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Enter Shikari - Ancienne ...
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Un fameux évènement s’est produit à l'Ancienne Belgique, au cours de ce mois de mai, puisqu’un même groupe (Arsenal) est parvenu à aligner 6 dates, toutes sold out. Côté records, seuls Channel Zero est parvenu à en faire autant (6) et Puggy un peu moins (4). Arsenal a donc voulu fêter sous cette forme, ses 15 années d’existence. La formation aurait pu remplir quatre fois de plus la grande salle, sans problème. Lors de ces soirées, le band a eu le bon goût d’offrir un cadeau à chaque spectateur, en l’occurrence un code qui lui a permis, pendant 24 heures, de télécharger l'enregistrement de vos cris et applaudissements pendant le show et le concert dans son intégralité.

Le grand rideau rouge est fermé. Fait plutôt rare à l’AB. Un piano, des machines et des samplers entourent un micro et un siège. Lydmor assure la première partie d'Arsenal et elle dispose de très peu d’espace pour son récital. Très jolie, cette Danoise nous vient plus précisément des Iles Féroé. Sa musique est électronique, mais aussi et surtout étrange. Une expression sonore qui soutient sa voix très particulière. Un chant hanté, passionné. Malgré le peu de surface disponible, elle parvient à danser. Et même à parcourir la fosse de long large, avant de s’écrouler presque aux pieds de votre serviteur. Pour son plus grand bonheur… Du public aussi, totalement conquis par sa prestation, il faut le préciser. Dans le passé, elle a déjà participé aux concerts de la bande au chanteur/guitariste John Rohan et claviériste/bidouilleur Hendrick Willemyns…

Arsenal n’est pas encore monté sur les planches, et l’ambiance est déjà fiévreuse. Le rideau rouge s'ouvre et laisse apparaître une forêt de grands arbres, illuminé par l’arrière. Une roue de spots à leds trône juste au-dessus d'Hendrick. A sa gauche, David Donnat (Suarez) se charge des percus. Et juste devant lui, s’est glissée la choriste Charlotte Adigéry. Bruno Fevery, le second gratteur, s’est planté à l'extrême gauche, et Mirko Banovic (Arno), le bassiste, à l'extrême droite, les deux sur une même ligne. Dirk Loots, le drummer est installé entre Mirko et la futaie. Sans oublier la très sexy et sympathique Léonie Gysel. Lors d’un concert d’Arsenal, il y a de la musique, de la danse, mais surtout une grande fête à laquelle communie l’auditoire. En 120 minutes, elle va nous conduire au 4 coins du monde, à travers différents climats reflétés par leurs albums publiés à ce jour.

Le set s’ouvre par « Angola » (NDR : extrait du premier LP, « Oyebo soul »), une compo qui baigne dans une atmosphère afro. Polyglotte, John la chante en dialecte africain. Dynamisée par les percus, la musique est largement métissée. Et puis, la plage intègre des chants d’oiseaux, un peu comme si cette nature était bien vivante.

« The Coming » est un extrait du second elpee, « Outsides », paru en 2005, titre au cours duquel on retrouve souvent Gabriel Rios, comme invité. Il n’est pas de la partie ce soir. Issu du même long playing, « Switch » est découpé par des guitares incisives et balisé par la section rythmique. « Mister Doorman » et « Amelaka Motinga » opèrent un retour au premier LP. Deux morceaux funkysants et colorés, propices à la danse. Et croyez-moi, la foule gigote allègrement dans toute la fosse.

John, Léonie et Shawn Smith (NDR : guest, il n’en est pas à sa première participation lors d’un spectacle d’Arsenal) chantent « Pacific » (NDR : qui figure sur « Lokemo »). Cap vers le Brésil pour « Saudade Pt 1 et 2 » (« Outsides »). Estupendo », c’est la plage d’ouverture de « Lotuk », gravé en 2008. Une compo un peu particulière pour Didier. Sa préférée, en quelque sorte. John pousse sa voix dans les aigus sur « High Venus » et « Not Yet Free », deux compos atmosphériques particulièrement synthétiques…   

Léonie transcende sa voix pour interpréter « Longee ». Elle en profite également pour exécuter quelques pas de danse africaine en compagnie de sa collègue Charlotte. John et Léonie sont partout sur les planches. Ils interagissent constamment avec l’auditoire. Si tu souffres du dos ou des jambes, il est inutile de te rendre à un concert d’Arsenal. Car tu vas en faire de l'exercice sur le dancefloor.

Lydmor débarque sur l’estrade. Elle vient poser la voix sur « Temul ». Puis c’est au tour de Shawn Smith de poser la sienne aux côtés de celles de John et Léonie pour « Lotuk », qui clôt le spectacle. Les artistes s'éclipsent. Mais on sait qu'ils vont revenir.

On installe un piano à l'avant de la scène. Shawn se le réserve pour adapter « Either ». Lydmor se consacre une dernière fois au micro sur « Sharp Teeth ». Et « Melvin » constitue le point d’orgue de cette véritable fête à la musique. Si vous n’avez jamais eu le loisir d’assister à un show d’Arsenal, je vous le conseille vivement. Leurs spectacles sont chaque fois différents et vous y passerez un excellent moment festif.

(Organisation : Live nation)

Il y a bien deux ans que votre serviteur n’a plus assisté à un concert de Roscoe. Si mes souvenirs sont bons, c’était dans le cadre du festival PacRock de Pont-à-Celles. La Rotonde est pleine comme un œuf (NDR : ça change des sardines !) Il y fait très chaud. Didier à du bol, il partage l’espace VIP au balcon. La température est moins torride pour l’instant, mais au fil des shows, elle va également gagner l’étage… Fabiola ouvre la soirée et STUFF va la clôturer. Compte-rendu.

