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Redouane Sbaï

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jeudi, 15 novembre 2012 16:51

Rhythm and Repose

Petite échappée en solitaire pour Glen Hansard, conteur en chef de the Frames et The Swell Season. Le chanteur oscarisé propose un premier disque qui ne risque certainement pas de prendre ses fans au dépourvu. « Rhythm and Repose » sonne exactement comme du Glen Hansard, sans surprise mais sans déconvenue non plus. L’Irlandais a torché dix nouvelles compositions Folk à la hauteur de ce qu’il peut proposer au sein de ses deux formations. D’aucuns les décriront comme peut-être un peu trop proches. Comme sur ce « High Hopes » qui aurait pu être signé par The Frames. Ou « Talking With The Wolves », un duo en compagnie de la prometteuse Hannah Cohen, qui semble avoir été écrit, à l’origine, pour The Swell Season. Sa comparse Markéta Irglová apparaît d’ailleurs à deux reprises sur le disque.

Hansard s’est donc offert un petit cadeau, dont la force réside en la simplicité des mélodies et la puissance d’une voix qui vous file la chair de poule à la moindre occasion (ce « Bird Of Sorrow » !) Ce qui ne l’empêche pas d’être un peu chiant, à quelques moments (les trop standardisés « Races » et « Love Don’t Leave Me Waiting »), rares heureusement. « Rhythm and Repose » n’étonnera personne mais servira d’outil infaillible pour emballer la fille ou le fils de la voisine cet hiver.

 

jeudi, 15 novembre 2012 16:48

(I Can’t Get No) Stevie Jackson

Avant de se lancer dans une carrière en solitaire, Stevie Jackson officiait au sein de Belle & Sebastian et de The Vaselines. Fort de ces expériences passés, l’Ecossais nous largue « (I Can’t Get No) Stevie Jackson », un premier opus solo quelque peu désarticulé. Hésitant entre folk, pop et americana sans jamais trouver le juste milieu, Jackson galère un peu en matière de consistance.

Meilleur compositeur qu’interprète, le chanteur propose douze titres mollassons qui traînent la patte comme un chien qui chercherait son maître. Jackson tente de nous faire croire à un Belle and Sebastian nouveau, notamment en engageant une bonne moitié de la bande. Mais l’illusion n’est que de très faible durée. Un disque tout à fait dispensable.

 

jeudi, 15 novembre 2012 16:46

The Outsiders

Après un petit coup de promo télévisuel du côté de la RTBF, Greg Avau et Senso retrouvent leur camarade de jeu Steph Debruyne, histoire de reconstituer Joshua le temps d’un troisième album. « The Outsiders » s’ouvre par « Crush », un morceau plutôt engageant, flirtant judicieusement avec le Hip Hop. Mais l’intérêt de la plaque s’arrête là. S’ensuit une série de compos pop trop sages, trop lisses. De « No Turning Back » à « Midnight Movie », la montée d’adrénaline se fait attendre sans jamais pointer le bout de son pif. Un coup de stéroïdes planté en pleine couilles de « Lived And Died By the Chrome » ou du pseudo rock’n’roll « Who’s The Rocker » aurait été salutaire. « The Outsiders » manque cruellement d’ambition, et surtout de détermination. Sur scène, le trio belge ferait bien de booster ses compos s’il n’a pas envie de se faire buzzer à son tour.

 

jeudi, 15 novembre 2012 16:45

I Know What Love Isn’t

En 2004, un p’tit gars de 23 piges débarque de sa Suède natale des idées plein la tête. Des idées qu’il matérialise sous forme de ritournelles pop ultra-efficaces. Dispatchées dans une série d’EPs, ces pépites trouvent leur place en 2005 au sein de « Oh You’re So Silent Jens », une compile qui attire toutes les oreilles vers lui. Jens Lekman pouvait alors dire adieu à cet anonymat qui avait desservi la sortie de son premier LP, « When i Said I Wanted To be Your Dog ».

En 2007, la même attention est portée à son deuxième opus, « Night Falls Over Kortedala », porté par les traits disco du single « The Opposite Of Hallelujah ». Cinq ans après, le Suédois est de retour. Et après avoir écouté cet « I Know What Love Isn’t », on se demande bien ce qui est passé par la tête du gaillard. Une bonne moitié du  disque s’avère relativement mollassonne, un peu à l’image de sa prestation au Pitchfork Festival de Paris l’an dernier.

