Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

logo_musiczine

Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Enter Shikari - Ancienne ...
Vive La Fête - 11/04/2024
Akim Serar

Akim Serar

Un an à peine après avoir sorti « Versions », qui signait une altération de perspectives dans sa discographie, Nika Roza Danilova, alias Zola Jesus, dévoile les titres de son successeur.

« Taiga », qui sortira en octobre et sera suivi d’une tournée (de passage le 14 novembre au Botanique) et dont le mix final a été confié à Dean Hurley (David Lynch, Danger Mouse, Sparklehorse) est annoncé par son auteur comme son album le plus accessible à ce jour.

 

 En regard de ce personnage singulier, gageons que son interprétation n’en sera nullement affectée.

 Tracklist 

 Taiga

Dangerous Day

Dust

Hunger

Go (Blank Sea)

Ego

Lawless

Nail

Long Way Down

Hollow

It’s Not over

 



lundi, 21 juillet 2014 15:34

Overdrive

Vingtième album en 33 ans de carrière pour les sympathiques Japonaises, dont le sommet en terme de carrière demeure à ce jour l’indéfectible admiration de Kurt Cobain, de son vivant, pour ce trio issu d’Osaka.

« Overdrive » explore aujourd’hui le Hard (?) Rock des seventies, en version lollipop.

Montagnes russes entre son gras et mélodies vocales sucrées.

L’inventaire recense dix guitares, deux basses, trois amplis et une pléiade d’effets divers.

Manifestement, le son rappelle celui des elpees de Thin Lizzy, Black Sabbath et Deep Purple, circa 70, mais le contraste avec le contenu bubble-gum est pour le moins troublant.

Les titres en sont l’illustration : « Dance To The Rock », « Shopping », « Like A Cat », Green Tea », rien qui n’inspire ici une poussée éhontée de testostérone.

Scandés de façon puérile, les lyrics (qui, vous l’aurez deviné, ne sont pas le point fort du combo) sont à prendre au second degré ; ce qui fait passer le projet pour un pastiche.

Pourtant, cet opus semble avoir été pensé comme un hommage à cette période dorée du Rock.

Le résultat reste distrayant et permet quelques dérapages de l’imagination cocasses (j’ai eu cette vision de Lemmy arborant des couettes et sirotant un jus d’ananas auprès d’Ozzy en bikini à pois), mais c’est loin d’être transcendant.

Au final, celles qu’on qualifie de Ramones d’Osaka résistent courageusement au temps, mais leur Pop acidulée sur fond de riffs de guitares gonflés d’overdrive reste une recette, certes fraîche, mais relativement insignifiante.

 

lundi, 21 juillet 2014 15:25

Gravez

La plaque commence de manière on ne peut plus fortuite par une intro instrumentale branlante mais qui déjà devrait mettre en avant certains indices en même temps que l’eau à la bouche.

Quelques instants plus tard, quatre mesures d’une basse aux épaules bien carrées se chargent de dégager la piste autour d’elle. Quatre mesures, un temps, et « Graves » s’installe comme un hymne surf garage reléguant The Drums dans un cabanon au fin fond d’une plage déserte.

Le chant rappelle à premier abord Ian Brown (surtout le timbre) ; mais tout au long de l’album, on imagine surtout un croisement entre les cordes vocales de Ian Svenonius (The Make-Up, Nation Of Ulysses, Chain And The Gang) et de Julian Casablancas des Strokes (NDR : en sévère panne d’inspiration depuis longtemps).

En y ajoutant une gratte facétieuse qui titille le chorus de façon ludique, une basse toujours bien présente, telle un pilier soutenant l’ensemble en équilibre subtil tout autour d’elle, et une production maison qui surclasse aisément celle de Steve Albini, au hasard (mais vraiment au hasard, hein !), on obtient la recette d’un élixir de jeunesse que je recommanderais volontiers à tous.

L’album s’achève trop tôt, avec en ‘outroduction’ les mêmes mélopées étranges qui lançaient cet album vers lequel on a qu’une envie, à savoir y revenir immédiatement.

Torontois, ces quatre jeunes gens (une fille, trois garçons) viennent, en gravant ce deuxième album, de signer le hold-up parfait.

Imparable comme les premiers Pavement, jouissif comme toute la discographie de Ty Segall et lumineux comme un orgasme commun à tous les noms cités dans cette rubrique.

« Gravez », le sex toy de l’année !

