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Rock Werchter 2004 : vendredi 2 juillet Spécial

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C'est de loin qu'on entend les Lostprophets et leur punk-métal d'école gardienne : rien de très excitant, si ce n'est une reprise du « Reptilia » des Strokes, preuve que chez ces jeunes fous, tout n'est pas perdu. De toute façon pendant tout le concert il aura plu des cordes : le genre de météo qui en festival peut s'avérer des plus pénibles.

Heureusement, le temps s'éclaircit à l'arrivée sur scène des Black Rebel Motorcycle Club, sans doute un peu groggy de jouer si tôt et en pleine lumière (et d'avoir appris la mort de Brando). Il est clair que leur rock crépusculaire et dilaté s'écoute mieux dans un petit club enfumé, mais la Mainstage de Werchter ne semble pas les décontenancer outre mesure : en débutant leur set par « Ha Ha High Babe », le trio (lunettes et perfecto noirs) prouve qu'en toutes conditions son répertoire frappe là où ça fait mal. En plein bide, tel un uppercut décoché par Jack LaMotta, qui terrasse l'auditeur de ses reverbs à la Jesus & Mary Chain. Et le set est racé, sans fioritures ni baisse de régime : « Spread Your Love », « Six Barrel Shotgun », « Stop », « Love Burns », « US Government », « Heart And Soul », et bien sûr « What Ever Happened To My Rock'n'Roll », sous une pluie battante dès les premiers accords, comme si le ciel avait attendu leur tube famélique pour nous tomber sur la tête. De fait, il s'agissait d'un grand moment de rock'n'roll, l'eau fouettant les visages des fans transis sous leur capuche : « I gave my heart to a simple cause / I give my soul to a new religion »… Si ça c'est pas rock'n'roll, alors on ne sait pas très bien…

Parce qu'on a beau dire, question rock qui tâche, les Von Bondies n'assurent pas autant que les Rebelles Noirs du Club de Motocyclette (ou les Motocyclettes du Club Noir des Rebelles ?) : à vrai dire on connaît mieux ce quatuor de Detroit parce que son leader, Jason Stollsteiner, s'est fait refaire la façade il y a quelques mois par un certain Jack White… Qui était le producteur de leur premier album, et aussi un ami (plus maintenant). Autant d'ingrédients réunis pour faire des Von Bondies un groupe de fashion victim (ou plutôt de revival victim), mais un groupe de fashion victim qui n'arrive pas à la cheville des White Stripes ou encore des Dirtbombs. A en juger par l'ambiance (triste), on ne devait pas être les seuls à penser la même chose : à part sur « C'mon C'mon », aucun débordement juvénile ne fût à signaler. Peut-être faut-il mettre ce manque d'entrain sur le compte de la fatigue : c'est qu'à les voir, The Von Bondies n'avaient pas l'air d'être en grande forme. Allez, on ose : The Von Bondies, c'est un peu « les voies de garage du garage-punk » (rires).

Pour voir du vrai rock'n'roll, avec tout ce que ça réserve de clichés à la « Spinal Tap », en fin de compte il n'y a pas mieux qu'un bon petit concert de Monster Magnet. C'est bien simple : Dave Wyndorf est le Monsieur Loyal du stoner-rock. Chez lui, pas de pose : ce type est rock'n'roll, « for real ». Exemple : dès le premier titre (« The Right Stuff », une cover d'Hawkwind), Dave Wyndorf fracasse sa guitare. Pas à la fin : au début. Rock'n'roll. Sur « Third Alternative », une ballade porno-rock qui ferait passer Marilyn Manson pour un prude, Dave Wyndorf susurre, grogne, vocifère, suçote, chuinte, claque la langue, s'accroupit devant la foule et la regarde dans les yeux, la main dans le froc. Rock'n'roll. Et puis « Dopes To Infinity », « Space Lord », « Powertrip », c'est du sacré rock'n'roll. D'une puissance inaltérable. D'une ascendance jouissive. Montée, climax, descente. Comme en pleins ébats sexuels. Rock and roll. Dans le jargon américain d'époque, littéralement « baiser ». Monster Magnet baise les guitares, fait jouir le rock, titille les zones érogènes du psychédélisme. Juste avant les Sugababes et Nelly Furtado, rien ne vaut un bon petit coup de « va-et-vient », comme dirait Alex d'Orange Mécanique. « Mecs à nique ». Rock'n'roll.

