo, qu’elle a réactivé, au cours de la pandémie et pour lequel elle est choisi comme patronyme, Flock of Dimes, dont le premier opus, « If You See Me, Say Yes » remonte à 2016.  

« If You See Me, Say Yes » constitue son second et il est paru chez Sub Pop.

Lors des sessions, l’Américaine a reçu le concours de toute une belle brochette d’invités dont Matt McCaughan derrière les fûts (notamment auprès de Bon Iver), Nick Sanborn à la production et aux synthés (moitié de Sylvian Esso) et encore Meg Duffy à la guitare (il milite au sein du band de Kevin Morby mais également chez Hands Habbit). Parcimonieuses, les orchestrations sont particulièrement léchées. La voix et le lyrisme de l’artiste font le reste.

Si « Head of Roses » fait la part belle aux guitares, on y rencontre également des éléments synthétiques, mais savamment dosés. L’œuvre alterne les climats malgré le ton ténébreux et des compos aux accents pop clairement définis. Ainsi, « Price of Blue » s’avère dense et entraînant tandis que « Walking » et « Lightning » se révèlent davantage minimalistes et introspectifs. On épinglera également le cotonneux « No Question », traversé par une magnifique intervention jazzy au saxophone ou encore le plus folk « Awake for the Sunrise ». 

Un album intimiste au cours duquel la songwritrice parvient à nous émouvoir…

vendredi, 08 avril 2022 18:03

Hella Love

Fils de parents d’origine mexicaine, Jess Sylvester a grandi à San Francisco et a choisi son patronyme en hommage à son père, marin. Paru sur le label Hardly Art (NDR : fondée par Sub Pop, cette écurie recèle des pépites telles que Lala Lalan, La Luz, Protomartyr, …) « Hella Love » agrège musique centrale/sud-américaine et psychédélisme californien. L’artiste chante d’ailleurs, tour à tour en anglais ou en espagnol, selon morceaux.

En guise d’intro, « Fanfare » se nourrit de claviers et de cuivres tout en véhiculant des accents mariachis. Jess s’enfonce dans l’hémisphère Sud, et goûte au tropicalisme brésilien à travers « Luz des Faro », une compo qui fait également la part belle aux cuivres. Parfois les claviers s’autorisent un écart dans le kitsch, à l’instar de « Minuet for the Mission » ou « Outerland ». Mais ce sont surtout les effets psychédéliques et relaxants libérés par l’expression sonore qui créent l’addiction. D’ailleurs, après avoir écouté cet elpee, on a envie de ré-appuyer sur la touche ‘play’ ! A l’aide de sa télécommande. Car, ensoleillé, cet opus incite au farniente tout en sirotant un mojito…    

samedi, 19 mars 2022 17:50

Spencer Cullum's Coin Collection

Spencer Cullum's Coin Collection

A l’écoute de cet elpee éponyme, l’auditeur est invité à accomplir un voyage de plusieurs décennies dans le temps. Plus d’un demi-siècle dans le passé ! On imagine des hordes de hippies dévalant les collines de San Francisco, hypnotisés par les sonorités de guitares propagées par le Grateful Dead. Accompagné par Sean Thompson, le musicien multi-instrumentiste Luke Reynolds (Sharon Van Etten, War on Drugs…) mais également des choristes tels que Caitlin Rose, Andrew Combs, Erin Rae ou encore Herman Düne, cet Anglais exilé à Nashville, plus connu pour ses faits d’armes en tant que musicien studio, tisse des de superbes morceaux inspirés du folk/rock psychédélique des 60’s. Plusieurs écoutes sont cependant nécessaires avant d’appréhender la richesse de l’orchestration et des mélodies ainsi que le jeu de guitare produit par Spencer Cullum. Ce premier elpee solo alterne ballades bucoliques (« Seaside »), morceaux hypnotiques, à l’instar de « Dietench Buxtehude », et plages acoustiques….