Le 7 septembre au Charlatan à Gand.

 

lundi, 21 juillet 2014 15:19

Lazers + Battlesbridge

Deux amis de longue date, pas inconnus par ici, éloignés par deux continents distincts, aidés de deux ordinateurs et d’une liaison internet.

Il n’en fallait pas plus pour donner naissance à Crown Estate, projet bicéphale, bipolaire, bifurqué et surtout vachement bi(en) foutu.

Si la distance se compte en miles entre Hong Kong, Oakland et Londres, le talent de cette paire, elle, se compte en bits.

Auteurs d’un premier single irrésistible au sortir de 2013 (« Battlesbridge »), le tandem remet le couvert à l’entame de l’été, en publiant un « Lazers », toujours aussi inspiré et des plus excitants.

Oublions donc totalement leur passé respectif au sein de Rosa Mota, formation phare de l’underground nineties à laquelle ma propre histoire est trop intimement liée pour nous focaliser sur la quintessence de ces deux titres.

Car s’il est difficile de juger sur la longueur un projet disposant à ce jour d’une unique carte de visite recto/verso, il s’avère, à l’écoute de celle-ci, que leur potentiel est énorme.

Commençons donc par « Battlesbridge » et son introduction graduelle, lancée par une boîte à rythmes délicieusement vintage, sous une pluie digitale.

Lentement, Sacha Galvagna tisse une toile délicate sur laquelle la voix de Julie Rumsey, enrobée d’un voile de distorsion, vient secouer les fils de soie.

Cette Electro sensuelle, bientôt greffée d’un groove lancinant monte en puissance tout au long de ces trois minutes trente-cinq et laisse en suspens nos désirs naissants.

« Lazers », quant à lui, est un titre jouant avec des sonorités enfantines et affiche un aspect Pop plus prononcé.

La voix, la mélodie, toutes deux plus candides, se promènent sur un tempo plus élevé, se perchent au sommet d’un rythme espiègle pour mieux en dégringoler en grappes lumineuses comme une cascade de faisceaux lasers au milieu d’une nuit étoilée.

Plus direct que dans ces aventures parallèles (Charles Atlas, Carta, et autres projets personnels dont la sombre magnificence de The Last King Of England, entre autres), Sacha Galvagna appose ici son style et l’affine pour épouser parfaitement l’univers de sa compagne de jeu.

Mariant de fort belle façon rythmique faussement évidente et accroche mélodique entêtante, comme une ritournelle obsédante, le duo apparaît d’étroite connivence, malgré le temps et la distance qui les séparent.

Reste à éviter le danger d’un processus de travail lent et minutieux et à donner suite au plus vite à ces deux titres au regard desquels, on peut déjà miser beaucoup d’espoir en ces deux têtes couronnées.

« Battlesbridge », « Lazers » ainsi que deux autres titres (dont l’intrigant « Skin ») sont en écoute sur le soundcloud du groupe. Et c'est ici

 

lundi, 21 juillet 2014 15:07

Acquaintances

La justification d'une conviction dépend simplement d'un fait établi.

Démembrant allégrement cette théorie étirée en complexes réflexions mathématico-humanistes chères au philosophe Bertrand Russel à qui le groupe doit son nom, Acquaintances taillade, désosse, piétine et démantèle tout sur la longueur de ce premier essai.

Somme de noms au travers desquels on redécouvre avec plaisir l’Amérique sous un angle érodé par le bruit et la déconstruction méthodiste du rock, le groupe réunit des membres de Ted Leo And The Pharmacists, Don Caballero ou encore The Poison Arrows.

Dans l’exacte lignée d’Atombombpocketknife, l’une des multiples formations au sein de laquelle a évolué Justin Sinkovich, dont on retrouve la patte et la voix sur la plupart des titres, Acquaintances ne se résume pourtant pas à un passe-temps pour musiciens débordant d’énergie.

Véritable vivier incendiaire, le long playing, qui s’inscrit dans une veine Garage des plus venimeuses, regorge de titres efficaces, directs, et habilement déstructurés.

Sombre mais pas noir, le venin s’écoule comme un flot de lave entre les tympans et génère un enthousiasme digne d’une boisson énergétique.

