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Bernard Dagnies

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mercredi, 12 décembre 2007 18:33

Jean Michel Jarre réoxygéné…

L’album « Oxygene » vendu à 12 millions d'exemplaires, vient d’être réédité sous un enregistrement haute définition.

Pour voir l’intro d’« Oxygène » :

http://www.youtube.com/watch?v=NaYlyQGvbTE

http://www.wat.tv/playlist/660434/video/747329/jean-michel-jarre-oxygene-intro.html

 

Pour plus d’infos : http://www.jeanmicheljarre.com

samedi, 10 novembre 2007 01:00

Un certain sens du mystère

Responsables de deux albums à ce jour, les Editors surfent sur une vague de succès qui pourrait bientôt les propulser sur la planète des stars ( ?!?!?). Etonnant pour un groupe britannique (NDR : de Birmingham, très exactement) qui remet au goût du jour, une musique nettement inspirée par la cold wave des eighties. Et en particulier des groupes comme Joy Division, Chameleons, And Also The Trees ou Echo & The Bunnymen. Interpol a tracé la voie. Et une foultitude d’autres formations s’y sont engouffrés. Dont les Editors et Bloc Party. N’en déplaisent à ces fers de lance de ce revivalisme auxquels on ne peut certainement pas reprocher de bâcler leurs copies. Au contraire. Sur les planches, les Editors semblent même dépasser largement leurs concurrents directs. Mais pour oser leur parler de ce type de corrélation, il est nécessaire de bien connaître son sujet et de mettre des gants, histoire de ne pas trop froisser leur susceptibilité. C’est Russ Leetch, le bassiste qui s’est dévoué pour affronter le questionnaire. Dommage que Tom Smith, le chanteur/guitariste, préalablement prévu pour épauler son acolyte, n’ait pas osé venir défendre leur point de vue. Notamment dans le domaine des lyrics. Ce n’est peut-être que partie remise…

Sur place, il a donc fallu réaménager ses questions, en se doutant bien que nombre d’entre elles allaient être éludées. Mais il est parfois intéressant d’entendre le point de vue d’un autre membre du groupe, dont la vision est parfois différente, et qui recèle des aptitudes aussi cachées qu’intéressantes (NDR : on y reviendra). Plutôt que d’attaquer de front le sujet sensible des influences, j’ai donc demandé comment les Editors pouvaient expliquer que les admirateurs des groupes susvisés étaient sur la même longueur d’ondes. Bref, que ces formations drainaient un public aux goûts semblables. La réponse de Russ est évasive : « J’ignore si le public veut nous enfermer dans cette catégorie ; tout ce qui je puis affirmer, c’est que ce sont tous de bons groupes. Les gens qui aiment les Beatles et Elvis Presley peuvent aussi apprécier les Editors. Je ne vois pas d’explications » (NDR : ou il ne veut pas les voir !) Par contre, le groupe reconnaît pour influences majeures Elbow et The Walkmen. Elbow surtout. En plus ce sont des amis. Enfin ils sont devenus des amis. « On les a croisés bien longtemps après avoir écouté leur musique. Nous étions des fans avant de les rencontrer. Quand nous fréquentions l’université. Lorsque notre premier album est paru, les musiciens d’Elbow nous ont avoué qu’ils aimaient beaucoup notre musique. Nous sommes sortis ensemble à Manchester. A une occasion. On a trinqué ensemble. Et l’un d’entre eux nous a proposé de nous apporter leur collaboration. On ne les voit plus très souvent, mais on les aime bien. Et, oui, c’est une de nos influences. » Radiohead, Doves et Spiritualized sont également des références qui revêtent un caractère majeur pour le combo. « Nous aimons beaucoup ces groupes. Radiohead et Spiritualized, tout particulièrement. Nous écoutions leurs disques lorsque nous avions 16/17 ans. A cet âge, il est important de découvrir des nouvelles perspectives ; et Radiohead nous a permis de faire ce pas. De nous interpeller. Si tu ne fais pas la démarche de t’approprier un groupe lors de ton adolescence, tu risque de rester en rade. Et de t’enfoncer dans les stéréotypes. Surtout à cet âge là. C’est la raison pour laquelle ces groupes sont importants. En outre, ils te permettent de t’ouvrir vers d’autres types de musique, et pas seulement le rock. » La nouvelle orientation de la bande à Thom Yorke est donc judicieuse ? « Elle ne m’emballe pas particulièrement. Je respecte ce qu’il fait, mais c’est bien moins important qu'‘OK Computer’… » Enfin, pour rester dans le même domaine, les Editors reconnaissent également que ‘Murmur’ de REM et ‘This is it’ des Stokes sont deux opus incontournables, pour eux. « En fait ‘Murmur’ a influencé l’écriture de Tom. En ce qui concerne les Strokes, il faut se remettre dans le contexte. Nous étions en 2001. La britpop, en Angleterre, s’était essoufflée. Depuis deux ou trois ans. Et la guitare était reléguée au second plan. Lorsqu’ils ont débarqués, on s’est dit, le rock’n roll est de retour ! »

