Les ravissements de Maud Lübeck

En mars 2023, Maud Lübeck est invitée par Ghislaine Gouby, directrice des Scènes du Golfe à Vannes, pour une carte blanche lors du festival ‘Les Émancipéés’. Cette année-là, pour la première fois, se déroulent ‘Les ravissements’, quatre rencontres animées par…

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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Redouane Sbaï

Redouane Sbaï

mardi, 20 novembre 2007 23:37

Marry Me

Derrière ses airs de petite fille sage, Annie Clark, alias St. Vincent, est une conquérante. Non contente d’avoir accompli ses premiers pas dans le monde du show-business au sein des Polyphonic Spree ou encore auprès de Sufjan Stevens et du compositeur avant-gardiste Glenn Branca, elle propose un premier ouvrage plutôt insolite. Peu accessible, « Marry Me » est un brouillon réfléchi. Dotée d’une voix sans pareil -on aime ou on déteste, sans demi-mesure, Annie Clark aligne onze compositions aussi variées que déconcertantes, revendiquant une certaine liberté artistique. La jeune femme refuse donc toute limite et s’obstine à briser les barrières au sein desquelles la musique folk s’est enfermée ces dernières années, créant ainsi un univers authentique, voire un genre à elle seule. Une bien belle initiative. Malheureusement, sa créativité sans bornes tend aussi bien vers le sublime (« Paris Is Burning ») que l’insupportable (« Your Lips Are Red », « The Apocalypse Song »). Dès lors, les efforts de St. Vincent pour sortir des sentiers battus tombent un peu à plat et à « Marry Me », sa charmante proposition, on se voit tristement contraint de répondre ‘je passe mon tour’…

mardi, 20 novembre 2007 23:29

Places

Premier essai de Georgie James, duo composé de John Davis (ex Q and not U) et Laura Burhem, « Places » est une tendre et légère friandise pop à consommer, cependant, avec modération. Interprétés à tour de rôle par Davis puis Burhem, les douze morceaux de ce recueil se succèdent avec une justesse naturelle qui se ressent d’autant plus lors de ces instants magiques où les deux voix s’entremêlent. Mais bien que l’ensemble du recueil soit d’une qualité indéniable, on est loin de pouvoir parler de révolution, « Places » recelant autant de passages tubesques (« Hard Feelings », « Cake Parade », l’énorme « Need You Needs ») que de morceaux dispensables (« Long Week », « Only ‘Cause You’re Young », « You Can Have It »). Ce premier ouvrage, qui plaira aux fans de Mates Of States ou de The New Pornographers, aurait pu être un grand disque il y a quelques années ; mais le duo semble tout simplement dépassé par les événements. A l’heure d’aujourd’hui, « Places » est une plaque assurément intéressante mais pas vraiment essentielle.

mardi, 13 novembre 2007 21:53

Go Go Smear The Poison Ivy

En 2002, les Islandais de Múm publient un splendide recueil, « Finally We Are No One », une œuvre emmenée par les étranges vocalises enfantines de Kristín Anna Valtýsdóttir et soutenue par des compositions solides, d’une précision à en frissonner. Deux ans plus tard parait un « Summer Makes Good » à la suite duquel Kristín, co-fondatrice de Múm, décide de quitter le navire. Ses ex-collègues, loin d’être découragés par ce départ inopiné, reviennent armés d’une nouvelle collection de morceaux aux titres plus farfelus les uns que les autres, comme en témoigne l’intitulé de ce quatrième recueil. Grands fantaisistes, les Islandais esquissent à nouveau des paysages sonores originaux, mariant sans complexes electronica, musique de chambre et expérimentale.

« Go Go Smear The Poison Ivy » sonne comme un nouveau départ, marqué par un positivisme et une atmosphère folâtre quasi absents des œuvres précédentes. La formation s’autorise bien plus de risques qu’auparavant et se renouvelle efficacement, introduisant ça et là des éléments qu’elle avait snobés jusqu’ici, tels que des chœurs masculins. Ces changements ne plairont peut-être pas à tous les fans de la formation mais ils prouvent que Múm est une formation qui ose aller de l’avant et ne s’en prive pas…

samedi, 27 octobre 2007 02:00

Elvis au pays des merveilles

L’ABClub était clairsemé ce samedi soir. Et pourtant, il accueillait le projet ‘Elvis Perkins in Dearland’, un projet conduit par Elvis Perkins, folkeux qui gagne à être connu. Il avait d’ailleurs déjà fait ses preuves en février dernier sur la grande scène de l’AB, en ouverture des incontournables Cold War Kids et de Clap Your Hands Say Yeah. Un bon souvenir.

