Vendredi Minuit l’heure de Sofia Bolt…

Sofia Bolt est le projet de la musicienne, compositrice et productrice d'origine française Amélie Rousseaux. C'est à Los Angeles, où elle vit depuis son départ de Paris en 2017, qu'elle a enregistré son second elpee, « Vendredi Minuit », ce 10 mai 2024. Entre…

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Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 
Shazzula, la chanteuse / musicienne / réalisatrice bien connue sur la scène alternative bruxelloise (elle fait partie de Wolvennest), vient de sortir son film « The Essor » sur DVD via le label Black Mass Rising. Il s'agit du premier film de la « Spirit Trilogy ». Il voit l'artiste parcourir la Mongolie à la recherche de l' « Esprit » au travers de rencontres avec des shamans. Le film, tourné en 16 mm et en grande partie avec un drone, dure 33 minutes 33 secondes et représente un véritable 'trip' dans l'univers 'dark' de l'artiste.
 
Pour la bande-son du film, Shazzula a collaboré avec Warren Ellis (de Dirty Three), le collaborateur attitré de Nick Cave. Sur la B.O., on trouve également Matthias Loibner, un musicien et compositeur autrichien, virtuose de la vielle à roue. L'ensemble est un crossover entre Minimal, Electronic, Ambient, Experimental & Krautrock.
 
Le DVD est disponible en édition limitée de 500 copies sur Big Cartel, Discogs et Bandcamp.

C'est une vague, voire même un tsunami new wave (?!?!) qui a déferlé sur les scènes du W-Festival, au Mont-de-l'Enclus, ce long week-end du 15 août. Jugez plutôt : pas moins de 62 groupes ou artistes se sont relayés pendant les quatre jours de ce qui est bel et bien devenu le plus grand festival 'dark' de l'année en Belgique, voire même en Europe.

Il est vrai que la musique des années 80 et les sonorités plus sombres redeviennent 'in' ces derniers temps ; et de plus en plus de formations s'inspirent de la synthpop, la cold wave ou l'EBM. Les organisateurs ont donc eu la bonne idée de mélanger les 'classiques' des années 80, comme Marc Almond (Soft Cell), D.A.F., Kim Wilde, ABC ou Propaganda (sous le patronyme de D:uel) à des grands noms de la 'darkwave' des 90’s (Project Pitchfork, Front Line Assembly, Die Krupps), sans oublier d’y insérer les 'petits jeunes' qui montent, comme par exemple, She Past Away ou Ash Code.

Cerise sur le gâteau, le festival s’ouvre, ce mercredi soir, par un concert exceptionnel de Peter Murphy. L'ex-chanteur de Bauhaus célèbre, cette année, les 40 ans du mythique combo anglais. David John Haskins, alias David J, son bassiste emblématique, participe à cette tournée anniversaire…

Vu la programmation de ce concert hors festival qui coûte quand même 60€, seuls les véritables fans se sont déplacés pour la cérémonie. Néanmoins, l'imposant chapiteau 'Wave' est quand même quasi-rempli à l'entame du show ; ce qui équivaut à plus ou moins la capacité de l'AB.

Bauhaus a été fondé, en 1978, à Northampton, par Peter Murphy, Daniel Ash, Kevin Haskins et David J. C’est le clip d'introduction du film « Les Prédateurs » (The Hunger) qui l’a révélé au grand public. Il y interprétait « Bela Lugosi's Dead », derrière un grillage, lors d’une soirée post punk décadente. Au cours de sa brève carrière, il a jeté les bases d'un genre musical nouveau, le rock gothique, en combinant le punk et le glam rock, tout en affichant un côté théâtral et cinématique sombre inspiré des films de vampires des années 30. Après sa séparation, en 83, Peter Murphy forme un éphémère duo (Dali's Car) en compagnie de Mick Karn, le bassiste de Japan, mais se concentre surtout sur une carrière solo au succès inégal. Il va publier huit albums qui vont embrasser un éventail beaucoup plus large de styles musicaux. Bauhaus se reforme brièvement à deux reprises. D’abord pour un périple accompli en 1998, puis entre 2005, pour un autre (notamment avec Nine Inch Nails) et l’enregistrement d’un elpee recelant de nouvelles compositions, "Go Away White".

Les dernières apparitions de Bauhaus en Belgique remontent à 2006. S’il avait réservé un très bon concert à l'Ancienne Belgique, celui accordé dans le cadre des Lokerse Feesten s’était révélé décevant, reflétant les évidentes dissensions entre les musiciens. C'est donc en manifestant un grand intérêt et une grande curiosité que les mélomanes attendent ce concert.

Lorsque le chanteur charismatique monte sur les planches, il est flanqué, bien entendu, de David J, mais également du batteur Marc Slutsky et du guitariste John Andrews, un gratteur qui milite au sein du backing group de Nena. Habillé d'un long kimono bleu marine et d'une longue chemise blanche, son look est totalement différent de celui auquel il nous avait habitués. En outre, une barbe grise et une moustache fournie lui confèrent l'apparence d'un patriarche. Il est vrai qu'il affiche quand même 61 balais au compteur...

