Goudi et Lubna Azabal dansent le tango de l’ennui…

Lubna Azabal est une actrice belge née à Bruxelles d'un père originaire du Maroc et d'une mère espagnole. Après avoir été dirigée par les grands noms du cinéma international, elle a remporté ‘Le Golden Globe’ pour le film ‘Paradise Now’. Lubna adore les…

L’aventure de YMNK…

« Aventure », le nouveau single de YMNK fusionne l’extravagance du ‘stadium rock’ et le…

logo_musiczine

Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Apocalyptica
while_she_sleeps_trix_08
Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 

Cela fait 15 ans déjà que l'asbl Les Octaves de la Musique décerne des prix aux musiciens de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui se sont illustrés par leur créativité. C'est un jury d'un millier de professionnels qui effectue la sélection.

La spécificité des Octaves, c'est clairement la diversité, le mélange des genres : pop/rock, classique, musiques urbaines et chanson française. La liste des lauréats et des gagnants 2019 a été dévoilée lors d'une conférence de presse tenue au sein de l'hôtel de ville de Bruxelles en présence de Jean-Jacques Deleeuw, Président des Octaves, Tony de Vuyst, Directeur général de PointCulture et Delphine Houba, échevine de la Culture de la Ville de Bruxelles.

Voici les gagnants des Octaves 2019 :

Chanson française : Kùzylarsen pour « Le long de ta douceur »
Pop/Rock : Sonnfjord pour « City Lights »
Musiques urbaines : L’Or du Commun pour « Sapiens »
Musiques électroniques : Zoë Mc Pherson pour « String Figures »
Jazz : Antoine Pierre URBEX pour « Sketches of Nowhere »
Musiques du monde : Baloji pour « 137 Avenue Kaniama »
Musique classique : Florian Noack
Musique contemporaine : Benoît Mernier
Album de l’année : « Bodie » de Veence Hanao & Le Motel
Artiste de l’année : Typh Barrow
Spectacle/Concert de l’année : Baloji
Octave de la Fédération des Jeunesses Musicales Wallonie-Bruxelles : « Petit Charlot » de Claire Goldfarb & Jean Jadin
Octave PointCulture : Ammar 808
Octave Zinneke : The Klets
Octave de la Ministre de la Culture : Barroco Tout
Octave Fun Radio : HIDDN

L'Octave d'honneur est décerné au contre-bassiste Jean-Louis Rassinfosse. Présent lors de la conférence de presse, le célèbre musicien belge a gratifié le public d'une superbe improvisation, oscillant entre jazz, classique et rock (avec un clin d'oeil à « Smoke On The Water »).

La soirée des Octaves, qui met chaque année à l’honneur les lauréats, aura lieu le 3 juin à La Madeleine à Bruxelles. Pour avoir assisté aux éditions précédentes, nous ne pouvons que recommander cette soirée d'exception. En effet, il ne sera pas question d'une rébarbative remise de prix mais bien d'un spectacle musical complet, au cours duquel les musiciens primés présenteront des duos inédits.

Nous avons pu glaner quelques infos confidentielles sur ces collaborations. Ainsi, L'Or du Commun proposera deux créations : une avec The Klets et l'autre avec Antoine Pierre Urbex. HIDDN, de son côté, apparaîtra aux côtés de l'ensemble Barroco Tout et on attend avec impatience la prestation commune de Zoë Mc Pherson et Benoît Mernier. Et c'est Jean-Louis Rassinfosse qui assurera le 'fil rouge' musical de la soirée.

L'accès est gratuit mais il faut réserver en envoyant un email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

 

Vous connaissez la Loi de Murphy ? En voici un bel exemple ! Imaginez que vous êtes intéressé(e) par deux groupes ou artistes lors d'un festival et, malencontreusement, ils se produisent au même moment, sur deux scènes différentes. Le dilemme de ce soir, aux Nuits Botanique, c'est donc le choix entre Weyes Blood, dans la Rotonde, et Kompromat, sous le chapiteau. Choix cornélien, s'il en est, qui sera résolu à la manière de Salomon, en accordant une moitié du temps à chacune des prestations.

En toute logique, ce diptyque musical est entamé par Weyes Blood, car la pop orchestrale de l'Américaine constitue une idéale mise en bouche avant de passer à l'explosion électro de Kompromat. Natalie Mering, qui a choisi son nom de scène en référence au roman ‘Wise Blood’ de Flannery O'Connor, est un véritable OVNI sur la scène musicale. Dans une démarche 'rétro-futuriste', elle conçoit une musique vintage que l'on croirait issue des années soixante, voire même plus tôt encore. On pense aux Beach Boys, dont elle reprend d'ailleurs le « God Only Knows » en concert, mais aussi à Joan Baez, Procol Harum, Jennifer Warnes, sans oublier le Jazz et Gershwin ! Ce cocktail suranné débouche, étonnamment, sur une 'dream-pop' moderne, fraîche et hypnotique, bercée par la voix voluptueuse de la jeune Américaine.

Ce soir, sur les planches, Natalie est vêtue d'un superbe costume deux pièces blanc, sur lequel ondule sa sublime chevelure noire. C'est que la chanteuse possède la beauté et l'élégance, outre son talent ; de quoi fasciner le public de la Rotonde. Soutenue par un groupe complet, elle se plante derrière son clavier Nord et, tout au long de la première partie de son set, interprète à la perfection une majorité de compositions tirées de son nouvel album, le 4ème, « Titanic Rising », dont « A Lot's Gonna Change » et son dernier single, « Everyday ». Les versions 'live' sont très proches de celles gravées en studio, ce qui est remarquable vu toute la richesse des arrangements originaux. Au début de « Picture Me Better », on ne peut s'empêcher de comparer les premières notes et les harmonies au « Don't Make Me Over » de Dionne Warwick, un titre repris en français par les Surfs. Tout au long de cette compo, le timbre cristallin et les harmonies stellaires emportent l’auditoire. Pas de doute : le spectacle est très réussi à tous point de vue mais il manque peut-être une petite touche de folie, de mystère pour enflammer complètement les cœurs.

C'est le moment choisi pour quitter l'ambiance intime de la Rotonde et rejoindre le Chapiteau pour le set de Kompromat. Ce duo constitue le nouveau projet de Vitalic et Rebekka Warrior, alias Julia Lanoë, de Sexy Sushi. « Kompromat », en russe, signifie ‘dossiers compromettants’, principalement en référence à une personne publique. Renforçant encore le côté international, les paroles des chansons du duo sont interprétées en... allemand. Un choix étonnant quand on sait que R. Warrior ne parle pas la langue de Goethe !

Qu'à cela ne tienne, le premier album de cette paire, « Traum und Existenz », est un missile ! Il réussit le mariage entre un style électro-clash façon The Hacker & Miss Kittin' et un synth-punk racé, élaboré avec maîtrise par Pascal Arbez-Nicolas.

Quand on connaît les extravagances scéniques de Sexy Sushi, il est naturel d’être curieux de voir ce duo opérer en 'live' ! Après quelques minutes et « Niemand », son premier hit, force est de constater que le show est, disons-le, classique dans un style typiquement Vitalic. Le musicien trône derrière une énorme table, sur laquelle sont disposés son matériel informatique et ses synthés analogiques. Le light-show est impressionnant, articulé autour de lasers placés sur les côtés et d'un gigantesque néon représentant le nom du groupe. Le son est à la hauteur des attentes, énorme. Inquiétante, de par sa coupe militaire et ses habits noirs, R. Warrior chante à la perfection, avec cette hargne typique de l'électro-clash. Pendant « De Mon Âme à Ton Âme », l'actrice française Adèle Haenel, présente sur l'original studio, rejoint le tandem sur les planches pour ce titre aérien et émouvant, qui apparaît dans le set comme une douce parenthèse.

