Les textes candides mais positifs de Sea Girls…

Ce quatuor londonien –composé de Henry Camamile (chant, guitare), Rory Young (guitare), Andrew Dawson (basse) et Oli Khan (batterie)– s'impose par sa franchise rafraîchissante, ses mélodies accrocheuses et des paroles candides et positives. En outre, Sea…

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Akim Serar

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jeudi, 15 août 2013 13:15

Vous avez dit Slowdive ?

Outre une certaine ressemblance avec Dexter Morgan, Neil Halstead est surtout connu pour être une figure de proue du Shoegaze.

Un peu perdu dans le désert Mojave et dans des compositions Folk plus ou moins ennuyeuses depuis quelques années, beaucoup espéraient une reformation de son mythique groupe.

Si Neil revient à ses premières amours (une cathédrale sonique où le spleen se répercute en échos divins) il s’accoquine en fait à Mark Van Hoen (Seefeel, Locust) et Nick Holten (Coley Park, Holton’s Opulent Ogg ) pour former un nouveau projet répondant au nom de Black Hearted Brother dont le premier album (« Stars Are Our Home » : le titre en dit déjà long) est annoncé le 21 octobre prochain sur le label (de qualité) Sonic Cathedral.

Pour un avant-goût et se placer en orbite, le premier extrait, « (I Don'T Mean)To) Wonder » est disponible à l'écoute ici

vendredi, 02 août 2013 03:00

Esperanzah ! 2013 : vendredi 2 août

Selon le manuel du parfait petit snobinard en jeans noir et cuir laminé (NDR : autrement dit ma bible), je m’apprête donc à pénétrer en terre exotique, un territoire absolument dénué de toute hostilité, où l’autochtone, paré d’un saroual, chaussé de sandales et riche d’une gourde en peau de chèvre, viendra m’accueillir.
Ensemble, nous irons traire les chèvres, adopter l’un ou l’autre enfant du tiers monde, avant d’aller fumer du chanvre dans les allées d’une abbaye au passé foisonnant.
Au détour, nous discuterons malbouffe, société de consommation, et tenterons de freiner l’élan rotatif du consumérisme à outrance.
En passant, nous nous délecterons de saveurs Bio, boirons de la pisse de houblon et discuterons le coup en contemplant quelques charmantes amazones se déhanchant voluptueusement aux sons de fanfares venues du monde entier.
Imagerie fantasmagorique ?
Pas si sûr, tant l’image baba cool et l’esprit altermondialiste colle à ce sympathique festival depuis ses débuts.
Mais si je n’y ai jamais mis les pieds, c’est simplement parce que la programmation ne m’a jamais vraiment passionnée.
Au diable les considérations de tout ordre si ce ne sont celles musicales, car cette année, l’affiche propose bien plus qu’un condensé (qui a dit dansé ?) de World Music.
En route pour une journée au bout du monde !

Bon ! Le petit manuel n’avait pas tort sur la tenue vestimentaire de rigueur ici. 73 degrés à l’ombre, des senteurs de fennec se propagent et pas un souffle de vent. Aussi, je commence à me demander si Floreffe se situe dans la zone chaude intertropicale, lorsqu’un étrange petit être barbu et surmonté de dreadlocks plus hauts que sa taille me propose de m’abreuver en sa compagnie.

Par politesse, j’accepte et l’eau rafraîchissante me fait gagner cinq points de vie.

Je suis donc au mieux de ma forme pour apprécier le set de seize heures tapantes.

Soit les onze (11, comme une équipe de foot !) membres de The Peas Project.

Beaucoup de positif à retenir de ce moment en compagnie d’une des valeurs sûres du syndicat de la bonne humeur.

D’abord l’enthousiasme est communicatif.

Si je reste impassible sous le soleil de plomb (on ne change pas un rebelle farouche de mon espèce avec de l’eau minérale), tous autour de moi semblent trouver matière à danser et faire la fête.

Et c’est vrai que Marc Zinga et sa chanteuse tirent habilement les ficelles.

Bien sûr, le vieux renard que je suis ne tombe pas si facilement dans le panneau.

La connivence entre les musiciens est évidente et leur jeu de scène parfois stéréotypé. On arrête la musique, on stigmatise le public et on repart de plus belle. Une recette éculée mais certes toujours efficace en pays conquis Néanmoins, le savoir-faire est indéniable et force même mon respect.

Les rythmiques tribales secouant « Question Of Death Or Life » (NDR : en fait, je n’ai pas la moindre idée du titre vu que j’ignore la discographie du groupe et suis trop paresseux et/ou débordé pour me renseigner) mettent une partie de mes neurones en fête tandis que les autres préfèrent opter pour la mode veille (NDR : afin d’éviter toute éventuelle surchauffe du système).

Un rappel (à cette heure ci ?) soulève un sourcil étonné (le droit, car le gauche est noyé depuis longtemps).

Quittant le côté cour, je me lance donc à l’attaque de l’ascension du jour qui doit me mener au sommet des jardins de cet endroit que je me dois de qualifier de superbe écrin.

La particularité de ce festival veut donc qu’en chemin, je croise un coiffeur botaniste exerçant ses ciseaux sur de volontaires cobayes qui ne rechignent pas à ressembler à des pots de fleurs, un cinéma niché dans une alcôve de fraîcheur, et quelques militants pour mille et une causes communes comme des fosses.

Une chorale de Noël chantant des psaumes arabes ou encore une tribu africaine martelant furieusement des troncs de séquoia.

Manifestement, c’est super chouette ces activités prévues pour les bobos.

Mais elles manquent cruellement de mascara et de cheveux crêpés ; car l’étranger, ici, c’est moi.