Et les Belges dans tout ça ? Chaque année, un groupe (flamand) fait la différence, en général sous la Pyramide. L'année dernière, c'était Janez Detd, dont le concert était solide (l'ambiance, fantastique). Cette année, c'était Arsenal. Fort d'un bel album d'électro-world sorti il y a un an (« Oyebo Soul »), Hendrik Willemyns et John Roan ont depuis lors écumé les festivals (même la Boutik Rock) et ainsi eu tout le temps nécessaire pour roder sur scène leurs jolies chansons chaloupées. Dès le début, l'ambiance est décontractée, pour petit à petit s'échauffer jusqu'au titre de clôture, l'éblouissant « How Come ? ». Entre-temps, le public aura dansé sur « Longee » et ses rythmes tropicaux, jumpé sur l'excellent « Mr. Doorman » (le tube de l'été 2003, ici rallongé de cinq bonnes minutes, pour faire durer notre plaisir, et le leur), découvert un nouveau titre (« I'm Cummin », avec en guest Gabriel Rios, dans le style de Bran Van 3000), applaudi à tout rompre avant, pendant et après le concert. Il s'agissait sans aucun doute d'un des live les plus festifs et chaleureux de tout le festival. Et au milieu de tous ces groupes de rock/metal à l'affiche du vendredi, d'un véritable vent de fraîcheur, qui fît du bien aux oreilles et aux zygomatiques.

Les zygomatiques, parlons-en avec The Darkness. Au départ, on croyait à une bonne blague : le retour du heavy-glam eighties, façon Motley Crüe, assaisonné d'une pincée de Queen. Du rock moustache (voir le bassiste, du nom de Frankie Poullain – ça ne s'invente pas), osant l'exubérance poil à gratter, les « air guitar » en collant rose pailleté, tétons à l'air et cheveux long au vent. Sur disque, cela donne des hymnes pompiers parfaits pour les stades, des ballades collantes dignes d'un mauvais trip FM : c'est drôle, mais en live, de visu, ce genre de pantalonnade « rock'n'roll » donne la chair de poule en nous renvoyant à nos propres doutes (lisez : hontes). « Comment ai-je pu acheter ce disque ? », s'inquiète le spectateur devant le collant fuchsia de Justin Hawkins. Devant lui, la matérialisation douteuse de ses péchés pas très mignons : quatre types tricotant leurs guitares en prenant la pose, l'un d'entre eux chantant de sa voix de falsetto des trucs pas net sur les femmes et l'amour de mâle en rut. Rétro à gogo, et pourtant ça fonctionne… L'angoisse, c'est que The Darkness lance un nouveau revival, des plus kitsch : l'année prochaine, on se baladera peut-être en jean serrant, et on aura l'air con. On dansera dans les bals sur « I Believe In A Thing Called Love » et « Growing On Me », on réécoutera nos vieux Slade, on fera l'amour en feulant comme un élan (« Get Your Hand Off My Woman »). Les Darkness révèlent au grand jour nos pires obsessions, et quelque part c'est pour ça qu'on les aime. Tiens, vous saviez que Justin Hawkins s'était fait piercer le pénis ?