On revient bien vite aux rythmes effrénés grâce à « Auf Immer und Ewig » et « Herztod ». A ce moment, on identifie clairement l'influence de l'EBM belge de Front 242, une influence revendiquée par Pascal Arbez-Nicolas dans ses interviews récents. Pour les fans de ce type de musique, comme votre serviteur, c'est véritablement une aubaine qu'un artiste de la renommée de Vitalic se lance dans un projet clairement orienté du côté 'dark' de la 'wave' !

Bref, on a assisté à un excellent concert ! On espère juste qu'au fil des représentations, R. Warrior s'enhardira quelque peu et qu'elle fera éclater le carcan 'live', un peu convenu pour l'instant, de ce projet hautement prometteur...

En point d'orgue de la soirée, le Français Romain Delahaye, alias Molecule, a déroulé son électro torride sous un chapiteau rendu... glacial par une météo décidément bien déréglée en ce début de mois de mai. Le musicien devait s'y sentir à l'aise, lui qui a élaboré son dernier album, « -22,7° » au... Groenland. Quand on est givré...

Weyes Blood + Kompromat + Molecule

(Organisation Botanique)

Voir aussi notre section photos ici 

 

 

 

L'éclectisme qui régit les Nuits Botanique n'est plus à démontrer. Ce soir, il va de nouveau se vérifier, à travers une programmation qui opère un grand écart musical entre un pianiste d'inspiration classique et la nouvelle égérie de l'électro-pop française.

Lubomyr Melnyck nous a fixé rendez-vous dès 20 heure au Grand Salon. Ce pianiste et compositeur canadien d'origine ukrainienne est de retour deux ans après avoir accordé un concert au Cirque Royal, en première partie de Terry Riley. Affichant plus de 70 printemps, il est mondialement connu pour sa technique du jeu ininterrompu. Dans son travail, on peut entendre les influences de Ravi Shankar et d'autres musiciens indiens, tandis que les textures répétitives évoquent souvent Steve Reich et Philip Glass.

Ce soir, il joue à guichets fermés dans le Grand Salon. Arborant un look de patriarche slave, le magicien du piano apparaît seul sous les projecteurs et remercie le public de sa présence. Tout au long du concert, il multipliera les interventions au micro, expliquant les différents aspects de sa technique et présentant le contexte et la signification de chacune de ses compositions.

Dès les deux premières pièces, « Illirion » et « Butterfly », on est frappé par l'incroyable dextérité du musicien. Sa technique consiste à construire un flot ininterrompu de notes en glissant très rapidement sur les ivoires. C'est comme une vague irrésolue qui se déroule en va-et-vient sur toute la longueur du clavier. Au milieu de ces triples ou quadruples croches, Melnyk martèle plus fortement certainement touches, révélant ainsi la mélodie dominante. 

En outre, le Canadien est un maître de l'improvisation, ce qui lui permet d'inventer littéralement de nouvelles compositions tout en jouant. Notons, au passage, qu'il a établi deux records mondiaux, en 1985 à la Sigtuna Stiftelsen, en Suède. Au cours d'un concert enregistré, il a joué avec chaque main jusqu'à 19,5 notes par seconde tout en maintenant une moyenne entre 13 et 14 notes pendant une heure complète. Eddie Van Halen peut aller se rhabiller... 

Modeste, l'artiste rappellera d'ailleurs pendant le concert que sa technique est unique et impossible à reproduire pour les autres pianistes, fussent-ils virtuoses.

Après une courte pièce intitulée « Rondo Gaze », composée, dit-il, pour s'amuser, le Maître s'attaque ensuite à un des piliers de la setlist : « Love song of Bonnie and Clyde », une composition pour deux pianos et un synthétiseur (NDR : un Korg pour être précis). Accompagné par une bande enregistrée, il se lance à nouveau dans une sarabande de notes virevoltantes, au sein desquelles on distingue une mélodie toute simple, évoquant les canons de Pachelbel ou certaines partitions de Vangelis.

Enfin, pour clôturer son concert, Melnyk nous offre « The End of the World », un tour de force de plus de 20 minutes mettant en scène une sombre apocalypse en accords mineurs, suivie d'un motif répétitif qui, tel un mantra, convoque un nouvel espoir et fait apparaître, sous la forme d'accords majeurs, une lumière qui s'entrouvre sur l'éternité...

Les applaudissements du public sont encore nourris lorsque nous mettons le cap sur le Chapiteau, où Jeanne Added entame le cinquième titre de sa setlist. Et non des moindres, puisqu’il s'agit d'un des hits de son nouvel opus, « Mutate ».

Jeanne Added est une musicienne surdouée. Après avoir accompli de brillantes études musicales, elle a entamé une carrière solo orientée, dans un premier temps, sur une ligne plus rock, ponctuée de touches new-wave. Sur son deuxième album, « Radiate », publié il y a quelques semaines, elle a pris un virage à 180°, en empruntant la voie de l'électro-pop, dans un style qui oscille entre l’univers de Ladytron, Goldfrapp et Florence and The Machine. Sur les planches, elle affiche un look assez ambigu, subtilement 'tomboy', qui évoque bien sûr Chris(tine and the Queen), un look qui lui permet d'incarner une icône LGBT, une communauté présente en masse devant le podium...

‘C'est ici que j'ai enregistré mon nouvel album’, précise la chanteuse. ’A Molenbeek !’ (NDR : prononcez ‘Molenbèk’). » Très à l'aise sur les planches, la Française n'hésite pas à papoter entre les morceaux et à chaque fois que la musique devient plus remuante, elle esquisse agilement quelques pas de danse que ne renierait pas la Reine Chris ; encore elle. Les arrangements sont 100% électro, interprétés par deux claviéristes du beau sexe et un batteur.

Dans « Falling hearts » et « Back To Summer », la chanteuse s'amuse clairement avec les rythmiques et les progressions électro, voire même disco-funky. Ces dernières provoquent de belles réactions du public, dans un Chapiteau rempli aux trois-quarts. Par moments, on pense aussi à Austra, le groupe canadien de Katie Stalmanis.

Après le très calme « Look at them », « A war is coming » installe une ambiance menaçante, presque apocalyptique mais qui ne s’éternise pas, car « Lydia » vient à nouveau stimuler les gambettes grâce à des rythmes syncopés et à la superbe envolée de sirènes synthétiques.

Le concert se clôture par « Before the Sun » dont le final est hymnique. Au cours du rappel, Jeanne propose tout d'abord une jolie séquence seule-en-scène à l'entame de « Song 1 2 » et conclut par un « Suddenly » ponctué par les ‘oh oh oh’ repris en chœur par le public. Pas de doute, en ‘live’, Jeanne propose une réelle valeur ajoutée... A real ‘Added’ value...

Lubomyr Melnick + Jeanne Added

(Organisation : Botanique)

Voir aussi notre section photos ici

 

Ce soir, à la Rotonde, dans le cadre des Nuits Botanique, deux artistes plutôt atypiques, si pas carrément décalés ont été programmés.

