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Le vertige de Bipolar Club

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Concours Circuit (rock dur). Finale

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Les fanatiques d’orgies métalliques et les curieux s’étaient donné rendez-vous au Botanique. A l’abri du froid nordique qui gèle la capitale, ce public était venu pour apprécier les joutes infernales qu’allaient se livrer six formations de la Communauté Française. Objectif : décrocher les prix offerts par le concours devenu référence pour les musiciens du sud du pays. Pas de « Lay Lady Lay » ici, c’est du son pour les brutes qui va se déverser toute la soirée entre la Rotonde et l’Orangerie.

Ever Grey Sky ouvre les hostilités. La plupart des membres du groupe porte un short. Il faut dire que la salle est bien chauffée. Ces jeunes gebs pratiquent une musique qui rappelle beaucoup le punk hardcore américain des années 80. Leurs morceaux sont tous construits sur l’alternance de passages archi-gueulards et de moments plus calmes et mélodiques. Le son en salle est beaucoup trop fort et même si la musique est bien exécutée, elle n’est guère originale. Vu que mon ostéopathe m’a dit conseillé d’être davantage à l’écoute de mon corps, je décide de suivre ses conseils et je quitte de la Rotonde.

Kill My Doll embraie à l’Orangerie. Ils ont accroché une banderole, illustrée par des rictus grimaçants, derrière la scène, et attaquent un set impeccable, dans le même style qu’Ever Grey Sky. Mais la qualité est bien meilleure. A cause d’une plus grande maîtrise instrumentale. Puis de leur vocaliste. Lors des intermèdes chantés. Dont les inflexions funkysantes à la Suicidal Tendencies se marient à la perfection avec le timbre proche de Franz Treichler (Young Gods). Mais pourquoi donc, ne se contente-t-il pas de chanter ?

Ambiance seventies chez The Chargers (of GSM ?), qui attaquent un set de hard à l’ancienne en lorgnant manifestement vers AC/DC, Motorhead et ZZ Top. Deux énormes pots d’échappement phalliques placés devant la batterie déversent une épaisse fumée blanche, tandis que les membres du groupe appuient leurs pieds sur des tabourets noirs comme l’enfer. Le chanteur qui ressemble à un redneck enragé de l’Alabama balance des riffs assassins à la guitare. L’originalité cède le pas à la compétence instrumentale mais on décernera aux Chargers notre coup de cœur, pour le concert le plus mélodieux de la soirée.

Plus hystérique, le chanteur d’Amadeus intrigue par son agitation frénétique. Il clame qu’‘il est ici chez lui !’. On en déduit donc que son groupe est bruxellois (NDLR : ben non il est liégeois !) Au vu des impeccables crinières des membres de la formation, on croirait qu’ils sont sponsorisés par une marque de shampooing. ‘Je vois que vous êtes chauds, comme ça le prochain groupe pourra s’amuser !’ On est décidément dans une logique de confrontation qui semble lasser le public. Le problème est que malgré un certain charisme, le chanteur manque de voix et oublie quelquefois de mettre sa bouche devant le micro. Il prend donc des poses de prophète pendant le titre « Smells Like Armageddon » ; mais on n’entend pas un mot de ce qu’il raconte. Après une dédicace à la formation hip hop Mr Spartako, il est temps d’aller voir ailleurs ce qui se passe.

Si les frères Taloche se mettaient au ‘brutal death metal’, le set ressemblerait sûrement à du Black Bleeding. Ces trois hurluberlus issus de la province du Luxembourg balancent des blagues hilarantes, jouent des morceaux de bal musette et tirent des bières de leur ampli basse transformé en frigo. Ils font rire le public pour mieux le précipiter dans le plus grand effroi. Car leur musique est tout simplement effrayante. Une pure émanation maléfique qui plonge le public dans un puits sans fonds de désespoir. Un mot quand même sur leur look bourré de contrastes. La tête complètement rasée, le chanteur/guitariste est vêtu d’un costard taillé pour les employés de banque. La forme de sa guitare est plutôt curieuse et le manche se termine en forme de fourche diabolique (brrrrr…) Pire encore, coiffé d’une casquette légèrement de travers, le bassiste est tellement maigre qu’il pourrait postuler un rôle dans un film consacré à des zombies. Du type « Le retour des morts vivants ». Mais mention spéciale au batteur qui se produit en caleçon et manifeste une dextérité technique impressionnante. Bref, ce groupe hors norme gagne à être connu.

