La révolte de Bagdad Rodeo...

Le premier single extrait de « Quatre - L'album sans Fin - Part 1 », le nouvel album de Bagdad Rodéo, « Révolution Vendetta », nous plonge dans les racines du groupe, de son combat, celui de la liberté à tout prix et de l'esprit critique qui font de Bagdad…

logo_musiczine

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Manu Chao - Bau-huis
Manu Chao - Bau-huis
Jean-Claude Mondo

Jean-Claude Mondo

lundi, 04 juin 2007 19:42

I-10 Hurricane Blues

John Turner est né au Texas. A Port Arthur, très exactement. Il y vit toujours. La notoriété de ce drummer éclot en 1968, lorsqu'il intègre le groupe de Johnny Winter. Il y rejoint le bassiste Tommy Shannon (futur Double Trouble) et le saxophoniste/claviériste Edgar Winter. Il participe ainsi à la confection des elpees "Johnny Winter", "Second Winter" et "The progressive blues experiment". Il émigre ensuite à Austin. En compagnie du même Shannon pour y fonder Krackerjack, et engagent un certain Stevie Ray Vaughan, alors débutant. John devient alors insatiable. Il retrouve à nouveau Johnny Winter pour concocter "Third degree" (paru chez Alligator), puis collabore à différents projets ; et en particulier ceux ce Paul Orta, Mike Morgan, Lazy Lester, Alan Haynes ainsi que des Français Benoit Blue Boy et Big Dez. Pour réaliser cette plaque, il a reçu la collaboration d'amis texans. Pour la plupart méconnus.

 Le titre maître ouvre l’opus. John chante. Il est soutenu par son ami Paul Orta à l'harmonica. Et John Edery à la slide, pour le riff célébré par Elmore James. Il attaque ensuite le célèbre "I hear you knockin" de Jay Miller, le spécialiste du swamp louisianais. Paul Orta chante d’un timbre nasillard. Il est épaulé par les cordes d'Edery, le leader du House Rockers Band, une formation texane. Issue de Beaumont, très exactement. "Bridge City blues" baigne au sein d’une ambiance très louisianaise. Un fragment adapté du "St Louis blues" de W.C Handy. Floyd Moore chante d'une voix grave et fascinante. Roger Ward (un inconnu !), le "Good understanding" de Willie Dixon. Le tempo est très enlevé. L'harmonica d'Orta décolle. Il est rapidement suivi par le piano de Mark Solis. Puis par les guitares du même Ward et de Little Ray Ybarra (il drive les Blues Sonics !) Edery, son "Beaumont Blues". Il laisse délirer ses cordes sur un motif rythmique emprunté à "Spoonful". Nous sommes au Texas, non loin de la frontière mexicaine. Uncle John, "Hey senorita" dans la langue de Cervantès. Une compo caractérisée par ses rythmes exotiques bien syncopés. Paul, un swamp blues intitulé "Really is hurtin' thing". La guitare de Little Ray s'adapte très bien au sein de ce climat malsain. Le son réverbéré est bien typique de la Louisiane. John, encore un dernier titre : "T Bone intentions". L'harmo d'Orta se plaint pendant que les cordes de Tonky de la Pena s'enivrent au cœur de ce décore sonore. Le "Honest I do" de Jimmy Reed opère un nouveau retour du côté de Baton Rouge. La voix chaleureuse de Floyd Moore mène les débats. L'harmo se démène et monte dans les aigus. La guitare réverbérée de Little Ray emprunte des sonorités particulièrement bayou tout au long d’"I'm gonna keep what I've got", un morceau digne des meilleures plages de Creedence Clearwater Revival. Roger Ward shoute de son timbre abrupt, "She's nineteen years old", un slow blues signé Muddy Waters. La slide est très incisive. En finale, Paul Orta chante "Hurricane Rita", un excellent shuffle à la texane. Little Ray se déchaîne avec bonheur sur ses cordes. Il y est au sommet de son art. Bref, un elpee qui réunit de très bons moments.

lundi, 04 juin 2007 19:28

People are talkin'

John Earl Walker est chanteur et guitariste. Il s’est forgé son son style à l'écoute de Freddie et Albert King, T Bone Walker et Magic Sam. Son band compte déjà quelques (et encore le mot est faible !) années au compteur. Peter Harris, le bassiste, figure au sein du line up depuis les débuts du groupe. Bobby Infante, le drummer, a rejoint la formation en 1990. Un musicien qui aurait côtoyé Muddy Waters et Pinetop Perkins. Une photographie immortalisée en mai 1981, atteste cette information! Aux cordes également : Joey Tremolo. Gene Cordew se réserve les claviers pendant que Johnny Byrne souffle dans son harmonica! La formation comptait déjà quatre elpees son actif : deux live ("Live at Le Bar Bat" et "Live at Chicago Blues") et deux disques concoctés en studio : "I'm leavin' you" (en 2003) et "Little Miss Perfect" (en 2005).