Guys, very pleased to make your Acquaintances !

samedi, 19 juillet 2014 13:09

The Last King Of England est un expatrié

Autoproclamé dernier roi d’Angleterre dans un premier temps, mais probablement renommé The Last King Of Rome en dernière minute (en hommage à son papa décédé récemment), , l’ex Rosa Mota Sacha Galvagna, actif au sein de Carta et Charles Atlas sort à l’automne son premier album solo (si on excepte quelques magistrales cartes postales sépia distribuées sous le manteau à l’aube des années deux mille).

 Amours chagrines et recherche constante d’un endroit nommé ‘home’ (après avoir quitté Londres, Sacha s’est retrouvé pèle mêle à Hong Kong, San Francisco et à présent à Oakland) sont les thèmes abordés dans ce long play qui sortira le 09 septembre prochain sur Saint Marie Records.

Orné de mélancolie, la couronne de ce grand seigneur devrait encore nous garantir quelques frissons de bonheur.

 L’album est d’ores et déjà en commande ici (agrémenté de deux titres en écoute)


dimanche, 13 juillet 2014 01:00

Ardentes 2014 : dimanche 13 juillet

Jour J, jour de final(e).
Retransmise dans la salle Aquarium réservée à cet effet, la grande messe du football n’allait en rien éclipser la prestation fantastique de Massive Attack, au sommet de son art.
Agrémentée d’une découverte merveilleuse, cette dernière journée va sonner la fin de cette neuvième édition de fort belle manière.
À l’heure des bilans, nouveau succès d’estime pour ces Ardentes encore et toujours grandissantes.
Et coup de chapeau spécial à l’organisation irréprochable de boue en boue.
Massive Attack en apothéose, c’est un peu comme un couscous royal après quatre jours à manger des tartines enduites de margarine.
Allemands et Argentins se chargeant à l’autre bout du monde de retarder l’heure du feu d’artifice, le public s’amasse sous un ciel bien plus clément qu’initialement prévu.
Une météo qui a eu la décence de nous épargner ce dimanche, choisissant la prestation la plus mièvre pour abattre quelques hallebardes sur des ponchos cirés.

La petite Banks dispose certainement d’un joli minois, d’un ventre plat et d’un organe vocal chaleureux, mais pour le reste, difficile de comprendre l’engouement autour de sa petite personne.

Proclamée étoile montante, son aura paraît bien faible, malgré la noirceur des cieux chargés de nuages, qui tout comme elle, pleurnichent dans un effort vain.

Maniérée, agaçante dans ces interventions du bout des lèvres colportant des messages ornés d’une tranche d’humanité (sans doute pour mieux faire passer la soupe populaire qu’elle nous sert), la jeune fille au regard triste semble plus absente que plongée dans ses états d’âme.

Finalement, le single « Warm Water » définit assez bien sa musique : soit une mélasse faussement chaudasse, dans laquelle elle s’embourbe avec une mine toute déconfite et une pathos de tragi comédienne débutante.

Soit à l’exact opposé du spectre émotionnel où par pur bonheur, quelques heures plus tôt, Benjamin Clementine nous a pris par la main.

Absolue révélation de ces Ardentes, millésime 2014, ce chanteur anglais d’origine ghanéenne possède pour tout bagage une voix divine et des doigts d’ivoire, qu’il appose ci et là sur des pianos de passage.

Pourtant, ce qui au départ amène à froncer les sourcils, à savoir une biographie courte relatant les énièmes pérégrinations d’un jeune étranger ayant quitté sa mère patrie anglaise pour tenter l’aventure dans les souterrains parisiens, où par chance, son extraordinaire talent lui a permis de subsister, s’avère être un simple accident de parcours.

Car bien loin des clichés misérabilistes et des contes de fées marketing, l’histoire vécue par ce Benjamin tient simplement de celle d’un homme. Un homme sachant raconter des histoires, en se penchant sur la sienne.

Propulsé dans les étoiles dès son décollage du tremplin des Trans Musicales de Rennes (ou d’autres avant lui, dont un certain Stromae, ont appris à caresser le soleil), le jeune homme a des reflets d’ébène, mais plus que la couleur de sa peau, c’est de son âme dont il est question ici.

Transformant une recette de base piano/voix en cantique sacré, c’est le regard habité et les cordes vocales solidement  amarrées qu’il trace son chemin jusqu’au cœur d’une assistante quasi à genoux.

Un de ces rares instantanés où tous ceux présents ressentent à fleur de peau l’intensité d’un moment fort qui se matérialise comme par enchantement.

