Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

logo_musiczine

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Nothing But Thieves 03-02...
Depeche Mode - Sportpalei...

Dour Festival 2004 : vendredi 16 juillet Spécial

Écrit par
&

C'est le deuxième jour de Dour, et déjà certains ont l'air de capituler sous le soleil. C'est qu'il fait chaud : enfin l'été arrive, et c'est sur la Plaine de la Machine à Feu que les rayons UV ont décidé d'ériger leur campement. Dans ces conditions, l'ombre des tentes s'avère des plus propices. C'est justement là qu'on découvre sur le coup de 15h un jeune groupe bruxellois qui pourrait bien faire parler de lui : Minérale. Ils sont cinq et jouent de l'indie pop à la Pavement/Grandaddy… Qui s'en plaindrait ? Leur premier single, « Touchy Touchy », se révèle, dès les premiers accords, un mini-tube en puissance. Malgré une certaine maladresse toute juvénile (rappelez-vous Girls In Hawaii il y a un an au même endroit…), ces cinq Bruxellois font plaisir à entendre. Vivement l'album, qu'on puisse juger à tête (et oreilles) reposée(s).

Mais il est déjà temps de sortir le bob et la crème solaire pour le set d'Austin Lace. Les Nivellois (« De Band Van Nijvel », jeu de mot drôle mais guère subtil) sortent leur album à la rentrée, et d'ores et déjà on peut dire qu'il sera rempli de tubes. Il fait beau et la pop survitaminée de ces fans de Papas Fritas et des Cardigans (1ère période) sonne comme un vent de fraîcheur à nos oreilles. Nouveau guitariste, set enlevé et sautillant, refrains à chanter sous la douche : Austin Lace a tout pour plaire. « Wax », « Kill The Bee », « Danielle Knows » (interprété avec le chanteur de John Wayne Shot Me, leurs potes de Hollande),… Tout ça c'est très bien, et c'est dit sans copinage (avez-vous déjà lu les excellentes critiques d'Enzo Porta, le Sarde au synthé, ici même, en ces pages ?).

Dans un tout autre style, Blood For Blood. Comparé aux ululements ado de Fabrice Detry, le style vocal de ces beuglards hardcore peut laisser quelques doutes. Mais un peu de hardcore à Dour, c'est tout à fait normal. Idem pour le reggae et le hip hop. Dommage qu'il n'y ait plus de scène black metal, comme au bon vieux temps. Quand il n'y avait rien de bien intéressant, on allait voir Immortal, et c'était drôle. Cette année, on va donc voir Blood For Blood. Une demi-heure suffit pour être content : c'est comme une mission de service public. Voilà : sur Musiczine, on a parlé de la scène hardcore. Quelqu'un voudrait en savoir plus ? Qu'il lise Mindwiew. Et le reggae ? Pas de bol : Enzo Porta, notre spécialiste en la matière, est occupé de démonter le matos d'Austin Lace (sans se péter, cette fois, un deuxième petit doigt). Ce sera pour l'année prochaine, les amis… Et sinon, Blood For Blood ? Solide. Méchant. Quelques punks au look nazillon se tapent sur la gueule et lèvent le poing en signe d'approbation béate. Le gros lard au chant a l'air d'avoir chaud, et son pote à la guitare éructe des trucs pas clairs sur le rock'n'roll, la rébellion, l'anarchie (ce genre). C'était les 10 lignes hardcore de cette review de Dour. Après ça, qui oserait encore nous taxer de purisme ?

Mais revenons à nos moutons : Showstar, donc. En ce vendredi de fournaise, la Red Frequency Stage prend soudain des allures de « Sacrée Scène » : d'ici 2h00, une bonne partie de la scène wallonne se succédera à un train d'enfer, parce qu'on est à Dour et pas à Werchter (c'est tellement vrai que ça rime). Showstar, oui. Un concert de Showstar, c'est avant tout un concert drôle : le chanteur a dû réviser son petit Poelvoorde illustré, tant il s'amuse à singer les mimiques de notre trublion national. Mais ce serait déplacé de notre part de résumer Showstar à ses quelques pitreries : la musique, aussi, vaut le détour.