On dit Editors et pas The Editors. Il paraît que ce patronyme colle mieux à leur image monochrome. Mais en même temps, que ce choix leur permet de brouiller les pistes. D’autres également avancent que c’est parce que ce ‘The’ est trop à la mode et que le groupe voulait un patronyme intemporel. Où est la vérité ? « J’ai exécuté le travail graphique des pochettes du premier album ‘Backroom’ et des quatre premiers singles. Mais cette tâche devenait trop envahissante, et j’ai l’abandonnée. Avant d’opter pour le nom Editors, nous nous appelions Snowfield. Mais c’était un peu trop humide comme nom. En fait, on a enlevé le ‘The’, parce qu’il ne faisait pas joli sur la pochette. D’un point de vue grammatical, le ‘The’ s’impose ; et pourtant d’autres groupes ont utilisé le même  concept. Les Pixies, par exemple. On dit Pixies et pas The Pixies. Maintenant, il n’est pas exclu qu’un jour, on y remette le ‘The’. » Chez ce type de groupe, l’attitude revêt quand même une certaine importance. On a parfois l’impression qu’ils aiment entretenir un sens du mystère, voire de l’ambigüité « On n’aime pas trop que les gens connaissent constamment notre emploi du temps. Nous voulons préserver notre vie privée. Ce qui importe, c’est le live. On s’est rendu compte que dans le public, il y a des gens qui se posent des questions et qui n’auront jamais la réponse… Et plus ils s’en posent, plus ils accentuent ce mystère. En fait, nous voulons maintenir une certaine distance avec eux. » Peut-être par jeu… Sur les photos, on voit souvent les musiciens vêtus de vêtements sombres. Russ tire sur le col de sa chemise : « Regarde ! Nous aimons la couleur. Nous nous améliorons. En fait, les teintes sombres, nous les adoptions surtout, lorsque nous étions étudiants. Aujourd’hui, nous commençons à nous vêtir différemment. A porter des chemises. A mieux se fringuer. D’ailleurs nous aimons bien les vêtements chics. Surtout sur scène… »

La voix de Tom Smith campe un baryton profond, sensuel. A tel point qu’un journaliste britannique a un jour écrit que sur scène, il pourrait déclencher une ovulation spontanée chez les filles. (NDR : à ce moment précis, Elvis Perkins et son équipe, attablés à quelques mètres, éclatent de rire). Tom essaie de garder son sérieux. « Ce qui est dingue avec lui, c’est qu’il est capable de stimuler l’orgasme de beaucoup de femmes en même temps. Lors de certaines chansons explicites de notre set, on reste très attentif, pour voir si les filles rougissent… » Les lyrics sont également criblés de métaphores. Mais est-ce pour les rendre plus cryptiques ou simplement pour permettre au public d’y épancher ses propres émotions ? « Ce que tu dis est vrai. Les gens pourraient donner leur propre signification (NDR : c’est à la mode !) aux chansons. Une manière de mieux faire vibrer leur corde sensible. Rien que le titre des chansons est susceptible de les interpeler. Ils se projettent une image dans leur esprit. Il existe des petites phrases qui peuvent déclencher une représentation dans leur inconscient, alors que les paroles n’ont rien à voir avec l’élément déclencheur. Il est important pour un groupe ou un artiste de trouver une accroche. » ‘Well worn hand’ est certainement la chanson la plus dramatique du répertoire des Editors. En fin de parcours, on a même l’impression que Tom est au bord des larmes. « Ce qui a permis de la rendre dramatique, c’est la façon dont elle a été enregistrée. En une seule prise. La tension était à son paroxysme. Et le résultat est parfait. D’un point de vue instrumental, on s’est mis la pression. Histoire de communiquer une plus grande intensité émotionnelle à l’interprétation. Maintenant, je ne crois pas que Tom était au bord des larmes ; mais si c’était le cas, on ne pourrait que s’incliner. » A une certaine époque, on taxé leur style de ‘Dark disco’ (disco sombre). « En fait, cette déclaration sort du contexte d’une interview, au cours de laquelle nous avions répondu en ces termes sous forme de boutade. Elle traduit une volonté de se soucier de la recherche musicale, une démarche qui nous hante. Il ne fallait pas prendre cette réponse à la lettre… »