Par contre, tant au niveau des prestations vocales que dans son attitude, il est clair qu'il assure un maximum! La formation entame le set en douceur par "King Volcano", une valse quasi-acoustique interprétée dans la pénombre. Mais ce calme relatif est de courte durée car, après « Kingdom's Coming », le rouleau compresseur se met en marche. Ainsi, caractérisé par son riff de basse saturé, carrément métallique, ‘blacksabbathique’ même, « Double Dare » constitue le premier brûlot du show. Extrêmement sauvages, les parties vocales sont exécutées à la perfection par Murphy. Sa maîtrise est étonnante et il varie la distance entre le micro et sa bouche afin de moduler la puissance des sons émis par sa voix... Et quelle voix ! Une voix profonde de baryton qui vous glace le sang dans les basses et explose de puissance dans les aiguës. 

« In the Flat Field » déclenche une première grosse réaction au sein de l’auditoire. Et quelques pogos commencent à se déclencher. Murphy va ensuite puiser dans un répertoire un peu moins connu de Bauhaus pour en extraire des perles comme « God in an Alcove », « Boys » et surtout le magnifique « Silent Hedges ». Second hit du groupe de la soirée, l'extraordinaire club-killer « She's in Parties » demeure un hymne incontournable pour toute soirée 'dark' digne de ce nom. Au moment du break, Murphy se place à côté du drummer pour jouer du melodica et l’accompagner aux percussions. On est en plein dub-reggae ! Poursuivant sur sa lancée, la formation nous offre ensuite un autre sommet : « Kick in the Eye ». La basse quasi-funky/disco de David J insuffle un groove irrésistible au morceau alors que le déhanchement de Murphy est particulièrement élégant…

Mais le moment est déjà venu pour le titre emblématique de Bauhaus : « Bela Lugosi's Dead », un chef-d'oeuvre de 9 minutes paru en 79, considéré comme la première chanson ‘gothique’ de l'histoire du rock. On attendait évidemment les musiciens au tournant sur ce titre et le résultat est époustouflant. En fermant les yeux, on imagine Bauhaus renaître de ses cendres. La foule et Murphy chantent à l'unisson ‘White on white, translucent black capes, back on the rack... Bela Lugosi's Dead’. Un superbe moment...

A partir de cet instant, une succession imparable de purs joyaux, dont le lumineux « The Passion of Lovers », au cours duquel Murphy virevolte comme un derviche, vont déferler. Puis « Stigmata Martyr », qui nous crucifie sur place et pour terminer, « Dark Entries », provoquant un joli pogo au sein des premiers rangs.

En premier rappel, Murphy surprend ses fans en choisissant d’attaquer « Severance », une reprise de Dead Can Dance. Très calme, la composition installe une ambiance plus recueillie, propice à la compo suivante, « Hollow Hills ». Ce long morceau est une pure merveille de rock psyché dark, comme si le « The End » des Doors était revisité par des vampires. Dans l'obscurité presque complète, rond et menaçant, le son de la basse se répand… Encore un moment magique, qui flanque la chair de poule ! Enfin, l'explosion finale sera atteinte lors de deux reprises que Bauhaus interprétait en concert, pour rendre hommage à ses idoles. Tout d'abord, le « Telegram Sam » de T. Rex et enfin, « Ziggy Stardust », ce titre de Bowie auquel le groupe avait rendu une seconde vie.

Au moment de quitter la plaine, force est de constater que Peter Murphy a réussi son pari. Musicalement, c'était parfait et surtout, le ‘godfather of goth’ a démontré qu'il avait conservé l'énergie et la motivation pour ressusciter le moribond Bauhaus et ce, de très belle façon ! Pas de doute, Peter Murphy est toujours le Prince des Ténèbres...

(Organisation : W-Festival)

 

jeudi, 09 août 2018 12:48

Un livre de photos sur le W-Festival

Le W-Festival, le festival qui fait revivre la new-wave, se déroulera la semaine prochaine à Amougies, près de la frontière française. C'est le moment qu'a choisi Philippe Carly, le photographe belge bien connu, pour publier un livre de photos consacré à l'édition 2017 du festival. Le superbe objet de 30 cm sur 30 compte 96 pages et propose de très beaux instantanés en noir et blanc d'artistes et de groupes aussi divers que Front 242, Human League, Blancmange, Lene Lovich, Anne Clark, Red Zebra, China Crisis, T'Pau, etc. Adoptant un angle unique et une précision chirurgicale, Philippe Carly réussit à saisir l'esprit de ces artistes qui ont marqué l'histoire de la musique dans les années '80.
 
Une mise en bouche idéale pour se préparer à l'édition 2018 du W-Festival, qui s'annonce comme l'événement 'dark' de l'année, avec plus de 60 concerts répartis sur 4 jours. Sans oublier, en lever de rideau, le concert exceptionnel de Peter Murphy, qui célébrera les 40 ans de Bauhaus. Le livre de Philippe Carly y sera évidemment en vente mais vous pouvez aussi le commander sur le site du photographe.
 
Pour plus d'infos sur le festival : www.w-festival.com.
 
Rappelons au passage que Philippe Carly a publié, il y a un an, un livre référence sur le Plan K, Joy Division et le post-punk, un livre dans lequel on trouve bien entendu sa célèbre photo de Ian Curtis, qui a fait le tour du monde.

Wolvennest (ou WLVNNST) est en quelque sorte un ‘super groupe’ constitué de musiciens chevronnés issus de la scène alternative. Basé à Bruxelles, il pratique un cocktail unique entre black metal, psyché et dark ambient, en lui communiquant une dimension tribale. Les compositions ressemblent à de longues incantations bâties sur un 'wall of sound' de guitares abrasives, au cœur duquel s’enfonce une rythmique répétitive, se distingue une 'lead guitar' mélodique mais reptilienne et, last but not least, s’élèvent des voix hypnotiques, quasi-chamaniques.