Dès 20 heures, Mathilde Fernandez grimpe sur les planches. Cette jeune Niçoise, aujourd’hui partagée entre Bruxelles et Paris, est un véritable OVNI dans le paysage musical. Dès les deux premières chansons, « Amérique » et « Egérie », on est plongé dans son univers singulier. Imaginez un mix entre la folie et la démesure de Catherine Ringer, le lyrisme de Kate Bush ainsi que la synth-pop aux accents gothiques de Mylène Farmer et vous obtiendrez une solution personnifiée par Mathilde Fernandez. Adoubée par la presse 'indé' et encensée, entre autres, par Christophe, cette artiste touche-à-tout, issue du milieu des arts visuels, échappe à toute catégorisation. Seule sur scène et vêtue d'une large jupe à carreaux colorés, elle fascine et provoque l'enthousiasme des fans venus nombreux en ce début de soirée.

Dans la setlist, elle a bien entendu inclus les titres de son deuxième Ep, « Hyperstition », paru il y a quelques semaines. « Oubliette » en constitue le morceau-phare et on se délecte à nouveau des envolées lyriques quasi-mystiques de Mathilde, exécutées avec une maîtrise irréprochable. Dans « Mon Dieu » et « Pressentiment Prémonitions », peut-être ses deux plus belles compos, la chanteuse se lance dans une danse empreinte d'une grande sensualité et, pour clôturer ce set endiablé, elle nous offre un inédit : « Temple Sourire ». Avant de quitter l’estrade, elle remercie le public et présente le spectacle suivant en précisant qu'elle ‘jalouse leur accent...’

Le principe d'un festival est d’aller à la découverte d’artistes ou de formations au hasard de la programmation élaborée par les organisateurs. Assister au show d’Hubert Lenoir, un illustre inconnu, revêtait donc pour nous un intérêt particulier. Très précoce, ce jeune chanteur québécois a formé son premier groupe à l’âge de 17 ans : The Seasons. Son premier LP, « Pulp », à l’origine d’une reconnaissance critique, lui a permis de partir en tournée un peu partout dans le monde. Intitulé « Darlène », son nouvel essai est un album concept, accompagné d’un roman du même nom, écrit par Noémie D. Leclerc, sa meilleure amie. Dans cet opus, Lenoir y marie les influences r&b, jazz, glam et psyché rock afin de réaliser une œuvre pop, éclectique, imprévisible et audacieuse.

Le résultat en live ? Un opéra post-moderne et une performance explosive et carrément punk. Soutenu par un groupe au complet, Hubert campe une créature hybride, un peu comme si Brian Molko avait mangé Eminem, Rita Mitsuko et Johnny Rotten. Complètement survolté, il passe en revue, au cours de sa prestation, tous les comportements outrageants du rock : stage diving, crachats, gestes obscènes et strip-tease (presque complet). Fidèle à son personnage ambigu, il échange des baisers appuyés à son guitariste et à sa choriste. Le public, en majorité québécois, réserve un triomphe au musicien et quand le groupe se retire, Lenoir refuse de quitter les planches afin d’accorder à son public un dernier titre a capella. Qu'on aime ou pas, il faut reconnaître que ce soir, Hubert Lenoir a retourné la Rotonde...

Hubert Lenoir – Mathilde Fernandez

(Organisation : Botanique)

Voir aussi notre section photos ici

lundi, 22 avril 2019 15:21

Taking Belgium by the Sound...

Dans la liste des guitaristes les plus influents de l'histoire du rock, Steven Richard Hackett occupe une place toute particulière. Membre essentiel de Genesis pendant la période emblématique du combo (de 1971 à 1977), ce Londonien s’est forgé un style fluide, éthéré et hyper-mélodique, reconnaissable entre mille. Ce soir, il établit ses quartiers dans le Kursaal, à Ostende, pour présenter un nouveau spectacle solo, articulé autour de l'album culte de son groupe d'origine, « Selling England By The Pound »...

‘C'est le premier concert de la tournée ‘Genesis Revisited 2019’, annonce d'emblée le musicien après le premier titre. Vêtu très simplement de noir et arborant son inséparable écharpe en velours rouge, il est, suivant son habitude, d'un abord très discret, voire timide. On le sait, Steve Hackett ne porte pas de masque de renard ni de costume à motifs fleuris ; ce n'est pas Peter Gabriel ! Toute l'émotion est concentrée sur la musique et la sublime Les Paul dorée, dont il tire des sons cristallins, d'une beauté quasi-mystique.

La première partie du show est en quelque sorte un ‘panaché’, au cours duquel il interprète trois morceaux de son tout nouvel opus, « At The Edge of Light » : « Under the Eye of the Sun », « Peace » et « Fallen Walls and Pedestals » ; mais surtout six pistes de « Spectral Mornings », son chef-d'œuvre, qui fête ses 40 ans cette année. On se délecte ainsi de petites perles comme « Every Day », jouée en lever de rideau, « Tigermoth » en version instrumentale, « The Virgin and The Gypsy », taquiné à la douze cordes, suivies de « Clocks - The Angel of Mons », une évocation de l'ange qui, selon la légende, a protégé l'Armée anglaise lors de la bataille de Mons en 1914 et, enfin, la sublissime plage titulaire, fantomatique à souhait, probablement sa plus belle composition enregistrée en solo.

Fait étonnant, tant son dernier LP que « Spectral Mornings » traitent tous les deux de la vie après la mort. ‘A l'époque, en parler revenait à être traité de hippie’, ironise l'artiste ; ajoutant, ‘Aujourd'hui, la science s'est emparée du sujet et parle de phénomènes quantiques...’ Tiens, tiens, Sir Hackett serait-il également intéressé par les thèmes liés à l'élévation de conscience ?

Après une courte pause, place au plat de résistance du spectacle et ce n'est pas encore l’heure du souper (« Supper's Ready »), mais l'interprétation intégrale de « Selling England By The Pound », l'œuvre mythique de Genesis. Paru en 1973, « Selling... » constitue un des plus grands succès critiques, artistiques et commerciaux (numéro 3 en Angleterre) de la formation de rock progressif. Entre parenthèses : son titre revêt aujourd’hui une résonance particulière, à l'heure du Brexit...

En redécouvrant « Selling... » en live, on est frappé par l'incroyable richesse de cet elpee, tant au niveau des mélodies que dans les harmonies et les textures sonores. Mais, par-dessus tout, cette musique est d'une incroyable puissance. Elle vient, entre autres, de l'intensité du chant de Peter Gabriel, reproduit ce soir à la perfection par l'Américain Nad Sylvan (Agent of Mercy). Ce n'est plus Nicky Beggs, parti rejoindre Steven Wilson, qui se charge de la basse, mais bien le Suédois Ronald Reingold. Rob Townsend (flûte, saxophone et clarinette) et Roger King (claviers) sont, eux, de fidèles acolytes.... de voyage (hum...) pour Steve H. Par contre, pour Craig Blundell, qui milite également au sein du backing group de Steven Wilson, il s’agit d’une première car il vient juste de rejoindre le band afin de remplacer Gary O'Toole. Hackett se fendra d'ailleurs d'une petite remarque admirative pour l'efficacité manifestée par le musicien qui est parvenu à maîtriser le nouveau répertoire en si peu de temps.