Entre le premier album (‘The back room’) et le second (‘An End Has a Start’), le groupe a changé de producteur. Jim Abbiss a cédé le relais à Jacknife Lee. Y avait-il une différence majeure dans la manière de travailler entre ces deux personnages ? « Nous les apprécions tous les deux pour le boulot qu’ils ont accompli. Jim a bossé sur le premier. Nous étions quatre. Un groupe enfermé dans une pièce. Point à la ligne. Et on n’a rien ajouté. Pour le deuxième, nous voulions qu’il soit plus ouvert et bénéficie d’arrangements plus soignés et d’un son plus puissant. Mais on ne sait pas si dans le futur on continuera à travailler avec lui ou quelqu’un d’autre… » Restait une question plus sournoise. A poser en fin de parcours. Et vu le succès qui commence à prendre des proportions conséquentes. A savoir si Editors ne craignaient pas de devenir un nouveau Coldplay. « S’il te plaît ne nous compare pas à Coldplay. Il y a également un piano sur scène, et notre chanteur a aussi les cheveux bouclés. Mais j’imagine mal, un jour, que cette formation puisse écrire une chanson impliquant le mot ‘Smokers’… » Pas trop bien compris. Il doit y avoir un jeu de mot fumeux là-derrière…

Merci à Vincent Devos.

 

Fondé en 1978, au beau milieu de l’explosion punk, And Also The Trees est aujourd’hui considéré comme une formation culte. Un statut que le groupe s’est forgé en s’imposant une ligne de conduite, sans jamais se soucier du temps et des modes. Non seulement ses desseins romantiques, ténébreux, ruraux, gothiques, visionnaires, artistiques et typiquement insulaires font aujourd’hui des émules ; mais on se rend enfin compte qu’ils ont influencé une foule de groupes. Noisy pop, d'abord. Mais d'autres aussi. Du passé et du présent. Les deux leaders sont frères : Simon et Justin Huw Jones. Le premier est chanteur/lyriciste (poète aussi) et le second guitariste. Ce sont les seuls rescapés du line up originel. En 28 ans, la formation a enregistré dix albums, dont le dernier « (Listen for) the rag and bone man », vient de paraître. A l’issue de leur set remarquable, accordé à la Rotonde du Botanique, les deux frangins nous ont accordé un entretien…

Même si la formation ne s’est jamais souciée du temps et des modes, elle a toujours eu le souci d’évoluer. Progressivement, les synthés ont ainsi cédé leur place à de véritables instruments ; et puis, depuis l’arrivée de Ian Jenkins (préposé à la basse et à la double-basse), le jazz s’est immiscé dans leur univers sonore. Mais qui est ce Ian Jenkins ? Justin prend la parole : « C’est une bonne question. Nous avions besoin d’un bassiste. Steven Burrows est parti vivre aux States. Il y a 25 ans qu’il militait chez nous. Ce n’était donc pratiquement plus possible de travailler ensemble. D’un point de vue technique, il nous apporte encore son concours ; mais vu la situation, nous devions trouver une solution. Ian est ingénieur du son et bassiste. Il joue aussi de la double-basse. Il a également vécu dans la région où nous sommes nés. Et c’est important. Lorsque Steven a déménagé, j’ai pensé qu’il serait judicieux d’embrasser de nouvelles sonorités. D’introduire de nouveaux instruments. Et puis de les intégrer à notre nouvel album. On a ainsi abordé le problème de manière positive. Et ce concept est devenu l’essence du nouveau projet. » Simon clarifie : « Nous l’avions rencontré dans le cadre du festival Paléo. Vu que notre bassiste n’était plus disponible, nous devions trouver une alternative. Et comme il jouait de la double-basse, notre intérêt a été décuplé. » Oui mais pour interpréter les anciennes chansons alors ? Justin embraie : « Nous n’excluons pas notre ancien répertoire, mais nous nous sommes imposés un nouveau challenge en revisitant ces morceaux. Dans un autre style. Plus organique. En enregistrant sous une forme plus acoustique, on était épatés d’entendre les vibrations produites dans l’atmosphère par cette double-basse. L’esprit de Django Reinhardt était bien présent. Dans la musique, hein, pas les idées ! Et des instruments comme cette double-basse et l’accordéon s’y prêtent très bien. » Simon ajoute : « Il a appris les chansons que nous souhaitions. Pas toutes, mais celles auxquelles nous tenions »