Après avoir milité une bonne décennie au sein d’Austin Lace, opéré plusieurs collaborations (NDR : notamment chez Tellers, Yéti et Hallo Kosmo, qui impliquait feu Denis Wielemans, le drummer de Girls In Hawaii), Fabrice Detry a donc décidé de monter un nouveau projet : Fabiola. Drôle d’idée d’avoir choisi pour patronyme, le nom d’une reine de Belgique, qui s’est éteinte l’an dernier. Ariel Pink, Hot Chip, Ween et MGMT constituent plus que probablement des références majeures pour ce band dont la pop est soigneusement pervertie, groovy, métissée, sucrée et colorée. Récemment,  Fabiola est devenu un véritable groupe suite au renfort de 3 musicos : le Costaricain Guillermo Badilla, le Barcelonais Paco Jordi et l’ex-Tellers Kenley Dratwa (claviers)

Les InRocks estiment que Fabiola et Roscoe figurent parmi les 15 formations absolument à suivre, parce qu’elles seraient très susceptibles de s’exporter. Fabiola n'a pas encore enregistré d'album, mais c’est dans leur intention.

Dès les premiers accords, on se rend compte que les musiciens ne sont pas des néophytes. Leur set libère des ondes positives et une interaction s’établit rapidement avec le public, particulièrement chaud. Fabiola va bien évidemment interpréter « Kingdom », morceau qui fait le buzz sur la toile. Il s’ouvre en mode récréative avant de se fluidifier dans les nappes d’orgue. Les mélodies sont légères, mais efficaces. Les lignes de guitares et les bidouillages synthétiques font bon ménage. Finalement, leur musique me fait penser à celle du band liégeois, Two Kids On Holiday, mais en moins électro. Parfois aussi à Hallo Kosmo… Et, sympa d’adresser un clin d'oeil à Robert Palmer, artiste que j’appréciais énormément, qui est décédé en 2003… (Setlist: Bottom Of The Well/ Robert Palmer / Conquistador On Weed / My Bird/ Kingdom / Taste For Failure / Shit Is Coming Back / Break Of Dawn) 

Place ensuite à Roscoe. C’est son retour sur les planches, un an et demi après avoir décidé de se concentrer sur la confection de son deuxième opus, « Mont Royal ». Le premier, « Cracks », remonte déjà à 2012. Et il était superbe. Le quintet était ensuite allé le défendre, en Belgique, mais également à travers les pays limitrophes, notamment en compagnie de Balthazar. Ce nouvel elpee a été enregistré aux studios La Chapelle (NDR : c’est au pied du Signal de Botrange), sous la houlette de Luuk Cox qui a également bossé pour Girls In Hawaii et Stromae. Au sein du line up, Emmanuel Delcourt a cédé ses baguettes à un nouveau drummer. Il a rejoint My Little Cheap Dictaphone pour accomplir un périple au Japon.  

Une lumière bleue éblouissante précède l’entrée en scène du combo. Qui entame son set par « Nights », un extrait du second elpee. Teinté parcimonieusement d’électro, ce morceau est sculpté dans un post rock atmosphérique et visionnaire. S’étalant sur plus de 5 minutes, c'est la plus longue plage de l’LP. Et le titre qui avait précédé sa sortie, pour être traduit en clip. Un hit potentiel. Une petite perle qui lorgne vers les insulaires d'Alt-J et un Archive originel.

A travers sa prestation, Roscoe va démontrer qu’il a atteint une maturité certaine. Pas de temps mort. Les musicos sont beaucoup plus pros et le set est bien huilé. Ce qui n’a pas empêché le show de libérer une belle dose d’émotion. Pierre maîtrise parfaitement son chant empreint de douceur, et il est bien moins statique que dans le passé. Ce qui colle parfaitement au style proposé, un style plus électro (synthés et boîtes à rythmes), davantage dans l’air du temps.

Piste qui ouvre le nouveau long playing, « Fresh Short » s’étire nonchalamment au sein d’un climat atmosphérique, entretenu par les cordes de grattes aériennes et les sonorités synthétiques. Tout comme « Shaped Shades ». Sept titres de « Mont Royal » seront interprétés ce soir. Mais la setlist n’a pas négligé les compos du premier opus (« Enemies », « Lowlands », « Sorrow » et « Knives »). Plus acoustique, « Hands Off » frôle l’univers de Coldplay. Et le concert de s’achever par le plus puissant « Scratches ».

Roscoe a acquis suffisamment d’expérience pour devenir un fleuron de la Wallifornie, mais également de s’affirmer comme un des ses dignes représentants, à l’étranger. Il ne lui reste plus qu’à franchir le pas…

Roscoe se produira aux Ardentes le 11/7 et dans le cadre du festival de Dour le 17/7. (Pour les photos c'est ici)

Trop fatigué pour assister au concert de STUFF, je tire ma révérence…

(Organisation Botanique)

Stuff + Roscoe + Fabiola

 

C'est la quatrième journée du Festival des Nuits Botanique. Le temps est toujours aussi propice à écouter de la musique. Votre serviteur couvre les concerts sous le chapiteau. Pas une sinécure, car le son est souvent médiocre. A cause des infra-basses. Heureusement, ce soir, hormis Tout Va Bien, les sets sont décrétés ‘unplugged’. De quoi être rassuré !

The Leisure Society ouvre le bal à 19h30. Une formation fondée à Londres en 2006, par le banjoïste/mandoliniste Nick Hemming et le multi-instrumentiste Christian Hardy. Ils sont alors rejoints par d’autres musiciens pour étoffer le line up. Qui militent également chez The Miserable Rich et Sons Of Noel and Adrian. Nick est également impliqué au sein de ce dernier combo. Inspiré par le rock, le folk et la pop, The Leisure Society a déjà publié quatre albums, dont le dernier, « The Fine Art Of Hanging On », est paru chez le très respecté label indépendant insulaire, Full Time Hobby (Timber Timbre, Micah P. Hinson, Tunng, Jacco Gardner).