Le line up réunit Michel Kirby, Marc De Backer, Corvus Von Burtle et Shazzula. Sur les planches, il est complété par John Marx (Temple Of Nothing), à la basse, et Bram Moerenhout, à la batterie.

Après avoir gravé un premier opus, pour lequel le quatuor avait reçu le concours d’Albin Julius et Marthynna, de Der Blutarsch and The Infinite Church Of The Leading Hand, le combo vient de publier son deuxième. Intitulé « V.O.I.D. », il est paru sur le label allemand Ván Records. L’elpee a, cette fois, été composé exclusivement par les membres de la formation et Shazzula s’y réserve la plupart des parties vocales. Deux invités ont néanmoins participé aux sessions, Ismaïl Khalidi et Alexander von Meilenwald (The Ruins of Beverast). « V.O.I.D. » a été enregistré dans le 'home studio' du band, Forbidden Frequencies, sous la houlette du producteur DéHà.

Wolvennest a été programmé dans de nombreux festivals tels que le Roadburn, House Of The Holy, Desert Fest ou encore Acherontic Arts Fest III et a assuré la première partie d'Electric Wizzard, Urfaust, de DOOL et Wolves In A Throne Room. Plus récemment, il s’est produit à l'Ancienne Belgique et au Beursschouwburg, à Bruxelles.

C'est précisément au 'Beurs' que l’interview s’est déroulée, juste avant le concert organisé dans le cadre de la release party.  

Avant d’entrer dans le vif du sujet, passons aux présentations et aux projets au sein desquels les musicos militent…

Michel Kirby (MK) : Outre Wolvennest, je participe également à ceux de Length of Time, La Muerte, et d’Arkangel. Et puis je suis propriétaire d’un magasin de disques, Elektrocution, à Bruxelles.
Marc DeBacker (MDB) : Le mien, en parallèle, c’est Mongolito ; mais auparavant, j'ai coopéré à de nombreux projets et groupes, dont Dog Eat Dog et 10000 Women Man.
MK : En fait, Marc et moi, nous nous connaissons depuis plus de 30 ans. A nos débuts, on a joué ensemble chez Mental Disturbance, une formation qui pratiquait du hardcore un peu crossover.
Corvus Von Burtle (CVB) : J'ai entamé mon parcours musical en 2005, dans l’univers du hardcore. Aujourd'hui, je suis impliqué dans différents projets, dont Cult of Erinyes est probablement le plus notable. C’est du black metal ! Un album est prévu pour cet automne. Puis également Monads, un groupe de funeral doom, LVTHN, responsable d’un black metal très violent, et encore d'autres auxquels je prends part anonymement, pour entretenir le mystère...
Shazzula : Perso, j’ai vécu l’aventure d’Aqua Nebula Oscillator entre 2006 et 2011, puis j'ai collaboré avec White Hills, Kadavar, et contribué à d'autres productions. Maintenant, je réalise essentiellement des vidéos et des films, dont un en 16 mm, « The Essor », qui traite, entre autres, des univers parallèles et du chamanisme. Mais mon projet principal, c'est ‘The Spirit Trilogy’, une installation vidéo triptyque qui se focalise sur trois films. Parallèlement, je m'intéresse aussi à la musique techno-indus. D'ailleurs, sous cette forme, j’accorderai mon premier ‘live’, en solo, demain à Zurich, dans le cadre du Rhizom fest.

Wolvennest opère un crossover entre le black metal, l'ambient et le psyché. Ca vous convient come description?

CVB : Le noyau de base est orienté black metal ! La plupart des riffs correspondent à ce style, mais le rythme est plus lent...
Shazzula : ...et plus hypnotique.
MDB : En fait, il s’agit d’un crossover entre plusieurs personnes dont les goûts sont différents. Moi, je connais surtout le black metal classique, mais récemment, je me suis surtout intéressé au 'dark ambient' et aux styles plus psychédéliques.
MK : Chacun a apporté sa pierre à l'édifice pour créer Wolvennest. Marc, Corvus et moi avons lancé le projet, puis Shazzula est arrivée. Son profil est également très spécifique et ses influences, particulières. On les intègre toutes dans l’ensemble, et chacun y retrouve ce qui lui appartient.

Quelle est l’origine du patronyme, Wolvennest ?

MK : D’un ‘Bed & Breakfast’, établi aux Pays-Bas, qui s'appelle ‘'t Wolvennest’. Il se traduit par ‘le nid des loups’. On cherchait un nom depuis pas mal de temps et quand j'ai vu ce B&B, j’en ai conclu que Wolvennest illustrait l’aspect crossover, les différentes influences qu'on tente de fusionner.

« V.O.I.D. », votre deuxième opus, est paru sur le label allemand, Ván  Records. Une raison ?

MK : C'est le plus représentatif dans le genre musical que nous proposons. Dans son catalogue, figurent Urfaust, The Devil's Blood, The Ruins of Beverast et encore bien d'autres.
MDB : King Dude, également…
MK : On connaissait Sven (NDR : Sven Dinninghoff, le patron de Ván Records) grâce à Leslie, qui est notre 'visual producer'. C'est quelqu'un de passionné. Il a écouté notre premier album, paru chez WeMe, un label belge, et il a flashé. Il a contacté la boîte et repris la licence pour le rééditer ; et maintenant, il sort le deuxième.