Cette soirée avare en surprises s'achève par la prestation très pro de Suicide of Demons. Une formation speed metal qui rappelle le Metallica des débuts. Le guitariste possède une technique incroyable. Il parvient même à inverser les mains sur son manche. Manquait plus qu’il la mette à l’envers… Comme le hip hop, le heavy métal est un genre musical qui place les compétences au dessus des idées et de l’originalité. Suicide of Demons en est un parfait exemple, le groupe possède les ‘skills’ et l’énergie, mais pour l’originalité on repassera.

Et on termine donc cette soiréen riche en ‘negative vibes’, en attendant le vote du jury… A toi Bernard. (E.P.)

Un jury qui s’est réuni dans une ambiance très conviviale ; sans le moindre heurt. Et qui malgré certaines divergences de vues, a trouvé les consensus et les solutions sans la moindre difficulté. Rien à voir avec les tensions vécues l’an dernier, ni celles qui taraudent la formation d’un gouvernement en Belgique.

Au bout du long parcours du Concours Circuit, Suicide Of Demons a remporté la finale ce 15 décembre au Botanique. Black Bleeding termine deuxième. Au-delà des nombreux prix attribués au vainqueur, d'autres récompenses ont également été décernés aux finalistes.

En bref :

Premier prix : Suicide Of Demons

Deuxième prix : Black Bleeding

Prix Sabam : The Chargers

Prix des auditeurs de Pure FM (the rock show) : Amadeus

Tous les finalistes seront présents sur une compilation offerte par 3.14 (B.D.)

 
Pour plus d'infos :  http://www.concourscircuit.be

 

 

 

 

Radio Soulwax-Mas Party 2007

Écrit par

Le 22 décembre 2007 est un peu un jour particulier à Gand. Sur la place de la gare, un nombre impressionnant de jeunes se réunissent. On pense immédiatement à la fin des examens ; mais cette explication ne concerne que les plus jeunes d’entre eux. Les autres profitent d’une dernière soirée avant les blocus. Et quelle soirée ! Les trams et les taxis sont bondés. La ville est en liesse. Et ces teenagers se déplacent par dizaines au Flanders Expo pour participer à l’évènement de cette fin d’année 2007 : le réveillon des frères Dewaele et de leurs deux acolytes de Soulwax. Mais pas pour déguster du foie gras ou du saumon. C’est un réveillon clubber : Soulwax, 2 Many Dj’s, Erol Alkan, Justice,Tiga, Goose, Boys Noize, Rub’n Tug,… Tous ont accepté l’invitation et décidé de nous en mettre plein la vue, plein les oreilles. La nuit sera longue…

Visite des lieux oblige ! Les deux frangins plein d’humour n’ont pas lésiné sur les moyens. Rien n’a été laissé au hasard. Bouffe, alcool, sofa et même des stands d’auto-tamponneuses. Cinq salles, 25 dj’s et groupes et pas des petites pointures. Parmi eux un ‘Very Very Special Guest’. On n’en sait pas plus. Bon allez ! Un petit verre pour s’échauffer et direction 1st floor, histoire de rôder les oreilles pour cette nuit de folie.

L’Anglais Die Verboten propose un petit dj set plutôt sympa. La salle n’est pas remplie mais c’est tant mieux, on a de la place pour danser.

Ça y’est ! 1 heure du mat’. La soirée commence pour l’ensemble des bons clubbers. Direction Hall 4 : The Ringo Room. Curieux de voir le special guest. Il accuse trente minutes de retard. Le public commence à s’impatienter et la tension est palpable. Au même moment, deux chariots élévateurs disposés à chaque extrémité de la scène s’élèvent et laissent apparaître… oh non ! Milk Inc. Duo archi populaire en Flandre. Techno de ducasse avec une chanteuse fort familière à Cascada. Quelle blague ! Heureusement ils ne s’attardent pas plus de dix minutes. Néanmoins, la tension se dissipe. Er le public devient de plus en plus chaud (NDR : voir leur site http://www.milkinc.be)

Il est maintenant l’heure de passer aux choses sérieuses. Vêtus élégamment de costumes blancs, les membres de Soulwax débarquent ! Et comme ils l’avaient affirmé, les remixes seront joués en live. Im-pres-sion-nant ! Une maîtrise parfaite et le corps bouge instinctivement. Les meilleurs remixes sont joués en direct :  « Phantom Part II », « Dare », « Gravity’s Rainbow », « Standing in the way of control » pour finir par une superbe combinaison entre « Soulwax is playing in my house » et « NY Excuse ». Cinquante minutes de remixes époustouflants. Comment parvenir à tenir jusqu’au bout de la nuit? C’est la question que l’on se pose à la fin de cette prestation.