 "People are talkin" ouvre l'opus. Les guitares sont bien en rythme. L'harmonica souligne les riffs. La voix de John s'inscrit parfaitement au cœur de cet environnement sonore. Johnny Byrne souffle puissamment dans sa musique à bouche. La rythmique possède, dans son ensemble, un pouvoir de séduction certain. Long slow blues, "It's all up to you" est imprégné du Chicago Southside. Une plage très classique dynamisée par les deux guitares amplifiées et illuminée par l'harmo de Johnny. Blues rock des bayous, "Introduction plan" évolue dans un style proche d'Omar (des Howlers), mais sans la voix surpuissante de ce dernier. Les cordes de Walker sont furieusement maltraitées, écrasées, laminées… Ballade roots rock, "I got a rhtythm" interpelle. A cause de la guitare inventive et fort mélodique. "Lyin' and cheatin" est un shuffle caractérisé par son allure rapide. Le piano impose le rythme. Harmo et cordes s'envolent vers les sommets. John Earl joue du dobro sur "Too sad to weep", une ballade bluesy, légèrement country, proche des ballades composées par les Stones à leurs débuts. Une excellente plage hantée par la voix un peu nasillarde et assez proche de celle de Mark Knopfler. Les six cordes sont un plaisir pour les oreilles. La guitare prend des accents rockabilly tout au long du rocker "Pretty baby". Plage funkysante, "I still got it bad" opère un échange entre harmo et cordes. En outre, la section rythmique s’y montre à son avantage. L’album tire à sa fin. Mais il nous réserve encore un titre lancé au galop : "Little girl" ; et puis un dernier blues lent : "Welcome back Mr Blues". Une compo impériale aux accents menaçants. Pour la circonstance, Gene Cordew est passé à l'orgue. Ce qui explique la densité du son. Et tout au long de ce morceau, les cordes volontairement suramplifiées exercent un certain effet. Le nouvel opus de Mr Walker tient la route! 

lundi, 04 juin 2007 19:16

The world and things

Le Charles Walker BB est né à Milwaukee, il y a trois ans. Son fondateur ? Aaron Charles Walker. A l’origine, un amateur de jazz. Passionné par la musique de John Coltrane, Lester Young et Charlie Parker, il joue du saxophone et des claviers. Avant d’entamer son projet personnel, il a milité chez Muddy Blue. Au sein de son line up, le chant est assuré par Miss Shanna Jackson. Un vocal qui semble envoûté par Shemekia Copeland et Koko Taylor. Originaire de Turquie, Emre Alp est préposé à la guitare. Enfin, Kent Hamùele et Nic Furgate forment la section rythmique. Le premier à la basse. Le second à la batterie. Avant d’enregistrer ce nouvel opus, la formation comptait trois albums à son actif : "Keep takin", "Hotel room blues"(tous deux parus en 2005), et enfin un elpee enregistré en public, "Live and Low down", commis également en ce début 2007. On peut donc dire que ce combo est vraiment prolifique. Enfin, Charles signe les dix plages de cet album.

 "Dog catcher" met le feu aux poudres dès les premières secondes. Puissante, naturelle et taillée pour le blues, la voix de Miss Shana Jackson est divine. Solide comme le roc, la section rythmique est infaillible. La guitare se limite à son rôle rythmique, mais on sent qu’elle en garde sous la pédale. Le saxophone de Charles est toujours prêt à bondir tandis que l'orgue Hammond B de Rob Waters tapisse le décor sonore. "Slow thunder" émarge au soul funk. La voix féminine excelle. Particulièrement inventif, Walker est un musicien bourré de talent. Doué pour construire une ligne mélodique, son intervention au sax ténor monte en puissance. "Outta mind" campe un blues imprimé sur un tempo enlevé. L'orgue Hammond participe toujours activement au rythme. Mais pour la circonstance, c'est le guitariste, Dr Emre Alp qui s’autorise un billet de sortie, révélant au passage un talent certain. Une intervention suivie par celle de Waters, qui fait décoller son orgue. Pur blues, "Ain't no doors" s’ébroue sur un tempo ralenti avant de prendre sa vitesse de croisière. Le vocal de Shanna est toujours aussi sublime, mais le maître à bord, c'est Charles. Un véritable virtuose au saxophone. Un régal! Instrumental, "Hand clappin' évolue sur un rythme endiablé. Un boogie shuffle au cours duquel Rob est passé au piano acoustique, tandis que son leader s'époumone sur son honkin' saxophone. Impressionnant de maîtrise! "Gamblin on love" constitue le slow blues rituel. Une longue plage enregistrée ‘live’ au Cuda Cafe, au cours de laquelle tous les acteurs rivalisent de talent. Et en particulier la voix de Miss Jackson, l’orgue de Waters, ainsi que la guitare de notre gratteur turc. Il libère ici un maximum d'énergie. Chicago shuffle rapide, "Mil town blues" bénéficie du concours d’un nouvel invité : Steve Cohen. Issu de Milwaukee, il souffle vigoureusement dans son harmonica (pour votre information, sachez qu’il excelle également au chant et à la guitariste acoustique) avant de céder le relais à Rob au piano. Autre slow blues, "Cold as hell" est sculpté pour la voix magique de Shanna. Elle vit ici passionnément son texte. "Queen bee" est un autre shuffle issu de la Cité des Vents. Emre Alp a retrouvé toutes ses couleurs sur ses cordes tandis que Steve Cohen est revenu souffler dans son harmo! "Holdin out" achève l’opus. Une ballade blues très mélodique, caractérisée par une dernière excellente intervention du Dr Alp à la guitare. Si cet album est manifestement de très bonne facture, on regrettera que le leader n'apparaisse pas davantage sur le devant de scène.