Il ne faut bien sûr pas oublier votre producteur, Déhà ?

MK : C'est le 8ème membre du groupe, à côté des 6 musiciens et de Leslie. Il est producteur dans notre home studio. Il mixe les tracks...
MDB : Et il a également un rôle créatif important, en proposant de nouvelles sonorités...
MK : Il a aussi créé toutes les parties de batterie sur l'album.
CVB : Auparavant, Déhà était domicilié en Bulgarie ; mais maintenant, il vit en Belgique. Il était donc présent en permanence, dans notre home studio, lors des sessions ; ce qui nous a permis d'obtenir exactement le son que l'on avait en tête.

Sur le premier elpee, Marthynna, la chanteuse de Der Blutharsch and The Inifinite Church Of The Leading Hand, se consacrait aux vocaux ; mais tout au long de « V.O.I.D. », c'est toi, Shazzula, qui prend en charge toutes les voix féminines ?

Shazzula : Oui, je chante sur la plage titulaire, sur « Ritual Lovers » et sur « The Gates ». Mais en ‘live’, j'ai repris toutes les voix féminines, comme par exemple sur « Unreal », extrait du premier album. Et petite précision qui a son importance, le visuel de la pochette de « V.O.I.D. » a été réalisé par Bobby Beausoleil. J'ai d'ailleurs réalisé un clip pour lui il y a peu et on va probablement encore collaborer.

Quelle a été l’évolution entre le premier et le second LP ?

CVB : Je crois que le 2ème bénéficie de l’expérience acquise lors de nos prestations live, entre-temps. Il sonne plus 'rock', plus 'live'. Le premier était très minimaliste alors que, pour VOID, on est parvenu à construire un son plus vivant, en studio... Et la production est nettement meilleure. Les instruments ont trouvé leur place. Il y a davantage de claviers, parfois 5 ou 6 pistes en même temps. 

Deux guests participent aux vocaux ?

MK : Alexander von Meilenwald de The Ruins of Beverast chante sur « L'Heure Noire » et Ismaïl Khalidi, sur « The Gates ». Ismaïl est un ami. Je l'ai rencontré quand il était à la recherche d’un groupe. Quand on s'est croisés, il était au septième ciel parce qu'on appartenait à toutes ses formations favorites (rires). Plutôt, doom, assez sludge sa voix colle bien à notre musique.

Passons en revue quelques tracks de l'album. Qu’évoque « V.O.I.D. », la plage titulaire ?

MK : Il reflète l'impression d’être au sommet d'une montagne. Une sensation de vide, d'où le titre. Chacun peut s'imaginer ses propres paysages et sa propre interprétation, mais c'est un peu le sentiment de liberté que l'on ressent dans la montagne. Ou dans le désert. C'est la bande-son idéale pour un trip comme celui que j'ai accompli au Maroc, en compagnie d’Ismaïl.

« Silure » se réfère au fameux poisson qui dévore les pigeons ?

MDB : Exactement. Le mot est magnifique. Il évoque plein de choses : ‘ciguë’, ‘souillure’, et sonne bien malsain (rires).

« Ritual Lovers » a également une signification particulière ?

CVB : Oui, c'est une référence à The Devil's Blood, le groupe signé sur le même label, mais qui n'existe plus, depuis que le leader a mis fin à ses jours.
MK : Selim Lemouchi était un de mes amis proches et « Ritual Lovers » est un morceau très important pour moi car je voulais rendre hommage a la complicité très forte qui régnait entre Selim et sa soeur Farida et à tout ce qu'ils ont réalisé au travers de The Devil's Blood.
CVB : Perso, j’estime qu’ils ont ouvert la voie au revival du style black metal seventies et, dans le genre, ils étaient de loin les meilleurs.

Au niveau vocal, c'est un morceau très mélodique...

Shazzula : Oui, c'est une compo intéressante au niveau du chant. Je m'amuse bien en l’interprétant sur scène! Il est assez progressif et permet de libérer beaucoup de force.

Sur les planches, tu te sers également du thérémine ?

Shazzula : Oui, mais je dispose également d’un Moog Rogue et manipule pas mal de pédales d'effets, dont une de distorsion, plus agressive. Mais j’accorde toujours une large place à l'improvisation ; j'ai toujours fonctionné ainsi. 

Dans l'ensemble, vous avez composé le disque en studio ?

MDB : Oui, la majorité des titres y sont nés. Tout naturellement, car il y avait un très bon feeling...

Comme une alchimie ?

MDB : Oui, les composants se sont emboîtés presque par magie et lorsque j'écoute le disque maintenant et que je regarde la pochette, j’en conclus qu’il existe une vraie cohérence, un produit fini.
MK : Et ensuite, on a évidemment dû travailler pour convertir la musique au 'live', définir qui fait quoi sur scène et concevoir un 'show'...

Grâce à votre label, vous allez normalement acquérir un crédit plus important sur le plan international ?

MK : Oui, le label accomplit du très bon boulot. Mais tout dépendra quand même de la réaction du public. On sent qu'il y a un intérêt. On a reçu de belles propositions et elles devraient bien se développer au cours des prochaines semaines…

Pour écouter la plage titulaire de « V.O.I.D. », c’est ici  

Pour acheter le nouvel album, c’est .