Donc, placé à côté d’un quidam endimanché comme Jack Sparrow pour le mariage de sa tante, je décide de reluquer The Soul Jazz Orchestra.

Le soleil étincelle et ruisselle sur le cuivre des instruments, et c’est comme si les notes s’y baignaient.

Consonances Afro Jazz Funk qui devraient me saouler mais qui au contraire me Soul.

Clin d’œil appuyé à James Brown par ci, petit air de Reggae par là, tout finit par se ressembler ; mais bon, je ne suis un expert du genre.

Je m’allonge alors et écoute la fin de ce sett qui se termine, ami lecteur, si toi tu es connaisseur, par « Mister President », un titre vachement entraînant.

Redescendant le long des remparts, je m’arrête au coin des saveurs ; en fait, un vrai village.

J’échange mes euros contre quelques jetons de monnaie locale et me décide à aller voir le Teuton Patrice qui, comme son nom ne l’indique pas, n’a rien d’un blanc-bec français.

Ce petit gars qui a travaillé notamment en compagnie de Cameron McVey (Massive Attack) présente donc « The Rising Of The Son », son album pressé dernièrement, un disque dont la sortie est prévue pour la fin du mois ; le septième de sa discographie étalée sur quinze années de carrière, excusez du peu.

Un Vibe très Roots mais mâtiné d’un esprit Punk, c’est ce qui pourrait résumer l’univers de Patrice.

Une casquette orange fluo comme couvre-chef et des jambes élastiques qui le mèneront sur les rebords du mur longeant la scène, emmenant dans son sillage quelques paires de jambes elles, plutôt extatiques. Du punch à revendre et des morceaux au Dub canaille, ces quelques recettes assureront le succès de celui qui s’était illustré par la reprise de Nina Simone, « Ain't Got No (I Got Life) ».

La présence sur les planches d’une miniature à son effigie (peut être son fils ; mais j’étais placé un peu loin pour définitivement statuer sur cette hypothèse aventureuse) et quelques passages mid tempo parfaitement placés finiront de fixer mes attentes (fort peu nourries au demeurant, mais largement comblées).

L’heure de la remontée venue (mais pourquoi n’y a-t-il pas de téléphérique ???) et le moment de grâce arrive enfin.

Les corps déchirent la nuit, triomphalement. Les chérubins se pressent dans les cieux pour contempler le spectacle.

C’est que le projet Woodkid a tout sur disque pour faire craindre sur scène une grandiloquence prétentieuse et pompeuse (voire pompière).

Ramené à une formule simple en festival (il ne reste que tambours et trompettes), l’équipage de Yoann Lemoine garde fière allure mais va d’emblée rassurer sur l’envergure de sa musique sans sombrer dans la gaudriole.

Alors que colonnes et troncs d’arbres se marient dans le fond en images projetées (le visuel a une part prépondérante dans l’univers Woodkid, support évident quand on connaît le talent de vidéaste de sa tête pensante), le vent souffle de plus belle sur la plaine, comme pour insuffler une dimension encore plus tragique à la pièce qui se déroule sous nos yeux.

Le navire fend les océans et trouve son rythme de croisière dès le troisième titre, celui qui donne son nom à l’album.

« The Golden Age ». Comme le vestige d’une époque qui aurait été (vague souvenir mélancolique) mais appelée à ne plus jamais être, se rappelle à notre délicieux souvenir.

Un peu cabotin, Yoann nous réserve une vraie-fausse déclaration ensuite, nous livrant « I Love You » avant de ressortir de ses valises « Brooklyn » et de définitivement larguer les amarres.

Bien sûr, le show est rôdé et laisse peu de places aux éventuelles surprises.

La chorégraphie consacrée à « Iron » est un copier-coller sur chaque date de la tournée et on y voit le génial auteur enfourcher comme monture l’un de ses musiciens (rien de sexuel, néanmoins).

Mais ce serait là faire la fine bouche (et la mienne est enflammée par un met thaï un rien épicé).

Scandant son nom sur un air de foot (tiens, c’est pas conforme aux préceptes du hippie campagnard ça, si ?) la foule gagnera deux rappels, dont un « Run Boy Run » au galop enivrant.

La messe est dite, mais une bien belle messe, célébrée dans un cadre monastique lui allant à ravir.

Enfin, fourbu mais pas repu, je dégringole les allées pavées qui finissent d’abîmer mes pauvres chaussures (où ai-je rangé la paire de tongs que Jack Sparrow m’a offertes ?) et finis les quarante-six tickets boissons qu’il me reste en compagnie d’éleveurs de bétail du Larzac ; et nous nous délectons de jus de prune équitable tout en restant attentif au set des Français de Rocky.

Un retour aux années 80, version back to life, mais pas back to reality puisqu’il m’est encore offert de contempler quelques joyeux aborigènes sapés comme pour la Bar Mitzvah d’un boucher cubain sédentaire.

Des influences certes datées mais savamment égrenées qui confèrent un côté House à des compositions plutôt Pop, dans un mélange bien dosé.

Le son vintage des claviers, le groove des guitares et la voix puissante et autoritaire d’une chanteuse aux allures de pygmée (effet semi-trompeur des autres musiciens, eux, placés sur des estrades) assurent une fin de spectacle et de nuit réussies.

Sans compter sur les drôles de poissons de Goldfish dont le DJ Set achèvera les zozos du coin, alors que votre serviteur quitte ce lieu exotique, un collier de fleurs de jasmins sur la tête et du tabac créole dans la pipe.

Organisation : Esperanzah.