Pas le temps de chômer, on se dirige au bar histoire de récupérer. Et on enchaîne immédiatement par Boys Noize. La claque ! Le technicien teuton ne tient pas compte de la fatigue physique endurée durant le show des Belges. Dévoilant son tout récent « Oi Oi Oi », l’Allemand propose un spectacle de deux heures, aux beats révolutionnaires. Et lorsque le « My Moon, My Man » de Feist retentit, c’est une salle entière qui danse comme un seul homme.

Vite. On se précipite Hall 2 : The Paul Room, pour assister au superbe dj set à 4 mains de 2 Many DJ’s. Entre flashs, lasers, strombos et fumigènes, on les distingue assez mal. Mais qu’importe ! C’est leur musique qui compte et encore une fois ce soir, ils ont bien prouvé qu’ils étaient l’un des meilleurs duos du moment.

4 heures ! Déjà ! Justice s’empare des commandes pour une prestation qui aura sans doute déçu beaucoup de fans. Rien à voir avec l’album, ils ont programmé des morceaux qu’ils aiment. Mais bon sang ! Les deux Parisiens ont du talent.

Deux salles plus loin, d’autres nordistes. Courtraisiens cette fois ! Goose. Pour un show des grands soirs. Public plus jeune mais la qualité toujours aussi bonne. Ces petits gars c’est sûr, ont de l’avenir devant eux. Et vu la qualité de leur spectacle, on espère qu’ils iront loin.

La soirée touche à sa fin et un dernier brin d’underground ne peut faire que du bien. On retourne à la case départ, c'est-à-dire au 1st Floor. Et quel honneur de pouvoir assister au show des New-Yorkais de Run’n Tug ! Pas de remixes de !!! ou du label DFA mais un set old-school mémorable qui restera un superbe souvenir ce cette nuit.

6 heures du mat’ les jambes sont tremblantes, le cœur palpite encore et les yeux sont mi-clos.

Une nuit d’orgie somptueuse. Un rendez- vous qu’il ne fallait pas manquer. On connaissait les frères Dewaele pour leur musique et leur humour. L’espace d’une soirée, ils se sont improvisés organisateurs. C’est une réussite. Décidemment, ils savent tout faire. Et pour une fois, j’ai envie d’être chauvin. Ces deux mecs là sont belges !

Impressionnant !

 

Festival D'Hiver Rock 2008 : vendredi 8 février

Pour cette sixième édition, tous les ingrédients nécessaires au déroulement d’un bon festival étaient à nouveau réunis. Après le lapin à la tournaisienne, le menu proposait donc un festival rock à la sauce locale. Prenez une bonne dose de groupes hétéroclites. Ajoutez-y un public tout aussi diversifié. Mais en sélectionnant principalement la tranche 15-25 ans. Complétez par quelques vieux rockers fidèles de la région. Arrosez copieusement le tout de bonnes bières régionales. Et la touche finale : disposez le tout dans les salles agréables de la Maison de la Culture. La décoration et les accessoires avaient été particulièrement soignés. Ainsi, dans le hall principal, un jeu de son et lumière plongeait les spectateurs dans un univers surprenant. Et la musique alors dans le jeu de quille nous rétorquerez-vous ?

Pas eu le loisir d’assister au concert d’ouverture accordé par la formation locale Sioban. Dommage, car apparemment depuis le changement de line up, leur musique aurait évolué vers un style plus contemporain. Ce n’est que partie remise…

On connaissait Delavega, maintenant il y a Z. A croire que les aventures de Zorro constituent une nouvelle source d’inspiration pour choisir un patronyme. Auteur, compositeur et chanteur, Jean-Michel Distexhe est le leader de cette formation bruxelloise dont on a vu la fin du show. Tout d’abord en compagnie de son groupe incluant notamment section de cuivres et contrebasse ; et puis en solitaire. Manifestement l’univers très chanson française de Z est susceptible d’inviter une multitude d’autres styles : depuis le blues au rock en passant par le jazz et le r&b. La démarche est plutôt originale, mais manque encore de précision dans les arrangements. Cependant, lorsque Jean-Mi décide de chanter a cappella en portugais, on est franchement impressionné. Pas étonnant qu’il reconnaisse pour influence majeure Joao Gilberto. En outre, il a enregistré un album (« Chaos et fantaisie Z ») sous la houlette de Rudy Coclet. Mais allez comprendre pourquoi pratiquement personne n’en a parlé…