Pour écouter la version audio de l'interview, rendez-vous sur la page mixcloud de l'émission WAVES: ici en français et ici en anglais. 

L'année passée, les Nuits Sonores, un festival créé à Lyon il y a 15 ans, s'était exportées à Bruxelles, à l'initiative de la Ville et en coopération avec les organisateurs français (arty-farty). L'idée originale du festival est de faire s'entremêler musique électronique, arts visuels et performances dans des lieux de préférence insolites, le tout, en créant un débat d'idées et en prônant l'interaction urbaine et la revitalisation des quartiers. La première édition bruxelloise avait accueilli deux nuits de concerts dans le Palais 10 du Heysel, un circuit d'activités organisé en collaboration avec plus de 20 collectifs et salles de la capitale et diverses conférences-débats. Le festival avait collaboré avec Bozar et son festival des arts électroniques.
 
Cette année, les Nuits Sonores fusionnent complètement avec le festival des arts électroniques de Bozar et les deux partenaires proposeront, ensemble, un festival unique du 27 au 30 septembre. Il sera jumelé à l'European Lab, un forum de conférences-débats soutenu par l'Union Européenne.
 
Le lieu principal du festival sera le Bozar. Une « Bozar Takeover night » y sera organisée. La programmation mêlera les cultures électroniques au jazz, aux musiques du monde et contemporaines. Une vingtaine d’artistes se produiront dans 6 espaces du Palais des Beaux-Arts et inscrira le public dans une scénographie visuelle, interactive et innovante. Au programme : Alfa Mist, Aroh, Brzzvll, Céline Gillain, Cleveland, Dj Kampire, Dj Nigga Fox, Dj Tennis, Glass Museum, Possessed Factory et la grande Jennifer Cardini. La nuit se prolongera par une Afterparty, organisée en collaboration avec C12.
 
La nuit intitulée "The Loop" offrira, quant à elle, un circuit dans les clubs et salles de concert de la ville et ce, en neuf étapes. Les partenaires déjà connus sont : Walter, Les Ateliers Claus, Hall Horta, C12, le Beursschouwburg, Bonnefooi, l'Ancienne Belgique et le Brass. Premiers artistes confirmés : Anthony Naples, Ay Red Moon, Chaos of Haunted Spire, DJ Sotofett, Dj Taye, DTM Funk, Ellen Ripley, Hans Beckers, Huerco S, Jozef Dumoulin, Le Motel, Overmono, Plein Soleil, Rebel Up ! et Renaat.
 
« Extra! », le programme collaboratif du festival, réunira les acteurs et activistes culturels et artistiques locaux et les invitera à investir des spots insolites et à réinventer les lieux de la ville. C'est ce volet qui est le plus en phase avec l'esprit des Nuits Sonores lyonnaises et on est impatients de découvrir les détails du programme.
 
La soirée de clôture, mise en place avec l'excellent collectif Les Actionnaires, aura lieu à LaVallée et proposera Kasparov Not Kasparov, Nixie et, pour finir en beauté, Die Wilde Jagd.
 
Pour plus d'infos : https://nuits-sonores.be

Le drone, ce n'est pas que l'engin volant bien connu. C'est aussi un genre musical minimaliste faisant essentiellement usage de bourdons ('drones' en anglais), afin de produire des sons, notes et clusters maintenus ou répétés. Utilisé depuis toujours dans les musiques traditionnelles, que ce soit, par exemple, via le tambura en Inde, le didgeridoo en Australie ou encore le jeu de cornemuse du Pilbroch en Ecosse, le drone est aujourd'hui présent dans la musique électronique, particulièrement, autour des styles 'ambient', 'industrial', 'post-metal', etc.

Le 26 mai, c'est le Drone Day aux quatre coins du monde et Bruxelles participe à l'événement. Six artistes atypiques entreront en dialogue à travers le drone, qu’ils explorent, chacun à leur manière, en solo, en duo, en trio et en symbiose finale, lors d’une après-midi conviviale au Studio Thor, à Saint-Josse-Ten Node.

Dans un objectif de découverte et d’ouverture, les spectateurs sont invités à plonger dans une écoute du drone, dans sa pratique élargie, aux rythmes des appropriations et explorations des musiciens :

  • Unda/Isa Belle & Ariane Chesaux arianechesaux.com (bols chantants, gongs, violoncelle et drone acoustique),

  • Paradise Now (le projet sonore solo de Philippe Franck alliant guitare et voix aux matières électroniques),

  • Frédéric Becker (entre instruments à vent et électro), avec son nouveau projet Bimiyoji,

  • Louis Favre (de Gratitude trio, ici en solo aux claviers, voix et percussions acoustiques),

  • Giovanni Fortenio (céramiques productrices de résonances).

L'événement d'immersion sonore ('immerson') est organisé par Voyage Sonore, Transcultures - Media Arts Center et le label Transonic.be.

Informations
26.05.2018 | 16:00 > 18.00
Studio Thor, Rue Saint-Josse 49, 1210 Saint-Josse-ten-Noode

Facebook event : ici .

Transcultures: http://transcultures.be/2018/05/23/brussels-drone-day-une-journee-sous-le-signe-du-drone/

vendredi, 11 mai 2018 03:00

Wish you were there...