(Voir aussi notre section photos ici)

 

samedi, 27 juillet 2013 03:00

Rivierenhof 2013 : samedi 27 juillet

Comme pour souligner le fossé qui sépare le Nord et le Sud du pays en matière d’investissement consacré aux Arts et à la Culture, Anvers accueillait à nouveau, ce samedi soir, dans le (magnifique) cadre du domaine provincial de Rivierenhof, les Tindersticks, alors qu’en fin de nuit, j’assistais aux funérailles du Fiacre, un des derniers endroits dédié à ces disciplines, dans le centre de Liège, disloqué par les mâchoires stupides du pouvoir en place.

Sans revenir sur ce débat, je constate tout simplement, en m’asseyant dans les travers de ce petit amphithéâtre, que tout est prévu pour nous permettre d’assister, dans les meilleures conditions possibles, à quelques concerts de très, très bonne facture.

Même les orages retiendront leur souffle jusqu’à la note finale d’un spectacle majestueux, comme c’est souvent le cas pour ce groupe fêtant bientôt ses vingt et un ans de bouteille et nos vingt années d’ivresse, depuis la sortie de leur premier opus éponyme.

« If You’re Looking For A Way Out » entame donc le set, sous la moustache frémissante de Stuart Staples, enchanté de se retrouver à nouveau dans ce cadre seyant si bien à son groupe.

Tout semble être en harmonie avec la musique ce soir.

Le ciel, chargé mais tout en retenue, l’air, les arbres qui surplombent la scène, et le public, attentif et respectueux.

La formation ne s’y trompe pas et marque son plaisir dans chaque intonation.

Avant de s’atteler à des représentations spéciales marquant les 20 ans de la sortie de « Tindersticks », et qui passeront le mardi 22 octobre au Cirque Royal dans le cadre de l’‘Across Six Leap Years Anniversary Tour 2013’, le band revient principalement sur les titres de son dernier opus en date, « The Something Rain ».

Oui, une pluie, qui jusqu’au bout, se contiendra dans les lourds nuages menaçants au-dessus de nous.

Un premier rappel ponctué du frissonnant « Tiny Tears », un second entamé par un « If She’s Torn » dédié aux nombreuses femmes enceintes de l’assistance (cette chanson a été écrite en pleine grossesse de l’épouse de Stuart) et un « Goodbye Joe, éclairé par les flashes de plus en plus nombreux des anges au firmament.

Enfin, le déluge pouvait s’abattre, ainsi que nous tentions de rejoindre nos véhicules.

Qu’importe ! Bientôt, les Tindersticks seront de retour.

Tindersticks

(Organisation : Openlucht Theater Rivierenhof)

 

C'est le magazine Obsküre qui l'annonce sur son site :

Non content d'arpenter de nouveau les scènes, le groupe de Scott McCloud nous revient avec un Ep cinq titres. Un disque qui sortira ce 24 septembre prochain chez Epitonic.

Si leur reformation avait donné lieu à un single téléchargeable (« It's A Diamond Life » paru en avril dernier), on était tout de même curieux de savoir si « You Can't Fight What You Can't See » (2002) allait un jour nous réserver un successeur. Et la réponse est affirmative.

« Ghost List », puisque c'est son titre, sera partagé en 5 pistes. En voici le détail :

1. It’s a Diamond Life
2. Fade Out
3. 60 Is Greater Than 15
4. Let’s Get Killed

5. Kick

Vingt ans après la sortie de leur tout premier album chez Touch & Go (« Venus Luxure N°1 Baby »), le légendaire groupe aux deux basses semble ainsi de retour pour de bon !

http://www.gvsb.com/

 

mercredi, 17 juillet 2013 03:00

Sortir du cadre…

Jeronimo, c'est une histoire Belge.
Tendre et drôle à la fois.
Plus Toto le héros que Tintin, mais aussi aventurier...
Un petit garçon dont la route prend des chemins de traverse, juste pour voir où ils mènent.
Qui s'abîme les genoux sur des chardons ardents et hume l'embrun du Nord soufflé par le vent.
Un petit garçon qui sait que ses bras sont trop courts pour toucher la lune. Mais refuse d'abandonner son dessein, et finit quand même par en caresser l'image à la surface d'un lac.
Ce lac est celui de Garde. Un endroit essentiel dans la genèse de « Zinzin », le quatrième et dernier album en date de Jérôme Mardaga.
Un lieu de ressourcement propice au plongeon, un grand plongeon, plus loin, encore plus loin, là où tout est possible.
Après avoir décidé de mettre un terme à son aventure, Jeronimo a ressuscité Jeronimo.
Mais avant de pousser plus avant ses recherches qui le mèneront sans doute en marge du cadre au sein duquel il se sent de plus en plus à l'étroit, le Liégeois sait qu'il doit encore apprendre, tel un peintre qui tend à l'abstrait ou recherche l'épure.
Petit bout de chemin en compagnie de cet attachant zozo…

« L'album est venu de lui même » confie d'emblée l'artisan liégeois en sirotant sa bière dans un des confortables fauteuils du hall du Radisson Hôtel, en marge des Francofolies, où il s'est produit plus tôt en journée. « Il est né ainsi, sans doute parce que pendant deux ou trois ans, j'avais mis de côté tout le mécanisme où on est toujours à l'affût d'une phrase, d'un texte, d'une suite d'accords, d'un groove, d'un arrangement. J’avais pris du recul en jouant pour d'autres, ne retenant que le côté fun, et puis c'est revenu en un instant. C'est comme un travail journalier accumulé dans le subconscient et puis subitement, il prend forme, puis éclot, en un rien de temps, spontanément. »

On revient alors sur ce havre de paix qui a influencé la créativité.