mardi, 29 mai 2007 23:25

Allow me to confess

Etablie dans la région de Philadelphie, Gina est encore très jeune. Elle fêtera d’ailleurs ses 22 printemps en juin 2007. Elle est atteinte par le virus de la musique depuis qu'elle est haute comme trois pommes. C’est en écoutant Bobby Bland que l'envie irrésistible de goûter au blues et à la soul music l’envahit. Elle n’est alors âgée que de 14 ans. Non seulement cette chanteuse est passionnée, mais, en outre, sa soif d’écrire lui procure énormément d'attention et d'affection de la part de musiciens déjà attitrés. Elle vient donc de concocter son premier album, un disque partagé entre huit de ses compositions et trois reprises. Et sous la houlette d’un autre jeune talent déjà confirmé, Dave Gross.

 L'album s’ouvre par "That's a pretty good love", un R&B franc et direct très proche du style de Mr Ray Charles. Mais abordé à la manière d'une chanteuse type de ce genre musical : Big Maybelle. La voix de Gina est puissante, quoique affichant beaucoup de réserve. Elle conduit avec panache cette ouverture très cuivrée. La guitare de Dave Gross est omniprésente. Gina signe "I ain't crazy", un excellent blues imprimé sur un tempo modéré, à la texane. Assurée par le bassiste Scot Hornick et le drummer Mike Bram, la section rythmique se révèle très efficace. Gross décoche une flèche meurtrière sur les cordes. Le solo est énergique, digne des seigneurs ; et en particulier Ronnie Earl et Duke Robillard. Karel Ruzicka Jr déploie beaucoup d'énergie sur son ‘honky sax ténor’. Miss Sicilia chante le "Try me" d'Esther Phillips. Elle injecte beaucoup d'émotion tout au long de cette ballade. Très suggestive, elle est sculptée dans le blues lent. Son timbre est clair, précis, vivifiant : une révélation ! Karel essuie des larmes de bonheur à l’aide de son sax, pendant que piano et orgue se fondent dans le décor sonore. Le swing envahit "One of many". L’apparition de l'harmonica chromatique de Dennis Gruenling, un des fleurons de la côte Est des Etats-Unis n’y est pas étranger. Il signe ici une brillante envolée. "Pushover" appartient au répertoire d'Etta James. Couverte d’accents pop et soutenue de chœurs féminins, cette ballade ‘soul’ rythmée, séduisante et amusante est ici très bien restituée. Toutes les autres compos sont issues de sa plume. "Rest of my days" nous rappelle les lentes ballades popularisées par un Otis Redding au sommet de son art. Arthur Neilson est guitariste. New-yorkais aussi. Mais c’est surtout le gratteur attitré de Shemekia Copeland. Il se réserve ici les cordes. Susceptible de véhiculer une dose d’émotion assez conséquente, le vocal tendre de Gina me fait ici penser à la longiligne louisianaise Marcia Ball. Cette situation semble largement inspirer Dave Gross dans son jeu rythmique. Le titre maître monte en puissance lorsque la vocaliste extériorise sa colère. Caractérisée par sa sonorité réverbérée, la guitare semble sortie des bayous louisianais. Blues cabaret savoureux, "Set my heart on fire" évolue sur un tempo très lent et un ton désespéré. Pour la circonstance, Dave Gross se fait très TBone Walker sur ses cordes. Lance Ong égrène de courtes phrases sur son piano, au bout du studio, tandis que Matt Stewart enflamme sa trompette inspirée par l'heure tardive. Pour notre plus grand bonheur, Dennis Gruenling revient illuminer de son talent "There lies a better day". Gross peut alors jouter à haut niveau et produit sa meilleure sortie de l'album! Bien jolie ballade country, "That much further" est bercée moderato par le rythme d'une valse.  Gina chante clairement au milieu des sonorités entretenues par la mandoline d'Arthur Neilson et le violon de Mazz Swift. Et pour ajouter à la couleur locale, Dave a choisi une guitare ‘baritone’ au son grave et réverbéré. Gina achève cet opus de bonne facture par "When my ship comes in", une plage baignant au sein d’un climat similaire, même si pour la circonstance, gospel et musique spirituelle viennent enrichir la solution sonore. Le futur de cette chanteuse est manifestement chargé de promesses…

Alors que le jeune Shepherd a entamé sa carrière comme un clone de Stevie Ray Vaughan, il vient de signer une performance assez exceptionnelle sous la forme de ce coffret : un pèlerinage aux pays du blues. Dix jours sur les routes du sud à la rencontre des vétérans de ce style musical. Un périple qui s’est déroulé du 9 au 18 juin 2005. D’une durée d’1h46', le Dvd a été réalisé par Noble Jones. Et les couleurs sont absolument superbes !

