450 personnes le vendredi pour les concerts de Raspoutitsa de Mud Flow et de Yel. On peut affirmer qu'il s'agissait d'un succès. Raspoutitsa ? C'est le groupe né des cendres de Larsen Lupin. Une formation tournaisienne qui a troqué le grunge contre du prog rock. Et je dois avouer que nonobstant le côté un peu revivaliste de leur musique, elle est plutôt bien jouée. Les musiciens sont irréprochables, excellents même, et se complètent comme des vieux briscards. Les ombres d'un Ange et de l'Archange (NDR : Gabriel ?) se mettent même à planer. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait la voix de Mathieu. Elle ne colle décidément pas à la musique. Et pourtant, elle est capable de changer d'octave. Ah oui, et les textes. A ses débuts le King Crimson avait eu recours à un parolier. Ne rigolez pas, dans le style, si le groupe parvient à progresser, il va devenir le chouchou de Marc Isaye. Et à l'issue de leur prestation, je n'étais pas le seul à partager ce point de vue…
Mud Flow ? Je ne connaissais que leur premier album. Très pop. Très clean. Très mélodique. Très radio. Quelle n'a pas été ma surprise d'assister à un set ravageur et sauvage, sans pour autant que le groupe ne néglige l'aspect mélodique des compositions. Le quatuor bruxellois nous en a mis plein la vue. Pas étonnant qu'il multiplie les clins d'œil à Placebo à Hüsker Dü, dEus, House of Love et aux Scabs. Et les oreilles, bien évidemment. Son chanteur possède le charisme d'un véritable showman. Le band possède le format international, c'est une évidence. Et franchement, s'il passe près de chez vous, ne le manquez sous aucun prétexte…
Yel est une valeur sûre du rock belge et francophone, en particulier. Normal, puisque les chansons sont interprétées dans la langue de Molière. Partout où le combo se produit il fait l'unanimité. Il ne lui manque pas grand-chose pour monter d'une division. Sur scène, son style se révèle quand même moins britpop. Enfin, c'est ce que la presse avait décrétée à l'issue de l'écoute de son premier opus (NDR : désolé je suis dans l'incapacité d'apporter mon grain de sel, puisque la promo n'est pas arrivée jusque Musiczine…). Moins britpop et plus passionnel. Dans l'esprit de Noir Désir et d'Aston Villa. Les deux ensemble. Le groupe permet aussi à Claudia, la chanteuse de Starving, de partager l'interprétation d'une compo. Avec beaucoup de bonheur, il faut le reconnaître. En final, Yel montre qu'il est aussi capable de tâter du psychédélisme. Et puis en rappel, il a le bon goût de se libérer sous une forme de punk branché sur un numéro de Téléphone piqué chez lez Pixies.