C'est la quatrième fois que le band se produit au Botanique. Folk, « We Were Wasted » ouvre le bal, une compo réminiscente de Simon & Garfunkel. Il s’agit d’un extrait du premier elpee, « The Sleeper », paru en 2009. La conjugaison entre les deux voix est vraiment magique. Surtout lors des refrains. Nick se consacre à la guitare semi-acoustique. Christian aux claviers. Pas la moindre agressivité dans l’instrumentation. Nick plaisante en signalant qu'il adore la bière. Il a collé un carton de ‘Bass’ sur sa gratte. Un groupe à revoir, mais sous un format plus électrique...

Joe Bel est née en 1987, à Lyon. Il y a quelques années, elle décide d’abandonner ses études d'Histoire de l'Art pour se consacrer à l'écriture et la composition de chansons. Elle monte pour la première fois sur scène, début 2012, armée de sa seule guitare. Son premier Ep, « In The City » paraît automne 2012. Elle s’était déjà produite en 2013, à l’AB, en première partie d’Asaf Avidan. En 2014, Joe signe chez Wagram, écurie pour laquelle elle a gravé un deuxième Ep, « Hit The Roads ». Le guitariste Julien Lacharme (Aplpha Blondy), le bassiste Benoît Lecomte (JMPZ) et le batteur et percussionniste Robin Vassy accompagnent désormais la jeune autodidacte.

Joe Bel possède une voix soul douce, chaude, profonde et sensuelle, assez proche de celle de Selah Sue. Sa musique puise ses influences dans le r&b, le hip hop, le folk et la pop. Joe joue d’une gratte électro-acoustique et est accompagnée d'un musico à la guitare électrique. Elle entame son set par le titre maître de son Ep. Elle a certainement un message à faire passer à travers « No No », une compo qui raconte l'histoire d'une personne qui ne tient jamais parole. « Before » est une douce ballade folk. En une demi-heure, Joe Bel a démontré qu’elle avait du potentiel. A revoir, mais lors d’une prestation plus complète… (voir photos ici)

Tout Va Bien est un nouveau phénomène issu du Nord de la Belgique. C’est le pseudo choisi par Jan Wouter Van Gestel. Agé de 21 ans, ce Malinois a toutes ses dents… et elles sont longues… C’est un des trois lauréats de l’édition 2013 du concours ‘De Nieuwe Lichting’,  organisé par Studio Brussel. Il a assuré dernièrement le supporting act d'Ozark Henry, à l'Ancienne Belgique, et a signé chez Parlophone Music Belgium (Novastar, Das Pop). Ce qui lui a permis de publier un premier LP fin avril, « Kepler Star ». On peut donc affirmer que pour lui… Tout Va Bien !

Dès qu’il se met à chanter, on pense immédiatement à Antony Hegarty, le leader d’Antony and The Johnsons. Une voix fragile, chargée de spleen, qui vous déchire l’âme et qui colle parfaitement à sa musique atmosphérique directement influencée par Patrick Watson et Radiohead. Et les singles, « This Fight » ainsi que « Old Love », en sont les plus belles illustrations. Sur les planches, il est épaulé par un backing group (drummer, guitariste, bassiste et préposé aux synthés). « Messiah » amorce un virage électro. Jan cherche à dynamiter son show. Sa voix s’adapte alors aux beats électro. Malheureusement, le concert part en sucette. Les infra-basses reviennent au galop et le son devient à nouveau insupportable. Tout Va Bien est un talent en devenir. Il est d’ailleurs déjà à l’affiche du prochain festival de Werchter (voir photos ).

Au cours de son enfance, alors que ses amis se focalisaient sur la pop contemporaine ou le rock indie, Jonathan Jeremiah préférait sonder le passé en écoutant les vinyles de son père, et tout particulièrement ceux d’artistes intemporels comme John Martyn, Cat Stevens, Scott Walker ou encore Serge Gainsbourg. Une passion qui va avoir une importance primordiale sur sa carrière d’artiste…

Il a publié son premier opus, « A Solitary Man », en 2011. L’année suivante, il grave « Gold Dust ». Et il vient de sortir son troisième long playing, « Oh Desire ».

Jonathan pourrait jouer le rôle de Jésus Christ dans un film consacré à la Passion. Troublant ! Il déboule sur les planches, armé d’une sèche. Il a quand même le sourire aux lèvres. Il est accompagné de ses quatre musiciens : David Page à la guitare électrique, Joe Glossop au piano Hammond et aux synthétiseurs, Tom Mason à la contrebasse ainsi que Sebastian Hankins à la batterie. Les claviers sont imposants et masquent la vue de votre serviteur, qui ne distingue pas bien la section de cordes. Une section de cordes limitée à une violoniste et un violoncelliste, en l’occurrence Amber (Gabriel Rios). David s’est installé à droite, et juste derrière lui le drums siège derrière ses fûts.

Le set s’ouvre par « Gold Dust », le titre maître du second LP. Jonathan possède une voix de crooner aux accents soul délicats. Un baryton ténébreux et magnifique. Dans la musique, on ressent son amour pour le folk et la soul classiques. Les sonorités de gratte sont légèrement surf lors de cette compo qui monte graduellement en puissance. Après un plus folk « Rosario », « Heart Of Stone » adopte un profil beaucoup plus rock. Pourquoi installer un nouveau micro ? Et à droite de Jonathan ? Qui annonce une surprise. Votre serviteur pense de suite à Gabriel Rios. Et ô joie, il débarque, la gratte acoustique en bandoulière. Et ensemble, ils vont nous proposer un sublime « Arms », plage tirée du nouvel elpee. La conjugaison des guitares et des voix tient de l’enchantement. Gabriel la pousse dans les aigus. Alors que sans faire le moindre effort, Jonathan la balade dans les graves. Retour au line up de base pour « Lost », un morceau dont les orchestrations et les rythmiques funkysantes sont réminiscentes du son Motown. Après « How Halfheartedly », place au très beau « Oh Desire », titre maître du nouvel opus. Caractérisé par son refrain accrocheur, « Fighting Since The Day We Are Born » constitue un autre moment fort du concert. Jonathan Jeremiah nous réserve un petit solo de guitare semi-acoustique sur « The Birds ». Et le son ? Impeccable ! Pas d’infra-basses. Et le light show était au diapason de spectacle. Qui est passé trop vite. Souvent signe d’excellence… (voir photos ici)

(Organisation: Botanique)

Jonathan Jeremiah + Tout Va Bien + Joe Bell +  The Leisure Society

 

 

 

vendredi, 08 mai 2015 01:00

A l'instinct et au feeling !

