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D Hiver Rock 2005 : samedi 12 février Spécial

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Il ne m'a pas été possible d'assister aux prestations d'Occy Altiga, d'Adolina et de Kofeee ; et pour cause, durant leur set, je recueillais les propos des musiciens de Bacon Caravan Creek, que vous retrouverez à travers une interview dans Musiczine, la semaine prochaine.

Quatuor anversois, In-Kata pratique une sorte de post rock dans la lignée d'Explosion In the Sky, voire de Mogwai. Musicalement, le groupe est particulièrement au point. Vocalement, c'est plutôt la cata ( ?!?!?), même lorsqu'il essaient de chanter tous les quatre. Conclusion : soit ils engagent un chanteur, soit ils arrêtent de chanter.

Pi Project est un nouveau projet au sein duquel on retrouve Pierre Surquin. Qui a mis provisoirement sa carrière solo en veilleuse pour se faire plaisir en jouant du rock. Pas du rock climatique comme il pratiquait à ses débuts en cherchant le chaînon manquant entre Wheat et Red House Painters, mais du gros rock bien basique, un peu daté, à la fois hymnique et gothique qui cherche un compromis entre Midnight Oil et Bauhaus. Une formation dont le line up réunit deux guitaristes, un bassiste, un drummer, un claviériste et un chanteur. Qui possède un superbe timbre, soit dit en passant. D'excellentes individualités ne font cependant pas la meilleure équipe. A l'instar du sporting d'Anderlecht dans le domaine du football, si vous voyez ce que je veux dire. D'autant plus que le chanteur n'est pas toujours en phase avec les autres musiciens. Et ce n'est pas « Man told me », véritable hit en puissance, qui me fera changer d'avis. Il n'y a  pourtant aucune raison de jeter le bébé avec l'eau du bain. Leur single deux titres (« After the atom ») est quand même d'excellente facture. Mais le sextuor doit maintenant privilégier la cohésion. C'est sans doute une question de rodage (NDR : ou d'entraînement si vous préférez le langage sportif !)

Malibu Stacy est le vainqueur du dernier Concours-Circuit. Et après avoir assisté à leur set, on comprend mieux pourquoi. En fait, si Ghinzu fut le point d'orgue du festival, Malibu Stacy et Bacon Caravan Creek en sont les révélations. Pour un aussi jeune groupe, Malibu Stacy affiche une cohésion particulièrement étonnante. Mais si leur pop rafraîchissante, allègre et contagieuse, rappelle quelque part Weezer, le chanteur donne une coloration nettement plus britpop à l'ensemble. Véritable showman, il me rappelle même un certain Jarvis Cocker (Pulp). Longiligne, petites lunettes, il se contorsionne avec sensualité et une élégance rare autour de son pied de micro. En outre, il possède une fameuse voix. A mon avis, on reparlera bientôt de Malibu Stacy. Et en bien !

Autre révélation de la soirée, Bacon Caravan Creek a enregistré son premier elpee (« Behind a wish »), fin de l'année dernière. Un disque qui figurait d'ailleurs dans mon top 5 des albums belges. Et leur mélange d'ambient et de pop/rock mélodique prend une toute autre dimension sur les planches. Tout au long de leur set, on est envoûtés par leur solution sonore. Tous les regards sont pourtant braqués sur Nicolas, qui chante (NDR : avec énormément de talent) derrière son pupitre à samples. Presque cold, la basse de Vincent donne le groove, pendant que Jonathan dispense ses accès d'électricité avec une grande sobriété, mais surtout une rare efficacité. Derrière ses drums ou la deuxième machine à samples, Xavier coordonne toute la souplesse des tempos. En y réfléchissant bien, nous sommes alors aux confins de l'univers de Radiohead circa « Kid A » ou encore « Hail to the thief ». Epatant !

Toujours sous le charme de Bacon Caravan Creek et de Malibu Stacy, j'ai rencontré pas mal de difficultés à entrer dans le set de Steels. Et pourtant, ce quintette issu de la région de Dour excelle dans son post rock qui doit autant à Godspeed You Black Emperor qu'à Mogwai. Les compos peuvent ainsi passer du plus atmosphérique au plus fulgurant, sans pour autant perdre le fil de leur coulée continue. Notez bien : le chanteur ne s'appelle pas Tom, mais bien Benjamin. Egalement derrière son pupitre à samples (NDR : aujourd'hui, ça fait tendance !), il possède un timbre capable de passer du falsetto au baryton. Et leur dernière composition m'a furieusement fait penser à « The end » des Doors. Même la manière de chanter de Tom me rappelait un certain Morrison. A revoir, c'est une certitude !

Hulk doit faire un véritable tabac au Pays-Bas. Un trio composé d'excellents instrumentistes qui pratique un blues rock (NDR : ou un rock blues, si vous préférez) que j'écoutais volontiers au cours des seventies. Encore que dans le genre, personne n'est encore parvenu à égaler le défunt et légendaire Rory Gallagher. Le chanteur possède d'ailleurs un look (NDR : les rouflaquettes !) proche du célèbre Irlandais. Si dans le style, le groupe a fait un véritable malheur, il faut avouer qu'en 2005, leur musique fait plutôt passéiste. Un avis que ne partage pas les post-trentenaires (quadragénaires ?) qui estiment avoir pris une véritable claque. M'enfin, tous les goûts sont dans la nature. (Voir également la chronique de leur album "Party time")

Il revenait à Pillow de clôturer le festival. Un quintette qui pratique une musique exclusivement  instrumentale dominée par les guitares (NDR : parfois trois !). Une sorte de concentré de post rock (NDR : encore !) qui puise son inspiration chez Explosions In The Sky, A Silver Mt. Zion ou encore Mogwai. Concentré parce que les périodes de méditation sonore ont été éliminées, pour laisser place à des morceaux qui ne s'éternisent pas inutilement. Mais si les guitares dominent le sujet, le synthé habille les compositions, pendant que la basse donne un ton plutôt cold au climat sonore. Une très belle prestation nonobstant le bris de lanière du soliste, qui a dû jouer assis pratiquement tout le set.

Une belle réussite pour ce D'Hiver Rock dont on attend impatiemment la quatrième édition l'année prochaine. 

Informations supplémentaires

  • Date: 2005-02-12
  • Festival Name: D'Hiver Rock
  • Festival Place: Maison de la Culture
  • Festival City: Tournai
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