Après une première partie assurée par le groupe belge Mel Dune dont la prestation s’est révélée assez moyenne, Elvis Perkins débarque sur scène. A 21h précises. Pour présenter son excellent premier ouvrage, « Ash Wednesday ». Le set s’ouvre sur un « Moon Woman 2 » touchant, à l’image d’un homme que la tragédie n’a pas épargné. Il est ensuite rejoint par trois musiciens et l’ensemble enchaîne par « All The Night Without Love » et « Emile’s Vietnam In The Sky ». Le batteur s’est ensuite littéralement déchaîné à l’aide d’un tambourin lors d’un nouveau morceau au cours duquel il a bousculé volontairement, mais gentiment, un violoncelliste que l’on aurait cru sorti tout droit d’un clip d’ABBA. Pendant une petite heure de show plutôt classique mais très bon enfant, le quatuor dispensera les excellents « May Day ! », « Ash Wednesday » et autres nouvelles compos dont une reprise élégante du classique des Ronettes, « Be My Baby ». Perkins boucle sa prestation par un court rappel constitué de « Doomsday » et « While You Were Sleeping ». Une bien jolie manière de clôturer la soirée avant de retrouver les bras de Morphée…

(Organisation : AB)

mardi, 30 octobre 2007 20:13

My Ion Truss

Originaires du Kansas, Minus Story a bien du mal à se faire un nom au-delà des frontières de leur petit bled. Pour leur cinquième ouvrage, le sextet s’éloigne de sa lo-fi originelle pour s’attaquer à une pop néo-psychédélique au charme un tantinet désuet. Après « In Line », une courte intro à la Postal Service, Minus Story dévie de sa trajectoire pour lorgner un peu plus du côté de My Morning Jacket sans réellement parvenir à les égaler (« Stitch Me Up », « The Way Beyond »). Un peu trop policé, le son de « My Ion Truss » manque de spontanéité. Bien qu’il puisse émouvoir certains inconditionnels d’indie, l’ensemble du recueil, à l’image de sa pochette, est plutôt grisâtre et fade. Certains morceaux finissent par convaincre au bout de plusieurs écoutes (« Pretty In The Light », « Aaron »). Mais dans le monde impitoyable des instantanés, une seule écoute de « My Ion Truss » suffira à convaincre les impatients de passer au disque suivant…

mardi, 30 octobre 2007 19:56

Battle and Victory

Jeune prodige de 23 ans, Nancy Elizabeth Cunliffe est allée se perdre dans un petit cottage situé en plein coeur d’une discrète campagne, aux abords de son Manchester natal, accompagnée de tous ses instruments de musique. Et on l’imagine, paisiblement assise devant une vieille table en bois légèrement branlante, plume à la main, scrutant le vide et se baignant dans le silence d’où elle tirera bientôt toute son inspiration. Une inspiration qui sera consignée un peu plus tard dans son premier recueil, « Battle and Victory », une œuvre délicate de folk hanté, au-dessus duquel valsent les ombres de Vashti Bunyan, Joanna Newsom et autres Espers. Dominé par une harpe envoûtante, « Battle and Victory » recèle tellement de finesse qu’il est difficile de ne pas tomber sous l’emprise de ses charmes. La jeune femme nous entraîne avec prudence dans sa bulle de zenitude en nous murmurant doucement à l’oreille de nous laisser aller. Et voilà que l’on ferme les yeux et que l’on obéit. En silence...

mardi, 23 octobre 2007 22:44

Batten The Hatches

Jenny Owen Youngs, jeune fille issue des faubourgs fermiers du New Jersey, s’offre une entrée moyennement réussie dans l’impitoyable univers indie. « Batten The Hatches », son premier essai, n’est qu’un instantané de plus, interprété par une jolie voix féminine légèrement trop banale. Privilégiant les ritournelles brèves ne dépassant que rarement les 3 minutes 30, Jenny Owen Youngs est une sorte de Regina Spektor éduquée à la guitare acoustique plutôt qu’au piano et à l’écriture sombre plutôt qu’à l’allégresse.