« Oui, je passais en effet des vacances chez mon frère, là bas, au lac de Garde. J'avais emporté quelques albums de Bob Dylan que j'écoute souvent, mais particulièrement là-bas. Il y avait une vielle guitare, et un jour je me suis dit, avec un truc de Dylan en tête, juste pour le fun, que ce serait sympa d’interpréter une chanson pendant l'apéro ; une chanson que je puisse faire écouter à mon frère. J'ai alors écrit ‘Princesse au regard couleur ciel de Belgique’ ; et on en a conclu que c'était pas mal. De fil en aiguille, en un peu moins d'un mois, je me suis retrouvé à la tête de treize, quatorze ébauches de compos. »

Je lui fais alors remarquer que malgré la patte imprimée et estampillée Jeronimo, la sensibilité semble accrue sur ce disque par rapport à ses trois premiers opus. Remarque sur laquelle il peine à statuer.

« Oui ? Vraisemblablement ? Je ne sais pas. Peut être est-ce la pause qui fortuitement a induit cette perception ? Personnellement, à la fin de l'enregistrement de « Zinzin », en réécoutant le résultat, j'ai ressenti de la déception. J’en ai déduit que rien n’avait vraiment changé. Que je ne m’étais pas réellement renouvelé. »

J'en conclus donc que c'est la raison pour laquelle il n'a pas modifié de nom, ne s’abrite pas derrière une nouvelle identité.

« Il m'a semblé évident, quand les chansons sont revenues, la voix et le reste aussi d’ailleurs, que je ne pouvais pas baptiser le projet autrement. A l’issue des sessions d’enregistrement, il y a eu ce moment, où je me suis dit, mince, c'est pas vraiment différent de ce que j'ai fait avant. On se refait pas, quoi. Maintenant, je suis relativement content du travail, hein ! C'est de bon augure pour la suite. Mais on voudrait toujours tout changer drastiquement ; or, c’est un challenge difficile à accomplir. Faudra renouveler catégoriquement la méthode de travail pour le cinquième. »

On envisage alors ce virage et la façon de l'aborder.

« C'est juste que j'ai réalisé quatre albums de chansons sensiblement Pop. Couplet-refrain-couplet-refrain, quatre minutes. Point. Je me suis demandé s'il n'était pas temps de décadrer. J'ai souvent ce mot en tête. Sortir du cadre, tout en continuant à chanter en français. »

Le rapport à d'autres types de production, comme des musiques de films me vient forcément à l'esprit, ce que Jérôme confirme expérimenter dans le futur.

« Et j’assure également un job de production pour d'autres artistes, mais par rapport à mon propre boulot, le maître mot sera sortir du cadre dans lequel je me suis enfermé. Pop/chanson française. J'y ai consacré une quarantaine de chansons. Voilà, j'ai fait le tour. C'est déjà ce que j'avais affirmé auparavant. Mais là, j'aimerais bien m'y tenir, me faire violence. »

J'insiste alors sur ma perception de ‘Zinzin’, lui faisant remarquer le cheminement perçu depuis ‘Mélodies démolies’.

« C'est vrai qu'il est venu plus facilement. Mais ce n'est pas encore ce à quoi je tends. J'ai pas mal écouté Léo Ferré dernièrement. Il ne fait pas de couplets, pas de refrains. C'est ce que j'ambitionne : sortir du carcan Pop. On verra si j'y arrive. »

Toute cette réserve semble être de la modestie, mais en fait, Jérôme est quelqu'un d’extrêmement lucide.

« Je connais mes limites. Le truc important quand tu sors un disque, c'est de bien les cerner. Et je les cerne bien. En ce qui me concerne, voir celles qui sont à l'intérieur de mon travail. Elles sont très nettes. Je suis réaliste. Mes disques ont les leurs. Et j'ai eu de la chance. Mes deux premiers albums, ‘Un Monde Sans Moi’ et ‘12h33’, ont été au delà, par rapport à l’accueil du public, à la chance de pouvoir partir en tournée, etc. C'était inattendu. Mais c'est ce que je garde toujours à l'esprit : les limites de mon travail. On ne travaille bien qu'à l'intérieur de limites. Si tu imagines qu’elles n’existent pas, il y a danger… »

Il aborde ici un album qu'il réécoute depuis trois jours et qui semble le hanter, comme un exemple parfait de réussite, et sur lequel il reviendra souvent, notamment lors de la conférence de presse accordée juste après notre entretien.

« J'écoute ‘Spirit Of Eden’ de Talk Talk. Et après on est calmé. Pour moi, c'est la seule façon de travailler. Je parle de musique seulement. Pas de business ou je sais pas quoi. C'est un disque que je considère majeur. Un idéal que j'aimerais atteindre. Mais je n'y suis pas encore parvenu. Loin de là. A chaque album, je progresse, mais c'est lent et compliqué. Parfois, on se plante. Mais c'est le chemin obligé. En fait, il est très difficile d’aligner dix bonnes chansons sur un album. Perso, je n'y suis pas encore arrivé, non plus. Il y en a dont je suis extrêmement fier. Mais voilà. Faudrait peut-être que je sorte des disques de cinq ou six titres ? »

Manifestement les chansons de Jeronimo ne sont pas nécessairement destinées à plaire à un public.