Ce soir à l'Ancienne Belgique, il y a du peuple. Dans la grande salle c'est sold out pour le set du quatuor ostendais The Van Jets ; et au Club également, pour la release party et la première date de la tournée européenne de Lightnin' Guy Verlinde. Pour votre serviteur, c'est le second spectacle à l'AB en 2 jours.

Lightnin' Guy est un jeune bluesman belge issu du Nord du Pays. Il est d’ailleurs né le 22 mars 1976 à Aartrijke, un village situé à proximité de Bruges. Très connu et apprécié en Wallonie, il est hébergé par le label français Dixiefrog, une écurie au sein de laquelle on retrouve Beverly Jo Scott, Bjorne Berge, Dom Flemons, Duke Robillard, Joe Louis Walker, Fred Chapellier, Lucky Peterson et j'en passe. Depuis le début de ce millénaire, il accorde une centaine de concerts par an aux Pays-Bas et en Belgique ; en outre il a déjà été programmé dans les principaux festivals tels que le légendaire Blues Peer ou le Gouvy And Blues. Il vient de publier « Better Days Ahead ». Avant de se lancer dans une carrière individuelle, il avait gravé 7 elpees, au sein de The Mighty Gators, One Man Band et Hound Dog Taylor. Il a même enseigné le blues à l’école, en compagnie de Tiny Legs Tim, dans le cadre du projet éducatif ‘Blues In Schools’. Il a joué en compagnie d’Ina Forsman, le représentant de la Finlande lors de l’édition 2014 de l'European Blues Challenge, qui s’était déroulée à Riga. Déjà en 2013, lors de la présentation de l'album « Inhale My World », il avait séduit et conquis un AB Club comble. Il a également assuré la première partie du show mémorable de John Mayall, en 2014. Pour l’anecdote, ce vétéran (NDR : il a 82 balais), y avait accueilli son public à l’entrée, puis vendu ses cds au merchandising avant et après le spectacle. Et Guy avait également joué en première partie de cette légende, au Blues Café (Classic 21) de Francis Delvaux. C’est là que je l’avais découvert.

Arrivé sur place vers 19h15, Guy traverse la salle en saluant chaque spectateur. Il vient tester une de ses trois guitares fétiches, dont une Dobro (NDR : sa carcasse métallique explique sa résonance très particulière) et puis disparaît derrière la scène, pour se diriger vers les loges.

Le concert démarre à 20h30 précises. Pas de supporting act. Et on est parti pour 120 minutes de set. Rares sont encore les artistes qui dépassent le cap d’1h30 de prestation. Une belle forme de respect vis-à-vis du public et des aficionados. Le Club est blindé ou en mode boîte à sardines, si vous préférez. Guy squatte d’abord seul sur le podium. Ses trois musicos sont adossé contre le mur, à droite. Après un petit discours bilingue, ponctué d’un sourire ravageur, il attaque « Grinnin' In Your Face », a capella. Il s’agit d’une cover de Son House, un des premiers pionniers du Delta blues. L’auditoire est déjà sur le cul.

Guy empoigne sa Dobro et s’attaque à « Don't You Cry », un extrait de « Blood For Kali », opus paru en 2012. Un gospel poignant qui raconte l'exode des ‘boat people’. Son backing group, The Mighty Gators, le rejoint sur l’estrade. S’installe à gauche, le guitariste Toon Vlerick, à droite, le bassiste Karl Zosel, et derrière ses fûts, Thierry Stiévenart. Le plus lessinois des quatre qui a emmené avec lui son fan-club.

Guy chante d’une voix proche de Bertrand Lani (NDR : le petit frère du leader de Fred and The Healers) « Sacred Gound », une compo qui trempe dans l'americana pur jus. Ou dans le bluegrass, selon. « Heaven Inside My Head » est un extrait du nouvel opus, un blues électrique presque hard, caractérisé par des interventions de grattes huileuses, graisseuses. Guy ne respecte pas la setlist. Elle est même aléatoire. Il joue à l'instinct et au feeling. Un mot ou un geste, un peu dans l’esprit du Boss, et les musicos embrayent. Le combo parvient à sublimer le « What A Wonderful World » de Louis Armstrong, sans avoir recours aux cuivres. Balayé par des guitares lancinantes, « Feel Alive » est un boogie teinté de rhythm’n’blues qui se mue, fin de parcours, en americana. Les sixcordistes écrasent leurs pédales wah wah sur le plus sauvage « Into The Light ». Un régal ! La température vient de grimper de quelques degrés. A ma droite, quelques mamies sont au bord de l'évanouissement.

Toon excelle à la slide tout au long de « No Time To Waste », tiré de « The Banana Peel Sessions », un long playing paru en 2010. Dommage qu’il n’y ait pas de cuivres. Nouvelle compo, « Call On Me » replonge dans le bluegrass et la country. « Inhale My World » est une ballade empreinte de tendresse. C’est aussi le titre maître d’un LP gravé en 2013. Guy plaisante avec les spectateurs des premiers rangs. Il leur déclare habiter Gand, mais être originaire du point le plus haut de Bruges, à une altitude de 52 mètres. Il faut le croire sur parole. Impossible de vérifier ses propos. Encore un titre récent, « Wild Nights ». Guy nous réserve sa première intervention à l'harmonica. Et elle est splendide ! Place à « Me And My Blues », un slow blues crapuleux, au cours duquel les mamies ne se tiennent plus. Le concert est presque terminé. Après un « Mr Maxwell Street », qui permet au public de jumper, il achève le set par le classique « Bon Ton Roulet ». Chanté en acadien et adapté par les plus grands, il se traduit en français par « Laissez les bons temps rouler ».