Comme il fallait s’y attendre, « Firth of Fifth » constitue un des moments les plus magiques du concert. Un tour de force musical illuminé par un solo d'anthologie à la gratte. Pourtant, alors que déchirante, la mélodie suit son cours, soudain, le Maître oublie une note au passage ; ce qui n'a pas échappé aux oreilles de votre serviteur. Mais il se rattrape bien vite, entraînant le public dans un univers onirique, hallucinant de beauté. Au moment de la célèbre note qui reste perchée sur un long 'sustain', le spectre de Carlos Santana se met à planer. De quoi soutenir la thèse selon laquelle ce dernier a exercé une influence sur le jeune Steve, au début de sa carrière. Mais les guitaristes que Steve a, à son tour, influencés sont légion. Parmi ceux-ci figure Eddie Van Halen, qui a déclaré avoir développé sa technique de 'tapping' sur le manche après avoir vu Hackett en concert avec Genesis.

La partie finale du show nous permettra de découvrir un titre inédit de ce groupe légendaire, « Dejà Vu », une démo qui n'avait pas été retenue pour le tracklisting de « Selling... » mais que Hackett est parvenu à finaliser de nombreuses années plus tard, en 1996 très exactement, après avoir, précise-t-il, reçu ‘la bénédiction de Peter Gabriel’, qui avait composé l'ébauche originale. 

Avant que le rideau ne tombe, le public prend en pleine face « Dance On A Volcano », un brûlot extrait de « A Trick of The Tail ». Quant au rappel, il s'ouvre sur le très rythmé « Myopia », suivi du bien nommé « Los Endos », un instrumental idéal pour servir d’outro au concert... Le point d'orgue idéal pour une prestation en tous points exceptionnelle. No doubt, tonight, Steve Hackett has been 'taking Belgium by the Sound'....

Setlist

Set 1:

Every Day
Under the Eye of the Sun
Fallen Walls and Pedestals
Beasts in Our Time
The Virgin and the Gypsy
Tigermoth
Spectral Mornings
The Red Flower of Tachai Blooms Everywhere
Clocks - The Angel of Mons

Set 2 (Selling England by the Pound):

Dancing With the Moonlit Knight*
I Know What I Like (In Your Wardrobe)*
Firth of Fifth*
More Fool Me*
The Battle of Epping Forest*
After the Ordeal*
The Cinema Show*
Aisle of Plenty*
Déjà vu
Dance on a Volcano*

Encore:

Myopia / Los Endos / Slogans

Organisation: Live Nation

lundi, 08 avril 2019 15:37

La musique n'appartient à personne...

Ne pas connaître les Young Gods constitue une fameuse lacune dans sa culture musicale. Originaire de Fribourg, en Suisse, ce trio a vu le jour en 1985. Seul membre permanent depuis sa naissance, Franz Treichler en est le chanteur, guitariste et compositeur. Fin des années '80, les ‘Gods’ ont élaboré une musique véritablement innovante, fruit d’un cocktail entre indus (pensez à Einstürzende Neubauten), EBM (imaginé par Front 242), krautrock (en l’occurrence celui d’un de ses pionniers, Can), psychédélisme, blues, rock et punk, au travers d’une approche purement postmoderniste. Dès le départ, la formation a choisi de tourner le plus possible hors de ses frontières, et notamment en Angleterre, où elle a rapidement acquis le statut de groupe culte. Mais c’est grâce à son long format « TV-Sky », paru en '92, que son succès a véritablement explosé, et tout particulièrement aux États-Unis. Elle y a partagé les planches avec rien moins que Nine Inch Nails. En passe de devenir des stars planétaires, les musiciens ont préféré adopter une approche plus ‘indie’, en privilégiant les labels alternatifs et en se réservant une totale liberté de création. Après avoir connu quelques changements de line-up, vécu diverses expériences solos et s’être accordé une période de pause, le band est de retour. En février dernier, il a ainsi publié un nouvel elpee, baptisé "Data Mirage Tangram". Une pure merveille !

Si vous n'êtes pas encore convaincus, sachez que de nombreux artistes et groupes célèbres ont admis avoir été influencés par les Gods, comme par exemple Nine Inch Nails, Ministry, The Edge (U2), Mike Patton (Faith no More) et surtout David Bowie. Le White Duke avait confessé que, pour écrire son album « Outside », publié en 1995, il avait beaucoup écouté les Young Gods.

Aujourd'hui, outre Franz Treichler, le line up du combo implique le claviériste Cesare Pizzi (membre fondateur, il avait quitté le navire en 1988, avant d’opérer son retour en 2012) et le drummer Bernard Trontin, présent depuis 1997.

C'est ce trio que Musiczine a rencontré le lendemain de son concert, accordé au Botanique de Bruxelles.

Un peu d’étymologie d’abord. Pourquoi avoir choisi comme patronyme, The Young Gods ?

Franz Treichler : Je travaillais dans un club à Fribourg et les Swans y avaient accordé un concert en '83 ou en '82. Le lendemain du show, j'ai récupéré la setlist sur le podium sur laquelle y était consignée une chanson intitulée « Young God »... Je l’ai conservée, et 3 ans plus tard, quand on a fondé le groupe, j'ai pensé qu’il correspondait parfaitement à ce que nous représentions à l'époque.

Il véhicule également une signification philosophique ?

FT : J'ai choisi le nom pour plusieurs raisons. Tout d'abord, on peut le considérer comme un synonyme à ‘être humain’. Nous sommes tous de jeunes dieux. Nous ne serons jamais des dieux mais nous exprimons ce désir, cette aspiration. On le voit, par exemple, dans la tendance actuelle du ‘transhumanisme’ aux États-Unis, où ses adeptes veulent devenir immortels grâce à la technologie. C'est une aspiration humaine qui existe depuis des milliers d'années.

Les dieux, ce ne sont donc pas les musiciens du groupe...

FT : Non ! (rires) Ce nom ne révèle pas la nature de notre musique. Et puis, c'est cool parce qu’il incite les gens à réagir en fonction de leur personnalité. S'ils ont le sens de l'humour, ils déduiront qu’il est marrant. Tandis que les intellectuels ou snobs s’insurgeront en se demandant pour qui on se prend. Il existe donc comme un effet miroir dans cette appellation...

Quel a été votre premier 'flash' musical, au cours de votre adolescence ?

Cesare Pizzi : Pour moi, c'est Kraftwerk. J'étais déjà musicien quand j'ai découvert cet univers, un son, une spatialisation, un groove déclenché par des machines : ça m'a vraiment frappé ! C'était aussi la première fois que j'entendais un vocodeur. Je ne comprenais pas comment il était possible de manipuler de telles textures sonores. Et ce jour-là, j'ai cessé de jouer de la basse (rires).
Bernard Trontin : Perso, quand j'étais jeune, à Genève, j'avais un ami anglais, dont le frère aîné rapportait des vinyles d'Angleterre, et j'ai eu un flash en entendant les groupes de glam-rock comme Slade, T-Rex, etc. Le premier disque que j'ai acheté était un album de T-Rex. Le son de la guitare était révolutionnaire.

Et Bowie également ?