Lekman est certes un habitué des ballades ; mais à force de répétition, le chanteur perd ici un peu de sa superbe. Toujours capable d’écrire de jolies litanies, ce dernier semble pourtant se reposer sur ses lauriers en ne proposant qu’une série de chansons aussi passionnantes qu’un épisode de « Joséphine ange gardien ». Pourtant, lorsqu’on entend les seuls morceaux relativement ‘upbeat’ de la plaque, « The World Moves On », « I Know What Love Is » et « The End Of The World Is Bigger Than Love », relégués en fin de parcours, on se dit que le bonhomme est capable de créer des petites capsules sacrément enivrantes quand il y met du cœur. Une touche d’audace, comme sur « Night Falls Over Kortedala », aurait été plus que profitable à ce troisième LP.

 

jeudi, 11 octobre 2012 03:00

Not Ready Yet

En publiant « Other People's Problems », un premier album surprenant et ultra-efficace, les Londoniens de Breton sont une des plus belles surprises de 2012. Et pour promouvoir l'un des disques les plus excitants de l'année, le quintet a effectué un second arrêt au sein de la maison Botanique. Date choisie, le 11 octobre, soit six mois jour pour jour après avoir accordé un concert archicomble à la Rotonde. Après une demi-année, on pensait que les Britons allaient casser la baraque, au point de pouvoir remplir sans problème une Ancienne Belgique. Mais le constat de cette soirée sera tout autre...

A quelques minutes de l'entrée en scène du quintet, amputé d'un membre pour la circonstance, le public est plus que clairsemé. Étonnant pour une formation de cette trempe, ayant réussi le sans faute lors de son premier passage en Belgique. Entre les quatre murs de l’Orangerie, peu de monde. Si peu, qu'un rideau dissimule un bon tiers de la salle. Côté public, aucune gêne occasionnée par d’éventuels grands dadais, tellement le parterre est clairsemé. Bref, ce n'est pas le succès de foule pour Breton, qui monte sur l’estrade sur le coup des 20h30.

Dès l'entame, c'est puissant, les quatre gaillards en envoient sans interruption jusqu'au troisième morceau, l'über bandant « Edward The Confessor ». Derrière eux, leurs créations vidéo défilent à la même mesure que les titres du set. De jolies projections qui justifient largement leur prétention multimédia. Entre les chansons, Roman Rappack s'exprime dans un français impeccable et propose l'une ou l'autre nouvelle compo plutôt bien foutue.

Sur scène, Breton se cherche encore et manque cruellement de charisme. Et vu la rage et l'ambition communiquées à « Other People's Problems », les deux tiers de la prestation laissent perplexe. Bien qu'ils soient entrés dans le vif du sujet au début de leur représentation, qui s’annonçait prometteuse, les quatre Londoniens perdent de la hauteur au fur et à mesure que les minutes défilent et proposent, finalement, un set en dents de scie. Au point de se demander si la formation présente sur l’estrade ce soir est bien la même qui a pondu un énorme premier essai. Même l'addictif « Jostle », placé en quasi fin de parcours, est à peine parvenu à retenir l'attention.

Breton, mouture ‘live’, pourrait être aussi bon qu'un Foals ou un Vampire Weekend, mais doit tout simplement encore prendre de la bouteille pour être aussi convaincant que dans sa version studio. On en reparle dans deux ou trois ans.

(Organisation : Botanique)

 

lundi, 08 octobre 2012 03:00

House Of Fun

Depuis 2004, année de leur reprise couillue du « Comfortably Numb » de Pink Floyd, les Scissor Sisters excitent leur public à travers des mélodies contagieuses et des textes parfois subversifs ou ridicules, mais souvent cocasses. Après avoir publié trois disques résolument pop, la formation new-yorkaise nous propose son quatrième labeur, « Magic Hour », un opus qui confirme son statut d’entertainer. Un plaisir coupable qui se déclinait en live et en couleurs sur la scène de l’AB ce 8 octobre. Et à guichets fermés, siouplé !