Lors du rappel, le quatuor aborde le titre maître du dernier elpee, « Better Days Ahead ». Très pro, Guy Verlinde est une véritable bête de scène, mais également un type très sympa.
En outre son talent ne l’empêche pas d’entretenir un contact permanent avec son public. En tout cas, très énergique son show était vraiment superbe. Que demande le peuple ?

(Organisation : Ancienne Belgique)

jeudi, 14 mai 2015 14:58

Meanwhile In The Cosy Garage

Klang is back. Les années 80 aussi. Et puis surtout le groupe qui a marqué la jeunesse de votre serviteur. A l'époque, il s’agissait de la formation belge de référence. Elle se produisait un peu partout au sein du Royaume, mais également aux Pays-Bas. Seul Kurt manque à l’appel de cette reformation. Mais les membres du combo ont toujours une pêche d'enfer, malgré quelques kilos en trop et d’inévitables cheveux gris. Il y a 3 ans, il s’était produit dans le cadre des concerts Cerise. Lors d’un set acoustique, auquel j’avais pu assister. 

Le line up implique donc Claude Ongena, aka Klaus Klang, au chant et à la guitare, Robert Franckson à la seconde gratte et Phil Bertran, qui remplace Kurt, a la basse. Sans oublier le drummer Paul Englebert. Ex-Ice Creams, il milite chez B-Burnt en compagnie de Mark Irons, le frère de Matthew (NDR : chanteur de Puggy) et de Thierry Plas (ex-Machiavel). L’opus a été produit par ce dernier. C’est lors d’un concert de The Names, également alors reformés, que l’idée de reprendre le collier leur est venue. Un sentiment de nostalgie m’envahit. Je repense à l’émission ‘Impédence’ présentée par Pierre Guyaut (NDR : responsable de la formule ‘Ami du soir et de la guitare, bonsoir’) qui programmait régulièrement ce band.

Didier avait 17 ans quand il a découvert ce quatuor. A l'Ancienne Belgique. En 1980 ! Il assurait le supporting act de The Selecter. A l’issue du spectacle, je m’étais précipité pour acheter le vinyle de « The Pop Theory ». En 1982, Klang avait gravé son deuxième LP, « Dots And Dashes ». Puis silence radio. « Meanwhile In The Cosy Garage » est paru en décembre dernier.

« Angry Old Man » est hanté par XTC,  « Something I Should Know » par Squeeze, « Perfect Sky » (NDR : cette section rythmique frontale !) par Elvis Costello et le single « Rock, Paper, Scissors » ainsi que le titre maître par les Beatles. « Angeline » et la ballade « Somewhere Closer To The Sunday » sont deux titres plus pop à la mélodie soignée. Dans le même registre, « Juliet » est une compo empreinte de délicatesse. Et enfin, « Highrise » est un hit potentiel. La voix de Klaus est toujours aussi limpide et les compos de ce long playing sont paradoxalement, bien dans l’air du temps.

samedi, 09 mai 2015 01:00

Le présent conjugué au passé…

Il s’agit de la troisième soirée passée d’affilée, par votre serviteur, à l'Ancienne Belgique. Il y a 37 ans qu’il la fréquente, soit depuis l’âge de 16 ans. Et il s’en est déroulé des concerts d’anthologie, sous ses yeux et les oreilles grandes ouvertes. Ce soir, le spectacle est intégralement consacré à des découvertes. Soit C.W. Stoneking et en supporting act, Fernando Gonzalez. La salle est en mode flex (théâtre assis)

Fernando Gonzalez est un guitariste qui pratique le finger-picking. En Belgique, Jacques Stotzem et Antoine Goudeseune en sont également de dignes représentants. Chiliens, ses parents et grands-parents étaient des guitaristes professionnels. S’il a choisi la nationalité belge, ce sixcordiste talentueux est à la fois inspiré par le classique et le flamenco. Il est également professeur au Conservatoire d'Anvers.

Sur les planches, Fernando est soutenu par un pianiste. Pas courant d’assister à ce type de spectacle à l’AB. Il prend place sur un siège, à droite du podium. Il tient sa gratte un peu à la manière de Django. Il signale qu'il va interpréter de la musique classique et latine. Le concert s’ouvre en duo par une superbe reprise d'Astor Piazzola. De Vivaldi à Marco Pereira, les adaptations sont superbes. Le set baigne dans une ambiance latine. La guitare devient carrément agressive pour « La Vie Est Brève » de Manuel Falla (NDR : ce pianiste espagnol a bossé en compagnie de Claude Debussy et Maurice Ravel). L’artiste a perdu sa setlist. Un petit moment de silence suivi rapidement de l'hilarité générale au sein de l’auditoire. Ouf, Fernando l’a retrouvée et peut poursuivre le concert qu’il achève par un titre signé par l'Argentin Abel Flery. Grâce à sa technique, Gonzalez nous a carrément bluffés. Une belle entrée en matière…

Place ensuite à Christopher William aka C.W. Stoneking. Très particulière, sa voix s’adapte parfaitement à son répertoire. Perso, je pensais qu’il était issu du Sud des States, tellement il a un accent à couper au couteau. Mais non, il est australien. Peut-être existe-t-il, au pays des kangourous, un Delta et un Bayou, tellement sa musique est contaminée par le blues et le roots.