Oh oui : ceux qui n'étaient pas présents vont le regretter en lisant ce compte-rendu. Affichant déjà 74 printemps, ce brave Roger reste un des artistes les plus impressionnants à voir en 'live'. Est-il nécessaire de rappeler qu'il est un des fondateurs et le chanteur/bassiste/compositeur de Pink Floyd, un des groupes majeurs de l'histoire du rock, qui a vendu plus de 250 millions d'albums ? Ce soir, au sein d’un Sportpaleis archi-comble, le Britannique accorde le premier des deux concerts programmés à Anvers, dans le cadre de sa tournée mondiale baptisée ‘Us+Them’...

La période d'attente est rythmée par une musique ambient et, sur l'écran géant disposé en fond de scène, par une vidéo, très relaxante d'une femme assise sur une dune, devant la mer. Vers 20h20, le ciel dans cette projection commence à rougeoyer et le décor idyllique se transforme en cauchemar alors que des sons effrayants retentissent... Les musiciens sont à peine montés sur le podium qu’une explosion assourdissante et en quadriphonie éclate, avant de déboucher –et c’est un contraste absolu– sur les deux accords harmonieux et célestes de « Breathe », le classique de Pink Floyd. Une entrée en matière époustouflante, qui laisse présager un show spectaculaire...

Sur les planches, on reconnaît, bien entendu Roger Waters, traditionnellement vêtu d'un jean et d'un t-shirt noirs. A droite de l’estrade, Jonathan Wilson a la lourde tâche de prendre en charge les parties vocales de David Gilmour, mission dont il s'acquittera avec maestria tout au long du set. Au passage, signalons que le musicien californien mène une carrière solo très intéressante, dans un style proche du Floyd mais également de The War On Drugs.

La première partie de la setlist fait tout naturellement la part belle aux chefs d'oeuvre du Floyd, enfilant « Time », « One of These Days », « Welcome To The Machine » et un superbe « A Great Gig in The Sky » interprété en duo par les deux chanteuses, Jess Wolfe et Holly Laessig (également dans Lucius). Les nouvelles compositions de Waters, parues l'année dernière sur l'excellent opus, « Is This What We Really Want », tiennent parfaitement la route pendant le show. « Dejà Vu » et « The Last Refugee » font mouche et « Picture That » surprend par sa puissance et son côté engagé. Ici, comme à de nombreuses reprises, Donald Trump en prend pour son grade et ses photos sont copieusement conspuées par la foule.

La première partie du set se clôture par un grand moment : « Wish You Were Here » enchaîné à « The Happiest Days of Our Lives » et enfin « Another Brick in The Wall part 2 & 3 ». Suivant une tradition désormais bien établie, Waters a invité des enfants à rejoindre la formation pour un premier final endiablé. ‘Merci, les enfants ! Magnifique’, ajoute-t-il, en français, avant de se retirer…

Au cours de la pause, des inscriptions et des slogans tels que ‘Resist’ sont projetés sur l'écran géant. Dès le début du second acte, on comprend l’affectation de l'énorme rail disposé à l'avant du podium, au-dessus du parterre. Durant les premières notes de « Dogs », une structure semble sortir du rail pour s'élever jusqu’au plafond : c'est un gigantesque écran en huit parties qui s'installe ainsi perpendiculairement à la scène et projette l'image de l'usine iconique de l'album « Animals ». A la fin du track, les musiciens enfilent un masque de cochon et organisent un petit intermède ‘champagne’ sur les planches : très fun ! Waters saisit ensuite une pancarte sur laquelle est mentionné ‘Pigs Rule The World’, un geste qui introduit la version complète (plus de 11 minutes quand même !) de « Pigs (Three Different Ones) », une compo qui lui permet de fustiger tous les dictateurs et les puissants de ce monde. A l’avant du podium, il adopte une posture quasi-christique, les deux bras tendus devant lui, comme pour exhorter le public à prendre conscience de la situation et à agir ! Les images récentes projetées sur les écrans confirment que le morceau (NDR : il remonte à 1977 !) n'a pas pris une ride et son propos est, plus que jamais, d'actualité. Jolie surprise en fin de parcours, lorsque s’affiche sur l’écran l’inscription, en néerlandais, ‘Trump is een idioot’ (Trad : Trump est un idiot) !

En toute logique, Waters poursuit dans la même veine par « Money », une autre pure merveille de Pink Floyd, au cours de laquelle Dave Kiliminster et Jonathan Wilson exécutent à l'unisson le solo de David Gilmour et ce, avec une précision chirurgicale. Coup de chapeau au passage à Kiliminster, qui, d'une façon générale, reproduit à la perfection les parties de Gilmour, même si, dans le legato et certains sons, le génie de Gilmour reste inimitable. Pendant « Us and Them », les images sélectionnées par Waters font clairement allusion au conflit syrien et aux réfugiés. On a la gorge serrée, bouleversés par la beauté de la musique et la tristesse véhiculée par les images.