Responsable d’un excellent album en 2006 (NDR : « We Are Electric », et c’était leur quatrième !) Hitch est issu de la région de Courtrai. Un trio guitare/basse/batterie qui doit puiser ses influences chez At The Drive In, les Pixies, mais aussi et surtout chez une des plus célèbres formations de funk blanc ayant sévi au cours des seventies : Gang of Four. Ils jouissent déjà d’une solide réputation de l’autre côté de la frontière linguistique. Certains ‘west-flandriens’ se sont d’ailleurs déplacés pour les applaudir. La voix du chanteur est savoureusement déchirée, la section rythmique particulièrement solide, l’intensité électrique tour à tour contenue, aride, spasmodique ou décapante. Un des meilleurs moments du festival…

Changement de salle et de style en compagnie de Mr Roux. Contrairement à ce que pourrait laisser supposer son patronyme, il ne s’agit pas d’un one-man show, mais d’un trio. Et aucun de nos 3 hommes n’affiche la coupe de Tom Sawyer. ‘Mais il est où le roux ?’ hurle à leur arrivée, une personne déjà déchaînée dans le public. Côté tendance, nous baignons plutôt dans l’univers de la chanson française voire de rue à la Trio ; à moins qu’il ne s’agisse de cabaret, renforcé par la présence d’une contrebasse tenace (NDR : ça rime !) Côté influences, on décèle des traces de Bénabar et de Mano Solo. Leur dernier opus « Ah si j'étais grand et beau » décrit différent profils (« Petit Rasta », « L’homme ordinaire », « Ta femme »…) où chaque texte raconte une petite histoire ou décrit un personnage. L’ambiance est plutôt bon enfant dans la foule. Les plus jeunes déclenchent d’ailleurs une farandole qui s’allonge progressivement pour finir par envahir près de la moitié de la salle. Mais manifestement, Mr. Roux gagnerait à se produire dans un petit café-théâtre ou chapiteau de taille réduite.

Bon vent nous prenne, nous ne traînons pas (encore du moins) au bar, et nous dirigeons sans transition vers l’une des belles surprises de la soirée. Vingt années que Grimskunk roule sa bosse. A ce jour, il compte d’ailleurs huit elpees à son actif. Cet ensemble montréalais est devenu culte au Canada. A cause de sa capacité à mélanger les genres (NDR : et notamment le punk, la prog, le métal, le reggae, le hip hop et la world, parmi d’autres), tout en n’hésitant pas à utiliser différentes langues pour interpréter ses chansons (français, anglais, espagnol, grec et même arabe). Mais à l’issue du show, Sébastien et Bernard ne partageaient pas la même impression. Sébastien estime que ces Canadiens nous ont asséné une véritable claque. Imaginant un mirage rencontré en plein désert au cours duquel une danseuse du ventre ultra-sexy serait admirée sous toutes les coutures. Un spectacle à lui seul ! On passe sans problème de Beastie Boys à Yes. La plupart des spectateurs ont du mal à apprécier ces variations sur la longueur et quittent peu à peu la salle. Mais la cinquantaine de fidèles qui restent jusqu’au bout applaudissent chaleureusement ce qui est indéniablement la révélation de ce vendredi. Au cours de leur set, les compos ont été uniquement interprétés dans la langue de Voltaire et de Shakespeare. Chanteur principal, mais également guitariste (il joue assis), Franz Schuller possède une superbe voix. Claire, pure, profonde, bien timbrée. A tomber sur le cul ! Et second chanteur, le claviériste est le complément idéal de son partenaire. En outre, le duo est bien soutenu par les backing vocaux des autres musiciens. L’équilibre entre tous les instruments frise même la perfection. Mais pour Bernard, la solution sonore est beaucoup trop contaminée par la prog des seventies pour revendiquer un quelconque espace sur la scène contemporaine.

On vous parlait de bar et de bières régionales. La convivialité nous pousse inévitablement à nous enliser de plus en plus au sein du hall central et à délaisser quelque peu les derniers concerts. Mais un rapide (et dernier) coup d’œil s’impose quand même aux Blérots de Ravel. Ils constituent, il ne faut pas le nier, une tête d’affiche, même si ce D’hiver Rock ne défend pas une politique de vedettariat. Déjà présents deux ans plus tôt dans la grande salle de la Maison de la Culture, les Blérots semblent cette fois-ci plus à l’étroit sur le podium. Il faut dire que compter une petite dizaine d’artistes (musiciens, chanteurs, danseurs confondus) prend de la place. Le show en tant que tel n’a pas trop changé. On reste proche de l’univers des Ogres de Barback. Un spectacle qui fait encore recette ; car sur les 400 spectateurs recensés ce vendredi, la plupart sont venus applaudir les Français. La plupart, sauf vos serviteurs mais vous leur pardonnerez bien cette petite liberté.