 Kenny est soutenu par Double Trouble, la section rythmique de Stevie Ray Vaughan. En l’occurrence Tommy Shannon et Chris Layton. L'aventure débute à la Nouvelle Orléans. Pour y rencontrer tout d'abord Clarence Gatemouth Brown. Il chante, joue de la guitare et du violon sur son "Born in Louisiana". Bryan Lee, ensuite. Au sein du Blues Club, sis à Bourbon Street. Bryan est le parrain musical de Shepherd. Il lui a conclu, naguère, son premier concert. Il joue ici sur sa Gibson Flying V. Réverbérant des accents métalliques, elle sonne à la manière d'Albert King. Les musiciens prennent la route du Nord et s'arrêtent à Shreveport, la résidence habituelle de Kenny. Ils croisent Buddy Flett dans un cimetière apparemment désaffecté. Au milieu de la pelouse, se dresse la tombe de Leadbelly. Assis, les deux musiciens grattent leur guitare acoustique. D’une voix proche de celle de John Fogerty, Buddy chante superbement son "Honky Tonk". Manifestement un des grands moments de l'album! La formation remonte le Mississippi et s'arrête à Indianola, le repaire du plus célèbre des bluesmen contemporains : BB King. Ils se fixent rendez-vous au Club Ebony, un excellent juke joint. Le groupe de BB est au grand complet. Kenny introduit avec panache le célèbre "The thrill is gone". BB chante. Assis sur son siège, il caresse assez paresseusement Lucille. Cap sur l’Alabama. Et en particulier chez l'harmoniciste Jerry "Boogie" McCain. Il chante un merveilleux blues lent : "Potato patch". Le timbre de sa voix est remarquable. Un large frisson nous parcourt l'échine. La remontée vers le Nord, et plus précisément vers la Caroline du Nord nous entraîne à la recherche des artistes du style Piedmont. Ceux qui relèvent de la Music Maker Relief Foundation. Cette expédition nous vaut des moments d'intense émotion vécus en compagnie de vieux musiciens bien sympathiques : le guitariste Cootie Stark et l'harmoniciste Neal ‘Big Daddy’ Pattman. Bluesman, conteur et danseur, John Dee Holeman compte aujourd’hui 78 balais. Il chante "Chapel Hill boogie", une compo singulièrement entraînante. La gorge se noue lorsque Miss Etta Baker épile ses cordes en fingerpicking. A plus de 93 ans ! Direction ouest. A St Louis, dans le Missouri. Nous entrons au sein du living room de Henry Townsend. Alors âgé de 95 ans, il recevait chez lui le Chicagolais Dave Honeyboy Edwards, nouveau nonagénaire. Le duo de vétérans interprète "Tears come rollin' down". Henry nous a quittés l'automne dernier. L'aventure s’achève à Salina, dans le Kansas. Au Blue Heaven Studio, très exactement, une ancienne église reconvertie en salle de concert et en studio. Pour la circonstance, Kenny ressuscite le Howlin' Wolf Gang et Muddy Waters Band. Tout d'abord, le Wolf Gang : Henry Gray est au piano, Hubert Sumlin à la guitare, Calvin ‘Fuzz’ Jones à la basse et George "Wild Child" Butler à l'harmonica. Henry chante puissamment et passionément "Red Rooster", Hubert, "Sittin' on top of the world" et Butler, "Spoonful". Le Muddy Waters Band, enfin. Nonante-quatre ans au compteur, le vieux Pinetop Perkins chante son "Grindin' man", une compo autobiographique et "Got my mojo working", en s’accompagnant au piano. Il est épaulé par Bon Margolin et Kenny aux guitares, Calvin Jones, Willie "Big Eyes" Smith à la batterie et, surprise, Lazy Lester, à l'harmonica. Pour la circonstance, le Louisianais est tout de blanc vêtu. Au total plus de 100' de bonheur, sans oublier quatre bonus tracks. Et que de souvenirs pour le jeune Shepherd qui s’est également retrouvé assis, jouant entre deux légendes du blues, Townsend et Edwards. Ce film réunit de larges extraits musicaux entrecoupés d'interviews accordés par la plupart des participants. Le CD nous restitue l'intégralité de toutes les pages musicales décrites ci-dessus, à l'exception de "Got my mojo working", un inédit réservé au DVD. Cassez vos tirelires! Kenny Wayne accomplit actuellement une tournée en compagnie de Pinetop Perkins, Hubert Sumlin, Bryan Lee et Buddy Flett!

 

 

mardi, 29 mai 2007 22:57

Matches my feelings

Ce chanteur/guitariste est originaire de l'Iowa. Il fêtera bientôt ses cinquante ans. Il s’est cependant établi à Missoula, dans le Montana, depuis belle lurette. Son premier album, "Clearcut case of the blues", est paru en 2004. Le line up de base de la formation implique uniquement Mike et sa section rythmique. En l’occurrence, le bassiste Larry Hirshberg et le drummer Brandon Zimmer. La bande à Bader réunit manifestement des noms bien germaniques! Mr Mike a écrit les onze plages de son elpee. Il nous invite à découvrir son univers très personnel, au cœur d’un blues mâtiné de R&B, zydeco, reggae, funk, etc. et vivifié par des tas de rythmes différents.