BT : Bowie aussi bien sûr, mais surtout plus tard lors de sa période allemande. Drummer, j’ai vécu d'autres flashes, plus tard, qui m'ont incité à jouer de la batterie comme aujourd’hui, mais mon premier flash, c'était T-Rex.
FT : Mon frère, de 5 ans mon aîné, m’a initié à la musique, en particulier lorsqu’il a ramené le 33trs « Meddle » de Pink Floyd. Je me souviens qu’un jour, alors que j'étais seul à la maison, j'ai poussé le premier morceau de l'album, « One of These Days » à plein volume. Sur cette compo une voix hurle, à un certain moment, ‘One of these days I will cut you into pieces’. Et ma réaction a été : ‘Wow, c'est quoi ce truc ?’. Ce sera une 'épiphanie', comme disent les Anglais.

Une révélation ?

FT : Oui. Et donc, mon désir de communiquer des sentiments par le biais de la musique se réfère beaucoup aux vieux disques du Floyd. C'est ce genre onirique qui te transporte dans un autre monde.

Vos références constituaient une très bonne base pour commencer la musique : l'électronique, le glam et le prog/psyché !

FT : Oui, pour passer ensuite du psyché-glam-rock-électronique ! (rires)

En tout cas, toutes elles alimentent d'une certaine manière la musique des Young Gods. En ajoutant, évidemment, le côté ‘industrial’. Elle est le résultat d’un 'crossover' entre différents styles, abordé à la manière de Nine Inch Nails ou Radiohead. Un kaléidoscope d'influences intégrées et restituées par une signature unique.

FT : Merci !

Parlons du nouvel opus. Il est parfaitement en phase avec les anciennes productions, mais, en même temps, il ouvre la porte à quelque chose de nouveau...

FT : Je suis d'accord. Jusqu'à présent, depuis le retour de Cesare, on se focalisait surtout un répertoire soit, composé à l'origine par nous deux, soit, plus tard au gré des différents line up et en compagnie de Bernard, depuis 1997. Ici, par contre, il a été écrit à 100% par nous trois. Nous nous connaissons depuis les années '80 mais on n'avait jamais coopéré sous cette forme auparavant.

C'est aussi unique parce que vous avez réalisé l'album en improvisant...

BT : Tout a été composé au festival de jazz de Cully, en Suisse, où on nous a proposé une résidence permettant d'improviser en public dans un club. C'était un vrai défi pour nous car on n’avait aucune idée de ce qu'on allait faire et si le résultat serait publiable. C'était aussi une occasion de rebattre les cartes et de se lancer dans de nouvelles expérimentations. Et ça a fonctionné.

C'est sans doute pourquoi le disque est si cohérent. Comme dans les années ‘70, c'est une série homogène de chansons qui tracent un parcours à travers différents univers.

BT : Oui, c'est cohérent parce que tout a été composé par les mêmes personnes, au même moment et au même endroit.

La résidence 'jazz' s'entend aussi un peu dans la chanson « Moon Above », qui affiche un côté jazzy...

BT : Oui, c'est carrément du free jazz.
FT : Quand on enregistrait le morceau, on a perdu le métronome, ce qui nous a permis d'improviser une rythmique 'free'. (rires)
BT : C'était en quelque sorte un accident. Il y a souvent des accidents qui sont exploités dans l'art.

Parfois, le son devient plus 'ambient', un peu dans l’esprit d’ECM, le label de jazz expérimental...

BT : Oui, absolument !

Et je pense tout particulièrement à Terje Rypdal...

BT : Oh mon Dieu : tu connais Terje Rypdal ?

Oui ! Il existe un élément commun, un côté aérien, voire cosmique. Comme dans une de ses compositions, « Den Forste Sne »…

BT : Oui, je connais ce morceau.
FT : Cette comparaison est très juste...

Parlons maintenant de l'impact des Young Gods. De nombreux artistes ou groupes très célèbres ont confié qu’ils avaient été influencés par vous, dont David Bowie...

FT : C'est drôle parce que le premier single que j'ai payé de ma poche, c'était « Jean Genie » de Bowie.

A propos, sais-tu d'où vient ce titre ?

FT : Non.

C'est un jeu de mot sur le nom de Jean Genet.

FT : Et bien, tu m'apprends quelque chose...

En restant dans le thème de l'influence, Picasso avait prononcé cette célèbre phrase : ‘Les mauvais artistes copient, les vrais artistes, eux, volent’.

FT : C'est tellement vrai ! Pourquoi voudriez-vous copier quand vous pouvez voler.

La différence étant...

FT : ...que lorsque vous copiez, les gens se rendent comptent que vous copiez, alors que lorsque vous volez, l'objet est entre vos mains, il a changé, vous vous l'êtes approprié. De toute façon, la musique n'appartient à personne. Tout le monde est influencé par tout le monde. Les musiciens qui nous ont cités comme influence étaient précisément ceux qui nous ont influencés au début. Bowie était un personnage très curieux qui cherchait toujours de nouveaux débouchés et nous, on a toujours fait pareil. Depuis qu’on est ados, on achète des disques… qui finissent par nous influencer. Après tout, rien n'est jamais original à 100%. L'originalité se manifeste lorsque vous allez au-delà de vos influences. Donc, la phrase de Picasso est un peu ironique mais elle est vraie. C'est pourquoi les artistes, à mes yeux, ont trop souvent tendance à exagérer quand ils parlent de leurs 'créations'. C'est un bien grand mot. Personne ne sait exactement ce qui se trame pendant le processus de création. Et il est impossible de reproduire ou de dupliquer le processus par la suite. Vous devez à chaque fois repartir à zéro. C'est précisément ce qui rend l'art si précieux.

Vous avez toujours adopté une démarche très artistique...

FT : Oui et une approche carrément anarchiste. Pour nous, la propriété est un vol. Au début, on utilisait beaucoup les samples et les échantillonnages, qui, pour une grande part, provenaient de vinyles d'autres artistes. En créant de cette manière, on voulait montrer que l'on pouvait produire du neuf avec du vieux. Un historien de l'art dirait que c'était du post-modernisme, car nous nous sommes appropriés des éléments de différentes périodes pour bâtir quelque chose de nouveau. Dans un sens, c'était aussi du 'readymade' à la Duchamp, vu qu'on prélevait quelque chose pour le replacer dans un autre contexte. Comme, par exemple, combiner du Mozart et du heavy metal. Ce qui paraissait surréaliste ; mais finalement, notre approche était 100% instinctive. On voulait démontrer qu'il n’existe qu'une seule musique. Le rock, quand il devient trop conservateur, perd de sa valeur. On voulait prouver que jouer du rock sans guitare était réalisable, mais en produisant ces sonorités à l’aide d'un clavier. Montrer qu'il est possible d'introduire de la musique classique ou de la musique concrète dans le rock. Ce sera une surprise totale à l'époque. Le public a vraiment été secoué par nos 3 premiers albums. C'était imprévisible. Il ignorait ce qui allait arriver ensuite. Sur disque, parce que la dynamique pouvait changer radicalement en une seconde, mais aussi sur scène, parce que, par exemple, en ‘live’, il n’y avait pas de guitariste qui exécutait un mouvement pour dispenser un son très puissant. Un tel son pouvait surgir à tout moment sans avertissement, complètement brut. L’état de réceptivité du spectateur devait être différent. Ses oreilles et ses sens, plus ouverts. Au cours des nineties, on a essayé de surprendre à nouveau en modifiant la formule et en explorant d'autres horizons musicaux...

