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Festival Music In Mind : Mercury Rev - Un monde imaginaire... Spécial

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Dans le cadre du "Music In Mind", un festival qui s'inscrit dans la lignée des Nuits du Bota, De Nachten ou accessoirement du Domino, Mercury Rev clôturait l'édition 2004 au Concertgebouw de Bruges. Une salle dans laquelle je n'avais jamais mis les pieds. Mais quelle salle ! Un véritable forum à l'architecture moderne qui en dit long sur la santé financière de la Venise du Nord. Davantage destinée aux concerts de musique symphonique que de spectacles rock, elle a l'avantage (ou le désavantage) de ne disposer que de places assises. Maintenant, il est vrai qu'à l'écoute des derniers albums de la formation américaine, le choix était sans doute plus judicieux qu'on ne pouvait l'imaginer.

Grand Drive en assurait le supporting act. Un trio britannique emmené par les frère Wilson, qui puise essentiellement ses influences de l'autre côté de l'Atlantique. Depuis Simon & Gardfunkel aux Walkabouts en passant par South San Gabriel. Encore que le timbre de la voix du lead singer me rappelle celui de John Power des La's. Les La's, une formation qui a aussi certainement dû influer sur ce band. Tout comme les Turin Brakes. Mais trêve de références, sans quoi, on risque de ne plus s'y retrouver. Semi-acoustiques, leurs compostions sont caractérisées par un soin tout particulier apporté aux harmonies vocales. Paisible mais agréable, leur set manque cependant de relief ; et il faudra attendre leur dernière chanson, une remarquable adaptation du « No One Knows » des Queens of The Stone Age, pour voir enfin l'ambiance monter d'un cran. Avant que le groupe ne se retire sur la pointe des pieds…

Mercury Rev monte sur les planches. Jonathan Donahue s'excuse déjà pour les éventuelles imperfections qui pourraient survenir lors de leur set. Car ils ne sont qu'au début de leur tournée. Il n'y en aura pas. Le sourire malicieux, se frottant régulièrement les mains, il scrute le public de son regard envoûtant. Il empoigne son pied de micro torsadé d'un serpent factice, puis entame « Little rhymes ». Son backing groupe est plus qu'au point. A gauche, la section rythmique impressionne par son efficacité et son inventivité. Le drummer se mue épisodiquement en percussionniste, alors que le préposé aux quatre cordes (NDR : quel look !) se comporte parfois comme s'il était le soliste. A droite, Grasshopper martyrise sa gratte, lorsqu'il ne lui extorque pas des gémissements astraux. Certains diraient psychédéliques. Derrière, Jeff se balance derrière son clavier comme si la fluidité de ses notes le faisait chavirer. Les compositions s'enchaînent naturellement. Pour la plupart issues des albums « Deserter's song » et « All is dream » elles nous entraînent dans un monde imaginaire peuplés d'anges, de démons, de dragons et même d'araignées et de mouches (« Spiders and flies »), un moment au cours duquel, on a presque pensé que Jonathan allait s'envoler… Faut dire que son expression théâtrale a quelque chose de magique, de fascinant, d'extra-terrestre. Tel un chef d'orchestre, il dirige l'ensemble de la voix. Une voix claire, envoûtante, fragile, qu'il est impossible d'effacer de sa mémoire. Parfois, il s'assied derrière un clavier, sur lequel est posé une lampe qui change de luminosité, à une cadence de métronome (NDR : toutes les trente secondes !), pour y jouer de la guitare sèche. Une nouvelle composition a été insérée dans le track list et nous donne un avant-goût de ce que sera le « The secret migration », le prochain opus. Au beau milieu du set, Mercury Rev s'enfonce dans deux longues compos complexes, nous rappelant qu'à l'origine la formation pratiquait une musique très expérimentale. Et paradoxalement, ce seront les rares moments au cours desquels on retombera quelque peu sur terre. Ah oui, et lorsqu'il évoquera les moments difficiles inhérents à la réélection de Bush. Après une longue ovation,  le groupe revient jouer deux derniers titres : « Goddess on a highway » et un magistral « The dark is rising », reflet de la beauté pure du romantisme. Un grand moment ! Le charme de Mercury Rev avait encore opéré ; à un tel point, qu'on avait l'impression que le temps de ce spectacle, la terre s'était arrêtée de tourner…

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2004-11-06
  • Festival Name: Music In Mind
  • Festival Place: Concertgebouw
  • Festival City: Bruges
  • Rating: 0
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