Mais ce diable de Waters nous réserve encore de belles surprises ! Après avoir goûté au sublime « Brain Damage », place au titre de clôture, « Eclipse ». Soudain, des lasers blancs installés devant l’estrade s’élèvent, dessinant une monumentale pyramide. L’auditoire clame son émerveillement ; et lors de la partie finale de la composition, hypnotique et solennelle, d'autres lasers, colorés ceux-là, descendent pour épouser la forme du dessin de la célèbre pochette de « The Dark Side of The Moon ». L'effet est tel qu'au moment de la dernière note, le public, assez calme jusqu’alors, se lève comme un seul homme et laisse échapper une clameur inouïe…

Au bout de quelques minutes, le groupe revient sur les planches et Roger Waters reste de longues minutes debout dans la lumière, baignant dans les applaudissements, les deux poings serrés en croix sur le coeur. ‘Merci...’, murmure-t-il, visiblement ému. ‘Cet amour que nous ressentons ici ce soir est palpable. Lui seul peut nous aider à changer le monde...’ Il se saisit ensuite de sa guitare acoustique et entame seul le très beau « Mother », un autre grand moment avant l'orgasme final, qui est, comme prévu, procuré par un « Comfortably Numb » d'anthologie.

Au moment de quitter la salle, on a l’impression d’avoir assisté à un concert d'exception, magistral à tous points de vue. Musicalement, bien sûr, même si l'on connaît la difficulté de produire un bon son dans le Sportpaleis, mais surtout visuellement grâce à un show multimédia et multimodal particulièrement innovant. Enfin, il y a le contenu, car ce que Waters nous a apporté ce soir, c'est une vision acerbe, sans concession de notre société et un regard profondément humain sur notre condition...

Pour les photos, c'est ici

Setlist:

Set 1:

Speak to Me
Breathe
One of These Days
Time
Breathe (Reprise)
The Great Gig in the Sky
Welcome to the Machine
Déjà Vu*
The Last Refugee*
Picture That*
Wish You Were Here
The Happiest Days of Our Lives
Another Brick in the Wall Part 2
Another Brick in the Wall Part 3

Set 2:

Dogs
Pigs (Three Different Ones)
Money
Us and Them
Smell the Roses*
Brain Damage
Eclipse

Encore:

Mother
Comfortably Numb

* From Roger Waters' latest album (all the other songs are from Pink Floyd)

Organisation : Live Nation

vendredi, 11 mai 2018 12:20

Nico Dovan annonce son premier album

Nico Dovan est un jeune musicien bruxellois actif dans le domaine pop-rock. Son projet solo (dans un style Pop-New Wave) a vu le jour en Mai 2017. On oscille entre l'élégance de Lescop et la sensibilité d'Etienne Daho. L'univers musical est en noir et blanc, tantôt puissant, tantôt plus apaisant, sur des paroles évoquant des sujets graves ou lumineux, à travers le prisme d’une jeunesse révoltée.

Après les premiers concerts et deux clips vidéo, il a entamé l'enregistrement d'un premier album, qu'il entend réaliser avec l'aide du site de financement participatif crowdin.

Pour contribuer au projet, c'est ici.

Nico Dovan :

  • Facebook : https://www.facebook.com/nicodovan/

  • Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Alors que les Nuits entrent dans la dernière ligne droite, on peut d'ores et déjà dresser un bilan positif de cette 25ème édition. Quelques chiffres :

- 52 concerts dont la moitié ont affiché complet ;

- 124 formations artistiques, dont 51 formations belges (environ 40% de la programmation) ;

- plus de 30.000 festivaliers porteurs d’un sésame.

Parmi les moments forts du festival, on épinglera surtout les prestations de Charlotte Gainsbourg, Angèle, Juliette Armanet, Fakear, Insecure Men, Blanche, Feu ! Chatterton, Lucy Dacus, Amen Dunes, Juicy, Idles, Veence Hanao x Le Motel et Trixie Whitley. On retiendra également la percée marquante du hip-hop et des musiques urbaines en général, au détriment de certains courants un peu délaissés, comme l'électro et la ‘wave’. On regrettera également l'abandon du concert ‘Musiques Nouvelles’ dans la Cathédrale des Saints Michel et Gudule, qui était devenu une bien belle tradition les années précédentes.

Mais ce qui fait la spécificité des Nuits, c'est bien entendu le volet ‘créations’. Et cette année, on a été gâtés grâce à rien moins que 8 soirées exclusives, dont les créations de BRNS & Ropoporose, Haring Live, ‘L’expérience Pi’ de Pitcho & Musiques Nouvelles ou encore Cocaine Piss et Mette Rasmussen.

C'est précisément une de ces créations que nous sommes invités à découvrir ce dimanche soir en l'écrin de la Rotonde. Rodolphe Coster, électro(n) libre bien connu de la scène indie bruxelloise, membre de plusieurs groupes (Flexa Lyndo, Baum, Poni, Cafeneon), y propose un spectacle unique articulé autour de son nouvel EP « Plantes », publié par Le Pacifique Records.

Quand il prend possession de la scène, à 21h30, il est accompagné d'une sorte de 'supergroupe'. Le line up implique l'excellente Maya Postepski alias Princess Century (TR/ST, ex-Austra), à la batterie, la Japonaise Atsuko Hatano (qui a assuré la première partie en solo), au violon, Jean-Paul Dessy (Musiques Nouvelles) et une de ses collègues, aux violoncelles et, enfin, un bassiste. Pour certains morceaux, le spectacle est rehaussé par la présence de deux danseurs (les Mybalés), dans un style croisant figures classiques et hip-hop/break.