‘Let’s Have a Kiki’ ! Les Scissor Sisters débarquaient à Bruxelles pour la seconde fois depuis 2004. Sold-Out assuré. Et pour fêter leur retour sur des planches de notre capitale, le quatuor a généreusement confié la lourde tâche d’assurer la première partie à leur collaborateur, DJ Sammy Jo. Résultat : de l’electro-pute répétitive et assommante, à moins d’avoir déjà quelques verres au compteur. Et le calvaire va se poursuivre jusqu’à l’extinction des lumières. Soit vers 21h. Heure à laquelle les surnommés Del Marquis et Babydaddy entrent en scène, accompagnés de deux choristes et de deux musiciens complémentaires, claviers et grosses caisses, sous les lumières de gyrophares placés aux quatre coins de la salle.

Le fameux logo de la bande est projeté en arrière-plan lorsque démarre le premier morceau de la soirée, « Any Which Way ». Ana Matronic et Jake Shears opèrent ensuite leur apparition devant un parterre composé aux 2/3 de mecs déchaînés. Ana Lynch, aka Ana Matronic, est resplendissante dans sa petite robe jaune à petits pois ; mais celui qui retient l’attention du public, c’est évidemment Jason Sellards, alias Jake Shears, qui rend tous ces messieurs hystériques. Les pas de danses subversifs s’enchaînent à la même vitesse que les morceaux « Baby Come Home », « Keep Your Shoes » et « Kiss You Off ».

On sait tous que l’AB jouit d’une excellente acoustique. Mais ici, le son était parfois bien trop parfait que pour être tout à fait honnête. Certains titres du set laissent bizarrement penser que quelques portions de ce dernier sont interprétées en playback. Mais le spectacle sur scène (et parfois dans le public) reste entier. Un « Take Your Mama » aux couleurs de l’arc-en-ciel précède de près l’un des morceaux les plus attendus de la soirée ; en l’occurrence le single « Let’s Have A Kiki », un titre électro un peu débile mais assez addictif. Ce qui représente plutôt bien la troupe, qui a même offert son propre site internet au morceau (http://letshaveakiki.com/ ). Suivront une version acoustique de « Mary » et un « Comfortably Numb » boosté à la guitare.

En guise de bouquet final, « Invisible Light », « Shady Love » (morceau originellement interprété en compagnie d’Azealia Banks, remplacée ici par une des choristes) et le classique « I Don’t Feel like Dancin’ » enflamment littéralement parterre et gradins. D’autant plus que Jake tombe la chemise, très vite imité par quelques gars de l’assemblée à la demande d’Ana. Par la même occasion, cette dernière fustige gentiment les quelques malheureux qui ont pris place sur les sièges du 1er étage.

Lors du rappel, « Only The Horses », premier extrait de « Magic Hour » fait doucement retomber la pression avant le déchaînement de guitares du très moyen « Music Is The Victim ». La bande aurait gagné à inverser les deux titres ; mais vu la joie manifeste du public, les Scissor Sisters peuvent une nouvelle fois s’écrier ‘veni vidi vicci’.

(Organisation : AB)

 

mardi, 18 septembre 2012 03:00

Maybe Tomorrow

« We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart ». Le titre du second album de Jonathan Boulet et ses potes australiens déboule à la même vitesse que les roulements de percus qui l’étayent. Un album qui se déguste d’une traite et que l’on avait hâte de découvrir lors d’un vrai big live show. Le Botanique a exaucé le souhait des fans de l’Australien en l’invitant à prendre possession de la Rotonde, le temps d’un soir, celui du 18 septembre dernier.

Sur le coup des 20h30, la Rotonde n’est encore remplie qu’au tiers de sa capacité. Une demoiselle s’inquiète en y débarquant. ‘Mais non, c’est pas la bonne salle !’ Si, si, mam’zelle, c’est bien ici. Peu de monde donc pour accueillir la nouvelle fine lame du rock indie made of antipodes. Les lumières s’éteignent cinq minutes plus tard. Les retardataires arrivent, v’là qui devrait rassurer la demoiselle. Au final une bonne petite centaine de personnes ont répondu à l’appel des fûts du quatuor.