Le podium est parsemé de plantes exotiques. Un squelette trône devant la batterie et une perruque blanche sur un présentoir. C.W. monte sur l’estrade. Il est armé de sa gratte et se plante juste devant le drummer, Jacob Kinniburgh. Deux charmantes choristes vêtues de robes charleston, prennent position à gauche. Il s’agit de Maddy et Memphis, aka The Kelly Sisters. Andrew Scott, le contrebassiste/bassiste, choisit le côté droit. Stoneking joue du blues, mais un blues qui oscille du plus classique à celui des années 30, et qu’il teinte de swing, de jazz, de roots et de gospel. Ce n’est pas le premier show de l’artiste en Belgique. Son fan club est assez conséquent. Et on va s’en rendre compte au cours du show.

« How long » ouvre le bal. C’est un extrait de son nouvel opus, « Gon' Boogaloo ». Les sonorités de gratte (une Fender jazzmaster - Firemist de 1965) sont vintage et lo fi. On a l’impression de déambuler au sein des rues de Détroit pour ce titre très années 40. Chœurs gospel et grosse caisse font pétiller l’ensemble. Le décor roots est planté. La voix de CW est impressionnante. Andrew a opté pour la contrebasse sur « I'm The Jungle Man ». C.W. a davantage recours au spoken word qu’au chant et il est remarquablement secondé par les voix féminines. Le swing est omniprésent, mais il manque de cuivres. Des aficionados commencent à jumper, à droite de l’auditoire. Gospel/soul, « The Love Me Or Die » (NDR : tiré de « Jungle Blues »), nous entraîne dans un vieux club de jazz enfumé, pour y siffler un tord-boyaux, comme à l’époque de la prohibition. Suranné et langoureux, « Mama Got The Blues » est beau à pleurer. Idéal pour danser un slow. Les choristes ont rejoint les loges. La suite du spectacle sera plus festive…

« The Thing I Done » passe en revue flamenco, roots, reggae et même ska (la section rythmique !) On a franchement envie de danser. Tout comme pour « The Jungle Swing ». De vieilles perles remises au goût du jour et qui enchantent. Le présent conjugué au passé. Pas de cuivres ni de banjo pour « Jungle Blues », un morceau qui pourrait servir de bande sonore à un film muet. Les filles opèrent leur retour pour « Good Luck Charm », une compo à l’atmosphère ‘philspectorienne’ qui nous rappelle les sixties et tout particulièrement The Ronettes et The Crystals. « Tomorrow Gon' Be Too Late » est un blues ténébreux et poignant.

« He's Been A Shelter For Me » est une cover de The Soul Sirrers datant de 1961. Bien épaulé par la chorale soul, C.W. épate la galerie. « Get On The Floor » est un rockabilly endiablé, « The Zombie » un titre plus sombre et « Talking Lion Blues », une chanson récréative. Le set s’achève par une brillante interprétation du titre maître de son dernier opus, « We Gon' Boogaloo », un rock’n’roll enflammé réminiscent de Jerry Lee Lewis. Le dernier album est passé dans son intégralité à la moulinette.

Tout au long du show, C.W. interagit avec l’auditoire. Mais excusez-moi l’expression, mais putain, j'ai passé une belle soirée ! Dur, dur de revenir dans notre siècle. Je pense ne pas emprunter la DeLorean du Professeur Emmett Brown, mais m’exiler dans le Mississipi australien.

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

jeudi, 07 mai 2015 01:00

Quel showman !

Ce soir, tout le monde croise les doigts pour que le concert ne soit pas encore reporté à une date ultérieure, comme déjà, précédemment, à deux reprises. Charlie Winston était attendu à l'Ancienne Belgique le 24/11/2009. Malade, il avait fait faux bond. Le show avait cependant été reporté à Forest National ; et il avait été magique. Pour son deuxième passage à l’AB, prévu le 26/03/2012, dans le cadre de la présentation du 2ème LP, victime d’une hernie discale, il avait à nouveau dû déclarer forfait. Le spectacle avait été également reporté au 08/04/2012. En débarquant à l’AB, pas d’affiche d’annulation. Ouf ! C’est une bonne nouvelle. Je me place donc dans la file, en attendant l'ouverture des portes. Adulé en Belgique et dans l’Hexagone, Charlie Winston est pourtant méconnu en Grande-Bretagne. Et pourtant, il est né dans les Cornouailles et chante dans la langue de Shakespeare. Le spectacle est sold out !

 C’est en 2007 que Charlie rencontre Peter Gabriel. Ce dernier l’invite à assurer la première partie de sa tournée européenne. Deux ans plus tard, il publie son premier long playing, « Hobo », qu'il étrenne sur tous les continents. En 2011, il embraie par « Running Still ». Considéré comme un tournant dans une carrière, son troisième, « Curio City », vient de paraître. Sur son propre label. Enregistré au sein de son studio londonien, il est celui de la maturité. Charlie s’est chargé de toute l’instrumentation, sauf des drums. Il en a assuré également la production. Mixé par Ruahdri Cushnan (Ed Sheeran, Mumford And Sons), l’LP marque un virage électro.

Le supporting act est assuré par le nouveau batteur de Charlie, Sam Walker. Un homme-orchestre, qui se réserve la guitare électrique ou acoustique, les percus, le synthé et le chant. Il est venu défendre son premier elpee, « Point ». C’est Charlie en personne qui vient présenter son musicien, appelé à squatter le podium toute la soirée. Sympa ! 30 minutes de set qui démarrent à 19h45. Après avoir interprété un premier titre paisible, l’artiste commence à mettre du rythme dans ses compos. Sa voix est assez particulière et il excelle tant à la gratte acoustique qu’électrique. Il est assis sur un cajon, pas seulement pour s’en servir comme siège, mais pour le marteler du pied à l’aide d’une pédale de grosse caisse. Il parle à la foule entre ses compos ; et en français !