‘(Listen) for the rag and bones man’ a été concocté dans un manoir quelque part dans le Herefordshire rural et il a été achevé une chapelle victorienne, à l’extrême est de Londres. Ce qui confirme que le groupe cherche toujours des endroits très spécifiques, souvent des monuments (églises, châteaux, etc.) pour enregistrer ; un peu comme s’il souhaitait constamment que ses enregistrement soient hantés par les endroits où ils étaient immortalisés. Simon commente : « La configuration des lieux est importante lorsqu’on crée de la musique. » Justin insiste : « On cherche à capturer l’émotion du son, là où on se trouve. De manière à lui apporter une nouvelle dimension. Pas toujours, mais parfois. Tu sais, on n’est pas allergique au studio, mais si on a l’opportunité de bosser au sein d’un environnement différent, le résultat peut être sublimé. Ce sont de petites choses, des subtilités, mais on s’en satisfait. » Par contre, on y retrouve toujours les mélopées très caractéristiques de la guitare de Justin. Et puis sa technique si particulière évoquant parfois celle d'un joueur de mandoline dont le son aurait été amplifié et réverbéré. Comme chez de nombreuses formations noisy pop. Justin s’étonne : « Si c’est vrai, je suis flatté. Mais je n’avais jamais entendu une telle réflexion… » Simon réagit : « En fait, c’est ce que Bernard Trontin des Young Gods m’a également raconté. Il abonde dans ce sens… » Un musicien en compagnie duquel Simon a bossé l’an dernier, pour concocter un opus en duo intitulé ‘November’. Simon confesse : « Je vis aujourd’hui à Genève. C’est en fréquentant le même disquaire qu’on me l’a présenté. On a un peu discuté. En fait, il projetait d’enregistrer un album en invitant, un vocaliste, par chanson. Et apparemment, j’étais sur la liste, même si au moment même, il ne me l’a pas avoué. Je n’avais guère confiance pour participer à un tel projet. A ce jour, je n’avais jamais travaillé avec d’autres musiciens que ceux des Trees. Et finalement, j’ai été très surpris et même enchanté du résultat. Les sessions se sont très bien déroulées. On a reçu d’excellentes critiques. C’est très différent de ce qu’on fait au sein du groupe. La musique est plus légère, plus ambient, spatiale même. Expérimentale. C’est un gars très intéressant qui connaît bien son job. Il est prolifique et s’investit beaucoup dans la musique instrumentale et les bandes sonores de films… » Mais le fait de s’être établi en Suisse, n’est-ce pas parce que les arbres y sont plus verts qu’ailleurs ? (rires) Justin remet les pendules à l’heure : « On est toujours basé en Angleterre, dans notre région du Worcestershire. Steven est donc parti vivre en Floride et n’a pas participé à la confection du dernier album… » Et Simon d’ajouter : « Je réside à Genève, mais pour écrire et enregistrer, je retourne au pays ; ce sont nos racines… » D’ailleurs, John Peel a un jour déclaré qu’And Also The Trees était trop anglais pour les Anglais. Ce qui méritait une explication. (silence…) Simon se décide enfin à prendre la parole : « Je comprends ce qu’il a voulu dire. » Et Justin en remet une couche : « Moi aussi. On a grandi avec lui. C’était un personnage très influent dans le domaine de la musique, en Grande-Bretagne. Lorsque nous avions 13/14 ans, nous écoutions ses émissions radio, tous les jours. C’était en pleine période punk, puis cold wave, avec Joy Division, The Cure, etc. Il est devenu une figure emblématique. Il n’aimait pas trop ce que nous faisions, mais nous respectait. Il s’est montré très correct à notre égard, en nous avouant que notre musique n’était pas sa tasse de thé, mais que si nous la faisions, il fallait continuer à bien la faire. Nous ne nous sommes pas produits en Angleterre pendant 15 ans. Jusqu’au mois dernier. En fait, si vous donnez un concert à Londres, vous l’accordez devant un parterre multiculturel. Mais j’admets qu’aujourd’hui, beaucoup de compatriotes commencent à s’intéresser à nous. On devient une curiosité. Nous avons très longtemps été victimes de préjugés. » Simon donne son explication : « Notre ‘anglitude’ est quelque chose d’exotique pour les Anglais. En 15 ans, la société à changé, a évolué. Finalement on est plus anglais que les Anglais. Comme nous ne nous sommes pas montrés pendant très longtemps, ils ne peuvent pas être réceptifs à notre musique. Le public ne se reconnaît pas en nous, comme groupe anglo-saxon, et il ne peut pas trouver notre musique attrayante, puisqu’il ne la voit pas… »