Lors du dernier festival de Dour, Les Anges s’était fendu d’une excellente prestation. La ravissante, féline, excentrique et toujours aussi sexy Sandra Hagenaar focalise toujours tous les regards. A cause des accès de claviers rognés (le hammond of course !), qu’elle inocule dans la musique. De ses poses excentriques. Puis de sa longue robe noire au dos nu. Et plus on la regarde, plus elle nous fait penser à Uma Thurman, qui avait marqué de son empreinte le film ‘Pulp Fiction’… Elle se sert aujourd’hui d’un theremin, comme chez le John Spencer Blues Explosion. Les trois autres musiciens continuent d’entretenir un rock crade, nerveux, tendu, boosté aux amphétamines, proche de Queens Of The Stone Age, souligné par la voix tour à tour tendre ou rageuse de Renaud Mayeur et balayé de ses riffs de guitare ravageurs. Un véritable ouragan ! Un reproche, si c’en est un : le son était quand même un peu fort…

On n’est pas resté longtemps pour regarder et écouter Amsterdam Klezmer Band. Une formation batave. Un sextet pour cuivres, accordéon, basse et percussions rehaussé, pour la circonstance, par la présence d’une chanteuse. Leur musique juive d’Europe de l’Est est manifestement influencée par le Gipsy et la musique des Balkans et évoque tantôt Emir Kusturica flanqué de son No Smoke Orchestra ou l’Orchestre International du Vetex. Cependant, seule une partie du répertoire du groupe est constituée de morceaux traditionnels. L’essentiel est issu de la plume des membres du groupe. Mais bon, c’était le groupe de trop et on avait plutôt envie d’aller rejoindre les bras de Morphée plutôt que de se farcir un collectif qui aurait pu faire un malheur lors des défuntes danses folkloriques de Tournai.

Festival D'Hiver Rock 2008 : samedi 9 février

Les spectateurs sont nettement plus nombreux pour ce deuxième jour de festival. Peut-être la présence de noms plus connus comme Hollywood P$$$ Stars y est-elle pour quelque chose ? Les organisateurs avaient cependant le droit de faire la moue en enregistrant 600 entrées la veille. Ce samedi, ils ont été récompensés de leurs efforts, l’assistance ayant presque doublé. Et l’ambiance n’a pas reculé d’un cran…

Attagirl est le titre d’un album de la formation batave de britrock Bettie Serveert. C’est également le nom d’un quatuor issu de la région de Tournai qui a notamment reçu le prix des Francofolies de Spa en 2007. Un combo au sein duquel milite Maxime Leclercq à la basse, musicien qui apporte son concours aux drums auprès d’Yves Ghiot. La formation manque encore de planches, mais possède de nombreux atouts pour faire la différence. De bonnes mélodies, une excellente voix, une section rythmique bien équilibrée et un guitariste plutôt doué (NDR : et bien équipé en pédales de distorsion). Maintenant, il faut admettre que leur patronyme est très susceptible de provoquer la dérision (NDR : ben oui, Attagirl qu’est ce qu’elle à ma g*****)

Tiens c’est marrant le chanteur principal de Love is Love possède une voix aussi enrouée que celle de Joe Cocker. On arrête ici les comparaisons, puisque cet ensemble dont le line up implique outre le drummer, deux bassistes, deux guitaristes et deux chanteurs, pratique une sorte de noisy très proche du post rock. Malheureusement, leur set a beau être correct, les compos semblent toutes construites sur le même schéma et manquent singulièrement de relief.

Formation locale, 20 Lousy Lumps écume les festivals régionaux depuis quelques années. Ils sont sympas, écrivent leurs propres compos, ne sont pas de mauvais musiciens, mais ne parviennent décidemment pas à passer à la vitesse supérieure. Leur set souffre d’arrangements approximatifs et le chanteur tente de pousser sa voix dans un registre qui ne sera jamais le sien. Ce qui est plutôt casse-gueule. Le groupe aurait décidé d’arrêter les frais. Ce n’est qu’une rumeur, mais elle inquiète certains organisateurs de festivals régionaux. Ben oui, le band comptait quand même de nombreux aficionados…

The dIPLOMAT est encore une formation belge dont le talent est unanimement reconnu. Alors que leur manque-t-il (NDR : oui on sait, à chaque Tour de France, Anquetil terminait toujours devant Poulidor) pour passer en division supérieure ? Une meilleure médiatisation, peut-être… Pourquoi ne pas faire appel à un diplomate ? Une chose est sûre leur pop/rock énergique, glamour, mais aux mélodies contagieuses et sophistiquées a fait mouche lors de cette édition du D’Hiver Rock. Les musiciens sont loin d’être des manchots, la bassiste, Sophie Chiaramonte, est plutôt jolie et le chanteur/guitariste, Fabrice Dubard, assez beau gosse. Et il le sait ; surtout lorsqu’il invite une jeune blonde pour le rejoindre sur scène afin de danser. Ce qu’elle ne parviendra jamais à faire. Elle doit d’ailleurs se demander ce qu’elle foutait sur les planches. Grosse acclamation néanmoins pour leur prestation d’excellente facture.