 Caractérisé par ses tempi syncopés, "Wrong name woman" nous propulse dans le monde musical de la Nouvelle Orléans, mais revu et corrigé par Bader. Le piano de son ami, Tom ‘T-Bone’ Giblin (qui collabore aux projets de Lonnie Brooks et Mighty Joe Young) marque bien le rythme. Le timbre de Mike est un peu rude, mais l’artiste est doué à la six cordes. Il libère ses notes sur le fil du rasoir. Son style est assez personnel. Les changements de rythme sont légion ; et lorsque le tempo s'élève, Tom passe du piano à l'orgue. Une excellente entrée en matière ! "Matches my feelings" démontre le potentiel du gratteur. Son jeu ne bascule jamais dans la facilité et tient bien la route. Les courtes notes dispensées épousent les lignes rythmiques. Introduit par son jeu rythmique et le piano de Tom, "Defies gravity" est un blues imprimé sur un tempo assez lent et dont l’approche sur les cordes demeure toujours fort intéressante. Mike est épaulé par ses frères : Bob à la batterie, Dave à la basse et Tom également capable de souffler dans un harmonica. Le MBB aborde le R&B, en bénéficiant du concours de chœurs féminins ainsi que du saxophone de Jason Hicks. Cette composition de bonne facture est illuminée par la voix de Miss Joan Zen. "Phunky dread" embrasse les rythmes exotiques de la Jamaïque. Une plage instrumentale funkysante couverte d’accents reggae. Blues rythmé, "Call me the Grizz" lorgne vers le Chicago Westside. Le spectre de Magic Sam n'est pas loin, mais Mike Bader y colle sa touche toute personnelle. Toujours un peu dans le même style, mais en plus soul, "Keep on movin" campe une très bonne ballade syncopée par le funk. Une plage chantée avec passion. L’impact de "Been grounded" est direct. Un blues sans fioriture partagé, à nouveau, entre les quatre frères Bader. L’approche de la guitare rappelle parfois la simplicité du BB King des débuts. Soutenu une nouvelle fois par l'ami Giblin aux ivoires, "Smokin' Buffalo" trahit une sensibilité boogie. "Jump shufflin' bllues" est une titre dont le nom est suffisamment explicite. Un shuffle imprimé sur un tempo bien trempé, mêlant blues et jump. Chaleureuses, les cordes sont inspirées par BB King et mises en forme à la sauce Bader. De très bonne facture, cet elpee (le second du MBB) s’achève par "High & wide". Sculptée dans le funk, cette plage souffre de la présence de sons synthétiques produits par les claviers. Mais que cette exception (qui confirme la règle) ne ternisse pas la bonne impression générale laissée par cette œuvre…  

mardi, 17 avril 2007 04:00

Live & on the Prowl!

Michael Katon est enfin de retour en ‘live’. Plus de quarante déjà que l'homme de l'enfer gratte sa guitare comme un possédé, un sauvage, malmène ses cordes sur les scènes de la planète. Issu de Hell, dans le Michigan, il a commis son premier opus en 1984 : "Boogie all over your head". Et de boogie, il en bien évidemment question tout au long de cette œuvre. En 1998, il nous avait déjà gratifié d'un opus enregistré en public, "Bustin' up the Joint – Live", un disque immortalisé dans un club obscur de l'Ohio. Son dernier elpee studio remontait à un an à peine : "MK", un elpee qui sert largement de rampe de lancement à son nouveau ‘live’. La moitié des titres en sont effectivement extraits. Une situation logique, puisque les prises datent de sa dernière tournée européenne accomplie en 2006, alors qu’il assurait la promotion de ce "MK".