Sam s’accompagne à la fois aux claviers et aux percus sur la jolie ballade « This Is The Blues » ; et s’en sort parfaitement. Plage d’ouverture de son opus, « Dreamtime », permet à la voix et la six cordes de s’envoler graduellement. Dominé par les claviers, « Blood Cells » baigne davantage dans l’électro. Pas mal du tout ! Sa palette de styles est variée. Elle est même diablement capable de se colorer de folk, de bluegrass ou de rockabilly.

C'est la troisième fois que Charlie affronte le public de l'Ancienne Belgique. Le backing group de Charlie a été renouvelé. Plus de Ben Edwards à l’harmo, ni de Medi à la batterie, remplacé, bien sûr, par Sam Walker. Le line up est complété par un bassiste chevelu, et surtout talentueux ; et d’un claviériste, qui harangue constamment la foule. Hobo est vêtu d'un costume trois pièces à damiers verts pailletés et coiffé d’un chapeau mou neuf de la même couleur que le costard. Il se plante au milieu de la scène, sur une estrade surélevée et lumineuse. En arrière-plan, juste derrière le drummer, 8 rangées d'immenses miroirs vont se mouvoir en fonction du light show.

Pendant l’intro, la scène baigne dans les lumières bleues. Charlie est précédé par ses trois musiciens, pour monter sur le podium. Le set s’ouvre par « Too Long », une plage issue du nouvel elpee. La setlist épinglera d’ailleurs 9 autres pistes de ce disque : « Evening Comes »,« Truth », « Lately » , « Wilderness », « Say Something », « Another Trigger », « Just Saying », « A Light (Day) » et « A Light (Night) », morceau qui termine le show.

L’auditoire écoute religieusement ses compos les plus paisibles. Puis prend manifestement plaisir à écouter ses nouvelles chansons au profil davantage électro. A l’instar de « Just Saying » et « A Light (Day) », deux pistes découpées dans les guitares funkysantes qui invitent à rejoindre le dancefloor. Et même « In Your Hands » a subi le même traitement. Charlie en profite pour faire son jogging dans la fosse qu’il termine en hauteur sur un fly-case, juste à gauche de la table de mixage. Il va également saluer sa maman assise au troisième rang du balcon.

Le fond de commerce de Winston demeure bien sûr ancré dans le folk/pop. Des chansons contagieuses qu’on se surprend à fredonner sous la douche. Caractérisé par son sifflotement, « Lately » en est un parfait exemple.   

Charlie pousse la chansonnette sur « Saint-Claude » de la Reine Christine et embraie par le bouleversant « I Love Your Smile ». Un grand moment du concert au cours duquel le public donne de la voix. A la sauce électro, « Like A Hobo » enflamme littéralement l’auditoire, avant qu’« A Light (Night) » n’achève le show en douceur.

Lors du premier rappel, on a droit à trois titres. D’abord « Constant Sorrow / Speak To Me » que votre serviteur découvre pour la première fois. Puis une cover surprenante et chargée d’émotion du « Back To Black » d'Amy Winehouse, qu’il dédie à deux amis décédés. Et enfin « Kick The Bucket », au cours duquel il danse comme un automate, alors que le light show monte du dessous de la petite estrade, sur lequel Charlie est érigé.  

Second rappel sous les applaudissements, avant que Charlie Winston n’attaque « My Life As A Duck », a capella. Showman hors pair, il nous a accordé un excellent concert, ce soir. Sa voix, la richesse de l’instrumentation et l’excellent son, même si la basse me paraissait légèrement vrombissante, ont fait le reste…

Setlist :  Intro – Too Long (Jump On The Back)– Evening Comes – Truth –Lately – Wilderness – Say Something – Suburbs– Another Trigger– Hello Alone – In Your Hands – Saint-Claude (Christine and The Queens cover ) / I love Your Smile – A Light (Day) – Just Saying – Generation Spent – Like a Hobo –A Light (Night)

Rappel 1 : Constant Sorrow / Speak To Me – Back To Black (Amy Winehouse cover) – Kick The Bucket

Rappel 2 :  My Life As A Duck (a capella)

(Organisation: Live Nation)

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mercredi, 06 mai 2015 19:56

My Fairy Tales

Nneka est née à Warri, une mégalopole nigériane cernée par les entreprises de raffinerie, où, très jeune, elle donne de la voix dans la chorale de sa paroisse. Un événement dramatique la pousse à s'exiler en Allemagne, le pays de sa mère, à l'âge de 19 ans, où elle étudie l'anthropologie à l'université de Hambourg.

Nneka pratique une forme de néo-soul. Sa notoriété, elle se l’est forgée en sortant constamment des sentiers battus. « My Fairy Tales » constitue son cinquième elpee. Et pour la circonstance, elle a décidé d’explorer davantage l’univers de l’afrobeat.

L'album a été enregistré entre la France, le Danemark et le Nigéria. Cinq chansons sont produites par le Français Mounir Maarouf, deux par le collectif danois Silver Bullit mais également une par The Slag, aka Marcus Nigsh et Nneka herself. Le tout a été mixé par James Bonzai Caruso qui a notamment bossé pour Method Man et Mary J Blige.

Le thème de l’opus aborde les aspects positifs de la relation amoureuse, le sens de la responsabilité à l’égard les enfants, l'importance de la culture, de l'éducation et des valeurs identitaires.

« Believe System » consomme ses premières doses d'afrobeat. Un véritable retour aux sources pour cette belle jeune femme dont la voix douce et sensuelle est très susceptible de vous envoûter. Un peu comme lors d’une séance du culte vaudou. Caractérisé par ses excellentes vibrations, « Babylon » nous entraîne à Kingston. Un des meilleurs titres du long playing.

