Skip The Use, vous connaissez ? Ben perso, pas vraiment ; jusqu’au jour où ma fille m’a invité à écouter sur son PC quelques morceaux de leur second elpee. Boum ! « Can’t Be Late » me colle une droite au foie, « Ghost » une gauche à l’estomac et « Give me Your Life » m’achève d’un uppercut au menton. KO debout ! Faut que j’en sache plus. Direction le net !
D’abord, j’apprends que le groupe est français, ch’ti très exactement, et qu’il nous vient juste de l’aut’côté de not’ frontière. Ben m**** alors. J’étais à un million de kilomètres d’imaginer cette proximité. Faut dire que les textes sont exprimés en angliche sur cd (sur scène, pour le public, c’est différent) et que leur accent franchouillard –comme beaucoup de leurs compatriotes qui veulent chanter dans l’idiome de Shakespeare– ne transparaît quasi pas.
Ensuite, ils ont été nominés aux Victoires de la Musique dans la catégorie ‘Révélation Scène’. Comme je ne suis pas très TV, je l’ignorais totalement aussi. Tout comme l’existence de cette formation, alors qu’elle vient à peine d’une vingtaine de bornes de ma région.
Faut qu’j’en sache encore plus et là, y’a plus qu’une solution, c’est d’aller les voir de mes propres oreilles… (NDR : c’est de moi, je viens de l’inventer). Direction Bruxelles et son merveilleux Botanique. Petit, d’accord mais tellement chaud et accueillant.
En préambule aux Lillois, ce sont les Popopopops qui ont pour mission d’entamer les hostilités. Sachant que les 650 tickets ont trouvé preneur, on peut estimer à l’auditoire alors présent, à un ‘bon’ 400 personnes, pour cette ‘ouverture’, malgré la buvette qui jouxte la salle de concert. Et le public a bien raison d’investir les lieux dès le début de la soirée. Car les Popopopops méritent le détour. Ces quatre garçons ont vraiment belle allure et une personnalité bien à eux. Leurs compos sont fouillées, bien rythmées, accrocheuses et originales. Même la reprise des Doors, « Break On Through (To The Other Side) », passe très bien la rampe, alors qu’il faut faire marcher un peu ses neurones, au départ, pour identifier le morceau. Une toute bonne entrée en matière qui n’a hélas duré qu’une petite demi-heure. Le démontage de leur matos sera assuré par les musicos, avant de laisser la place aux roadies du groupe vedette de la soirée.
Il est un peu plus de 21 heures quand, toutes lumières allumées, Mat Bastard et sa bande envahissent les lieux et entament leur set par une petite intro électro suivie d’un « People in The Shadow » énergique à souhait. Le ton est directement donné et nous ne sommes pas au bout de nos ‘peines’. Saluant ensuite son public en français, c’est avec beaucoup d’humour (toujours à prendre au second degré) que Mat explique qu’il veut voir ses fans ; car c’est pour eux qu’il se produit. Il n’y a pas de raison que nous puissions le voir et pas l’inverse ! CQFD !
Mêlant punk, hardcore, afro, hip hop et électro, « Antislavery » la plage inaugurale du disque fait encore monter la température de quelques degrés, si c’était encore possible… Sautant, dansant, courant d’un côté à l’autre de l’estrade, Mat est vraiment une boule de nerfs et évidemment, sa frénésie devient vite contagieuse. Les 650 personnes qui assistent au spectacle se plient dès lors à ses 4 volontés tout au long de la (petite) heure et quart de concert. Quand il ne s’agit pas de taper dans les mains, bras en l’air, Mat nous demande de s’asseoir, chanter, déambuler de gauche à droite, le tout au sein d’un espace à peine plus grand qu’un (grand) mouchoir de poche. Un vrai délire !!!
Les musiciens ne sont pas en reste, et vu qu’ils prétendent tous se prénommer Mathieu (humour), pas difficile (NDLR : facile ?) de s’y retrouver…
Chacun sachant, outre son instrument, se servir de façon optimale du micro qui lui fait face, ce n’est pas un seul chanteur qui se réserve le crachoir, mais tous les membres du band, dont le bassiste qui ressemble très fort à Gad Elmaleh, en version plus comique. Mais aussi le public, telle une chorale, sous la direction d’un animateur de cirque qui assure l’ambiance, multiplie les jeux de mots et nous sert des blagues bien frenchies.
« Give me Your Life » déchaîne une fois de plus les foules tout comme « Pil » et un « Fallin’ » dédié au plus connu des français sur la planète : DSK of course…
Pendant une grosse heure, la folie est au rendez-vous ; et ce n’est pas à un concert que l’on assiste mais bien à un numéro burlesque grandeur nature. Ainsi, dès le troisième morceau, Monsieur Loyal, au sommet de sa forme, se la joue torse-nu, tout comme son batteur, autre clown scénique du même acabit. Au milieu du show, Mat nous propose une ‘déconnade’ de la meilleure veine ; et on a droit à 3’30 –il nous l’avait promis– de rock endiablé, mélange de punk/ska/rockabilly d’une intensité dingue. Fous, ils sont complètement fêlés ces gars-là. Et ce n’est pas tout…
Les cinq membres de Skip The Use disparaissent alors dans les coulisses, sans doute pour s’éponger et boire un coup plus que nécessaire avant de réapparaître pour le plus grand plaisir d’un bon papy bedonnant, planté au premier rang, qui sera même invité sur le podium pour danser en compagnie de Mat sur un « Hell Parade » qui déchire ! Avant de clôturer une soirée de ‘ouf’, on aura encore droit à deux derniers morceaux canons, « Bullet », issu de leur premier elpee, et pour terminer en beauté et nous achever, « Bastard Song », écrit par qui vous devinez…
Quittant le ring de manière définitive, Skip The Use laisse son public dans les cordes, complètement sonné par un spectacle qui s’est déroulé à 200 à l’heure sans temps mort et sans avoir le temps de respirer.
Une tornade est passée sur le Bota jeudi dernier ! J’y étais et j’en suis sorti.
J’en veux encore !!! Ils reviennent à l’AB le 29 mars 2013. J’y retourne, sûr !
(Organisation Botanique)
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