Katon est soutenu par sa section rythmique inoxydable : Johnny ‘Bee’ Badanjek" à la batterie et Sid Cox à la basse. Un concert accordé par MK ne suscite jamais l'ennui, mais l’aventure n'a rien de reposant. Il nous invite à séjourner dans cet enfer déjanté, peuplé de décibels. Dès les premières secondes de son set, le géant secoue sa longue chevelure. Il ne desserre pas l'étreinte de son manche avant que le dernier accord ne s'éteigne. Son répertoire nous transporte dans son monde fait de rock'n'roll dur et lourd, de blues et de boogie furieux. Là où on brûle dans les flammes éternelles… Le décor est bien vite planté par "Guitar for my friend". Une fusion vibrante entre l'artiste et ses cordes suramplifiées. Le chant semble au bord de l’épuisement. Mais ce n’est qu’une impression, car au cœur de l'univers d’outre-tombe de l'infernal Katon, la vigueur renaît sans cesse de ses cendres. Dès le décollage, le docteur nous administre des doses massives du seul traitement qu'il connaisse. Le cheminot de Hell mène son train sur les rails de Lucifer : "Yeah… but we can boogie". L’emprise est irrémédiable. Le glissement de la slide nous prend tous à la gorge. Impossible de reprendre sa respiration. Ne reste plus, au passage, qu’à subir le riff puissant de "Baby please don't go". La montée d’intensité se poursuit. "American  McMofo" ressemble à une intervention chirurgicale désespérée. Auprès de lui, son concitoyen Ted Nugent n’est plus qu’un enfant chétif, doux et tendre! Toujours au bord de la rupture, sa voix l'emmène vers un rockin' blues impérial et extraordinaire : "Bad moon risin". Une compo proche du célèbre "Goin' down" de Don Nix. Pour le titre maître, la menace est à son paroxysme, la mise en scène impitoyable. L'orageux Michael consent de mettre la pédale douce. Une dizaine de minutes. Le temps d'expérimenter son livre de travaux pratiques consacrés à Jimi Hendrix. En l’occurrence sur "Luv a dawg". Mais, au même instant, il recharge les batteries de sa slide tonitruante. Et repart irrésistiblement sur le devant de la scène pour mieux cracher "Whiskey hill", un boogie furieux qui lui sort des tripes! Les cordes envahissent tout l'espace sonore. Plus moyen de relâcher la pression. Sa voix se déglingue, mais ne se rend pas. Il parvient à faire vibrer ce qui lui reste de cordes vocales pour hurler son "Rock'n'roll man", avant de mettre le cap vers un autre boogie menaçant : "Motorcycle blues". L'atterrissage s’opère dans l'ordre établi par l'artiste. Il se charge en personne de ramener son public à bon port, lors d’un boogie blues intitulé "Love hoodoo", une compo sortie tout droit des mystérieux bayous louisianais. La slide se met à hurler pour la dernière fois. Un accouchement dans la douleur, métallique ; et pourtant, les cordes ont bien tenu la distance. Chapeau bas! La participation à l'un de ses prochains concerts vous est largement recommandée! Il revient en Europe en mai prochain, il débutera sa tournée le 3, au Centre Culturel d'Harelbeke, chez l'ami moustachu poivre et sel, Eric Hautekeete.

 

 

mardi, 17 avril 2007 04:00

Blues Harp Meltdown Vol 3

Le chanteur/harmoniciste Mark Hummel a fondé un espace de rencontre entre souffleurs de renom. En 1991. Baptisé "Harmonica Blowouts", il devient, d'année en année, de plus en plus populaire et s'exporte bien au-delà des limites de la baie de San Francisco. Au fil du temps, Mark a ainsi provoqué la confrontation des meilleurs sur scène. Des pionniers à la peau noire comme Snooky Pryor, Sam Myers, James Cotton et Billy Boy Arnold, ainsi que la crème des musiciens blancs, dont Rod Piazza, Charlie Musselwhite, Rick Estrin, Kim Wilson, James Harman, Paul deLay, Gary Primich, etc. Le label Mountain Top Productions avait déjà sorti les Volumes 1 et 2 de ces collections ainsi que "Rolling Fork Revisited", en compagnie de Johnny Dyer. Pour ce troisième tome, le rendez-vous s’est limité aux musiciens noirs ; et en particulier Carey Bell, Lazy Lester, Willie Smith et Phil Wiggins. Ce double elpee a été immortalisé ‘live’ au Moe's Alley de Santa Cruz, en Californie. En janvier 2004.

 

La première plaque s’ouvre par la performance de Mark Hummel et de ses Blues Survivors ; c'est-à-dire les mêmes musiciens qui ont participé à la confection de l'album "Ain't easy no more". Tout d’abord le superbe slow blues "City livin" ; une compo qui met en exergue le talent du guitariste Charlie Wheal. Deux reprises de Little Walter, ensuite. "My kind of baby" et l'instrumental "Rollercoaster", au cours duquel Hummel se révèle époustouflant. Le guitariste Steve Freund se joint ensuite aux musiciens. Il a longtemps sévi au sein du backing band du pianiste Sunnyland Slim. Steve est un gratteur affûté, mais également un chanteur inspiré. Il adapte de Slim, son ancien patron, "Done you wrong". Un blues lent, bien dans la tradition du Chicago Blues. Bob Welsh siège derrière le piano et Hummel se charge des chorus d'harmonica. Son intervention nous flanque le frisson. Willie "Big Eyes" Smith a été le batteur de Muddy Waters pendant près de vingt ans. La musique à bouche avait été son premier instrument. Pour la circonstance, il chante et souffle à nouveau lors de la cover du "Hoodoo man blues" de Junior Wells. Six minutes de bonheur rehaussées par la présence d’un Steve Freund insatiable aux cordes! Changement radical de style pour terminer ce premier cd : John Cephas et Phil Wiggins sont réunis lors d’un duo acoustique découpé dans le country blues. L’épisode débute par "Piedmont blues jam" et embraie par des reprises de Willie Dixon, Fred McDowell et Sleepy John Estes. On en retiendra surtout une extraordinaire intervention de Wiggins sur le traditionnel "Walkin' blues". Une bien belle parenthèse.

