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Phoenix - 02/08/2024

The Big Pop Circus Festival 2005 Spécial

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Associer le cirque et la musique lors d'un festival n'est pas une idée neuve. L'une ou l'autre tentative a même déjà vu le jour. Mais elle n'a jamais récolté le succès escompté. Ce projet ambitieux mérite cependant qu'on s'y attarde ; mais pour le réussir, il faudra une bonne dose de persévérance. Et puis peut-être la participation de l'un ou l'autre groupe local susceptible d'entraîner ses aficionados. C'est en tout cas la conclusion que l'on peut titrer de cette première édition du Big Pop Circus Festival, dont la parfaite organisation méritait davantage que les 4 à 500 personnes qui ont assisté aux concerts de ce samedi 17 septembre (NDR : pour votre information, la journée du dimanche était exclusivement consacrée au cirque) : un superbe chapiteau, une acoustique impeccable, de la petite restauration et des prestations particulièrement convaincantes de tous les groupes à l'affiche ; sans oublier les interventions très remarquées des artistes du cirque Malter ( NDR : un bémol : l'absence de bière blanche !) En outre, la position de Molenbaix (NDR : entre le Mont Saint Aubert et le Mont de l'Enclus) permet à cet événement de briguer le statut de festival transfrontalier en attirant aussi bien le public flamand, wallon que du Nord de la France.

C'est avec plus d'une heure de retard que Willy Willy & The Voodoo Band entame les hostilités. Motif : trop peu de monde (NDR : le public arrivera peu à peu au cours de l'après-midi pour atteindre 400 à 500 âmes vers 20 heures). Et se produire devant une cinquantaine de spectateurs n'est pas forcément excitant. Pourtant, la formation flamande n'a pas failli à sa réputation. Ex Scabs et Arbeid Adelt, Willy Lambregt (NDR : il est également surnommé le Keith Richards du rock belge !) est maintenant soutenu par Pip Vreede (ex Red Zebra, ex Wolfbanes) à la guitare rythmique, Paul Brusseel (ex Mudgang et Revelaires) à la batterie et Marnix Catsyn (ex Soapstone, Revelaires) à la basse. Et leur white trash rock'n'roll implique de plus en plus de compos personnelles. A l'instar de son dernier opus, « Hellzapoppin ». Blues, rock'n roll et boogie constitueront l'essentiel d'un set fort solide, à défaut d'être original.

De La Vega (NDR : nom inspiré du célèbre feuilleton de Walt Disney, Zorro) est issu de Gand. Si le noyau de base implique le guitariste (NDR : sa six cordes est d'un vert étincelant !) JP Debrabander, le bassiste Ben Van De Velde et le drummer (NDR : sur les planches il garde presque constamment le casque sur les oreilles) David Van Belleghem, l'arrivée de la chanteuse Lize Accoe a donné une toute autre dimension à la formation. Elle possède une voix exceptionnelle, sorte d'hybride entre Dani Klein (Vaya Con Dios) et Geike Arnaert (Hooverphonic). Un timbre qui sied parfaitement à leur musique, fruit d'un mélange de dub, rock, soul, funk, (nu) jazz et hip hop. Sur scène le line up est enrichi d'une section de cuivres (deux trompettes et un saxophone), ainsi que d'un percussionniste. Et tout ce petit monde nous plonge dans une atmosphère envoûtante, sorte de trip hop survitaminée. Un set au cours duquel se manifesteront des dompteurs de boas et une très jeune contorsionniste. En fin de parcours, Lize s'aventurera même dans la boule infernale, au sein de laquelle virevoltent deux motards. Impressionnant ! Tout comme le set de De La Vega, d'ailleurs. Avec Absynthe Minded, cette formation constitue probablement deux des plus beaux espoirs du nord de la Belgique.

La naissance de Chilly Pom Pom Pee remonte déjà à 1994. A l'époque, la formation liégeoise se produisait sous la forme d'un quintet. Depuis 2002, suite au départ d'un des guitaristes, elle est donc réduite à la formule du quatuor (NDR : très mathématique tout ça !). Ces fanas de bon vieux rock'n'roll jouent la musique qu'ils aiment sans se prendre la tête et sans détour. Parmi leurs références, on citera les Rolling Stones et les White Stripes. Mais aussi le Clash. Ils rendent d'ailleurs un hommage à Joe Strummer à travers leur chanson « The missing drive ». Leur rock teinté de funk, de reggae et de punk passe en tout cas plutôt bien la rampe sur scène ; même s'il faut avouer qu'il lui manque encore de ce petit quelque chose pour faire la différence. Encore que l'intervention de l'artiste préposée aux cerceaux a donné une dimension assez particulière au show. Costard/cravate, Christophe Loyen se démène comme un beau diable, pendant que Didier Masson et Pierre Lorphèvre, respectivement guitariste et bassiste, triturent leur râpe avec fièvre et passion. Parfois, Chritophe sort un harmonica de sa poche pour insuffler un zeste de blues dans les compos. Apparemment friand de covers, CPPP nous réservera une superbe interprétation du « Debaser » des Pixies et puis en rappel leur cover incontournable du « My generation » des Who.