Jonathan et trois de ses confrères prennent place devant leurs instruments et entament le set par un extrait de « We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart », un deuxième LP caractérisé par des rafales de percussions et des chœurs déchaînés. Sur scène, c’est la débandade, dès le second titre. Le son est approximatif et souffre de grésillements ponctuels. Le leader de la bande salue ensuite timidement la foule tandis que son guitariste tente désespérément de régler ses pédales. Les problèmes techniques semblent résolus, lorsque la formation enchaîne « Hallowed Hag », « Keep Away You Feral Son Of A Bitch » et « FM AM CB TV », des versions jouissives dans leur mouture studio. Ils sentent bon le Vampire Weekend, l’Animal Collective, les Dodos ou encore des Local Natives énervés.

Sur l’estrade, c’est un autre scénario qui se déroule. La formation a l’air légèrement perdue et on croirait assister à une première partie, plutôt qu’au concert d’un groupe bien rôdé. Une batterie, des percus, un guitariste et Boulet à la basse. Seuls ces deux derniers se chargent des parties vocales. Et c’est là où le bât blesse. Parce qu’il a beau être mimi, le gratteur, avec son sourire, ses beaux cheveux noirs mi-longs et sa chemise à carreaux qui font doucement glousser certaines filles placées à proximité du bonhomme. Mais lorsqu’il s’approche du micro, il n’y a strictement rien d’intéressant qui se passe. Au contraire, les chœurs sont à la limite du faux. La hargne dégagée au sein de la version studio des morceaux de Boulet cède la place à une langueur peu enthousiasmante. Même les tubes en puissance « This Song Is Called Ragged » ou le tonitruant « You’re A Animal », servi en fin de parcours, font de la peine à entendre. Pas fameux, pour une prestation de 35 minutes à peine !

Jonathan Boulet doit encore prendre de la bouteille pour devenir un tantinet plus convaincant sur les planches. Et certainement remplacer l’un ou l’autre de ses camarades de route. Ce semi-fiasco n’entachera cependant pas l’affection que votre serviteur porte à l’excellent « We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart », qui doit manifestement tout à ses arrangements.

(Organisation : Botanique)

 

mercredi, 12 septembre 2012 03:00

Lovely Head

Melody Gardot, Diana Krall, Norah Jones, … Pour cette nouvelle saison, les jolies demoiselles du Jazz/Pop se sont toutes donné rendez-vous à Bruxelles pour faire tourner la tête à ces messieurs. La première à fouler les planches d’une salle de la capitale, Norah Jones, avait jeté son dévolu sur Forest National. Une salle un peu trop impersonnelle pour ce type de musique. Ce qui n’a pas empêché la demoiselle de remplir l’espace en deux temps trois mouvements.

On ne badine pas avec les horaires à Forest National. Sur le coup des 21 heures tapantes, Norah Jones et son band (‘They don’t have a name yet’ annonce-t-elle amusée, un peu plus tard) débarque devant un parterre assis et bien garni. La jolie progéniture de Ravi Shankar salue son public autour d’un décor plutôt simple, avant d’ouvrir la danse par un hit en guise d’entame. « Come Away With Me ». Quand tu veux ma belle ! Le délicieux timbre de voix de la demoiselle s’échappe des baffles diffusant, chose rare à Forest national, un son cristallin. Dans la fosse, c’est l’instant GSM. Evidemment ! Dès le second morceau, Jones embraie sur le morceau éponyme de son petit dernier, « Little Broken Hearts » et annonce alors que la soirée sera résolument tournée vers sa nouvelle œuvre.

En 10 ans et 5 LPs, Norah Jones a progressivement glissé d’un jazz langoureux à une pop de plus en plus édulcorée. Et cette métamorphose va se ressentir tout le long d’un concert sobre et sympathique mais, parfois, borderline chiant. Jones a la classe, ses musiciens sont excellents. Mais, lorsqu’après cinq morceaux à peine, on se met à penser à la liste des courses du lendemain, c’est que quelque chose cloche. Et ce quelque chose, c’est ce malheureux focus sur les dernières compositions, tournée promo oblige. Malgré le coup de main du maître Danger Mouse au niveau de la production, on ne peut pas vraiment dire que « Little Broken Hearts » casse la baraque. Tant en version studio que sur scène. Heureusement, des titres comme « Sinkin’ Soon », « Cold Cold Heart » (reprise d’Hank Williams), « After The Fall » ou le hit acclamé « Don’t Know Why » permettent à Jones et son équipe de tenir la distance. L’atout de la chanteuse ? Son piano. Passant d’un instrument à l’autre, c’est lorsque Jones siège derrière ses ivoires que la magie opère vraiment ; et que les lourdingues assis derrière vous se décident enfin à la boucler. Des instants providentiels.