Le second opus nous présente d'abord le vieil harmoniciste noir Carey Bell. Il a longtemps milité au sein des formations de Muddy Waters et de Willie Dixon. Willie Smith s'est installé derrière les drums. Steve Freund partage les cordes en compagnie de Charlie Wheal. A menu : huit titres de Chicago Southside blues, dont de bonnes reprises du célèbre "I'm ready" et It ain't right" de Little Walter ainsi qu’un splendide slow blues, "Too bad too bad". Ce blues a du vécu. Il reflète le mal vivre de l'artiste. La prestation s’achève par un frétillant "One day". C'est à une légende louisianaise qu'il revient de clôturer cette présentation de souffleurs : Lazy Lester. Dès les années 50, il a enregistré à Baton Rouge sous la houlette de Jay Miller. Son swamp blues paresseux nous va droit au cœur. Le style est ici de toute évidence totalement différent de ce qui précédait. Lazy a déjà mieux chanté que ce soir-là mais ses performances à l'harmonica sont de classe. Et il le démontre tout au long de son interprétation de blues indolents. Tout d’abord "Bloodstains on the wall" et "Rainin' in my heart" de Slim Harpo. Et enfin sa plage la plus connue, "Sugar coated love", un morceau au cours duquel il parvient à faire sonner son harmo comme un accordéon. Plus de deux heures d'excellent blues !

                                                                                 

 

jeudi, 24 mai 2007 18:16

About love

Rosebud Blues Sauce constitue incontestablement une des meilleures formations françaises contemporaines. Ses musiciens pratiquent du hot rhythm & swingin' blues, comme ils aiment le proclamer. Cette formation a été fondée à Cahors, en 2001, par le chanteur/guitariste Nico Duportal. Depuis, elle sillonne les routes de France et d'Europe. En permanence. Cette musique noire des années 40 et 50, inspirée tout particulièrement par T-Bone Walker, Joe Liggins et Louis Jordan, est interprétée avec passion et talent. Et au cours des dernières années, ce R&B participatif nous a totalement convaincus. Nico est soutenu par Ben Conti aux saxophones, Abdell Bouyousfi à la basse et Pascal Delmas à la batterie. En 2005, ils avaient déjà commis l'excellent "The dirty deal". Les Rosebud ont tapé dans l’oreille de Lynwood Slim, le brillantissime chanteur/harmoniciste californien. Il apprécie tout particulièrement leur collaboration, lorsqu’il se produit sur les scènes européennes. Aussi, ce n’est guère une surprise de le retrouver derrière les consoles du studio Crazy Neck Room. C’était fin 2006, lors de sa dernière tournée. Sa mise en forme respire la classe. Elle respecte absolument la musique mais aussi et surtout tous les musiciens.

 

Dès les premières notes du "Hey Bartender" de Floyd Dixon, nous pénétrons dans ce monde du R&B à la californienne. Un univers bourré de swing et de feeling. Chaleureux aussi. Et puis propice aux bonnes vibrations. Nico Conti et Julien Brunetaud sont les premiers à obtenir un billet de sortie. Le premier sur son sax baryton. Le jeune prodige de l’Hexagone au piano. La voix de Nico correspond parfaitement à son répertoire. Elle se fond dans ce style qui exalte ses auditeurs. L'album inclut des reprises mais aussi les compositions personnelles de Mr Duportal. Elles s’intègrent si parfaitement au répertoire classique qu'il devient difficile de les discerner. A ce titre, "Lost in the game" mérite une mention particulière. Tous les acteurs jouent si naturellement qu'ils prennent leur pied à chanter autour de Nico. Même Lynwood Slim ne peut résister à s’y associer. L'ami Paul Cheron vient souffler chaleureusement dans son sax ténor. Nico a forgé la réputation de son jeu en s’inspirant du grand T-Bone Walker. Et c’est un régal de l’entendre interpréter le "You don't love me" de Mr Walker. Son attaque rythmique sur les cordes est un véritable régal. Mme Christelle Bouyousfi chante "Five, ten, fifteen hours" face au piano jouissif de Julien. Benjamin ne tient plus en place et s'envole sur son ténor tandis que Nico ‘tbone’ à ravir! La voix décidemment bien musicale introduit un "Lil' frenchy boy" au swing délicat. Très jazz, le climat démontre la subtilité du travail opéré par la section rythmique. Abdell et Pascal ne font qu'un pour libérer Brunetaud, véritable héros sur ses 88 touches en ivoire. Un silence quasi religieux s'installe lorsque Lynwood Slim s'avance derrière le micro pour susurer le "Don't put me down" de Jimmy Liggins. On entendrait presque une mouche voler ; et pourtant, on distingue chaque note émise par les cordes de Nico. Du grand art ! Autre cover de T-Bone Walker, "Hard way" constitue un moment fort de l’opus. Une plage marquée par ses changements de rythme appuyés par le piano de Julien. Pour la circonstance, Slim est venu glisser sa flûte traversière entre le sax ténor et le baryton. Pas de déchet sur cet elpee qui manifeste une unité et une cohésion sans failles. Brunataud s'éclate à nouveau sur "Rock ya". Le souffle de Nico frétille au cœur du délicat "Nitelife boogie", un boogie signé Jimmy Liggins. Cet excellent opus s’achève par "Love you just the same", un blues plus classique chanté par Nico et au cours duquel Lynwood Slim assure les réponses vocales avant d'enfin nous accorder, en cadeau, une sublime sortie à l'harmonica. Un album à se procurer en priorité ; en outre, en manquez sous aucun prétexte les prochains concerts de Rosebud Blues Sauce.

