Avant la sortie de « My Father Will Guide Me Up A Rope To The Sky », j’avoue n’avoir jamais écouté un album de Swans. Bien sûr, j’avais déjà entendu parler de cette formation avant-gardiste américaine fondée en 1982 ; et d’après mes lectures, j’avais compris qu’il s’agissait d’un des piliers de la scène no wave, à l’instar de Sonic Youth. Faut dire aussi, qu’à l’époque de leur séparation, en 1997, je n’étais pas encore mûr pour assimiler ce type de musique. Est-ce une bonne excuse ? Aucune idée. Soit !
Swans vient donc d’opérer son retour, après treize années de séparation, en publiant ce douzième opus, intitulé « My father Will Guide Me Up A Rope To The Sky ». Entretemps, le leader avait quand même entrepris une carrière solo et remonté un autre combo, Angels of Light. Et puis, il ne faut pas oublier qu’il a fondé le label Young God Records, au sein duquel militent ou ont milité, notamment, Akron/Family, Devendra Banhart, Ulan Bator, Lisa Germano et Wovenhand. Le Californien avait déclaré que cette reformation n’était pas destinée à ressasser le passé, mais simplement à reprendre le processus dans l’évolution de la musique du groupe. Il a donc rappelé Norman Westberg, autre membre originel du combo, ainsi que quelques musicos qui avaient déjà bossé en compagnie de Swans.
L’album s’ouvre par « No Words/ No Thoughts ». Un tintement de cloches prélude le développement d’un climat ténébreux et malsain, réalisé par couches sonores successives. Progressivement, le tempo s’accélère. Les drums entrent en lice puis le timbre grave et sombre de Michael Gira. A vous flanquer des frissons partout. Après neuf minutes, le morceau a atteint sa puissance ultime et s’achève dans le drone. L’elpee recèle plusieurs morceaux sculptés dans un dark folk sous tension électrique. Une intensité électricité qui peut même prendre le dessus, à l’instar de « My Birth » ou « Eden Prison ». Des chœurs envahissent « Jim » et « You Fucking People Make ». Devendra Banhart sur l’un et la fille de Gira sur l’autre collaborent aux vocaux.
Manifestement, Swans a eu une influence majeure sur le mouvement dark folk. Et notamment sur un groupe comme 16 Horsepower et surtout Wovenhand. Silver Mount Zion également. Chez qui les similitudes sont flagrantes, lorsqu’ils accompagnaient Vic Chesnutt. Et même sur un groupe belge comme Kiss The Anus of the Black Cat.
Perso, je viens de faire une découverte. Ce qui va m’inciter à me pencher sur l’œuvre de Gira. Qu’elle soit en solitaire, au sein d’Angels of Light ou à travers Swans.