L’affiche plus ou moins clinquante de l’édition 2013 du Festival Couleur Café 2013 s’est traduite par une envolée particulièrement rapide des tickets. Au programme de ce weekend, quelques jolis noms, d’autres moins, et deux ou trois habitués. Mais surtout, une nouvelle config’ qui n’est pas pour ravir les fidèles de l’événement. Pas plus que le ciel qui plombe le secteur, ce vendredi.
Après s’être accordé une petite infidélité l’an dernier, votre serviteur est de retour sur le domaine de Tour & Taxis pour l’édition 2013 de Couleur Café. Premier constat choc à l’arrivée : la section principale de la rue du ‘bien manger’ (une moitié avait déjà été rayée de la carte en 2011) n’est plus. Relayée dans un hangar sombre au fond du site, et rebaptisée ‘Palais du bien manger’, elle a perdu toute convivialité. Autre modification importante, le chapiteau ‘Fiesta’ a également été éradiqué pour faire place à une deuxième scène en plein air, dressée à l’endroit le plus exigu du site, sur un sol jonché de cailloux de toutes tailles. La tente ‘Univers’, elle, a été préservée et n’a subi qu’un simple déménagement, de la droite vers la gauche. Mais de manière générale, la configuration se prête de moins en moins à un événement de cette ampleur, qui a déjà perdu un bon 50% de son espace initial.
Le temps d’absorber le nouvel aspect des lieux, dû aux nombreux projets immobiliers dans et autour de Tour & Taxis, il est déjà impératif de sortir sa veste d’hiver. Le temps de profiter des dernières notes accordées par Aloe Blacc, sur la grande scène, à la masse de demoiselles courageuses rassemblées aux premiers rangs. « I need a Dollar » chantonne le Soulman, tandis que les nuages s’amassent sans l’ombre d’un relâchement.
La pluie a du bon pour le rappeur français Kery James, qui se produit sous un ‘Univers’ full et motivé. Musicalement, le rap français n’est pas trop ma came, mais le petit arrêt sous la grande tente démontre une nouvelle fois le côté fédérateur du style. Des premiers aux derniers rangs, les gens dansent, suivent les instructions de celui qui avait fait ses premiers pas à Couleur Café, en 2008. Mais, non, musicalement, ça ne le fait toujours pas pour moi.
Détour vers le Titan, où le son est tout aussi naze que deux ans plus tôt. Nneka foule ses planches pour la troisième fois. Le style est plutôt attendu, et la demoiselle égale à elle-même. Larmes incluses. Le temps et le ton un peu trop sirupeux de la Nigérienne m’incite à abandonner le périmètre plus vite que prévu.
Un tour du propriétaire s’impose donc avant de rejoindre le podium Univers pour l’explosion de guitares annoncée. Outre le village associatif, qui est désormais réduit à 4 ou 5 stands tout au plus, le marché souffre également de la restructuration et se retrouve désormais perdu entre le Titan et le chapiteau Univers. Quant à la nouvelle scène en plein air, baptisée ‘Move’, tout a été déjà dit plus haut. Moins d’espace, moins de confort.
L’éclaircie de la journée proviendra de l’énergie dispensée par Skip The Use en ‘live’. Mat Bastard est une véritable pile sur patte. Le gars passe 50% de sa prestation à sauter dans tous les sens, et sa bonne humeur est ultra-communicative. Entre « Give Me Your Life », « Ghost » et leur reprise du « Song 2 » de Blur, les Lillois ne laissent aucun répit à la foule. Sans aucun doute l’heure la plus sympathique d’une première journée assez décevante.
Un peu plus loin, Wyclef Jean s’empare de la grande scène et balance son (seul) tube « Hips Don’t Lie », sans Shakira mais soutenu par un big band qui s’en sort pas mal, avant d’interpréter un medley des Fugees, sans grande conviction. D’ailleurs pas convaincu pour un sou, ma soirée se clôture sur un chouia de Jimmy Cliff, peu transcendant, puis une Sister Bliss totalement absorbée par ses platines. En même temps, jouer un DJ-Set sur l’estrade principale et sous la pluie pour pas beaucoup plus de 150 personnes, la DJette a dû connaître mieux dans sa carrière…
(Organisation Couleur Café)
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