Vous avez un lien particulier avec la Belgique, je crois ? Ne fût-ce que par celui qui est votre booker depuis les débuts, Peter Verstraelen ?

FT : Oui ! En plus, notre deuxième album, « L'Eau Rouge » a été publié par PiaS et on a sorti plusieurs albums sur ce label. On a également enregistré « TV-Sky » au studio ICP, à Bruxelles.

Et vous entretenez des liens étroits, je crois, avec pas mal d'artistes belges, et notamment avec ceux de TC-Matic et Front 242…

FT : TC-Matic, c’était un modèle à nos débuts. Sur leur premier album, Arno chantait en français de façon naturelle, en vidant ses tripes ; et pour la première fois, sans que cette formule ne sonne 'chanson française'. Et avec une attitude punk. Grâce à lui, j'ai compris qu'il ne fallait pas avoir peur de chanter en français. Les 2 premiers albums des Young Gods sont exclusivement interprétés dans cette langue et, paradoxalement, ils ont eu plus de succès en Angleterre qu'en France. Ainsi, on se détachait à nouveau du 'dogme' rock et on adressait un pied-de-nez à la ‘police du rock’….

Et Front 242 ?

FT : On a assuré de nombreuses premières parties pour eux, au début. La formation était beaucoup plus connue que la nôtre. Elle avait déjà gravé « Headhunter ». On partageait le même label. Et on est toujours restés en contact.
CP : Le groupe a ressorti un de ses premiers elpees, je crois ?

Tu parles sans doute d'UnderViewer, le projet de deux d'entre eux, Jean-Luc De Meyer et Patrick Codenys, qui date d'avant Front. Il y a deux ans, ils ont réédité leurs titres originaux dans des versions modernisées et remasterisées : un album fantastique !

BT : A l'époque, j'écoutais aussi un groupe belge, Univers Zéro.

Ah oui, je connais.

BT : C'était un groupe expérimental prog, très sombre.

Il était un peu dans la mouvance de Magma, je crois.

BT : Oui. Les musiciens se servaient d’instruments électriques mais aussi d’un basson, d’une vielle et d’un harmonium : un mix intéressant ! J'étais très impressionné par leur batteur, Daniel Denis.
CP : Il y a aussi Sttellla ! (rires)
FT : On est très proches de La Muerte également. On rencontre aussi régulièrement dEUS. Et récemment, on a été invités par Triggerfinger pour un concert spécial à Louvain. On a beaucoup d'amis en Belgique...

Pour écouter l'interview complète en audio, c'est ici

Pour lire la chronique du concert des Young Gods au Botanique : en français, c'est et en néerlandais, ici.

Merci aux Young Gods, au Botanique et à David Salomonowicz

 

 

 

mercredi, 13 mars 2019 09:27

Un retour en demi-teinte…

Ce soir, The Cinematic Orchestra est de retour en Belgique ; et plus précisément à l’Ancienne Belgique. Les fans se sont déplacés en masse pour assister au concert du projet de l'Anglais Jason Swinscoe. Le show est donc sold out. Etrange, quand on sait qu’à ce jour, le groupe n’a publié que trois albums studio depuis sa formation en 1999 : « Motion » (’99), « Every Day » (’02) et « Ma Fleure » (’07). Ce qui n’a pas empêché sa discographie de largement s’étoffer au fil du temps, et notamment grâce à la réalisation de musiques de films, en l’occurrence celles de « Man With A Movie Camera » ainsi que la BO d’un Disney ; sans oublier l’immortalisation d’une prestation en public traduite par « Live At The Royal Albert Hall ». Le nouvel album, « Believe », sort dans quelques jours et c'est peu dire qu'il est très attendu.

Dès 21 heures, on est doublement heureux lorsque les musiciens grimpent sur le podium, car la musique proposée entre les premières parties et TCO, se résume à une sorte de trip-dub-step stridente, bruyante et, avouons-le carrément horripilante.

On oublie bien vite ce casse-oreilles, car la formation que tout le monde attend entame idéalement son set par "Man With A Camera Camera". Jason Swinscoe est, comme d’habitude, planté sur la droite de l’estrade, derrière ses machines, dans la position du chef d'orchestre. Il est soutenu par un groupe complet réunissant un bassiste, saxophoniste, guitariste et claviériste. Pas de cordes mais c'est compréhensible vu que les extraits du nouvel opus indiquent une direction moins orchestrale et plus rock/nu-jazz/trip-hop.

Frida Touray débarque pour chanter "Wait For Now / Leave The World", une nouvelle compo qu’elle parvient à illuminer d’une voix chaleureuse aux accents soul. D’ailleurs, dans la salle, l'émotion est palpable. Mais quand elle revient un peu plus tard pour "Zero One / The Fantasy", elle se révèle bien moins convaincante. Le morceau est trop long et manque cruellement de passion et de tension.

Place, ensuite, aux plages instrumentales de l'Orchestra. "Saxloop" est, comme son nom l'indique, constitué de loops élaborés par le saxophoniste, Tom Chant, mais le titre vire trop vite à l'improvisation 'free' bruitiste. "Familiar Ground" est le seul track issu de l’elpee "Ma Fleur". En fait, la set list néglige un peu trop le répertoire mieux connu du band, à l’instar de "To Build A Home". Ce qui provoque une déception légitime au sein de l’auditoire. Heureusement, la formation a le bon goût de nous réserver "A Promise" et, pour clore le set, "All That You Give". Que du bonheur !

Bref, si on est heureux d'avoir pu revoir The Cinematic Orchestra, un peu comme quand on retrouve un vieil ami, honnêtement il faut reconnaître que la prestation a laissé un goût de trop peu. A la décharge du combo, il s'agissait là du premier concert de la tournée. Nul doute que le show s'améliorera au fil des représentations.

En lever de rideau, on a pu apprécier les prestations de PBDY et Salami Rose Joe Louis, tous deux originaires de Californie. PBDY (Paul Preston), le DJ, producteur et fondateur du label TAR (Michelle Blades, Jimi Nxir, Cakedog), a proposé une trip-hip-hop de qualité et Salami Rose Joe Louis (Lindsey Olsen) nous a plongé dans une ambiance lo-fi touchante mais un peu trop monocorde…

Setlist TCO: Man With A Movie Camera, Wait For Now, Leave The World, Channel 1 Suite, Zero One, The Fantasy, Flite, Sax Loop, Familiar Ground, A Promise, All That You Give

(Organisation : Ancienne Belgique, Bruxelles)

 

Exit D6bels, bienvenue à DECIBELS ! L'émission 100% live de la RTBF fait peau neuve et passe au « digital first », avec un focus particulier sur les réseaux sociaux. L'objectif est de mettre en lien direct les artistes et leur communauté.

Le « Live » est ainsi réservé à une cinquantaine de fans, recrutés via les réseaux sociaux, qui sont emmenés en bus vers une destination inconnue, où ils pourront voir leur idole.

« Digital first », ça qui signifie que les contenus sont diffusé en priorité sur les plateformes digitales, ensuite en radio (Pure) et enfin, sur La Deux.

Alice on the Roof est la première artiste à ouvrir le bal. Dimanche passé, son « Live » a été publié en exclusivité sur Auvio (et uniquement sur Auvio). L'émission TV « classique » sera diffusée sur La Deux ce soir à 23 heures.

Également au programme de ce DECIBELS « new style »: des interviews décalées et un petit reportage sur l'aventure mystérieuse dans laquelle ses fans ont été plongés le temps d'une soirée...

