« We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart ». Le titre du second album de Jonathan Boulet et ses potes australiens déboule à la même vitesse que les roulements de percus qui l’étayent. Un album qui se déguste d’une traite et que l’on avait hâte de découvrir lors d’un vrai big live show. Le Botanique a exaucé le souhait des fans de l’Australien en l’invitant à prendre possession de la Rotonde, le temps d’un soir, celui du 18 septembre dernier.
Sur le coup des 20h30, la Rotonde n’est encore remplie qu’au tiers de sa capacité. Une demoiselle s’inquiète en y débarquant. ‘Mais non, c’est pas la bonne salle !’ Si, si, mam’zelle, c’est bien ici. Peu de monde donc pour accueillir la nouvelle fine lame du rock indie made of antipodes. Les lumières s’éteignent cinq minutes plus tard. Les retardataires arrivent, v’là qui devrait rassurer la demoiselle. Au final une bonne petite centaine de personnes ont répondu à l’appel des fûts du quatuor.
Jonathan et trois de ses confrères prennent place devant leurs instruments et entament le set par un extrait de « We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart », un deuxième LP caractérisé par des rafales de percussions et des chœurs déchaînés. Sur scène, c’est la débandade, dès le second titre. Le son est approximatif et souffre de grésillements ponctuels. Le leader de la bande salue ensuite timidement la foule tandis que son guitariste tente désespérément de régler ses pédales. Les problèmes techniques semblent résolus, lorsque la formation enchaîne « Hallowed Hag », « Keep Away You Feral Son Of A Bitch » et « FM AM CB TV », des versions jouissives dans leur mouture studio. Ils sentent bon le Vampire Weekend, l’Animal Collective, les Dodos ou encore des Local Natives énervés.
Sur l’estrade, c’est un autre scénario qui se déroule. La formation a l’air légèrement perdue et on croirait assister à une première partie, plutôt qu’au concert d’un groupe bien rôdé. Une batterie, des percus, un guitariste et Boulet à la basse. Seuls ces deux derniers se chargent des parties vocales. Et c’est là où le bât blesse. Parce qu’il a beau être mimi, le gratteur, avec son sourire, ses beaux cheveux noirs mi-longs et sa chemise à carreaux qui font doucement glousser certaines filles placées à proximité du bonhomme. Mais lorsqu’il s’approche du micro, il n’y a strictement rien d’intéressant qui se passe. Au contraire, les chœurs sont à la limite du faux. La hargne dégagée au sein de la version studio des morceaux de Boulet cède la place à une langueur peu enthousiasmante. Même les tubes en puissance « This Song Is Called Ragged » ou le tonitruant « You’re A Animal », servi en fin de parcours, font de la peine à entendre. Pas fameux, pour une prestation de 35 minutes à peine !
Jonathan Boulet doit encore prendre de la bouteille pour devenir un tantinet plus convaincant sur les planches. Et certainement remplacer l’un ou l’autre de ses camarades de route. Ce semi-fiasco n’entachera cependant pas l’affection que votre serviteur porte à l’excellent « We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart », qui doit manifestement tout à ses arrangements.
(Organisation : Botanique)