Le groupe avoue une multitude d’influences qui ont évoluées au fil du temps. Des Stooges au Velvet Underground, en passant par Love, John Barry, Morricone, Johnny Cash, Scott Walker. Au début. Jusqu’à des références plus récentes comme Bowie, Roxy Music ou Kraftwerk. Mais l’esprit de leur œuvre, pas les détails. Simon acquiesce : « Absolument. Faut pas se leurrer, quoiqu’on en dise, on cherche toujours des références. Et cela fait partie de la créativité. Pas comme ligne de conduite, mais pour en appréhender la nouveauté. Et c’est la raison pour laquelle on va au théâtre, au cinéma ou qu’on écoute des disques. C’est ce qui permet de nous faire avancer. Nous avons les oreilles et les yeux toujours grands ouverts ; et si on trouve une idée fort intéressante, on la place dans notre escarcelle, et on la laisse mûrir »

‘(Listen) for the rag and bones man’ est le titre de leur nouvel album, un titre qui s’inspirerait d’un épisode de l’enfance des frères Jones. Autrefois, dans leur patelin, un marchand itinérant –qu’on appelait alors chez nous marchand de loques– récupérait, outre les vieux papiers, les vieilles ferrailles et les chiffons usagés, mais aussi des os, afin de fabriquer un type de porcelaine, qu’on appelait ‘porcelaine de cendres d’os’. Il passait dans la rue en conduisant une carriole tirée par un cheval et en criant ‘chiffons et os’. Effrayé, Simon allait se cacher avant même qu’il passe devant sa maison ; et il ne l’a jamais vu. Ce serait l’explication la plus plausible… Mais derrière ce titre, n’y a-t-il pas un message écologique ? Simon répond : « Non, pas vraiment (il réfléchit). Allez, avouons, il pourrait l’être. Pour couper court, il est ouvert à toute interprétation. Le titre provient d’un rêve. Il n’a pas de lien direct avec la musique. Mais quand on y regarde de plus près, il recèle une foule de significations différentes. Et plus il y en a, plus cette situation nous plaît ; car elle ouvre de nouvelles perspectives. Et si tu as compris ce message, j’en suis flatté ; tu viens d’ajouter un élément à ma propre compréhension. » L’artwork de la pochette est superbe. Il a été réalisé par le photographe français, Jérôme Sevrette (http://photographique.js.free.fr). Comment cette collaboration est-elle née ? Simon répond : « On l’a rencontré la nuit dernière. (NDR : !?!?!?) En fait, j’ai découvert le site du photographe sur Internet. J’ai trouvé le travail absolument superbe. Et plus le temps passait, plus on se rendait compte qu’on avait besoin d’une image pour la pochette. Finalement, il nous a communiqué les dates de son exposition. On est alors tombé sous le charme de cette image, et on en a conclu qu’elle correspondait à notre projet. On lui a donc demandé l’autorisation. Il a été très honoré de notre démarche. Mais on ne l’a rencontré qu’hier. Son travail est absolument remarquable. Il relève de la technologie, mais si le résultat est bon, je n’ai rien contre. Je considère donc que c’est un artiste créatif. »