Seul petit bémol selon nous, le « lieu magique » choisi pour le concert et la rencontre avec les fans est KANAL – Centre Pompidou, cet ancien garage Citroën reconverti en salle d’expos. Le lieu n'offre malheureusement pas l'intimité requise pour une telle expérience. Quand on voit ce que Bruxelles Ma Belle fait dans ce domaine, on se dit que la RTBF peut faire mieux.

Au programme des prochaines émissions, le duo Juicy, qui s’est fait connaître pour ses reprises de tubes R’n’B des années 90. Ensuite, il y aura Lord Esperanza, le rappeur français et Blackwave., projet constitué de deux rappeurs anversois et de jazzmen sortis du Conservatoire d’Anvers.

A noter que, lors de la prestation live d'Alice on The Roof, le moment le plus touchant fut, sans nul doute, le duo réalisé avec Valentine Brognion, la gagnante de The Voice 7. Cette dernière a en quelque sorte volé la vedette à Alice en insufflant une émotion remarquable dans une reprise de « La Pluie », le hit d'Orelsan ft. Stromae.

Regardez le live complet d'Alice On The Roof ici.

Regardez le duo Alice On The Roof – Valentine Brognion ici.

Photo : Martin Godfroid

 

Les Young Gods n'ont jamais connu la gloire mais ils font partie des groupes les plus influents de l'histoire de la musique 'indé'. Jugez plutôt : le combo suisse est cité comme influence par des gens comme David Bowie, Trent Reznor (Nine Inch Nails), Mike Patton (Faith No More), Maynard James Keenan (Tool) ou Al Jourgensen (Ministry)...

Huit ans après leur dernière production, les Gods sont de retour, plus jeunes que jamais, en dépit de leurs 30 années d'activité. L'album s'appelle « Data Mirage Tangram » et il est signé Franz Treichler (chant, synthés, guitare, production), Cesare Pizzi (claviers) et Bernard Trontin (batterie).

L'opus est un voyage psychédélique au milieu de volutes délicates et planantes, où perce ça et là la voix bluesy de Franz Treichler. On se croirait dans un trip chamanique façon ayahuasca, transporté par le glissando délicat des guitares. On pense au « Fragile » de Nine Inch Nails, au « Unforgettable Fire » de U2 mais aussi à Jacques Higelin. Le single, « Figure Sans Nom » nous rappelle nos compatriotes d'Organic, dans le sublime mais méconnu « Katharina Distorsion », inspiré par les Jeunes Dieux.

Dans le refrain de «Tear up the Red sky», le rythme est plus lourd et les sons de guitare plus saturés. Le « Bullet The Blue Sky » de U2 n'est pas loin et on se dit qu'il y aurait pu (dû?) y avoir plus de moments intenses comme celui-là.

Les Young Gods étaient déjà présents en Belgique il y a quelques jours pour célébrer les 20 ans de Triggerfinger au Het Depot à Louvain.
Ils seront de retour au Botanique le 24 mars prochain.

Pour écouter l'album, c'est ici
Pour commander l'album, voir ici
Pour le concert au Botanique, cliquer ici.

 

 

mardi, 19 février 2019 11:27

Accueil royal pour le 'Wilson-King'...

Moins d'un an après sa dernière visite, accordée à l'Ancienne Belgique, et quelques mois après son passage, très remarqué, à Werchter, Steven Wilson est de retour en Belgique, et pour la circonstance, au Cirque Royal. Le Britannique est auréolé du succès, aussi imprévu que colossal, de son dernier opus : « To The Bone », qui a largement dépassé les ventes de toutes ses autres plaques, y compris celles réalisées par son précédent groupe, Porcupine Tree. Tenez-vous bien : « To The Bone » a même atteint la deuxième place dans les charts outre-Manche ! Un exploit pour un artiste plutôt 'alternatif'. Il faut dire que le simple « Permanating », aux sonorités très pop, est destiné à attirer un nouveau public.

On mesure le chemin parcouru par le 'King of Prog' et on doit reconnaître qu’il a réussi son pari : faire évoluer sa musique et gagner de nouveaux aficionados. Par contre, il a malheureusement perdu beaucoup de fans originels de Porcupine Tree, déçus par le côté nettement moins prog/metal des nouvelles productions.

Ce soir, le Cirque Royal affiche néanmoins complet et on ne peut que féliciter l'équipe de gestion qui a repris les rênes de la salle sous la houlette de Denis Gerardy :  le Cirque rénové est un joyau qui brille de mille feux et l'organisation y est impeccable.

Le concert commence par la projection d'un court-métrage, « Truth », qui met en scène les concepts développés dans l'album « To The Bone ». Le contraste entre les images et les mots affichés souligne tout le danger des nouveaux médias, au sein desquels le 'fake' et la désinformation prennent de plus en plus le pas sur la 'vérité'. La musique de fond devient progressivement plus sombre et une acclamation accueille les artistes au moment où ces derniers prennent place sur le podium.

Wilson est accompagné de son fidèle bassiste, Nicky Beggs (ex-Kajagoogoo, Steve Hackett) et du claviériste Adam Holzman, qui, excusez du peu, a côtoyé Miles Davis. Ils sont épaulés par le batteur Craig Blundell, un musicien de sessions et, à la guitare, Alex Hutchings, qui a remplacé Dave Kiliminster, occupé comme on le sait, par la tournée de Roger Waters.

 « Nowhere Now » ouvre le set et d'emblée, le ton est donné. Les riffs de guitare, inspirés par Rush, s'intègrent dans un cadre harmonique rappelant le Pink Floyd de « Learning To Fly », mais l'ensemble porte l'empreinte, indélébile, de Steven Wilson. On le constatera tout au long de ce concert, l'artiste est passé maître dans l'art de s'approprier un éventail extrêmement large d'inspirations musicales, de les digérer et de fournir, au final, une signature unique, reconnaissable entre mille. La marque des grands artistes.

Pour la chanson suivante, « Pariah », la vocaliste israélienne Ninet Tayeb, absente, apparaît en vidéo sur le voile transparent dressé entre le podium et le public. Ce titre, très pop dans sa structure, révèle le côté foncièrement sociologique des thèmes abordés par Wilson dans les paroles de ses chansons.

Sur la scène, l'artiste évolue pieds nus, suivant son habitude. A plus de 50 ans, il a toujours son éternel look d'étudiant de fac. Planté au centre de l’estrade, il joue au chef d’orchestre au sein de son supergroupe. Il passe de la guitare électrique à la sèche, stimule en permanence ses musiciens ; et parfois, sans instrument, souligne les impulsions majeures de l’expression sonore.

Après « Pariah », Wilson salue le public et l'invite à se manifester davantage : ‘Nous avons besoin de sentir votre enthousiasme !’ Poursuivant sur un ton très 'tongue in cheek', il explique que vu le couvre-feu imposé à 22h30, le show sera un peu raccourci et donc, pour une fois, il sera obligé de parler moins !

