Carton quasi plein pour les Nuits qui comptent à ce jour, pas moins de 11 concerts sold-out. Ce mardi 15 mai, ce sont les Great Mountain Fire qui jouaient à guichets fermés dans le ‘Grand Salon’ du Botanique. Un peu plus loin, à la Rotonde, les New-Yorkais de Friends s’apprêtent à monter sur les planches devant un parterre pas tout à fait comble, mais à deux doigts de l’être. Le quintet originaire de Brooklyn présentait ce soir son premier LP, « Manifest ! », qui sera dans les bacs dès le 1er juin.
La formation, dont le nom va faire rager plus d’un adepte du Googling, est parvenue à tirer profit de la notoriété qui a suivi sa nomination au ‘BBC Sound of 2012’, en se lançant immédiatement dans une longue tournée européenne qui s’arrêtait à Bruxelles ce 15 mai. L’ambiance est moite dans la Rotonde, lorsque les cinq étasuniens, deux filles et trois mecs, y apparaissent sur le coup des 21h40. Les fringues de Samantha Urbani, préposée au chant, donnent le ton. Ce soir, retour aux années 90. A la première moitié de cette décennie, pour être précis. Parce que c’est le concept défendu par Friends : un trip délirant au cœur de la transition entre mode des eighties et celle des nineties. Et leur amour pour cette époque, ils le manifestent sous forme de capsules R’n’B et funk vintage qui n’auraient pas contrasté parmi les premiers morceaux de TLC, Aaliyah, Brandy ou même Mariah Carey, à l’époque où cette dernière était encore tenue en laisse par Mottola. Autant dire que les compos de Friends n’échappent pas à une légère touche de Kitsch.
En quarante minutes, le quintet est parvenu à propulser son public 17 ans en arrière, en plein dans un club new-yorkais. Urbani n’hésite pas à mouiller sa chemise. Dès le deuxième morceau, la demoiselle saute dans la fosse pour se mélanger (et se frotter !) à l’assistance. Les moins farouches se laissent prendre au jeu, sous le regard amusé du reste de la salle, tandis que les plus timides esquissent un sourire gêné en attendant que leur galère s’achève. Après son tour de chauffe, la chanteuse remonte sur l’estrade pour dire tout le bien qu’elle pense de la Rotonde et de sa boule à facette, fort appropriée ce soir. A côté d’elle, Lesley Hann, à la basse, tire la tête. Une tête d’enterrement qui trouvera son explication, quelques minutes plus tard : la demoiselle est passée sous la fraise du dentiste deux heures avant de monter sur scène. ‘Because it’s cheaper than in the US !’. On peut la comprendre!
Les moments-clé du set de Friends seront, sans surprise, les plages déjà disponibles sur la toile, « Friend Crush », le nouveau single « Mind Control », le tube « I’m His Girl » et leur réinterprétation de « My Boo », une reprise efficace d’un tube de Ghost Town DJs, une formation R’n’B aussi vite oubliée qu’elle est apparue. De quoi souligner la fascination de la troupe de Brooklyn pour les ‘one hit wonder’ du R'n'B. Reste à espérer pour eux qu’ils ne connaîtront pas le même destin. Car s’il y a de l’idée derrière les compos du quintet, celles-ci manquent encore un peu d’homogénéité, comme en témoigne l’ultime morceau de la soirée. Un beat excitant et un riff de guitare funky, proche d’un !!!, desservis par un refrain simpliste. Il n’en faut pas beaucoup plus pour appréhender la version studio de la setlist exécutée ce soir, même si la prestation de Friends, en soi, a été on ne peut plus solide.
Friends effectuera son second passage en Belgique, dans le cadre du Pukkelpop, le 17 juillet.
(Organisation : Botanique)