Le jeune homme qui cite William Blake comme référence, possède ce quelque chose d’un peu sorcier, ce don inné qui lui permet d’aller puiser au plus profond de lui-même, de s’isoler totalement dans sa musique, quel que soit l’endroit, et de restituer ses émotions de façon tellement palpable, qu’il serait presque possible de les voir s’échapper de son âme pour venir se déposer sur nos poils frémissants.

Et si d’aventure, vous me demandiez dans quel genre le classer je vous répondrais que cette démarche est impossible si on ne redéfinit pas le mot Soul music rien que pour lui.

En terme d’émotions, mes oreilles de rechange me soufflent que Cascadeur s’est chargé d’en distiller un certain ratio dès le début de la journée.

Soutenu par un line up de fort jolie facture (on aura reconnu la voix de notre Sharko national sous le masque de catcheur), le Français affublé de son inséparable casque accorde un concert, certes prévisible, mais à la hauteur des attentes du public.

Les morceaux un peu plus enlevés retenant les attentions distraites occupées à s’échapper du HF6.

HF6 qui alterne le bon et le meilleur, à l’exception du pire, au fil d’une affiche rachitique qui voit les festivaliers les plus courageux faire d’incessants allers-retours entre la main stage et le hangar.

Le meilleur ayant déjà été souligné, reste à surligner la prestation particulièrement convaincante de Daughter.

Si ce n’est pas une surprise, on épinglera tout de même leur set comme l’un des beaux moments de ces quatre jours.

Entre la douceur pastel d’Elena Tonra et les récifs sonores d’Igor Haefeli, le tout contrebalancé par une rythmique impeccable de bout en bout, les protégés du label 4AD vont offrir un spectacle serti de dizaines de carats aux fans et curieux rassemblés sous la coupole de leurs sonorités vaporeuses à souhait.

Le tout servi avec cœur et passion, le sourire aux lèvres.

Un sourire qui ne devait pas quitter les visages enchantés par la performance de Ben L’Oncle Soul, manifestement très en verve, et qui a séduit son public, mais aussi tous ceux ayant bravé leurs a priori. Ce que l’idiot de snob que je suis avait bien sûr omis…

En mon absence, restait de même à user de la présomption d’innocence envers Dany Brown, qui semblait après coup ramasser tous les suffrages au titre d’abomination du jour et supposer de la qualité indéniable des prestations de Leaf House, ainsi que du Magnus de Tom Barman et CJ Bolland, devant un parterre clairsemé.

Ces derniers proposant un set résolument Rock à l’heure où La coupe du monde hésitait encore à savoir dans quelles mains elles se déciderait à choir.

Celle-ci, après avoir choisi, comme tout le monde le sait à présent, les mimines teutonnes, s’éclipsait alors pour laisser la place à un autre final, bien plus sombre celui-là.

Avec vingt minutes de retard, le trophée footballistique enfin remis au valeureux capitaine allemand, les premières basses filtrent dans l’obscurité.

L’air se charge d’électricité ainsi que « Battlebox 001 » se répand sur la plaine.

Nouveau titre initialement conçu comme un nouveau projet par Robert Del Naja, fil conducteur au sein de Massive Attack, lançant idéalement le début de la fin et générant un enthousiasme croissant.

Habilement, sur une heure trente de concert, MA prouve une fois de plus sa théorie du chaos.

Basée sur une équation binaire (son et visuel) et une osmose parfaite entre ses membres.

Si Robert 3D semble le chef d’orchestre, les interventions successives de Martina Topley-Bird, lovée dans un col au plumes de couleur jais, Horace Andy, dont la voix et la classe intrinsèque restent de fabuleux laissez-passer pour le paradis, et la noirceur ténébreuse qui émane de la gorge de Daddy G, donnent tout trois corps à un univers à nul autre pareil.

Sans oublier les deux interventions de Deborah Miller, qui, si elle n’est pas la voix originale, donne substance, et ce depuis quelques années, au « Safe From Harm » et surtout au « Unfinished Sympathy » de l’album ‘cultissime’ « Blue Line ».

Le public exultant quand la voix se lâche dans un final exceptionnel donnant lieu à penser que ce groupe tient vraiment une place particulière dans la structure de l’univers.

Certains découvraient ainsi la puissance de feu du groupe de Bristol, tandis que pour les autres, ce n’était là que confirmation logique, mais néanmoins époustouflante, de la magie noire de ce collectif.