Leur musique est d’ailleurs souvent considérée comme filmique et visionnaire ; mais n’essaie-t-elle pas de filmer les rêves d’AATT ? C’est tout à fait évident sur ‘Rive droite’ et ‘The Sarcen’s head’, deux compos qui figurent sur leur nouvel opus. Mais aussi sur ‘Domed’, la chanson qui ouvre l’elpee. Encore qu’ici, en lisant les lyrics, on a l’impression de vivre ce film comme un esprit qui vient de se détacher de son corps et flotte au-dessus de paysages imaginaires. Une vision du passage entre la vie et la mort, peut-être ? Simon se défend : « C’est possible. Je n’ai pas pensé à cela. Elle est aussi ouverte à interprétation. (Il réfléchit). Si vous pensez à un esprit qui traverse votre vie, oui. On naît et on meurt. Je ne suis pas en désaccord… » Et les textes de ‘The beautiful silence’ pourraient ainsi traduire la recherche, non pas d’un paradis perdu, mais inconnu… Simon semble interpellé : « L’est-ce ? Je ne sais pas si c’est le paradis. Non, je ne crois pas… » (NDR : au paradis ?) La chanson ‘The way the land lies’, raconte l’histoire d’un vieil homme qui revient dans son village, 30 ans après l’avoir quitté. Et il le regarde avec les yeux du passé… Ce pourrait être Simon, dans trois décennies, revenu voir Inkberrow. Simon réplique : « J’ai une propension à ne pas écrire de textes autobiographiques. Ce que tu racontes pourrait être vrai, pour toi aussi… » Compo étrange, sanglante même, ‘The legend of Mucklow’ ne tire pas son inspiration des contes et légendes celtiques, mais anglo-saxons. Simon y tient tout particulièrement et précise : « Cette histoire vient de l’endroit d’où on vient… » Par contre ‘Candace’ est une compo inspirée de William Faulkner. Simon ne s’en cache pas. « Tu sais, j’ai un peu honte d’avouer que je viens de découvrir Faulkner. ‘Candace’ est un personnage du roman ‘The sound and the fury’ (NDR : ‘Le bruit et la fureur’). J’ai toujours eu l’image de cette fille consentante (NDR : il fait ici manifestement référence à Quentin qu'un amour incestueux lie à Candace. Quentin se suicidera à Harvard pendant que répudiée par son mari elle confiera sa fille –prénommée Quentin en hommage au frère disparu– à ses parents…) » On pourrait encore s’étendre pendant des heures sur les lyrics de Simon, dont la poésie est d’une telle beauté, que même Robert Smith, un de ses fervents admirateurs, a un jour déclaré en être jaloux. C’est un beau compliment.

Merci à Vincent Devos

jeudi, 06 décembre 2007 12:55

Le cafard d’Ours...

Ours, c’est à dire le fils d’Alain Souchon, se produira le 25 avril au Botanique. Responsable de l’album « Mi » en juin dernier, Ours alias Charles Souchon nous propose son clip « Le cafard des fanfares », paru également en single…

http://www.ours-lechanteur.com/ecard

Pour plus d’infos : http://www.ours-lechanteur.com

 

 

jeudi, 06 décembre 2007 12:52

Higelin en plein Bataclan

En octobre 2007, Jacques Higelin a immortalisé un set live au Bataclan. Il est intitulé « En plein Bataclan » et fait l’objet d’un cd et d’un double dvd.

Tracklisting Cd

1. Je veux cette fille

2. Ice Dream

3. Tombé du ciel

4. Prise de Bec

5. Lettre à la p'tite amie...

6. Denise

7. Cigarette

8. Crocodail

9. Ici c'est l'enfer

10. Queue de paon

11. L'Hiver au lit à Liverpool

12. J't'aime telle

13. Pars

Tracklisting Dvd 1

1. Je veux cette fille

2. Ice Dream

3. Tombé du ciel

4. Prise de Bec

5. Lettre à la p'tite amie...

6. Denise

7. Cigarette

8. Crocodail

9. La fille au cœur d’acier

10. Ici c'est l'enfer

11. Queue de paon

12. L'Hiver au lit à Liverpool

13. J't'aime telle

14. Champagne

15. Tête en l’air

16. Pars

Tracklisting Dvd 2

Documentaire : Baladin et Bataclan

Bonus extraits festival ‘C’est dans la vallée’ 2007-12-06

Pour regarder la vidéo de « Crocodail »

http://www.youtube.com/watch?v=sPP2rtZknZE

http://www.wat.tv/playlist/660434/video/742178/jacques-higelin-crocodail.html

 