Willis Drummond nous vient du Pays Basque, en France. De la région de Bayonne très exactement. Un quatuor qui pratique une sorte de noisy rock davantage américain que britannique. Leur gros son, mélodique et rageur évoque même parfois le grunge ‘seattlenesque’. La maîtrise des larsens semblent être leur dada. Et parfois les trois musiciens (les deux guitaristes et le bassiste) font face à leurs amplis en même temps pour conjuguer leurs sonorités stridulentes. Pas mal foutu, mais un peu daté quand même…

Mutiny on the Bounty : franchement, parfois on se demande si l’extravagance ne guide pas de plus en plus les artistes pour le choix d’un patronyme. MOTB est un quartet luxembourgeois (NDR : d’Esch sur Alzette, très exactement) qui pratique une musique quasi-instrumentale (NDR : honnêtement après un quart d’heure, il n’y avait toujours pas eu la moindre intervention vocale). Le résultat d’un mélange entre post, math et noisy rock. Le combo revendique d’ailleurs des références qui oscillent d’At The Drive In à The Mars Volta, en passant par Pelican. Beaucoup d’intensité dans leur solution sonore sensée reproduire des climats épiques, sombres ou encore tragiques. Mais pas assez de créativité pour leur accorder plus de vingt minutes d’attention, lors d’une longue journée de festival…

D’autant plus que The Display Team nous a réservé la surprise de cette édition 2007 du D’Hiver Rock. Un collectif issu de Londres qui pratique du pronk, c'est-à-dire un mélange de prog, de punk et de ska. Hormis le saxophoniste (il remplace provisoirement le trompettiste), les cinq autres membres du groupe (un tromboniste, deux guitaristes, ainsi qu’un batteur et un bassiste répondant respectivement aux surnoms de Chuckles The Clown et d’Ozrick Testicles) chantent. Et très bien, d’ailleurs. Même si le lead vocal est assumé par le drummer. Des vocaux aussi soignés et polyphoniques que chez Chumbawaba et surtout Gentle Giant ; alors que leur musique semble née d’un cocktail subtil et énergique opéré entre Madness, Mad Caddies, Frank Zappa et les Cardiacs. Tout un programme ! Un groupe à suivre, c’est une certitude. Responsable d’un unique Ep à ce jour, alors qu’il milite déjà depuis 2000, The Display Team se prépare à sortir son premier opus. En attendant, s’il passe près de chez vous, ne les manquez surtout pas !

Des Suédois qui causent aux théières ! Quatuor suédois, Talking To Teapots pratique une sorte de garage/rock inspiré notamment par Weezer et Supergrass. Mais en plus impétueux. Encore que dans ses moments les plus lents et complexes, la musique peut évoquer Pavement. On aurait pu créditer leur prestation d’excellente si le son avait été moins pourri. D’autant plus que le vocaliste est un excellent showman qui n’hésite pas à monter sur les retours de scène ou à descendre au beau milieu du public. Appréciant apparemment la fantaisie, il joue la plupart du temps en portant des lunettes de soleil sur le nez (NDR : peut-être est-ce parce qu’il imagine que c’est ‘les thés’), un peu comme John Kay de Steppenwolf ; et au début du concert, agite une étoile de papier montée sur un bâtonnet. En outre, il se sert, pour un morceau, d’un casio miniature.

Sonic Boom 6 était manifestement une des formations qui valait le coup d’œil. Si elle s’est déjà forgé une solide réputation, chez eux en Angleterre(NDR : ce sont des Mancuniens !), elle n’est pas encore bien connue de ce côté-ci de la Manche. Il est même amusant de lire ‘Tournai-Belgium’ sur la ‘tour list’ de leur website, au milieu de dates prestigieuses de concerts programmés à l’Astoria ou l’Underground de Londres ou encore annoncées lors d’une tournée au Japon et aux USA. Il y a donc fort à parier que leur punk-ska déjanté pourrait faire recette bientôt chez nous. Leur  petite chanteuse est plutôt sexy (n’hésitez pas à aller mater notre section photos) et son look un peu juvénile évoque une certaine Gwen Stefani. D’ailleurs une partie de leur show lorgne du côté des No Doubt originels, à moins qu’il ne s’agisse de King Prawn. L’énergie punk est assez proche de groupes comme No Fun At All. Sans oublier la petite touche de hip-hop inoculée dans l’esprit de The Go! Team. Mais en mettant toujours en exergue la voix douce et tendre de la frontwoman. Pas étonnant qu’un fan ose jumper sur scène afin de rejoindre la chanteuse pour la saluer. Laquelle, fort sympathiquement, accepte de lui faire la bise. C’est qu’on lui pardonnerait tout à cette petite Anglaise. Même un set un peu trop ‘ado’.