Reflétant les différents messages qui se succèdent sur les écrans d’un visuel remarquable, tous les yeux rivés scintillent d’admiration.

Ce qui n’empêche pas le groupe d’afficher ouvertement ses opinions politiques et prendre ouvertement parti contre l’hypocrisie militaire ou la surenchère médiatique.

Bref, loin d’être simplement divertissante, la machine pousse à la réflexion et son impact en est d’autant plus remarquable.

Au sortir de cette expérience, tous les avis convergent en un seul et même point, culminant loin au dessus du ciel, à la verticale du Parc Astrid.

Un point incandescent dont la lumière n’est que le reflet d’un instant qui vient de s’écouler, alors que 3D et ses compagnons de vol sont déjà à des années lumière.

Si cette année encore, les Ardentes ont attisé le feu de la critique, aucune voix ne pouvait s’élever contre cette apothéose magistrale.

Et comme au foot, à la fin, qu’importe la manière, c’est le résultat qui compte.

Rideau donc, sur cette neuvième édition.

Un cru certes pas exceptionnel, mais très bon tout de même et qui a drainé septante six mille personnes dans la boue sans les départir de leurs sourires et de leur bonne humeur.

Et on fait quoi maintenant ?

(Organisation Ardentes)

Voir aussi notre section photos ici

 

vendredi, 11 juillet 2014 01:00

Ardentes 2014 : vendredi 11 juillet

Forcément, ce deuxième jour s’annonce sous de bien meilleurs auspices que la veille.
Une affiche plus étoffée et en prime l’ouverture de l’Aquarium comme troisième espace, sans oublier la perspective de premiers moments forts.
Sans attente particulière mais avec la ferme attention de combler l’absence de sensations de la veille, j’enfile mes bottes de sept lieues, mes lunettes de pluie et mon sac ado.
Ardentes, neuvième édition, jour deux, clap!

Tête d’affiche, tête à claques, Placebo monte sur les planches. Son aplomb et son assurance frôlent la prétention, comme d’accoutumée.

Impeccablement sapé, coiffé, et certainement les poils pubiens tout justes sortis du pressing, Brian Molko affiche toujours la même indifférence face à un public enthousiaste, bravant une boue de plus en plus collante.

Vingt titres plus loin, exécutés de manière robotique et non sans suffisance, le show s’achève comme une parade militaire répétée jusqu’à la perfection, cette même perfection qui rime avec ennui mortel.

Cintrés dans leurs petites habitudes, les membres du groupe semblent tellement blasés que l’on en vient à se demander si, débauche d’effets pour débauches d’effets, on ne préférerait pas assister à une diffusion en hologrammes géants.

Il y a bien les vielles rengaines d’hier (“Every You, Every Me”) pour réveiller l’engouement des plus téméraires, mais on se prend déjà à espérer la fin du calvaire au moment où le band entame “Song To Say Goodbye”.

Pourtant, celui-ci ne s’achèvera qu’au bout d’un set ultra formaté, même si ponctué par un bain de foule pris par Steve Forrest, batteur aux tatouages aussi apparents qu’une poussée d’acné sur un visage pré-pubère.

Un final grandiloquent et dont le dernier titre interprété, au vu de cette mascarade, aurait dû s’intituler “The Bitter End”.

De quoi dresser le bilan d’une prestation que certains médias ont pourtant jugée de bonne facture.

Fort heureusement, pour le véritable mélomane, certaines prestations étaient autrement plus excitantes à voir et surtout à écouter.

À commencer par les petits Britons de Circa Waves, dont la jeunesse insouciante allume les premières étincelles, en tout début de journée, sur l’Open Air.

Des jeunes gens qui se revendiquent d’influence shoegaze si on en juge par leurs tee-shirts (un de Slowdive à ma gauche, un de The Pain Of Being Pure At Heart à ma droite), mais dont le registre lorgne plutôt du côté d’Artic Monkeys et des Vaccines.

Riffs nerveux, cheveux en pétard et chant débonnaire, le groupe prend plaisir à être là, et cela se voit.

Petite sensation de plus outre-Manche, où il est vrai qu’on aime faire des vagues dans un verre d’eau, mais semble-t-il justifiée cette fois encore, au regard de cette demi-heure jouissive.

Et pendant que la plupart des festivaliers cherchent encore à retrouver leurs sensations éparpillées dans les flaques aux alentours, naissent les prémices d’une excellente journée.