Pour plus d’infos : http://www.jacqueshigelin.fr

 

 

mercredi, 05 décembre 2007 20:20

Les faces B des Chemical Brothers

Les Chemical Brothers ont decidé de sortir deux compiles réunissant des flip sides. Des morceaux digitalisés, pour la circonstance. La première est déjà dans les bacs.

Tracklisting Vol 1

Nude Night - "The Golden Path" (2003)

Base 6 - "Star Guitar" (2002)

Clip Kiss - "Do It Again" (2007)

The Diamond Sky - "Let Forever Be" (1999)

H.I.A. - "Come with Us/The Test" (2002)

Let Me In Mate - "Leave Home" (1995)

Prescription Beats - "Block Rockin' Beats" (1997)

Scale - "Hey Boy Hey Girl" (1999)

Silver Drizzle (prev unreleased) 

Snooprah - "The Salmon Dance" (2007)

 

Pour plus d’infos : http://www.thechemicalbrothers.com/home

 

 

mardi, 04 décembre 2007 19:59

On avery island

“On avery island” constitue le tout premier elpee de Neutral Milk Hotel. Il est paru en 1996. En fait à cette époque, cette formation était le projet exclusif de Jeff Mangum ; même si lors des sessions d’enregistrement, il avait reçu la collaboration de Robert Schneider (Apples in Stereo, Marbles), Rick Benjamin de Perry Weissman 3 et Lisa Janssen de Secret Square. Ce n’est qu’après la sortie de cet opus, que N.M.H. est devenu un véritable groupe, concoctant par ailleurs un second et remarquable album intitulé « In the Aeroplane Over the Sea » (réédité par Domino en 2005), deux ans plus tard. « On avery island » ressort aujourd’hui enrichi de deux morceaux qui figuraient sur le single « Everything is », c'est-à-dire le morceau maître et sa flip side « Snow song pt.1 ». Enfin, uniquement dans son édition prévue pour l’Europe, car les membres du combo n’ont toujours pas autorisé l’inclusion de ces bonus tracks. Depuis le début du nouveau millénaire, Mangum s’est plutôt montré discret. On sait qu’il a collaboré à différents projets dont celui de Chris Knox, en Nouvelle-Zélande, monté sur les planches lors d’un concert d’Olivia Tremor Control, en 2005, et que l’an dernier le label Elephant 6 a anticipé l’annonce d’un come-back. Qui ne s’est toujours pas concrétisé. Elephant 6, c’est ce fameux label qui a engendré toute une série de formations barrées qui valent leur pesant d’hallucinations sonores (voir : http://www.elephant6.com/bands.html). On ne va cependant pas trop s’attarder sur cette écurie, mais parler quand même un peu de ce « On avery island », dont le psychédélisme lo-fi (du fuzz folk !) semble manifestement avoir influencé des ensembles comme Arcade Fire, Decemberists, New Pornographers, Of Montreal, Animal Collective et même Wilco. Douze morceaux et deux bonus tracks figurent sur cette plaque : ils sont le fruit de l’imagination débordante et visionnaire de Jeff Mangum. Mélangeant instrumentation acoustique et électrique, N.M.H. y consomme autant la guitare que le xylophone, les cuivres, les cloches, le banjo, les boucles, le violon, l’orgue, le Casio, les enregistreurs à bandes, et j’en passe. Toute une pléiade d’instruments qui sert de fil conducteur à des mélodies sinusoïdales, austères, désespérées, funèbres, spectrales, hypnotiques, dérangées ou tendres, entretenues par la voix énigmatique de Jeff Magnum.

mardi, 04 décembre 2007 19:54

Read & Burn 03 (Ep)