 « Home Invasion / Regret #9 », extrait de l'album « Hand. Cannot. Erase » permet au groupe de passer aux choses sérieuses. Après les compositions plus 'accessibles', place à un tour de force de plus de 10 minutes, où foisonnent les éléments metal, jazz-rock, voire même free-jazz, sans oublier les envolées prog/psyché. Un véritable patchwork évoquant King Crimson, Pink Floyd, Camel, Yes, Rush, Todd Rundgren (Utopia) et autre Van der Graaf Generator. Adam Holzman est ici parfaitement dans son élément et il s'offre un solo au mini-Moog complètement ahurissant. On pense à Happy The Man, ce groupe américain de la fin des seventies injustement sous-estimé, auquel Holzman voue, nous a-t-il confié en coulisse, une énorme admiration. Alex Hutchings prend le relais pour un solo 'gilmouresque' plus orienté rock mais tout aussi impressionnant. On en a des frissons dans le dos ! C'est enfin Wilson lui-même qui clôture la composition tout en douceur sur les cordes de sa guitare signée Paul Reed Smith.

 « Don't Hate Me » constitue la première incursion dans le répertoire de Porcupine Tree et la réaction d'une partie du public est, on s'y attendait, délirante. Le riff de guitare s'installe tout en douceur, lové dans les volutes atmosphériques créées à l'époque par le grand Richard Barbieri (ex-Japan). On ne va pas revenir sur la polémique 'Porcupine Tree versus Wilson en solo' mais on ne peut à nouveau que regretter la dissolution de ce groupe légendaire. Même si Wilson apportait la base des compositions, PT était le fruit d’un travail de groupe. Les musiciens étaient tous impliqués dans la composition et participaient également aux arrangements, ce qui expliquait leur richesse. Ecartant toute pensée négative, nous nous concentrons sur le spectacle, qui nous plonge dans un moment de pur bonheur, et notre gorge est serrée pendant le refrain : ‘Don't Hate me, I'm not special like you...’

Après ce moment magique, on revient sur terre. ‘Ce soir, j'ai envie d'être une rock star', confie Wilson, un sourire en coin. 'Mes deux nièces sont présentes dans la salle et je veux leur montrer que leur oncle est une star !' Et l'Anglais de supplier le public de lui faire un triomphe au cours de la prochaine chanson, surtout pendant le solo de guitare, qu'il interprétera, promet-il, sans regarder son manche ! 'Comme les Jimmy Page et autre Jimmy Hendrix !' C'est « The Same Asylum as Before » et pendant le solo, interprété sur une Telecaster vintage que Wilson a acquise récemment, le public sur-joue à la perfection, réservant un triomphe au chanteur-guitariste en plein ego-trip. Funny !

La partie suivante du spectacle est, sans doute, la plus faible, car ni « Get All You Deserve » ni « Ancestral » ne parviennent à nous faire décoller. L'interlude prévu normalement à ce moment-là est remplacé par deux solos, réalisés à la batterie et à la basse, le temps que les autres musiciens se rafraîchissent et reviennent pour « No Twilight... » mais surtout pour « Index ». Ce titre, extrait du second LP solo de Wilson, « Grace For Drowning », est un pur chef-d'œuvre. Le thème est on ne peut plus 'dark' :  un tueur en série raconte qu'il est juste un collectionneur incompris. La musique est à tomber... raide mort. C'est un crossover glaçant entre dark ambient, post-metal et trip-wave, un voyage menaçant et hypnotique qui creuse dans les tréfonds de l'âme humaine.

Contraste ô combien violent, le moment suivant est le plus 'commercial' de tout le spectacle. Certes, le single « Permanating » représente le plus large succès de Wilson à ce jour, mais on ne sait que penser de ce titre bâtard, constitué d'un collage maladroit de phrases musicales empruntées aux années '80. Le refrain s’inspire un peu trop d'Abba, et notamment de « Mama Mia », le couplet de Flash and The Pan et le bridge d'Electric Light Orchestra. Et le résultat pourrait figurer sur la face B d'un mauvais single de Coldplay. Wilson a beau le présenter comme un moment 'pop' qui, loin de la morosité dépressive de ses autres compos, évoque une 'célébration de la vie', on attend juste que le moment passe… et le plus vite possible.

Dans la foulée, « Song of I » prolonge l'ambiance 'Années 80' en réanimant ouvertement l’esprit de Prince. Ici, à nouveau, la voix féminine est diffusée en playback et l'attention du public se focalise surtout sur la superbe vidéo, mettant en scène une danseuse, dont la silhouette est projetée sur le voile au-devant de la scène. A partir du milieu du morceau, le son vire au 'dark trip-hop' façon Massive Attack, le tout rehaussé par des cordes kashmiresque : une totale réussite !

Après « Lazarus », nouvel emprunt à PT, l’instrumental « Vermillioncore » permet aux fans de metal de pratiquer un peu de 'headbanging', lors des passages plus 'heavy'. « Sleep Together » clôt le set, un morceau qui figure sur « Fear of a Blank Planet », sans doute le meilleur opus du défunt et mythique combo. L'intro, très dark électro, lorgne vers Nine Inch Nails et le refrain provoque une véritable explosion : ‘Let's sleep together... Right now’. Difficile de ne pas discerner une analogie entre ce refrain et celui de « Sweet Harmony » de The Beloved... La progression finale de la composition est irrésistible et mène inexorablement vers un orgasme sonore final...

En rappel, Steven Wilson offre un petit set acoustique, accompagné du seul Adam Holzman au piano. Au programme, deux compositions qui, aux dires même du musicien, tiennent parfaitement la route sous cette formule minimaliste. Une preuve que ce sont des bonnes compos ! Et on confirme. Tant « Blackfield », la chanson qui a donné son nom au projet d'Aviv Geffen, que « Sentimental », de Porcupine Tree, font parfaitement mouche. Pour clôturer le spectacle, on a droit à une tout dernière reprise de PT : « The Sound of Muzak » et, en point d'orgue idéal, « The Raven that Refused to Sing », probablement la plus belle composition de Steven Wilson. Assis sur un tabouret, il chante cette mélodie déchirante, rehaussée par la superbe vidéo d'animation de Jess Cope. On n’entend pas une mouche voler tout au long de cette chanson qui vous flanque la chair de poule. Le son quadriphonique renvoie des effets provenant des quatre coins de la salle, pour une expérience musicale totale. ‘I'm afraid to wake... I'm afraid to love...’

Un concert parfait à tous points de vue : son, lumières, vidéos, contact et bien sûr... les chansons. Steven Wilson appartient incontestablement à cette catégorie de génies polyvalents, au même titre que les Bowie, Reznor et autre Yorke, qui ont marqué d'une empreinte indélébile la musique 'indie' contemporaine. On est impatient de découvrir ce que le 'Wilson King' nous réserve dans le futur. Une reformation de Porcupine Tree pour un album et une tournée ? Faut pas rêver...

Setlist :

Intro - ("Truth" Short film)
Nowhere Now
Pariah
Home Invasion
Regret #9
Don't Hate Me (Porcupine Tree song)
The Same Asylum as Before
Get All You Deserve
Ancestral
Solos drums & bass
No Twilight Within the Courts of the Sun
Index
Permanating
Song of I
Lazarus (Porcupine Tree song)
Vermillioncore
Sleep Together (Porcupine Tree song)

Encore:

Blackfield (Blackfield song) (acoustic SW and Adam Holzman only)
Sentimental (Porcupine Tree song) (acoustic SW and Adam only)
The Sound of Muzak (Porcupine Tree song)
The Raven That Refused to Sing

(Organisation : Cirque Royal + Live Nation)

Photo : Nath Alie Héméra

Page 8 sur 30