Initiée un peu plus tôt par Kennedy’s Bridge, devant un parterre de fans acquis à leur cause.

Le quintet liégeois, qui doit approcher les trente-cinq ans d’âge en faisant la somme de leurs printemps respectifs, démontre le chemin parcouru en deux ans de travail dont quelques mois intenses passés en studio.

Mais ce qui attise ma curiosité, se produit à l’autre bout du site.

Là, sous la toiture ondulée au zinc blanc, se dressent David Meads, alias Scroobious Pip et son comparse Dan Le Sac, affublé pour l’occasion de magnifiques oreilles de panda.

Le flow cockney du premier se mariant élégamment aux beats facétieux du second, l’univers des deux lascars prend facilement possession des lieux.

Bible à la main, mots acérés dans l’épaisse barbe, le rappeur de sa Majesté éructe ses mots comme autant de pamphlets.

Uppercuts saisissants et savamment distillés, avec gouaille et panache, le duo révèle sa superbe aux yeux de tous.

Second degré et bons mots n’empêchent pas un show particulièrement séduisant.

Un goût du raffiné que ne partage manifestement pas Sleigh Bells.

Arborant un tee-shirt éloquent affublé d’un message vulgaire, la chanteuse Alexis Krauss en fait apparemment des tonnes pour masquer la vacuité de son propos.

Musicalement, on n’est pas loin de la daube, et ce mélange indigeste de Hip Hop, de pseudo Hardcore et de mièvrerie Pop acidulée, donne très rapidement la nausée.

Le final en mode acoustique ne fera que souligner l’insipidité maladive de compositions bancales.

S’il fallait retrouver trace de bon goût et de qualité, c’est à nouveau vers le HF6 qu’il faut se tourner.

L’androgyne Syd Tha Kyd y laisse traîner la voix au milieu des partitions Jazzy de ses camarades de The Internet.

Tout en subtilité, sans savoir l’air d’y toucher, le groupe, donne une prestation de très belle facture, à l’opposé de l’affichage outrancier de Sleigh Bells.

Manifestant une aisance parfaite, la jeune métisse subjugue son auditoire et arrive à capter l’attention de quelques distraits, occupés à tailler la bavette un peu trop bruyamment.

Si sa chétive apparence ne paie guère de mine, cette gamine recèle un véritable talent, mis en valeur par d’excellents musiciens.

Est-il possible que leur performance m’ait à ce point troublé, que je sois dans la totale impossibilité de me souvenir après coup du set de Son Lux, auquel, j’ai pourtant assisté dans l’intégralité et parfaitement sobre, je tiens à le préciser?

Si mes notes font état d’un excellent jeu de batterie, le reste semble avoir été totalement absorbé par ma mémoire et relégué instantanément aux oubliettes.

Il est donc fort à parier que ce n’était pas un concert marquant…

Heureusement, mes facultés retrouvées, j’ouvre les yeux sur une tache rouge qui ondule dans mon champ de vision.

Kati Stelmanis, parée d’une robe et d’un chapeau écarlates n’est pas la seule à susciter l’attention.

À l’autre bout de la scène, dans une tenue d’eunuque des temps modernes, le claviériste récolte son lot de sarcasmes sans bien entendu y prêter la moindre attention.

Focalisé sur la musique d’Austra, j’en oublie rapidement ces petits caprices vestimentaires sans grande importance et profite d’un show, certes inégal, mais néanmoins fort agréable, de la part de ces Canadiens.

Si le lyrisme de la voix de Kati est l’atout principal de l’identité du groupe torontois, il n’en reste pas moins que les parties plus enlevées ajoutent une dimension à leur univers original.

Souffrant d’un manque de rythme dans son milieu, le set va s’avérer néanmoins plus que convainquant.

The Horrors allaient ils eux aussi convaincre?

Bien malin qui pouvait oser l’affirmer avant ce soir.

Peu aidé par la résonance du lieu (le HF6 est un hangar hermétique qui ne se prête guère au son puissant), et poussant les décibels dans leurs retranchements, le groupe semble surtout contenter ses fans inconditionnels.

De fait, en fonction de l’emplacement, certains morceaux deviennent difficilement identifiables.

Opérant le tri dans cette bouillie sonore, entre bonnes et mauvaises graines (pour ces héritiers de Birthday Party, quoi de plus normal?), je distingue quelques pépites de leur second opus, mais assenées au travers d’un écho diffus.