Le troisième volet de la série « Read & Burn » précède la sortie d’un nouvel opus de Wire, prévu pour l’année 2008. Cependant, aucun des quatre titres de cet Ep ne figurera sur le prochain album. Surprise, le premier titre de « Read & Burn 03 », « 23 years too late » s’étale sur près de 10’. Une compo étonnante, imprimée sur un tempo à la fois frénétique et métronomique, au cours duquel le contraste opéré entre le baryton déclamatoire de Graham Lewis et la voix plus mélodique de Newman est saisissant. Et si en fin de parcours, cette compo s’enfonce dans l’ambient, c’est la créativité de Wire qui fait ici merveille. Plus indolent, « Our time » s’inscrit avantage dans l’esprit de « A bell is a cup ». Basse rampante et cordes de guitare presque noisy balisent cette plage caractérisée par une urgence sinistre. La guitare est encore plus luxuriante et même tintinnabulante sur « No warming given ». Elle alimente un morceau post punk à la fois clinique et chaleureux. Evoluant sur un rythme élevé, ce titre est aussi complexe et opaque qu’il est contagieux et envoûtant. Du pur Wire ! Dernier fragment, « Desert diving » s’inscrit plutôt dans l’esprit de Githead, le dernier projet de Newman. Basse mélodique, riffs de guitare grinçants, gémissants et chœurs hymniques se mettent ici au service d’une véritable pop song. Maintenant après 25 minutes de « Read & Burn 03 » on reste sur sa faim. Parce que l’esthétisme, la pertinence, la perfection technologique et l’imagination de Wire sont toujours au pouvoir. Bien vite l’album !

mardi, 04 décembre 2007 19:51

Sgt Disco

Depuis que Robert Pollard a décidé de mettre un terme à l’existence de Guided By Voices, en 2004, il n’a pas chômé. Et pourtant, il faut être un fan inconditionnel pour suivre son parcours discographique. Circus Devils est un de ses projets, qu’il avait amorcé en 2001, flanqué des frères Tobias. Et le trio en est déjà à son cinquième album : « Sgt Disco ». Un elpee expérimental découpé en 32 titres qui oscillent entre 35’’ et 4’10. La formation y pastiche autant les artistes -entre autres, Bowie (circa « Outside »), Tom Waits, Humble Pie, Ministry, Todd Rundgren, Terry Riley, Captain Beefheart, le Who (NDR : la voix de Roger Daltrey, surtout), Eyeless In Gaza, Throbbing Gristle et le Genesis de l’Archange Gabriel, une des influences majeures de Pollard- que les styles, et en particulier le grunge, le blues rock, l’électro country, le punk, le métal, la prog, l’indus, la lo-fi (la sienne !) et j’en passe. Mais en y injectant une sensibilité distincte : celle de Pollard, bien sûr. Des titres tour à tour capricieux, avant-gardistes, de mauvaise augure, minimalistes, étranges, torturés, incantatoires, obsessionnels, envoûtants, spectraux ou épiques, mais aussi très souvent complexes. Parfois un peu trop. Mais dans l’univers de plus en plus opportuniste de la pop, il n’en a que plus de mérite.

mardi, 04 décembre 2007 19:46

Dividing opinions

Fondée en 1998, cette formation italienne nous vient de Cavriago, un petit patelin sis du côté de Reggio Emilia, entre Parme et Modène. Responsable d’une myriade d’Eps, de remixes et de singles, Giardini Di Mirò nous propose aujourd’hui son troisième album officiel. A l’origine, le groupe pratiquait une sorte de post rock influencé par Godspeed You ! Black Emperor et Mogwai. Mais aujourd’hui, la solution sonore lorgne davantage vers la noisy pop. Mais une noisy pop atmosphérique, qui aurait pu naître d’une rencontre entre Sigur Ros et My Bloody Valentine, même si on y recèle de temps à autre des traces de new wave et d’électro. Pas besoin de vous faire un dessin : les mélodies sont superbes, les harmonies vocales éthérées et les guitares tintinnabulantes. Bon, bien sûr, ce n’est pas nouveau, mais comment ne pas succomber à des compos aussi esthétiques et bouleversantes que « July’s stipes » (ce xylophone !), « Self help » (ce violon !) et puis surtout le somptueux, visionnaire et tellement mélodique « Broken by », une plage qui aurait pu figurer au répertoire de Slowdive. L’opus s’achève par le délicatement torturé « Petit treason », un titre hanté par le spectre de Blonde Redhead, avant que le disque n’en revienne à quelques fragments du titre maître, chanson qui ouvre l’elpee. Et la boucle est ainsi bouclée.