« My Love, My love » et « Book Of Job » constituent les deux premiers singles extraits de cet opus. Des sonorités dub et reggae envahissent « Book Of Job », une compo dont la thématique se penche sur le bien et le mal. Trop court, « My Love, My Love (Reprise) » est tout à fait dispensable. Mais il est la suite logique du titre précédent. « Local Champion » est criblé de dub. Subtilement électro, « Surprise » incorpore des tonalités afro et caribéennes. Nneka plaide la cause africaine à travers « Bray For You ». Et dénonce les forfaits perpétrés par Boko Haram aux femmes. Et l’LP de s’achever par un nouveau titre d’électro/dub, « In Me ».

mercredi, 06 mai 2015 19:48

Gauff' Qui Peut !

En 2003, Les Gauff'’ Au Suc’ tirent leur révérence après avoir publié « Vamos A Las Vegus ». Supposé posthume, « Un Dernier Pour La Route » paraît l’année suivante. Puis silence radio. En 2014, le groupe liégeois fête ses 20 ans d'existence et remonte sur les planches pour quelques concerts. Quarante dates quand même. Le suc n’a plus droit au chapitre.

Le combo vient enfin d’enregistrer un nouvel opus, intitulé « Gauff' Qui Peut ! » Le line up actuel réunit Francis Joskin à la guitare et au chant, Willy Peters à la basse, Pol Boubiet aux claviers, Marcel Teugels aux drums et le disc jockey DJ Didjé. Le livret qui accompagne l’elpee est préfacé et illustré par Pierre Kroll.

Les Gauff' avec ou sans suc, permet une totale déjante. L’humour au troisième degré y est garanti. En ‘live’, leur bonne humeur est communicative. Ce sont un peu les petits frères de Jean-Luc Fonck (Sttellla). La belgitude dans toute sa singularité, boostée par une bonne dose d'autodérision.

« Ah Quel Bonheur (Les Plaisirs Solitaires) » et « T'Habites Denain (Un Peu De Géo) » abordent, évidemment, des thèmes scatologiques. On y visite toutes les villes de Wallifornie (lagéo) pour une petite leçon d'anatomie humoristique (la bite de nain). « Assis D'Ici (Le Bon Gros Hard Rock Pour Les Petites Personnes » rend un hommage bien perso aux dinosaures aussies. Avant qu’ils débarquent à Dessel, en juillet prochain. Le printemps est propice au jardinage. Il est donc temps d’y cultiver des zygomatiques, en semant des « Youpla (Leçon De Plantage De Chicon) » déjantés. « DiX Jockeys (Faites-Nous Dix Bises d'Ibiza) » adresse un clin d’œil à Nile Rodgers. Et invite à rejoindre le dancefloor. « Je suis Bien (Marcel Au Soleil) » nous relate des vacances passées à la Mer du Nord. « Tout Petit Pays (L'hymne à notre Belgique) » prend à contre-pied The Experimental Tropic Blues Band, et tout particulièrement leur concept album, « The Belgians », mais dans l’esprit d’Elmer Food Beat.

« Montrez-Les Nous (Naked Blues) » campe un slow langoureux (NDR : qui a dit crapuleux ?) et cuivré… Et si même les filles le disent… « Le Cowboy Kabon (Pas pour Les mous) » pourrait servir de B.O pour un western, dont l’épilogue se produirait dans une 'barake à frites'. Dérision subtile ! « Ca N'ira Pas sais-tu (Enfin un rap intelligent) » marche sur les traces des R'tardataires. Et « La Minute De Silence (Pour Toutes Vos Manifestations Funestes) » clôt cet LP particulièrement réussi, dans le style. L'accent principautaire est de  rigueur pour un vrai moment de bonheur….

 

dimanche, 19 avril 2015 01:00

Vraiment de belles voix…

Une belle soirée est programmée à deux pas de chez moi. Au Salon de Silly, une structure organisationnelle affiliée à Club PlaSMA (Plateforme des Scènes de Musiques Actuelles). Un passage obligé en Wallifornie pour les artistes et groupes émergents, mais également confirmés. Ce soir dans le cadre de l'échange linguistique 'Interclub Tour', le Salon présente une formation issue du Nord du Pays, The Spectors. Elle assure la première partie d’Experimental Tropic Blues Band, trio liégeois qui est venu présenter son concept album « The Belgians ».

Le line up implique trois jolies gonzesses : Marieke Hutsebaut à la basse et au chant, Hannah Vandenbusshe à la seconde voix et aux synthés ainsi que Stéphanie Mannaerts aux drums. Le line up est complété par deux gratteurs, Emiel et Maxiem Charlier ; ce dernier se chargeant également des parties vocales. Le combo brugeois vient de publier un premier elpee, « Light Stays Close », un disque dont l’expression sonore oscille entre new wave, indie rock et dream pop. Il a été enregistré sous la houlette de Chris Urbanowicz, ex-guitariste d'Editors.

Le band ouvre le bal par « Green Eyed Monster », une compo extraite de l’LP, caractérisée par une longue intro atmosphérique. Ce qui permet aux musicos de rentrer dans leur set. Hannah possède également un beau timbre et le démontre sur le très beau et séduisant « Flakey ». Place ensuite au titre maître de l’opus, avant d’aborder « Like Sand », une compo caractérisée par sa ligne de basse épurée. Conjugués, les vocaux des deux filles sont envoûtants. La frappe de la drummeuse est appliquée, métronomique, mais surtout efficace. Maxiem Charlier chante énergiquement « Going Down », un morceau issu du premier Ep. Et Marieke, tout en douceur le plus pop « Wish Me Away », un titre souligné d’interventions de cordes délicates. Elles deviennent même limpides tout au long de « Wrong », avant que le spectacle ne s’achève par les vaporeux « Nico » et « Drone ». Dommage que les musicos soient aussi statiques sur l’estrade, et puis que le volume sonore ait été aussi puissant. Ce serait à la demande du groupe. Néanmoins, The Spectors a assuré de belle manière son rôle de supporting act pour The Experimental Tropic Blues Band, dont le compte rendu est ici

(Organisation : Silly Concerts ASBL)

 

 

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