Le concert s’achève au bout d’une heure et demie, par un rappel de deux morceaux dont un « Sunrise » repris en chœur par l’assistance. Celle-ci semble conquise. De notre côté, on ne peut pas dire que l’étincelle a véritablement eu lieu. La faute aux nombreux moments de flottement. Allez, un petit « My Blueberry Nights » en DVD pour se consoler.

Organisation : Live Nation

( Voir aussi notre section photos ici )

 

 

jeudi, 23 août 2012 14:25

Is Your Love Big Enough ?

Certainement la révélation, R majuscule, de l’année en matière de Soul Music, Lianne La Havas grimpe les échelons quatre à quatre sans regarder en arrière. Le passé, ce n’est pas pour la Miss. « Is Your Love Big Enough ? », son premier LP, est un disque Soul qui fait honneur au genre et, qui plus est, ne souffre d’aucuns raccourcis retro easy et cheap. Bien au contraire, la Londonienne de 22 balais détourne le genre en introduisant de judicieux éléments folk à ses morceaux. Une formule magique aboutissant sur de superbes litanies dont on retient plus particulièrement les titres « Au Cinéma », un « No Room For Doubt » interprété en compagnie de Willy Mason, « Age » et « Elusive », la reprise d’un morceau du Briton Scott Matthews.

Avec son joli minois, son joli timbre de voix et une jolie première œuvre, Miss La Havas tape dans le mille, même si quelques éléments du disque sont un peu trop mielleux pour être digestes (« Everything Everything », « Lost & Found »). « Is Your Love Big Enough ? » est un travail qui n’est pas sans rappeler ceux de Corinne Bailey Rae. Reste à voir si la demoiselle remportera un succès à la longévité autrement plus probante que celui de cette dernière.

A voir et à entendre le 27 novembre au Cirque Royal de Bruxelles

 

jeudi, 23 août 2012 14:24

Space Between The Words

Dan Le Sac reprend du service, sans Scroobius Pip, son fidèle compagnon de route, lui-même occupé à sillonner les routes de Grande-Bretagne. Pour son premier ‘vrai’ LP en solo, Daniel ‘Dan Le Sac’ Stephens, a le mérite de proposer une série de compositions relativement différente de celles auxquelles il nous avait habitués. Notamment en intercalant quelques éléments de trip hop à son habituelle fusion electro-hip hop. Et en mettant en sourdine le Spoken Word, discipline de prédilection de son confrère. Tout au long de ce « Space Between The Words », le DJ et producteur se fait très clairement plaisir. Il fait d’ailleurs péter le carnet d’adresse et invite tous ses potes à interpréter le rôle de Scroobius Pip, le temps d’un ou deux morceaux. Ainsi, on épinglera de cette guest-list, Merz, B. Dolan, Emmy The Great ou encore Pete Hefferan (ex-Pete & the Pirates).

Les fantaisies de Dan, distillées sur les treize partitions de « Space Between The Words »,  tapent parfois  dans le mille. Au rayon pépites, l’instrumental hanté « Hold Yourself Lightly », un « Good Time Gang War » dont les beats flirtent dangereusement avec la dubstep de bas-étage avant d’effectuer un virage à 360° ou encore « Memorial », au sein duquel les vocalises d’Emmy The Great pourraient aisément être échangées par celles de Lou Rhodes tant le morceau papillonne du Lamb.

Et quand elles ne tapent pas dans le mille, les productions du gaillard pèchent par accès ponctuels de dilettantisme. On citera pour l’exemple les inutiles « Reprisals » et « Tuning » ou encore le pompeux « Breathing Underwater » ainsi qu’un « Break Of Dawn » dont le climax, localisé à près d’une minute et demie de la fin du morceau, aurait gagné à démarrer un brin plus tôt, histoire que la compo ait un quelconque intérêt.

De par son hétérogénéité et sa multitude de guests, « Space Between the Words » apparaît dans son ensemble beaucoup plus comme une collection de B-Sides que d’un réel album, un disque qui recèle d’admirables hauts et de regrettables bas. A écouter en sélectionnant les morceaux.

 

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