Hollywood P$$$ Stars s’était déjà produit en 2004 et en 2005 au d’Hiver Rock. La première fois, il avait laissé une excellente impression, alors que la seconde, il s’était un peu perdu, en fin de parcours, dans un trip semi psychédélique, semi métallique trop confus pour vraiment convaincre. Auteur d’un troisième opus beaucoup plus pop (« Satellites »), le quatuor liégeois semble aujourd’hui parfaitement maîtriser son sujet. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à dispenser une musique savoureusement électrique et chargée d’adrénaline. Simplement le sens mélodique beaucoup plus présent se mue parfois en feeling hymnique et semble dompter naturellement la rage, l’énergie et la fièvre. Ce qui permet de mieux apprécier également le timbre acidulé du chanteur. Et la qualité du son y est sans doute aussi pour quelque chose. Le groupe est au sommet de sa forme et communie instinctivement avec les spectateurs. Encore que la descente du guitariste dans la foule semble un peu préméditée ; et lorsqu’il refile sa gratte à une personne du public pour jouer sur le podium, le résultat est tellement bon, qu’on est en droit de se poser des questions. Bref, H.P.S. a accordé un set rafraîchissant, puissant, terriblement efficace, et manifestement le plus professionnel de tout le festival.

Et comme c’est de coutume lors de ce D’hiver rock, changement de salle, et radicalement de style en compagnie de Banane Metalik. Anecdote amusante : à l’heure d’écrire ces quelques lignes, j’essaye d’aller faire un tour sur leur website. Mais mon filtre parental bloque l’accès au site, en le cataloguant dans la rubrique ‘violence’. Et manifestement, leur show devrait presque être interdit au moins de 16 ans. On se replonge vite dans l’ambiance trash des bons vieux films d’horreur série B des années 80. Ou quelque part entre le clip « Thriller » (qui refait surface) et Evil Dead (tiens, c’est vrai les films gore reviennent aussi à l’affiche). Musicalement, on navigue en plein punk/trash. Les quelques vieux punks présents dans la salle en profitent pour lancer de lourds pogos devenus rares. Mais un peu comme leurs compères de Punish Yourself, c’est surtout le visuel qui capte l’attention. Et Banane Metalik sait comment s’y prendre. Quelques couteaux de cuisine bien taillés à la Marilyn Manson, du sang un peu partout (dont ils parlent dans un de leurs titres), un décor glauque. Mais aussi une danseuse fétichiste (voyez aussi notre section photo) qui met un peu de baume dans le décor. Quoiqu’elle semble trahir des penchants SM, quand même. Au final, on retiendra surtout le jeu de scène, et la grande sympathie de ces Français, malgré les apparences de morts vivants ! (S.L.)

'Non mais t’as vu la chanteuse/guitariste ? Quelle poule!' (NDR : encore une, c’est le jour) C’est la réflexion que me faisait un copain dans la salle. D’abord, ce n’est pas une poule, mais une des Suprêmes Dindes. Et c’est vrai que ses traits sont fins. De jolies jambes. Peu de poitrine quand même, comme Jane Birkin. Sexy. Remuant bien le cul et une très belle voix. Mais est-ce un mec ou une fille ? Serait-ce un androgyne. Tout au long du concert, on se posait quand même des questions sur la nature de son sexe. Elle (ou il) assure quand même sur les planches. Et se fait appeler Jacqueline Bonjon. Il y a bien une fille dans le groupe. Pas le(a) bassiste, c’est sûr, mais la guitariste soliste. Le cas porte moins à confusion. Enfin, il y a un vrai mec derrière les fûts. Un moustachu. Mais les trois autres portent talons aiguilles, combinaisons, colliers de perles et maquillage outrancier. Les Suprêmes Dindes se moquent de la société et de l’establishment. Elles cultivent l’autodérision. Leur accoutrement caricatural, c’est aussi, leur façon de dénoncer les préjugés. Tout comme leurs textes, particulièrement engagés. Sorte de Wampas kitsch, elles propagent la même énergie que Dionysos. Mais au fil du set, on finit par oublier leur look totalement extravagant et leur jeu de scène détonnant pour mieux en apprécier leur punk sauvage mais contagieux. Et ce n’est pas parce que le(a) bassiste a cassé une corde que le show en a pris un coup : le groupe possède suffisamment de planches pour retomber sur ses pattes. Et un musicien participant au festival lui a même prêté son instrument ( ?!?!?!) Sympa ! Un groupe à revoir, c’est une certitude…