« Tout à fait. C'est un point de vue très égoïste. L'avis des autres, tu y penses, c'est certain, mais ce n'est pas mon leitmotiv. J'ai travaillé en studio en compagnie d’artistes dont l'ambition était de plaire. Des gens qui te disent pendant l'enregistrement ‘Ouais, mais les gens, les gens, les gens...’ C'est insupportable d’entendre la même rengaine, quand tu es en plein processus de création ; car lorsqu’on bosse, il n'y a pas les gens, le manager, la maison de disque... Quand j’entreprends l’enregistrement d’un disque, il y a un facteur clé, c'est le timing. Il faut qu'il soit bon. C'est con, mais j'aime bien avoir mon matos, mes guitares. C'est un peu enfantin, mais je fonctionne ainsi. C'est une partie vitale du truc. Pour moi, un album, c'est un prétexte pour en faire un autre. Peut-être aussi pour se faire applaudir l'espace de quelques concerts. Mais perso, je suis vite saoulé par ce bazar là. C'est comme un examen de conscience. Ça c'est bien, ça c'est moins bien. Après ‘Mélodies Démolies’ je me suis remis en question. Puis j'étais blasé aussi. C'est pas un très beau mot, mais j'étais entraîné dans cette spirale album-concerts-promo ; et un jour, justement au lac de Garde, une idée m’est passée par la tête : ‘Et si je me débarrassais de l’identité de Jeronimo, ne serait-ce pas plus facile, le matin ?’ Passer à autre chose. En fait, j'aimais bien l'idée du triptyque. Trois albums et puis basta. Ben, voilà, c'est raté... Et comme je suis pas content du quatrième, il y aura un cinquième panneau. Mais d'abord finir le travail sur celui ci. »

Se pose alors la question d’évaluer l'impact que la critique de ‘Zinzin’ pourrait avoir sur la suite.

« On est de toute façon influencé par la critique. On est influencé par tout. J'ai lu ce matin le papier de Luc Lorfèvre dans le Moustique. Il a raison. Il dit, album Pop et tout ça. Et j'ai vraiment envie de sortir de ce cadre. L'écho que te renvoie la presse, les gens, est très constructif. C'est comme un miroir. Mais il peut aussi devenir destructif. Il l'a été par le passé. Maintenant je m'en sers pour avancer »

Notre entrevue prend fin précipitamment, car Jérôme est appelé en salle de conférence… De celle-ci, on en retiendra son plaisir renouvelé de jouer aux Francofolies, où il fait presque figure d'abonné, et il reviendra sur ce lieu majeur qu'est le lac de Garde ainsi que sur  l'influence que pourrait avoir ‘Spirit Of Eden’ sur sa conception d'une musique appelée à être moins formatée Pop. En attendant, ‘Zinzin’ est un voyage poétique qui, s'il regorge encore trop de clichés pour son interprète, découvre néanmoins une nouvelle facette d'un auteur qu'on est heureux de retrouver et ne veut plus lâcher cette fois.

 

dimanche, 21 juillet 2013 03:00

Francofolies de Spa 2013 : dimanche 21 juillet

Sonnez au Roi, résonnez bals musette !
En ce jour National de couronnement altier, dernier du quintuple exercice de style qui me voit revenir inlassablement (quoique...) sur ces terres, trois noms se détachent du peloton dans un sprint final engourdi par la fatigue et la chaleur et dopé à la clameur de la liesse populaire.
God save the King !

Rapidement, le premier candidat au titre de concert du jour perd du terrain.

Axel Bauer est le prototype même du Poulidor musical.

Une carrière discrète, rehaussée de deux victoires d'étape en ont fait, à défaut d'une référence, au moins un nom.

Le « Cargo de Nuit » de 1983 (une année où nombre d'entre vous n'étaient même pas nés!) et une échappée en duo avec Zazie en 2001 pour « A ma place ».

Pour le reste, respecté dans le milieu, il n'en demeure pas moins un second couteau au parcours en dents de scie.

J'étais donc curieux de voir le bonhomme sur les planches.

Si les deux premiers morceaux devaient me laisser une impression honnête m'incitant à me pencher un peu plus sur sa discographie, force est de constater que la suite allait fortement me décevoir.

« Elle et SM » par exemple, écrite pour lui par Brigitte Fontaine manque de le faire choir dans le fossé du ridicule béant mangeant sa roue de devant, tandis qu’« Éteins la lumière » incite juste à munir Axel d'une lampe torche afin qu'il puisse voir les dangers d'une route sinueuse qui semble vouloir le happer au tournant.

Tel un vieux rocker qui veut sonner jeune (horrible!) et dont les gimmicks semblent piqués à Placebo, l'artiste, affable, y va de quelques joyeuses banderilles sur le couronnement Royal (‘Vous avez un roi !’ s'exclame-t-il, et personne dans l'assistance n'a alors le culot de lui rétorquer que ça fait quand même 182 ans que c'est le cas). Bauer et son groupe pataugent entre deux eaux boueuses et s'enlisent au long d'une heure de concert.

Pire ! Galvanisé par des applaudissements polis (mais loin d'être enthousiastes) du public, il s'obstine à faire durer les choses, maladroitement.

C'est que sa version de « Cargo d'ennui » tenait relativement bien la route sur la dernière ligne droite. Mais il a fallu qu'il revienne à la charge, contre l'avis des organisateurs et qu'il joue les prolongations inutiles de son morceau phare qui après avoir épuisé ses piles, n'éclairera même plus sa voie de garage.

Il est clair que je préfère avoir assisté à cette péripétie qu'à l'intronisation, la veille, de Quentin Mosimann en tant que roi des gueux, mais bon...

Amputé d'une marche, mon podium du jour voit alors se profiler le vainqueur haut la main.

À l'ombre, mais éclaboussant de leur lumière, les Stereo Grand vont durant une heure me convaincre de leur réel potentiel, déjà aperçu l'an passé.

Outre les singles du groupe (« Yeah Yeah » et « Stereo » un rien fédérateurs), une très convaincante reprise d'Archive (« F*** You ») et un « Buddy Fisher » qui rappelle Bowie et Arctic Monkeys à la fois, tous les titres présentés ce dimanche ont fini de me convaincre de la force de frappe de ces talentueux Belgo-écossais qui semblent avoir laissé de côté l'impact visuel et s'être recentré sur ce qu'ils font le mieux, à savoir d'excellentes chansons.

Et si le pantalon blanc du chanteur semble avoir essuyé pas mal de concerts récemment, ce côté un peu négligé leur sied à mon sens nettement mieux à présent.

