Sinéad O’Connor est constamment parvenue, d’une manière ou d’une autre, à faire parler d’elle.
Qui ne se souvient pas de la photo du pape Jean-Paul II déchirée lors d'une performance musicale le 3 octobre 1992, lors de l'émission de télévision Saturday Night Live ?
Anticonformiste à l’extrême, l’Irlandaise a toujours, d’une façon ou d’une autre, tenu le haut du pavé.
A 45 piges bien sonnées, la révolutionnaire s’est enfin (?) rangée des briques et revient à ses premières amours ; à ce qu’elle fait probablement de mieux : la musique.
« How about I be me » constitue le neuvième album de l’inoubliable interprète de “Nothing compares to you”. Signé par Prince, ce titre avait forgé la renommée de la Dublinoise.
Il était temps de se reprendre ! Après avoir fait, pour de bonnes et souvent de moins bonnes raisons les choux gras de la presse à scandale, il est grand temps de laisser la presse people aux trous du c… qui se croient indispensables… à notre société.
Retour artistique gagnant et pleinement réussi pour cette merveilleuse voix qui se met au service de splendides ballades, tout en harmonie, soulignant magnifiquement tout le talent d’écriture et de composition de Sinéad.
Retour d’une personnalité unique, troublante, éclatante et spirituelle qui apporte dans son petit panier dix chansons d’amour, d’espoir ou de douleur, toutes portées par une voix superbe et passionnée.
Autant passionnée est la voix que le sont les textes qui servent de support à ces messages, tous des messages vrais d’une véritable vie, elle aussi. Jamais on ne fera chanter de niaiseries à la plus célèbre chauve (ou presque) de la planète. Il lui faut des brûlots à entretenir, des combats à mener, des revendications à exprimer sans quoi, la flamme se meurt et l’artiste avec elle.
« How about I be me » condense toute cette passion, en une quarantaine de minutes bien ficelées et convaincantes.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire ou entendre, Sinéad ne s’est pas calmée, elle crie toujours autant sa colère. Immuablement bouleversante, sa voix toujours prend encore aux tripes. Cependant, elle a réussi à enrober sa rage dans une musique bien plus accessible et plus ‘douce’ que ne le sont ses mots.
Ce neuvième opus est la preuve que le contenu est sans aucun doute plus important que le contenant et que faute de pouvoir bousculer de façon directe l’opinion publique, il est parfois beaucoup plus opportun, voire intelligent d’opter pour la manière douce…
Force douce, deux mots qui caractérisent tant l’album que son interprète. Une renaissance, un must !