Le festival avait laissé une petite place au ska punk festif en invitant Poulycroc. Ils sont jusque 11 sur scène dont cinq cuivres et s’amusent comme des fous. Le public présent aussi d’ailleurs. La couleur orange domine leurs accoutrements et même leurs cheveux. Pas de prise de tête, rien que des reprises, un peu de théâtre, du folklore et une communion incessante avec le public. Idéal pour sonoriser toutes les fêtes au cours de laquelle la bière coule à flots… Santé !

On vous le disait en introduction, l’ambiance est demeurée bon enfant tout au long de ce samedi. Quelques stands ont été ajoutés. Mais mon Dieu, on a évité le marketing de récupération qui nous est imposé lors des festivals traditionnels. Ainsi, pas d’échoppe bancaire casse-pieds destinée à faire souscrire des compte-jeunes ou à la gloire de boissons à la caféine ; mais plutôt des stands de mobilisation. Ou encore un emplacement réservé à nos sympathiques amis, les René Binamé (à l’affiche l’année dernière). Ils viennent déjà promouvoir la sortie de leur prochain album. A leur façon, c'est-à-dire dans le pur respect du rock alternatif et de l’auto-distribution. A noter qu’il y avait également une scène dans le bar où se sont produits des groupes de blues, de rockabilly et puis en clôture, Momo Lamana. Un duo tournaisien qui pratique une forme de punk/rock/garage minimaliste dans la lignée de Suicide, Alan Vega ou des Mummies. Une boîte à rythmes, une chanteuse/bassiste/claviériste (Momo), un chanteur/guitariste/claviériste (Lamana), tous deux vêtus de cuir noir comme les défunts et mythiques Ramones auxquels le groupe voue une grande admiration. Quoique revivaliste, on peut les créditer d’un set sympa, à défaut d’être original, même si on n’entendait pas trop la basse (pas de table de mixage). Mais vu l’heure avancée, il était temps d’aller au pieu pour roupiller…

Il y a bien eu La DK Dance, ABB et X Makeena, mais on n’a pas vu grand-chose. Juste l’intro des derniers cités. Une superbe mise en scène. Il y avait même des loupiotes au-dessus de leurs masques. Mais bon, même si on pourrait imaginer une version hip hop de « The lamb lies down on Broadway », c’était du hip hop ; et Seb s’étant éclipsé, il ne fallait pas trop compter sur Bernard pour donner son avis sur ce qu’il ne parvient toujours pas à assimiler…

A l’année prochaine !

 

Les Nuits Botanique 2008 : mercredi 7 mai

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La chaleur du jour imprègne encore les allées du Botanique ce mercredi soir. Les mélomanes y flânent dans une ambiance moite et nonchalante.

A l’intérieur d’une Orangerie déjà bien remplie, les Bruxellois de Cafeneon entament un de leurs premiers concerts. Les plages lancinantes, teintées de guitares et de claviers new-wave évoquent Cure ou New Order. Frisant par moment la léthargie, le set du quintet parvient tout de même à conquérir une bonne partie du public, servi notamment par une section rythmique inventive.

Les six musiciens de Tunng s’installent ensuite, bien en ligne. Durant plus d’une heure, ils vont parcourir leurs trois albums, en privilégiant toutefois le petit dernier, « Good Arrows ». Les harmonies subtiles illuminent des chansons qui n’oublient jamais d’être intelligemment construites, entre folk apaisée et électro minimaliste. Si quelques baisses de régime peuvent mollir le propos à mi-parcours, Tunng nous surprend par une attitude généreuse et quelques décalages judicieusement placés (le nerveux « Soup », en forme d’hommage à… Metallica !) L’univers des Anglais peut tour à tour se montrer enjoué, voire dansant (l’irrésistible « Bullets »), puis déchirant (le magnifique doublé « Jenny Again » et « Sweet Williams » tiré du second album, « Comments of the Inner Chorus »). C’est peut- être dans cette dualité que réside la part la plus captivante du groupe : toujours bienveillante, la petite musique de Tunng n’en possède pas moins un caractère nuancé qui la rend tellement humaine. Et après nous avoir bercés, chacun peut rentrer chez soi le nez dans les étoiles, en attendant de nouvelles nuits qu’on espère aussi belles.

Tunng + Cafeneon

Organisation Botanique

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