Reste que pour juger de leur dauphin, il me faut traverser la ville en diagonale afin de rejoindre la grand place où se produisent, jugez vous même de l’éclectisme, Malibu Stacy avant... Les Gauff (au suc' de la région liégeoise) les infâmes Suarez et le Grand Jojo qui paré de sa toge de Roi du rire, devrait nous faire succomber à son irrésistible candeur de supermarché.

Pour leur dernier concert à jamais, les Visétois s'emparent donc du grand podium, et si je regrette d'avoir manqué la première moitié, je me réjouis d'assister à la seconde, car il est tout de même préférable de voir le fin du fin d'une fin en soi.

Ainsi, comme annoncée sur leur page Facebook, la setlist comprenait de beaux moments de bravoure comme « Sex In Malibu » ou encore « Los Angeles », leur reprise des Bangles (« Walk Like An Egyptian ») et en final, entre émotion retenue, remerciements divers et fournis et humour omniprésent, le furieux « General Thijs », le tout sous le regard attendri de Spiderman déguisé en fils du chanteur.

Un concert festif, un rien décalé, devant un parterre de gens pas tous venus pour eux, mais qui a assurément accentué le regret de les voir partir dans des aventures différentes.

Malibu Stacy, c'était quand même vachement bien. Mais voilà, Malibu a mis les bouts et nous on reste assis... Rêveurs et pensifs, en attendant la suite.

Mais certainement pas ici, où le reste des festivités risque de me donner la nausée.

En fait, j'ai fait le tour de la question.

Il ne me reste plus rien à voir, ni plus rien à boire, après ces cinq journées éprouvantes.

Même plus le courage de m'en aller voir Jean Lou Hallyday qui comme chaque année fait tanguer une tonnelle en bord de festival, chaque sacro Sainte soirée.

Non, pas aujourd'hui mon p’tit Lou, même si ça va faire mal ce soir...

Je m'en vais retourner dans mon royaume et reprendre mes esprits loin d'ici.

Organisation Francofolies

 

Après la frénésie de Sexy Sushi, bien fade me paraît ce samedi où le soleil semble définitivement imprimer sa suprématie sur l'humeur générale.
Encore et toujours plus de monde donc, et par moment, la ville ressemble à une grande foire agricole.
Quelques odeurs d'excréments viennent d’ailleurs régulièrement amplifier cette sensation de m’être égaré au sein d’un marché bovin où les animaux se seraient drapés d'attributs humains.
Un petit coup d’œil à l'affiche de la grande scène révèle la raison de cet envahissement de gogols en goguette.
Reste à faire le gros dos.

Dans cette ambiance surréaliste, reste heureusement quelques salves de bon goût.

Ainsi, sur le coup de seize heures, Montevideo a-t-il la bonne surprise de découvrir, tout au long de son concert, que le public se prend au jeu et qu'outre un soleil de plomb, leur musique est elle aussi capable d'instaurer l'ambiance.

Six années se sont écoulées depuis la sortie de leur premier opus, mais si le ton a changé, se voulant plus Dandy et résolument tourné vers des mélodies soignées, les Bruxellois se montrent aujourd'hui bien plus à l'aise sur les planches.

Gêné aux entournures par un costume étroit, son leader s'adresse aux Spadois en anglais et réussit l'exploit, malgré la chaleur à sortir les spectateurs de leur torpeur, insufflant une ambiance propice à un rappel mérité.

« Madchester » et son côté Baggy, « Hello » et sa trompette éclatante ou encore « Runaway Girl » dédié à la gente féminine, autant de titres extrait de leur petit dernier « Personal Space » qui prennent de l'envergure dans une atmosphère presque survoltée.

Une attitude résolument positive qui sera le seul fait d'arme de la journée.

Oh, bien sûr, il a Saule.
Le géant au cœur d'or.
Généreux et très applaudi.
Auteur d'un très bon album.
Et puis il est sympa, Saule.
Bon, OK, je n'insiste pas.

Saule, c'est effectivement très bien dans le genre qui n'est pas mon genre.

Si vous écoutez la radio, vous connaissez ses titres. Je n'écoute pas la radio, mais au fil du concert, on me soufflait des noms de chansons.

On a donc entendu, entre autres, « Chanteur Bio » ou encore « Vieux » délicatement dédicacée à son batteur.

Et aussi un morceau swing au cours duquel un drôle de chanteur coiffé d’un chapeau vient le rejoindre sur l’estrade. Même que tout le monde il a l'air content.

Comment ?
« Dusty Men »
Oui, c'est ça.
Avec qui ?
Ah, oui, Charlie Winston ?
Bon, trêve de plaisanterie, c'est sympa, on se croirait à l'émission de Naguy, Turlututu, là.
Mais moi, je fais quoi, hein ?
Il y a des gens partout qui me bousculent et m’écrasent…
Saule qui peut !!!!!!

Organisation Francofolies

 

vendredi, 19 juillet 2013 03:00

Francofolies de Spa 2013 : vendredi 19 juillet

Et on y va ! Troisième jour de ce marathon, parcouru par quelques frissons en perspective malgré un thermomètre qui doucement s'affole.
Un petit peu plus de variété (dans les deux sens du terme) au programme de ce vendredi.

Si on pouvait légitimement se fendre la poire lors du set des Lors Of Tek dont la techno rappelle douloureusement les pires moments du genre estampillés par les compilations Thunderdome dans les années 90, la prestation de Sebastian, petit protégé d’Ed Banger Records et chéri des Daft Punk a certainement satisfait les amateurs du genre du côté de la scène Electro aux couleurs d'une certaine boisson énergisante.