De l’ensemble, seuls un excellent « Fuck Was I », un « Voice On Tape » interrompu par une brève intervention téléphonique de sa chère amie, Regina Spektor, ainsi qu’une version bonus remixée par The Age Of Rockets de « Woodcut », couverte d’une délicieuse nappe d’electronica, font honneur au talent évident mais tristement sous-exploité de Youngs. « Batten The Hatches » connaîtra, au plus tard au bout de deux ou trois écoutes, le même et tragique destin de tant de disques un peu trop marqués par l’urgence du moment : au placard…

mardi, 23 octobre 2007 22:24

Help Wanted Nights

Projet parallèle de Tim Kasher, leader des géniaux Cursive, The Good Life dévoile pour la quatrième fois le côté tendre et plus lisse du bonhomme. « Help Wanted Nights » confirme l’amour de ce dernier pour les mélodies à la fois simples et raffinées. Pur produit Saddle Creek, ce nouvel essai nous invite à pénétrer dans le bar des émotions de Kasher. A l’intérieur de l’établissement, les âmes sont apaisées et les sourires amicaux s’esquissent sur le visage de la clientèle venue ici pour l’ambiance chaleureuse plutôt que la bibine. Les soucis, qui y sont interdits de séjour, demeurent à la porte d’entrée, sur laquelle une pancarte poussiéreuse annonce « Help Wanted Nights ». Mais le candidat potentiel découvrira assez tôt la supercherie. A peine un pied à l’intérieur, celui-ci prendra rapidement conscience que le personnel de The Good Life est loin d’avoir besoin d’aide, se débrouillant plutôt bien seul en matière de service et de fidélisation de la clientèle. Entre un délicieux « On The Picket fence », un agréable « You Don’t Feel Like Home To Me » et un exquis « So Let Go », qui n’aurait pas envie de remettre les pieds chez The Good Life, établissement qui fait plus qu’honneur à son nom ?

mardi, 23 octobre 2007 22:19

Curses

Trio de Cardiff responsable des excellents « My Pain And Sadness Is More Sad And Painful Than Yours » (2003), « The Difference Between You And Me Is That I’m Not On Fire » (2004) et, surtout, « McLusky Do Dallas » (2002), McLusky est l’une de ces formations qui n’auront connu qu’une brève carrière avant de s’évaporer dans le gris du ciel britannique, bien trop soudainement. Des cendres de McLusky est né Future Of The Left, à l’initiative d’Andrew Falkous et Jack W. Egglestone auxquels est venu se greffer Kelson L.T. Mathias, ex-Jarcrew. Cette nouvelle configuration, sans être un avatar grotesque de McLusky, s’avère constituer un enchaînement parfait et bien pensé.

Reprenant quelques uns des ingrédients majeurs qui ont fait le succès de leur ancienne formation, Andrew, Egglestone et leur nouvel allié balancent un « Curses » tout en éclats et en fureur. En 37 minutes, le trio réussit à réveiller les morts (« Plague Of Onces », « Real Men Hunt In Packs »), les faire danser tout en emplissant leur gosier inexistant de liqueurs en tous genres (« Manchasm », « My Gymnastic Past », « adeadenemyalwayssmellsgood ») et même leur permettre un court instant d’introspection (« The Contrarian ») avant de retourner gentiment s’allonger dans leur sombre et étroite résidence, en attendant la prochaine sortie nocturne de Future Of The Left. Tout ça ne nous rendra pas McLusky mais c’est un putain de bon début !

mardi, 23 octobre 2007 03:00

The Flying Club Cup

Les pérégrinations du génie Zach Condon se poursuivent de la plus belle manière qui soit. Après nous avoir offert un splendide panorama des Balkans, à peine un peu plus d’un an auparavant, le jeune homme, aujourd’hui installé en France, a emporté un nouveau chef-d’œuvre dans ses valises. « The Flying Club Cup » reprend là où « Gulag Orkestar » s’était achevé, nous entraînant, cette fois, davantage vers l’Ouest européen. Cette seconde carte postale dresse un portrait à la fois romantique et mélancolique de l’Hexagone et de ses environs, à coup d’accordéons, de glockenspiel et autres ‘french horns’.

« The Flying Club Cup » nous transporte instantanément dans les rues de « Nantes » et autres « Cherbourg », à une époque où l’insouciance était de mise. La beauté des mélodies de Beirut n’est pas sans rappeler l’esthétique architecturale de ces lieux circa mid-20e siècle. Une esthétique que l’on peut presque percevoir à travers ces 13 lettres d’amour intemporelles. Sur ce deuxième recueil, Beirut s’offre la compagnie d’Owen Pallett de Final Fantasy, qui, en plus de jouer sur quasi toutes les compositions, pose sa voix sur « Cliquot ». Les vocalises de Pallett, étrangement similaires à celles de Condon, se fondent tellement bien dans le décor que la confusion entre les deux est presque inévitable. Enfin, complément indispensable au disque, le livret de « The Flying Club Cup » contient quelques jolis textes écrits par Ryan Condon, frangin de Zach ; et ils valent le coup d’oeil.

Beirut, jeune artiste des plus accomplis, vise à nouveau nos cœurs et met dans le mille avec une précision déroutante. « The Flying Club Cup » est définitivement un incontournable de cette fin d’année.