                                                                                             

jeudi, 24 mai 2007 17:27

Live at the Luna Bar - Dvd

Ce guitariste allemand jouit d’une notoriété de plus en plus conséquente. Brillant sur sa gratte, il privilégie la Gibson Les Paul, dans un style rappelant le plus souvent le grand Peter Green de naguère et un certain BB King. Le label Acoustic édite régulièrement ses albums. Son dernier, "Golden Voice blues", remonte à l'année dernière. Ce DVD fort intéressant a été immortalisé au Luna Bar de Munster, les 24 et 25novembre 2006. Il est soutenu par un quartet composé du claviériste Horst Bergmeyer, du bassiste Sasxha Oeing et du batteur Dirk Brandt. Aucun de ces musiciens ne chante. Ce qui explique pourquoi, ils sont régulièrement invités à accompagner des chanteurs américains, lorsqu’ils tournent en Allemagne. 

Le film nous invite à passer plus d'une heure et demie dans ce petit club germanique. Le son est impeccable et la musique de bonne facture. Le chanteur noir américain Big Daddy Wilson B occupe le devant de la scène. Bien qu’originaire de Caroline du Sud, il vit le plus souvent en Allemagne. Il aborde "Stick with me", un blues lent très mélodique. Sa voix est grave. Toute en relief, elle est faite pour chanter le blues. Gregor joue sur sa Les Paul Standard de 1959. Le son est bien gras et réverbéré. Son blues n’est pas pur, mais il prend soin de garder en permanence une ligne mélodique sûre. Dans le style, il me fait ici penser à un musicien anglais qui avait lui aussi beaucoup écouté Peter Green : Snowy White. A une certaine époque, il a rencontré un certain succès en compagnie de son blues band, le Blues Agency. Il avait même décroché un hit : "A bird of Paradise". En outre, la sonorité trahit de nombreuses similitudes. Horst se distingue à l'orgue. Wilson chante aussi "Shufflin", un titre imprimé sur un tempo enlevé, proche du Chicago Westside. Bergmeyer est passé opportunément au piano électrique. Le quartet de base se réserve alors trois plages instrumentales. Tout d’abord l'atmosphérique "Ocean breeze Motel". "Golden Voice blues", ensuite. Un blues lent classique inspiré par BB King. "Zak", enfin. Un titre rapide, aux accents très jazzy. Gregor étale sa dextérité en alignant une multitude de notes, pendant que Dirk se libère aux percussions. Johnny Rogers est également un chanteur noir américain basé en Allemagne. Sa voix est d’une grande pureté pour chanter le blues et la soul music, un style qu’on appelle encore soul blue. Il chante "One more time", soutenu par la trompette de Christian Kappe, un jeune jazzman de 35 ans, alors que Gregor a empoigné sa Fender Telecaster! Il chante aussi d'une voix remarquable et poignante "Leaving this town". Sous sa forme instrumentale, le quartet de base accueille sur les planches l'harmoniciste noir Keith Dunn. Cet excellent musicien insuffle beaucoup de feeling dans son jeu. Et il en fait la plus belle démonstration tout au long de "Mature blues", en empruntant le riff du célèbre "Help me". Puis en élevant le tempo, sur "Jammin". Et manifestement, Bergmeyer pète la forme derrière son piano! Le trompettiste allemand Christian Kappe fête son retour en apportant son soutien à "New York blues". L’interprétation baigne au sein d’un climat jazz fin de soirée. Les échanges s’opèrent en toute intimité. Les musiciens s’autorisent de l’impro tout au long de "Little funky thang".  La suite est royale. L'harmoniciste Thomas Feldman fait son apparition. Il y a de l'électricité dans l'air. Il allie puissance et talent. Il vit sa musique. Et se révèle véritablement sur ce "Beale street strut". Thomas n’est pas né de la dernière pluie. Il a déjà accompagné les artistes les plus notoires et participé à la confection d'au moins trente albums! Il est également un brillant saxophoniste. Et le démontre aussitôt en épaulant la chanteuse noire de blues et de jazz, Harriet Lewis. Originaire de la Côte Est des USA, cette militaire de carrière est demeurée en Allemagne pour y poursuivre sa vie d'artiste. Elle chante superbement "In the heart of the City". Gregor s’y révèle formidable à la guitare. Véritable réincarnation du Peter Green des meilleurs jours, il aligne ses notes parcimonieusement. Magique! Thomas pratique aussi le zydeco au sein de la formation teutonne, the Swamptones! Ce concert s’achève par "Blue clouds", une magnifique mélodie instrumentale fort proche du déjà cité Snowy White. Mais le spectacle n'est pas terminé, car trois bonus tracks ont été ajoutés. Trois versions alternatives de plages figurant sur l'album. Gregor Hilden et ses musiciens peuvent franchement être crédités, pour la circonstance, d’une excellente prestation.