Loin, très loin de ses prestations incendiaires du début, Faris Badwan se contente de donner le minimum de lui-même.

Un show ni décevant, ni emballant, terne et sans grand relief.

Ailleurs, Method Man & Redman assure le minimum syndical alors que la nuit étend ses bras sur la plaine.

Pas vraiment inspirés, les deux gaillards laissent couler leur flow sans grande conviction mais avec suffisamment de panache que pour contenter les fans du Wu-Tan-Clan.

À l’intérieur, Panda Bear dévoile de superbes projections sur fond sonore ouaté.

Mais pour tous ceux qui pensaient avoir assisté au plus affligeant, Giorgio Moroder leur a réservé une surprise de taille, coiffant in extremis Placebo sur le fil, au rang de foutage de gueule de cette mouture.

Assénant ses hits sur fond de beats bien gras, l’icône est manifestement venue toucher son cacheton sans trop se fouler, évitant de fort jolie manière la rupture d’anévrisme qu’un effort trop conséquent aurait pu provoquer.

Si ceux de vingt ans ne pouvaient pas reconnaître pareille infamie, leurs aînés, quittaient par grappes cette triste mascarade.

Il revenait donc principalement à Vitalic et son super visuel et au duo Berlinois Booka Shade l’honneur d’emmener les ravers jusqu’au bout de la nuit.

Quant à votre serviteur, il a opté pour la navette afin de rejoindre, très vite, la terre ferme.

(Organisation Ardentes)

Voir aussi notre section photos ici
jeudi, 10 juillet 2014 01:00

Ardentes 2014 : jeudi 10 juillet

Démontrant à nouveau que qualité, quantité et fréquentation ne sont pas des valeurs étroitement liées, les Ardentes ont enregistré, en 2014, un record d’affluence historique, accueillant 76 000 festivaliers.
S’il est fort à parier qu’une seule tête d’affiche soit parvenue à booster la vente de tickets pour cette édition, le phénomène n’est pas nouveau et reflète simplement l’engouement toujours grandissant d’un public bon enfant, qui tient absolument à participer à l’événement.
Pour les mélomanes les plus difficiles, la programmation définitive n’avait plus le même attrait que l’initiale. Et le prix du sésame n’était plus du tout proportionnel à la quantité de musique appréciée par un seul et même quidam.
Mais au demeurant, l’affiche concoctée est en tout point restée fidèle aux préceptes initiaux ; et cette recette, visant un public très diversifié, a de nouveau porté ses fruits.
À l’instar de son allée des saveurs, cette grande artère longeant le site et conduisant à sa scène principale, proposant à chaque pas effluves épicées et plaisirs du palais issus des quatre coins du monde.
Prenant soin d’éviter l’écoeurement et certain d’y trouver un minimum son compte, le festivalier n’a plus qu’à opérer ses choix et espérer que le temps soit de la partie…
Mais vu les dernières pluies, il restait donc à enfiler sa belle humeur imperméable et chausser ses plus belles bottes de caoutchouc.
Rendez-vous en terrain connu, entre jeunesse festive et vieux briscards à qui on ne la fait plus. Le compte-rendu des Ardentes 2014, c’est ici!

Alors qu’un boyau longiligne sépare cette année l’espace public en deux devant la scène principale, la boue, elle, s’est invitée tout autour, isolant du coup les premiers festivaliers sur un îlot encore propre et sec.

Quelques heures plus tard, un véritable déluge va transformer le site en zone marécageuse… y compris pour les prochains jours. Pourtant plusieurs milliers de braves vont affronter les intempéries pour assister au final de Shaka Ponk. Pas votre serviteur, qui a préféré réembarquer sur la première pirogue destinée à le ramener chez lui.

Avant de reprendre la Meuse, il a quand même fallu se farcir l’affiche du jour, pas très passionnante, il faut l’avouer.

En balançant la tête de gauche (Main Stage) à droite (HF6) et de droite à gauche, je chope une sorte de tournis qui n’est pourtant pas consécutif au mouvement de balancier infligé à mon cervelet. Finalement, j’aurais plutôt dû accepter de participer à une thalasso en famille. Et je me morfonds déjà en imaginant devoir subir une musique de fond, insipide…

Et, de quoi amplifier un sentiment de déception, les infos relatives au set exécuté par Ulysse, jeune formation liégeoise talentueuse, m’indiquent qu’il aurait fallu déjà être sur place. Fondée en 2013, elle est manifestement à suivre.

