Ce mardi 21 février, l’intimiste salle de la Rotonde accueillait Active Child. La formation californienne se produisait en Belgique, pour la première fois. De quoi profiter d’un des rares concerts non ‘sold out’ proposés par le Botanique, cette année. Une bonne centaine de spectateurs s’étaient déplacés pour assister au set de Pat Grossi et sa bande. Bien que son premier album, « You Are All I See », ait été bien accueilli par la critique, on ne peut pas vraiment dire que cet artiste jouisse d’une grande notoriété dans l’univers musical. Et pourtant, il se singularise de bien d’autres contemporains en jouant de la harpe mais aussi et surtout à cause de sa voix de castrat.
Il est 20h00 pile lorsque Leaf House, le supporting act, monte sur les planches. Une formation liégeoise responsable d’une musique hybride, canalisée par les rythmiques électroniques et les riffs de guitares psychédéliques. Leur concert s’ouvre par quelques morceaux atmosphériques. Mais au fil du temps, le tempo s’accélère. Et pourtant, le public reste impassible, et semble même assoupi. Assis sur les marches de la Rotonde, il rechigne à se décoller les fesses des gradins ; une situation qui n’est pas de nature à donner confiance aux membres de Leaf House. Pourtant, cette jeune formation se débrouille plutôt bien. Proche d’un Animal Collective (NDR : le band a choisi pour patronyme, une titre extrait de « Sung Tongs »), mais sous un format plus pop, voire d’un Le Loup, leur expression sonore tient la route. Il n’y manque peut-être que quelques coups de folie ou encore l’un ou l’autre pic d’intensité. Néanmoins, en 35 minutes, le trio est parvenu à mettre en exergue un beau potentiel. A suivre donc !
Après une petite pause bienvenue, afin d’aller se ravitailler au bar, Active Child entre en scène. Le public semble enfin réveillé. Pat Grossi s’est déjà posté derrière sa harpe. Il est soutenu par un batteur et un guitariste/bassiste/claviériste. Le set s’ouvre par quelques compos empreintes de lyrisme, dominées par la voix haut-perchée de Grossi (NDR : on se demande d’ailleurs si elle est bien terrestre). Active Child nous entraîne au sein d’un univers mystique. Ténébreux. A la limite, lugubre même. Si bien que parfois, on a l’impression que la Rotonde s’est transformée en chapelle sépulcrale. Après trois morceaux, Pat Grossi délaisse sa harpe pour se concentrer sur son clavier. Mais si l’ambiance entretenue lors de ce spectacle est toujours aussi sombre, les compos lorgnent maintenant davantage vers la pop-new-wave. Les nappes de synthés, la boîte à rythmes et la reverb’ nous replongent alors dans les 80’s. Après quelques titres, pour lesquels Pat se consacre à nouveau à la harpe, le spectacle se termine. Et deux titres plus tard, accordés en guise de rappel, l’auditoire vide les lieux, l’esprit encore embrumé par cette cérémonie obscure, mais surtout heureuse d’en être sortie indemne et satisfaite de savoir que le monde n’est finalement pas aussi tourmenté que celui décrit par Active Child…
(Organisation Botanique)