Décidément, les fans de gros riffs en auront eu pour leur argent en cette journée maussade : après The Darkness, Korn, les rois du nu-metal, les idoles de toute une génération biberonnée au metal et au rap. Attendus de pied ferme par une horde de fan en culotte courte, Jonathan Davis et ses chevaliers de l'Apocalypse lanceront leur machine de guerre avec « Right Now », et pendant plus d'une heure ne relâcheront jamais la pression, à l'image des énormes « Here To Stay », « Falling Away From Me » et « Freak On A Leash ». Pendant « Blind », les pogos vont bon train, les coudes se perdent : on repère un blessé évacué en vitesse, l'arcade sourcilière ouverte. Plus tard, des milliers de puceaux reprennent en cœur « A.D.I.D.A.S. » (traduction : « All Day I Dream About Sex ») : mieux qu'un court d'éducation sexuelle, Korn sait parler aux garçons et aux filles… Pour une fois, le son est correct, sauf à la fin, lors du dernier titre (« Y'All Want A Single »). Il se pourrait bien que ce concert soit le meilleur de Korn sur nos terres depuis des lustres : ramassé, incisif, varié (un best of). De grands moments : « Shoots And Ladders », au dernier couplet duquel le groupe enchaîne sur le « One » de Metallica, la reprise réussie (et décoiffante) du « Another Brick In The Wall » de Pink Floyd, et un « Faget » survolté. En un peu plus d'une heure, Korn a confirmé à l'aise son statut de groupe metal le plus influent des années 90/00 : balèze, du début à la fin.

On ne peut pas en dire autant de Metallica, dont les trop réguliers passages chez nous commencent sérieusement à lasser. Il y a quinze ans déjà qu'on parle de Metallica comme le « groupe de heavy metal le plus important de ces 25 dernières années ». Cette réputation de baroudeurs trash n'a jamais été remise en cause, et ça commence à bien faire : depuis quinze ans, pas mal d'eau a coulé sous les ponts, et Metallica a sorti pas mal de daubes. Son dernier album en date, « St Anger », annonçait en grandes pompes le retour du groupe au trash des origines, celui de « Master of Puppets » : à le réécouter, on entend surtout le son de casserole de la batterie de Lars Ulrich, et surtout on s'ennuie pendant ces titres à rallonge, qui auraient gagné à être réduits de moitié. Metallica se repose sur ses lauriers, pensant qu'il n'a plus rien à prouver à personne, sauf que depuis le « Black Album » sont apparues des choses bien plus excitantes au rayon metal de nos disquaires préférés. La preuve, c'est que Metallica recentre maintenant les sets de ses concerts sur la période pré-Black Album, occultant par là la moitié de sa carrière (et de « St Anger », seuls « Frantic » et le titre éponyme sont joués). Au menu, donc : « The Four Horsemen », « Sad But True », « Creeping Death », « Battery », « Master… », « One », « Seek and Destroy », etc. De la grosse barbaque de barbare, un vrai supplice. « Gimme a M, Gimme a E, Gimme a R, Gimme a D, Gimme a E ! ! ! »

Après tant de violence et de haine, un peu d'électro (pas trop tôt) ne pouvait que passer comme une lettre à la poste : dommage que ce soit avec T. Raumschmiere, parce qu'il faut bien avouer que l'électropunk pouet pouet de ces quatre Allemands sent plus la bière que la sueur du dance-floor. Sur scène, un guitariste, un bassiste et un batteur, parfois tous ensemble aux machines, parfois au chant, bref un fameux bordel, dans une ambiance crade et glauque comme dans un squat de Berlin. Le problème chez T. Raumschmiere est le manque évident de mélodies qui tabassent : en vérité c'était aussi excitant qu'un plat de choucroute pas cuite un soir d'Oberbayern (blurp). Mais heureusement pour ces bidouilleurs en tablier blanc, il y a LE hit : « Monstertruckdriver », dont le beat festif et couillon sera hurlé en chœur par un public alors en folie (et rejoué en rappel). « Monstertruckdriver », c'est un peu le « Seven Nation Army » de l'electro caca pipi. Efficace et addictif, même si dans un an ce sera autre chose, et ainsi de suite. Allez, les bras en l'aiiiiiiiiiir ! ! ! ! ! !

 

 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2004-07-02
  • Festival Name: Werchter
  • Festival City: Werchter
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