Mais sans contestation possible, c'est dans l'intimité du set de Lou Doillon que les cœurs se sont mis à battre.

L'air de rien, sans remuer ciel et terre, avec une élégance désarmante et une aisance déconcertante, la fille de qui on sait mais qui pourrait tout à fait être l'enfant de Patti Smith, se fraie une place particulière dans le paysage actuel.

Faisant oublier son étiquette d'actrice, elle se positionne comme LA révélation française de l'année. Son album aux contours discrets, mais dont le contenu d'un velours violacé saigne encore au travers de son écrin après de multiples écoutes, révèle bien plus qu'une délicieuse voix éraillée.

Responsable de titres brûlants de vérité sur les tourments commun d'une fille pas comme les autres, elle imprime son empreinte unique sur des morceaux aux évidentes influences.

Bénéficiant du concours d’un band au sein duquel on perçoit une grande complicité, les chansons prennent leur essor d'elles mêmes, enflant au contact du public qui se relève être le révélateur des nuances noir et blanc imprimées sur disque comme autant d'images sur des photographies souvenirs.

En témoigne « Jealousy » mettant en abîme le rapport à la folie où l'Amour peut cloisonner n'importe quel esprit.

Comme la semaine précédente aux Ardentes, deux covers viennent ponctuer son set.

Une version acoustique du « Should I Stay Or Should I Go » des Clash, qui sans être une totale relecture, offre une vision plus féminine de ce dilemme cartésien, et « I Go To Sleep » des Pretenders qui loin d'être soporifique, suggère juste un réel plaisir à interpréter l'un de ses titres préférés.

En guise de rappel, Lou Doillon et son groupe nous gratifient d'un nouveau morceau encore à l'essai ; de quoi démontrer également son amour du risque.

Après ce moment fort et empli d'émotion, il est inutile de succomber à n'importe quoi.

Il me faut donc prendre du recul.

Recul nécessaire pour observer Superbus depuis le fond, face aux arrière-trains de deux super fans n'hésitant pas à se désaper à la demande de Jennifer Ayache, la super chanteuse de ce super groupe.

Hyper formaté, ce Rock pour étudiants retardés n'en reste pas moins bien foutu, et si ce n'est pas exactement ce dont je suis friand, je reconnais une réelle volonté de bien faire.

Clairement, je ne traverserais pas la rue pour aller les voir, mais dans des conditions festivalières et qui plus est parmi si peu de choses à voir, leur concert sera, à défaut d'un bon moment, un instant non éprouvant.

Et au troisième jour, c’est déjà une belle performance de la part d'un groupe dont je ne me soucie guère.

Si Cali fait son Cali (et Dieu sait qu'il sait bien le faire!), son set annuel aux Francofolies est cette fois accompagné d'une traductrice pour sourds et malentendants.

Et quand il entonne « Je m'en vais », on ne demande qu'à le croire, mais non, il est toujours bien là.

Bon, allez, je charrie. Cali ne dérange personne. Si ?

L'un des grands moments historique de cette vingtième édition nous viendra, bien sûr, du second passage des Sexy Sushi aux Francos.

Exactement là où on les attendait, les joyeux trublions ne se sont pas fait prier pour foutre le bordel dans cette édition qui commençait sérieusement à suinter aux entournures.

Sous le regard médusé de quelques curieux égarés et qui ne s'attendaient pas à un tel show, les trois iconoclastes n'ont pas failli à leur tâche de faire tache.

Outre le traditionnel bain de foule harangueur et provocateur, le dénudement attendu de ces seins que le public ne demande qu'à voir, les Frenchies nous offrent, en outre, un spectacle pyrotechnique à la scie circulaire, un envahissement de scène plutôt bon enfant, un enlèvement suivi de séquestration de fan qui au demeurant l'a bien cherché, suivi d'un baptême estudiantin nourri de bière, de terreau et d'autres concoctions que seule la principale concernée est à même (et encore) d'énumérer.

Dans cette frénésie dadaïste aux accents Electro Punk, la musique n'est certes pas le principal argument, mais le désordre général et savamment orchestré fait un bien fou après tant de conformisme et de bienséance ‘broutante’.

C'est donc repu par ce grand coup de pied dans la fourmilière que je quitte les lieux, laissant aux amateurs de sensations VIP le plaisir d'envahir le casino.

Organisation Francofolies

 

 

Journée chahutée puisque je suis appelé sur un autre front au moment où deux des artistes que je souhaite voir et écouter en ‘live’ (et ils sont rares) vont se produire dans le village (ces scènes placées dans l'enclos cerné par les bâtisses de la ville).
Me reste donc un vague sentiment de solitude face à ce qui ressemble à un vide sidéral.

Heureusement, Mademoiselle Nineteen est là pour égayer ce début de journée.

La Pop rétro de cette charmante Liégeoise, qui séduit partout où elle est de passage, est fraîche comme une limonade aux bulles couleurs chewing-gum.

Fille illégitime de France Gall et Nancy Sinatra, mais authentique ‘rejetonne’ de Marc Morgan, elle s'approprie l'univers Scopitone de nos aïeux en le contrebalançant d'un je ne sais quoi de swing qui fait CLIP ! CRAP ! Des BANG ! Des VLOP ! Et des ZIP ! SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Saint Tropez s'invite sur la plage de Spa quand elle interprète « Je ne vois que vous » ou « Quelle importance ? », les années yé-yé s'approprient le vingt et unième siècle l'espace d'une heure et le soleil de juillet ne brille plus par son absence mais bien d'un rayonnant éclat qui transpire la bonne humeur.

