Lana a affronté l’imprévisible
Lana Paret, 18 ans, devait assister à une fête. Elle a été finalement une des témoins d’une démonstration de la puissance de la nature.
‘Il y avait déjà des éclairs depuis un moment avant que la pluie ne commence à tomber. Puis les premières gouttes ont arrosé le festival, suivies par une pluie infernale’ Infernal… Il semble bien que ce soit le mot le plus adapté pour qualifier la suite des évènements. ‘Au début tout allait encore bien, il y avait un groupe de personnes qui vérifiait les installations et il n’y avait apparemment pas de problème. Mais quand la tempête s’est intensifiée, le chapiteau a commencé à tanguer d’avant en arrière. La boule disco suspendue au milieu de la tente a commencé à s’agiter en décrivant les mêmes mouvements’. Le chapiteau n’était plus qu’une vulgaire barque malmenée par une mer déchaînée. ‘Tout a été arrêté pour protéger le matériel. On pouvait sentir le stress du public. Quand une fille est venue dans notre direction, elle était trempée, elle nous a raconté que la tente de la Boiler Room était entièrement détruite’. Lana prend alors conscience de sa chance. Elle vient d’échapper de peu au pire. Après la tempête, il ne lui restait plus qu’à constater les dégâts. ‘Tout était sous eau’. Si certains ont succombé, que d’autres ont craint pour leur vie, la jeune Avelgemoise n’avait pas conscience de la gravité des événements. Mais par la suite, des rumeurs circulant sur le champ du festival avancent un bilan de six morts.
Un retour aussi difficile
Le premier réflexe est de partir à la recherche des amis sur place et de tenter de joindre les parents proches pour les rassurer, intention qui, pour Lana, ne pourra se concrétiser que près de trois heures après la catastrophe. Dans le domaine de la sécurité, il n’y a pas de réelle défaillance à pointer. ‘Personne ne pouvait prévoir ce qui s’est passé. Les deux ou trois jours qui ont suivi le drame ont été moralement difficiles.’
Pour rentrer dans sa Flandre Occidentale, Lana a dû faire face à un parcours du combattant. ‘Nous avions décidé de retourner chez nous, le soir même. Après avoir longtemps hésité ; mais quand la pluie a recommencé à tomber, nous avons tout replié et nous sommes partis’. Mais arrivée à la gare de Kiewit, la jeune Flamande a une nouvelle mauvaise surprise : les trains ne roulent plus et il faut rejoindre la station d’Hasselt ! Elle va malgré tout réussir, en compagnie d’autres festivaliers tout aussi désemparés, à prendre place dans une navette. Un train plus tard, elle est enfin chez elle et peut, petit à petit, reprendre ses esprits.