A l’écoute de « Spencer Cullum’s Coin Collection », les spectres de Tim Buckley et de Nick Drake flottent dans les esprits. Rien que ça !

lundi, 31 janvier 2022 19:25

Romantic images

« Romantic Images » appartient à cette catégorie d’albums qui parviennent, après une seule écoute, à vous mettre de bonne humeur. Efficace, la pop de Molly Burch (NDR : née à Los Angeles, elle s’est établie à Austin) atteint sa cible à chaque coup. Noyée sous des nappes de synthés, elle nous propulse dans les 80’s. Et puis, sa voix est envoûtante.

« Romantic images » constitue son quatrième opus. Et malgré son titre, elle est parvenue à se débarrasser de ses mélodies mélancoliques pour entretenir une ambiance davantage positive. Parfois les compos frôlent le kitsch, quand on ne se surprend pas à se dandiner au rythme de la basse, comme sur l’entraînant « Emotion feat. Wild Nothing ».

Ce long playing ne révolutionnera pas la pop ; mais au beau milieu de l’hiver, alors que les concerts sont annulés l’un après l’autre, il apporte un petit rayon de soleil qui réchauffe les cœurs. Et ça, ce n’est pas rien !


 
mercredi, 26 janvier 2022 12:20

World's most stressed out gardener

Producteur, musicien et vidéaste (notamment pour Timber Timbre, Metz ou encore Andy Shauf), Chad VanGaalen possède plusieurs cordes à son arc. Alors que le virus parcourt le monde, le Canadien s’est retiré dans sa maison en Alberta pour composer ; mais lors de ses heures perdues, il s’est consacré au jardinage. C’est au cours de cette période qu’il a réalisé son huitième album pour lequel il s’est référé à la flore afin de choisir son titre.

Sur cet elpee, le multi-instrumentiste se charge une nouvelle fois de tout de ‘A à Z’. Outre les instruments déjà maîtrisés depuis belle lurette, il joue de la flûte, dont les interventions sont disséminées tout au long playing, et tout particulièrement sur « Flute Peace » ...

Dans l’esprit de ses œuvres précédentes, Chad VanGaalen élabore une pop psyché alambiquée, loufoque qui paraît partir dans tous les sens. Plusieurs écoutes sont nécessaires afin de saisir la complexité des morceaux et d’appréhender leur richesse mélodique. A l’écoute de « World's most stressed out gardener », on pense à Beck, Super Furry Animal, voire Flaming Lips. Entre les courts intermèdes instrumentaux, le Canadien offre de véritables pépites telles que le planant « Where Is It All Going ? », l’hypnotique « Starlight » ou encore le plus nerveux « Nighmare Scenario ». Bien qu’hétéroclite, ce long playing s’écoute sans éprouver la moindre lassitude. Sans doute à cause de sa qualité. Reste à espérer que cet artiste puisse recueillir la reconnaissance qu’il mérite !


 
samedi, 15 janvier 2022 16:13

Blue heron

Avant de se lancer dans un projet personnel, le multi-instrumentiste Nick Levine a milité pendant plusieurs années au sein de la formation américaine Pinegrove. Le leader de cette dernière ayant été englué dans un scandale sexuel, la vie du groupe a été mise entre parenthèses ; ce qui a laissé du temps à Levine de travailler sur son premier album solo.

Ce qui saute aux oreilles à l’écoute de « Blue Heron », c’est la ressemblance entre la musique de Pinegrove et celle de Jodi, notamment à travers des titres comme « Go Slowly » ou « Buddy ». Faut dire que les styles pratiqués par ces deux formations sont issus du fruit d’un mélange de country, de folk et de rock. En outre, le timbre nasillard de Nick Levine rappelle celui d’Evan Stephens Hall. Et enfin, ce mélange spécifique d’arpèges saccadés et de riffs incisifs, on le retrouve également chez les deux combos.

Sur cet LP figure également des morceaux dépouillés (guitare/batterie), chargés d’émotion, tout en demeurant accrocheurs. En dix plages (dont deux sont instrumentaux) pour à peine 30 minutes, Jodi est presque parvenu à nous faire oublier Pinegrove…


 
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