Composé de petites sucreries irrésistibles, son répertoire rehaussé de reprises dont un « These Boots Are Made For Walkin' » plus Nancy que Dominique Michel, interprété pour l'occasion en compagnie de la chanteuse du nouveau projet dont on ne fera plus que parler d'ici peu (j'ai nommé La Plage), Juliette Wathieu a les pieds qui brûlent, mais ses bottes sont faites pour marcher, et l'emmener loin, loin, loin d'ici.

Un début de journée plein d'entrain pour...

Pourquoi au juste ?

Je dois m'absenter de dix sept à vingt et une heures.

Je fais donc une croix sur Benjamin Biolay, dont l’élégante Pop se conjugue en ce jour à un aspect plus Rock qui semble en avoir déstabilisé plus d'un dans cette assistance, il est vrai, partagée entre fans et curieux badauds.

Exit aussi la prestation de Daan, toujours aussi élégant dans son costume marron sous un soleil de plus en plus écrasant.

À mon retour, j'ai donc droit à des Puggy en forme face à un large, très large public venu faire la fête.

Une sensation d'agoraphobie s'empare de votre serviteur, tandis que la Pop bien propre sur elle de ces petits protégés des stations FM assure l'essentiel.

Efficace et jouée avec entrain, certes, mais dénuée de tout intérêt.

Le public est réceptif, je suis pour ma part bien plus rétif.

Ailleurs, à quelques pas de là, sur la grand place, Ozark Henry, Saez ou encore Black Box Revelation ont échauffé les sens avant que Martin Solveig n'enterre cette journée.

Organisation : Francofolies

 

Un climat estival qui vire au tropical dans une jolie ville thermale, une programmation éclectique exécutant le grand écart entre Electro Bling Bling et musique électronique de choix, entre Rock à paillettes et esprit sauvage déluré, entre finesse Pop et kermesse de barakies, pas de doute, cette vingtième édition des Franco, placée sous la bannière patriotique en final ‘grandjojozant’ avait réuni assez d'éléments pour attirer la toute grande foule.
Une foule bigarrée, où le quidam en bermuda et sandales, croise le rebelle tout de noir vêtu suffoquant au soleil, où le kéké des plages, le hipster aux chaussettes montantes ; bref, un festival qui se veut depuis ses débuts familial, et qui à l'aube de son 21ème anniversaire vire au grand rassemblement populaire.
Compte-rendu de votre envoyé spécial qui souvent se demandait que faire...
Premier constat, et non des moindres : le nombre de groupes ou d’artistes suscitant mon intérêt, voire ma curiosité, se résume à tout au plus une poignée perdus dans la masse de cette affiche 2013.

Ajoutant à ma frustration, dès ce premier jour, je me vois contraint de manquer les excellents BRNS, et pour cause, je me rends au même moment dans les installations de l'Hôtel Radison pour réaliser l'interview de Jeronimo, bientôt disponible sur notre site.

C'est donc sous un soleil radieux, mais pas encore cruel que je m’installe face à la scène Proxitruc, pour mater ce qui sera une des rares apparitions de Jérôme Mardaga cet été.

Lui qui avait mis un terme (non pas à Spa) à l'aventure Jeronimo après trois albums accueillis avec enthousiasme tant par le public que par la presse, mais pas à la hauteur des attentes de son auteur, a publié cette année une petite perle Pop, répondant au nom de « Zinzin ».

Pop, c’est sans doute ce qui dérange le plus le Liégeois ; car il se voit de plus en plus en marge de ce cadre formaté.

Mais avant de continuer ‘frondeusement’ sa quête d'une musique en marge des codes, la promotion de son petit dernier l'amène à renouer un temps avec ces anciennes chansons tellement attachantes et à proposer au public ces dernières compositions.

Un public qui se montre très réceptif, enchanté de retrouver cet habitué des lieux.

Entre douceur, poésie et humour, passage au peigne fin d'une discographie nourrie d'indie anglo-saxonne et qui tend doucement à présent vers un Folk Americana apaisé mais aux accents toujours bien belges.

En témoigne « Pieds nus dans l'aube » ou « Irons-nous voir Ostende », qui contrebalancent subtilement l'ironie des textes de « John Lennon s’est suicidé », chanson contestataire grinçante ou encore « La mort solitaire de Franck Vandenbroucke », hommage appuyé à l'une de nos gloires nationales dont les lamentables frasques l'ont conduit à une fin à la fois triste et incongrue.

Mais les sonorités Shoegaze ne sont pour autant pas rangées au placard, et les guitares savent encore crépiter quand entre deux chansons, Jérôme nous réserve quelques transgressions hors du format chanson.

Enfin, retenons les mains tremblantes d'un public venu pour faire la fête mais communiant joyeusement son plaisir intact de retrouver un enfant chéri du plat pays.

Pour le reste, entre les élucubrations baignées de vodka d'un Joey Starr fidèle à son image de racaille des salons bourgeois VIP et l'humour radio Contact (et encore, avec un certain manque de tact) de DJ Didjé venu amuser la populace, en passant (zappant) le savoir faire (?) de Daddy K, il ne me restait qu'à entraîner mon sourcil droit à se soulever dubitativement face à la liesse générale déclenchée par Orelsan, dont  je reconnais volontiers plus de talent que l'immonde « La Terre Est Ronde » ne me l'avait laissé présager.

Bref, vous avez compris, vous qui lisez ces lignes, que je ne pouvais guère trouver mon salut et rechignais à faire la file devant la soupe populaire.

Néanmoins, soulignons la joyeuse prestation d'une Olivia Ruiz, drôle comme d'accoutumée, énergique et sympathique, mais qui et aussi capable de laisser transparaître une certaine sensibilité dénuée de sensiblerie au travers de certains titres introduits pudiquement par quelques mots touchants.

Un petit bout de femme chocolat qui rehaussait cette journée, comme le dessert, un frugal repas.

Organisation : Francofolies.

 

 

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