Héritant donc du titre d’espoir en devenir, ces jeunes pousses remportaient voici peu le tremplin des Ardentes, qui leur ouvrait les portes du HF6 en début d’après midi.

Un cadeau qui ne se refuse pas, même si d’avance, il est certain que la fréquentation du site en sera encore à ses balbutiements, à cette heure précoce du jour.

Ce qui du reste ne semble pas avoir terni la prestation de ces jeunes gens, dont l’electro subtilement teintée d’influences Indie Pop aura fait forte impression.

Frais, carrés, et faisant preuve d’une étonnante maturité, Ulysse semble voguer vers des horizons emplis de promesses.

Du coup, amputé de la moitié des prestations qui pourraient m’intéresser en ce premier jour, mon agenda ressemble à une peau de chagrin.

Essayant de trouver mon compte malgré tout et éprouvant le plus souvent un ennui profond, j’étire tant bien que mal ma patience jusqu’au set de Cats On Trees.

Loin d’être fascinant, il a le mérite de nous sortir de la déprime.

Les mélodies égratignées par le duo Toulousain s’accommodent fort bien des timides rayons de soleil qui à l’extérieur tentent de percer, tandis qu’à l’intérieur de ce grand hangar à l’acoustique approximative, l’ambiance est à la détente et à la bonne humeur.

Sans subjuguer l’auditoire, le groupe récolte quand même un accueil chaleureux, et par temps de disette, leur prestation est perçue comme salvatrice.

Servis par un light show habillant subtilement leurs statiques postures (difficile à blâmer dans la mesure où il s’agit d’un duo piano/batterie) et usant de ficelles évidentes pour aider le public à pénétrer leur univers, Nina Goern et Yohan Hennequin remplissent parfaitement leur contrat et nous offrent les premiers hochements de têtes approbateurs.

Ce qui hélas clôt le chapitre des bonnes nouvelles.

 

 

Si le Reggae sans réelle inspiration de Naâman et la loufoquerie de La Pegatina, sorte de sous-Mano Negra de supérette, invitent plus à la noyade qu’à l’acharnement, à force de gueuler depuis le fond de la plaine, une immonde boîte à muzak pour décérébrés va te forcer à t’enfoncer dans la boue et n’en ressortir que le lendemain. La House Of Bull d'un célèbre brasseur local se chargeant en effet d'assurer les interludes à grands coups de musique de kermesse.

Complètement immergé dans les artères du sol, les vociférations de Naughty Boy et de son crew me laissent indifférent et mon irrésistible désir de fuir à tout prix les immondes Shaka Ponk pousse ma barque à grands coups de rames.

Sillonnant sur un fleuve épais, j’entends au loin résonner les échos de Wiz Khalifa et les sirènes me murmurent que je ferais mieux de faire marche arrière.

Mais je m’entête, et du coup, rate ce qui semble bien avoir été la révélation du jour, bien loin des clichés ‘Bling Bling’ auxquels je m’attendais.

Quelques encablures plus loin, au sortir d’une grotte, j’aperçois de menaçants nuages foncer sur le site Ardentes ; et dans le tumulte de cet orage naissant, je regagne mes pénates.

(Organisation Ardentes)

Voir aussi notre section photos ici

 

jeudi, 03 juillet 2014 01:00

Trinine

C’est un de ces groupes comme on en rencontre par milliers, dans l’ombre, au détour d’un jour de chance ou par le biais d’un ami bienveillant.

Bailter Space n’est pas nouveau au bataillon, et fait aujourd’hui exactement ce qu’il faisait à la fin des années 80, comme au milieu des années 90. Soit du Noise Rock atmosphérique.

Confinés dans leur Nouvelle Zélande natale, ils ne répondent à aucune attente, si ce n’est les leurs, et cette indépendance leur sied bien.

Discrets, certes, mais néanmoins inspirés.

Si « Robot World » (1993) reste leur fait d’armes le plus connu, « Trinine » n’a rien à lui envier, et rappelle ces murs de sons entourés d’un halo de lumière abrasive.

Nonobstant ses défauts (comme ce chant incertain qui résonne encore candidement malgré les années), et ses petits tics attachants, forcément, Bailterspace est loin de coller à l’époque contemporaine.

Mais comme vous vous en doutez, le groupe n’en a vraiment rien à cirer !

 

Page 8 sur 22