C'est sous la forme d'un quatuor que Mud Flow monte sur les planches. Un guitariste supplémentaire est donc venu rejoindre le line up du combo depuis le début de l'année. Enfin, du moins pour les prestations live. Auteur d'un remarquable quatrième opus, début de l'année dernière (« A life on standby »), la formation a acquis une maturité scénique étonnante. Sans oublier d'y ajouter un sens de l'esthétisme particulièrement raffiné. Le tout tapissé de projections assurées par le frère de Vincent. Tout au long de leur set, l'émotion et la sensibilité des mélodies sont très palpables. Entrecoupée de passages tendres, intimistes, l'électricité coule à flots comme à la plus belle période de la noisy (NDR : pensez à Ride !). Et la voix bien timbrée de Vincent accentue cette impression de mélancolie tour à tour douce ou  furieuse. Derrière le backing group assure. Charly Decroix aux drums d'abord (NDR : probablement un des meilleurs de sa génération ! Pas pour rien qu'il a remplacé au pied levé celui de Girls In Hawaii, l'an dernier). Et puis Blazz, dont les accès de basse mélodique font merveille dans ce contexte sonore. « The sense of 'me' », « Tribal dance », « Five against six »  et bien sûr le single « Today » constituent les points d'orgue du set. Mais Vincent (NDR : manquerait-il de charisme ?) trouve le public un peu trop amorphe à son goût, abandonne sa guitare et rejoint la foule pour tenter de la réveiller. C'est à cet instant qu'elle se rend alors seulement compte de la qualité du show. Et pour clore le spectacle, le crescendo de « New Eve » nous entraîne progressivement dans un tourbillon dantesque, digne du meilleur Mogwai… Epatant !

Jérôme Mardaga monte sur scène. A sa gauche, son bassiste Sacha Symons prend place sur un siège. A sa droite, Thomas Jungblut - un personnage atypique et plutôt de petite taille – se réserve les drums, installés de profil par rapport au public. C'est son éternel petit groupe de merde. Derrière le trio on aperçoit des machines, un clavier et autres gadgets électroniques. Jérôme est armé d'une guitare électrique. Et il ne s'en séparera que trop rarement. Son set est puissant. Il interprète ses inévitables « Tous les gens que j'aime vont mourir un jour », « Ma femme me trompe », « Moi je voudrais », « J'ai peur des Américains », et autres extraits de ses deux albums (« Un monde sans moi » et « 12h33 ») en ponctuant ses compos d'interventions pince-sans-rire dont il est coutumier (NDR : Avant d'attaquer « Je voudrais », il compare même les Diables Rouges actuels à des tapettes, plus soucieux de leur voiture de sport que de l'honneur de leur nation, sous les vivats du public). Bref, il sait mettre de l'ambiance. Malheureusement, il faut attendre trois bons quarts d'heure avant de changer de registre. Il chante alors en solo « J'ai les mains qui tremblent », dans un style qui peut rappeler Jean-Louis Aubert. Emouvant ! La présentation de ses musiciens et de son staff technique est originale. A travers un conte moderne, il les propose à feu Jimi Hendrix. Mais ce soir, Jérôme a bouffé du métal et n'est avare ni d'énergie, ni d'électricité. En fin de parcours, alors que les motos recommencent à vrombir dans la boule infernale, il s'écrie : 'On aime Motorhead' ! Au bout du compte, j'aurais davantage apprécié que Jéronimo nous propose un set plus nuancé. En incluant un zeste d'acoustique, par exemple. Attention, le show était très bien ficelé, très efficace même, mais d'une efficacité monocorde.

En final, Pillow s'est acquitté de sa prestation avec énormément d'application. On sent que l'expérience de la scène les rend plus sûrs d'eux, même si inévitablement la prestation de Guillaume, le guitariste soliste, se détache du lot. Il est cependant regrettable que le batteur continue de drummer dans un registre aussi indolent, alors que le post rock de Pillow mériterait davantage d'explosivité percussive

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2005-09-17
  • Festival Name: Big Pop Circus Festival
  • Festival City: Molenbaix (Celles)
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