Du bon pop rock à l'anglo-saxonne, avant la tornade Shannon Wright : seule au piano, l'Américaine a d'abord bien du mal à capter l'attention du public. En cause le boucan de Marcel et son Orchestre et de Sworn Enemy à quelques mètres de là, qui rendent sa prestation difficile. Mais dès que la chanteuse (bouche carnassière, énorme) empoigne sa guitare, c'est une autre histoire. N'oublions pas qu'elle est copine à Steve Albini, qui produit ses albums. A peine un merci, madame ayant l'air d'être perturbée par la fanfare d'à côté. Mais quand elle gratte sa guitare comme si sa vie en dépendait, Shannon Wright impressionne. On aurait préféré la voir en salle, à une température plus supportable. C'est vrai, quoi : assister à Dour aux concerts de songwriters intimistes, c'est comme aller aux 24h de Francorchamps en pensant passer une après-midi calme et sereine – ce n'est pas donné à tout le monde.

Senor Coconut, par contre, c'est parfait pour entamer la soirée : Kraftwerk, Sade, Deep Purple en version cha cha cha et merengue, ça détend les rotules. Surtout qu'à portée de main, au bus Pure FM, il y a du zizi coin coin : le mélange des deux s'avère très vite détonnant ! Uwe Schmidt, l'Allemand derrière cet orchestre-pastiche, restera pourtant de marbre pendant toute la durée du concert : il est vrai que souvent, les spécialistes du shaker doivent rester sobres durant leurs éthyliques manœuvres. Boire et bosser, voilà deux choses bien différentes.

Après telle mise en jambe, un détour du côté du ClubCircuit Marquee semblait opportun, d'autant qu'y jouaient les excellents Arsenal, duo flamand à l'origine d'un album de bossa-lounge rafraîchissant sorti l'année dernière (« Oyebo Soul »). Après Werchter (cfr review), Dour : joie, bonheur, enthousiasme, ce fût la même nouba ensoleillée. Peu importe si le public était majoritairement flamand, puisque l'ambiance était magique, surtout pendant « Mr. Doorman », le tube de l'été passé.

A quelques mètres de là, David Caretta balançait sa techno martiale, et pour une fois il ne s'agissait pas d'un mix : derrière ses synthés et son ordi, le DJ jouait ses morceaux en direct, dont l'énorme « Vicious Game », une sacrée claque. Certes, notre homme n'hésitait pas à canarder le public de ses ‘boum boum’ parfois disgracieux… Qu'à cela ne tienne : une telle avalanche de BPMs, c'est parfois mieux que tous les laxatifs (car à Dour, les toilettes sont un enfer).

Après un passage éclair du côté de la Last Arena, où les Skatalites et leurs rythmes chaloupés rendaient notre digestion facile (pain-saucisse, milkshake à la menthe fraîche et zizi coin coin), il était temps de prendre nos quartiers devant les barrières de la Red Frequency Stage…

Où se produisaient les excellents 16 Horsepower. L'année dernière, David Eugene Edwards et son side project Woven Hand avaient déjà mis la barre très haut. Sur le coup de 23h00, le trio s'installe sur scène, et le spectacle vaudou commence. Edwards, comme d'habitude, semble possédé par une force surnaturelle qui lui serait dictée par le Seigneur, ses yeux mi-révulsés scrutant le ciel étoilé de la plaine hennuyère. L'ambiance est pesante, l'attention religieuse. Au milieu du set, Edwards, les mains tremblantes, s'empare d'un accordéon et se lance dans une interprétation fiévreuse d'« American Wheeze ». Les fans exultent. Au rappel, une reprise du « Heart and Soul » de Joy Division, d'une puissance incroyable, tétanise les derniers récalcitrants. Le ciel est noir. 16 Horsepower quitte la scène dans le silence. Grand !

A peine remis de ce concert du feu de dieu (c'est le cas de le dire), voilà qu'on est pris dans un tourbillon de beats cyclothymiques : c'est Dave Clarke qui s'échauffe sur la grande scène, avant d'une fois pour toutes balancer la purée. Les apaches entament une danse de la pluie, mais il fait toujours aussi chaud… Le son est bien costaud : on gesticule. Il faudrait davantage de mixes de DJs stars sur les scènes en plein air du festival de Dour : en général ça cartonne, qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Et Dave Clarke, dans le genre, est un sacré professionnel.

Tout comme Mud Flow, si l'on parle de rock ‘belge’. ‘Comment ça va, Dour ! On remercie Carlo pour nous avoir permis de jouer si tard !’, déclare Damien Broyaux, dernier rescapé de la formation originelle. Et c'est parti pour une heure d'un concert tout en tension, privilégiant les titres du dernier album, « A Life On Standby ». Mud Flow est sans doute le groupe wallon le plus talentueux de sa génération… Qu'on se le dise ! (PS : il ne s'agit en aucun cas d'une private joke entre nous et Coljon).

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2004-07-16
  • Festival Name: Dour
  • Festival City: Dour
  • Rating: 0
Lu 1045 fois