La musique de R. Coster & Band oscille entre un rock sombre et une musique mutante (electronica, punk, techno, indus, shoegaze). Une forme de no wave moderniste, frisant la dissonance et flirtant avec le noise, mais bien décidée à déstructurer les modèles, à faire éclater les genres. Au fil des compos, l’expression sonore oscille entre Fever Ray, Spacemen 3, My Bloody Valentine, NIN et Suicide. A tout moment, on imagine que R. Coster, hurlant au micro ou triturant sa guitare et ses pédales d'effets, va carrément péter un câble, mais il est systématiquement remis sur les rails par la batterie, puissante et précise, de Maya Postepski.

En fin de set, le musicien bruxellois descend de la scène pour rejoindre la fosse et offrir un final tout en riffs stridents empreints d'une incandescente énergie.

On est impatient de découvrir les nouvelles productions de ce diable de Rodolphe, surtout l'album produit par Matt Jones au Studio G., à New York, dont la sortie est prévue en septembre 2018.

Setlist: DOGSTROKE - DOLLS THEIR MAPS - SEAGULLS FLY ON HIGHWAYS - DERLISH - GILLES MEMORY - PLANTE - BURGLAR BLAMES SHADOWS - MY DEAR HIDDEN KRAUTY - HOUSY PUNK

(Organisation : Botanique)

Fidèle à sa vocation de festival éclectique, les organisateurs des Nuits Botanique se devaient de programmer une soirée dédiée au punk/postpunk et aux musiques plus 'noisy'. Le line up prévu ce soir est, à cet égard, des plus alléchants, puisqu’il propose Fontaines D.C., Idles et Metz. Trois formations invitées à secouer nos pavillons acoustiques et à faire trembler les murs de l'Orangerie.

En lever de rideau, Fontaines D.C. constitue d'emblée une excellente surprise. Les jeunes Irlandais pratiquent un post punk qui ranime le souvenir de Joy Division, Undertones, Buzzcocks et Echo and the Bunnymen, pour notre plus grand plaisir. La référence à la 'Division de la Joie' est d'autant plus opportune que le chanteur arbore un look et une attitude qui évoquent irrémédiablement Ian Curtis. Pantalon trop court, chemise en toile, regard embué, perçant et habité, il adopte un style nerveux, légèrement épileptique et tout au long de la (trop courte) prestation du band, on reste sous le charme. Mention spéciale pour les compos « Boys in the Better Land » et « Chequeless Reckless ». Belle découverte !(Pour les photos, c'est ici)

Après l'apéritif, place au plat de résistance : Idles. Un combo britannique issu de Bristol. En 'live', c'est une véritable bombe. Le quintet agrège fureur du punk, énergie débordante et paroles musclées. Sans oublier d’y ajouter un grain de folie. Après une multitude de singles et d’Eps, il a gravé son premier opus, « Brutalism », l’an dernier, chez Balley Records. Un album judicieusement intitulé, car Idles déchire tout sur son passage. Et ce soir, dès l'entame du set, on en a la confirmation, car le spectacle est total.

Le point focal du combo est sans nul doute son charismatique chanteur, Joe Talbot. Croisement improbable entre Ian Dury et Liam Ghallagher, il communique une énergie parfois violente mais sans agressivité, et toujours en la teintant d’une pointe d'humour. Sa voix graveleuse éructe des paroles percutantes et engagées, qu’il dispense d’un accent dialectal qui fait toute la saveur des formations insulaires. Les deux guitaristes sont déchaînés : ils sautent en l'air, font mouliner leur instrument et ne se privent pas de descendre dans la fosse pour faire monter la pression. La musique lorgne du côté de The Fall, Ian Dury et Protomartyr ; un peu comme si les gars de Sleaford Mods étaient tombés dans une marmite punk.

Mention spéciale pour leur nouveau titre « Mother », qui est une tuerie absolue, provoquant un pogo, voire une émeute au sein des premiers rangs. « I Am Scum » prolonge l’agitation, comme d'habitude, par un chant de Noël (« All I Want For Christmas is You ») interprété a capella : fun ! Mais c'est vers la fin du concert que se produit le moment phare grâce à « Well Done », repris à tue-tête par les fans et, enfin, « Rottweiler ». Un concert impressionnant, en forme de coup de poing...(Pour les photos c'est )

A notre avis, Idles a volé la vedette à la tête d’affiche, car, quelque minutes plus tard, quand Metz (pour les photos c'est ici), vient dérouler son noisy-punk-grunge-metal, on a l’impression que l'enthousiasme est un peu retombé. C'est la troisième fois que le trio canadien brûle les planches du Bota ; mais, après la claque que l'on vient de recevoir, la prestation fait un peu pâle figure, par manque cruel de subtilité. On est en permanence dans l'overdose sonore et les hurlements du chanteur sont, au final... lassants. Que ce soit tout au long de « The Swimmer » ou lors du brûlot « Mr Plague », on pense à une version hardcore de Nirvana (ils ont le label Sub Pop en commun) et, par moments, aussi à A Place to Bury Strangers, The Melvins ou Sonic Youth.

Alex Edkins, Hayden Menzies et Chris Slorach sont de véritables furies et soumettent le public, consentant, à un déluge de décibels, surtout pendant « Eraser ». Ici, les protections auditives sont hautement recommandées ! Mais pour nous, la « Metz » est dite. Ce qui ne va pas nous empêcher de quitter le Botanique satisfaits, le coeur réchauffé par une soirée de rock incandescent que l'on n'est pas prêts d'oublier!

(Organisation : Botanique)

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