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Rock Werchter 2006 : jeudi 29 juin. Spécial

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On ne pèse pas grand-chose dans ce bas monde, à voir le peuple qui vous submerge de tous côtés, sous un soleil de plomb, sur une plaine perdue près de Leuven, à regarder Brian Molko chanter ses simagrées. Il en faut du courage pour braver la fatigue, la déshydratation, les décibels, la file d'attente pour boire une douche, et 1h30 de Muse. Oui, se taper quatre jours de Rock Werchter s'avère un sacré challenge. Météo : 30 degrés en moyenne. Et 80000 personnes par jour, assises, couchées, debout, partout. Ajoutez à cela la somme d'argent exorbitante à dépenser pour y participer, et 'l'événement rock de l'année' ressemble de plus en plus à un élevage en batterie de poules pondeuses. Heureusement, il n'y a pas eu de morts à Werchter, et ce grâce à la générosité des organisateurs qui ont bien voulu mettre cinq (…) robinets d'eau à disposition de leur très cher public. 'Eat your money and die !' : voilà qui ferait un bon T-shirt de festival, en taille « Girly », XS, S, M, L, XL et XXL. Espérons que Live Nation y pense pour l'année prochaine, et d'ici là…

… Bon vent à toi, la jeunesse qui fout le camp ! Il est à peine 18h00 en ce premier jour de festival que déjà le soleil tape plus fort que l'intégrale des Deftones. Chino, de plus en plus obèse, peine à éructer son mal-être juvénile. Normal : il n'est plus jeune. Le poids de l'âge l'empêche de sautiller comme en 95, à cette époque où le 'nu-metal' régnait en maître sur les charts. D'« Adrenaline » il lui en reste assez pour chanter du Deftones, mais sur le mode du pilotage automatique. Il est probable que les Américains changent leur fusil d'épaule à court ou moyen terme, et ralentissent leur musique (l'inédit joué ce soir, à l'ambiance très spongieuse, tiré d'un nouvel album qui sort à l'automne). Le side-project de Moreno, Team Sleep, en était le signe avant-coureur… Après, c'est une question de tubes, enchaînés vite fait bien fait pour satisfaire tout le monde (« Passenger » en ouverture, sans Maynard James Keenan, puis « Feiticira », « My Own Summer (Shove It) », Root, Nosebleed, Be Quiet and Drive (Far Away) », « Change (in the House of Flies) » et le grandiose « 7 Words »,…). Du bon boulot, sans plus.

… Bon vent à toi, le rock progressif ! Si Maynard James Keenan n'était pas présent aux côtés de Chino lors de « Passenger », c'est sans doute parce qu'après les Deftones il y avait Tool, dont il est le chanteur. Quand on est le 'frontman' d'un des groupes de rock les plus puissants de la planète, faut-il à tout prix se préserver avant chaque concert, se concentrer et faire une prière, éviter de boire un casier de bières et de se faire renverser par une voiture ? Y a-t-il un secret ? Aiment-ils les premiers Yes ? Toujours est-il que « 10,000 Days », le dernier album de Tool, sonne durablement à nos tympans comme un Panzer lancé à toute allure dans un champ de mines adverse. C'est de la grosse artillerie, du matos de pro : on parle ici de metal 'crimsonien', et ça pète dans tous les sens à coups de frappes chirurgicales. Maynard a le torse nu, une crête sur le crâne dissimulée par un Stetson, une colonne vertébrale tatouée sur sa colonne vertébrale, et des lunettes à la Starsky et Hutch. Les trois autres ressemblent étrangement à des métalleux middle-class qui cachent bien leur jeu… Et de fait : une basse, une guitare, une batterie et une voix suffisent pour évoquer l'Enfer, le Jugement Dernier, l'Apocalypse. En huit titres d'une fureur métronomique, Tool rappelle aux infidèles qu'on peut faire (et écouter) du metal sans avoir l'air ridicule, et qu'en plus ça rapporte (« 10,000 Days » cartonne ici et ailleurs). « Stinkfist » ouvre le bal (des damnés), et le ton est donné. Du coup le soleil fait moins le malin, et tout le monde lève le poing en cadence, sur « The Pot », « Forty Six & 2 », « Jambi », « Sober », « Lateralus », « Vicarious » et « Aenema ». Fin des affrontements, victoire de Tool par KO.

… Manu, Chao à toi ! Le jeu de mot est facile, mais il fallait le faire. Bien qu'aucune actualité discographique ne soit au programme de l'ex-Mano Negra, l'idée de l'inviter sur la Main Stage pour faire péter l'ambiance n'avait rien de saugrenu. Comme d'habitude, Manu Chao et son Radio Bemba Soundsystem ont donc mis le feu sur la plaine de Werchter, en toute grâce, sans se forcer. Avant l'entrée en scène de Manu, son groupe déjà s'échauffe, devant un public attentif qui le regarde jouer sans l'entendre. Etrange bal populaire, augurant un décollage sonore d'une grande intensité. 'Et c'est parti pour le show, et c'est parti tout le monde est chaud' : Manu déboule, monte le son et balance les hits sans temps morts. Ses musiciens assurent côté guitares et basse, même si la formule est désormais connue de tous. Ici, aucun mystère : c'est l'équilibre parfait entre ballades reggae-salsa-pop et footings ska-punk, qui s'emboîtent comme des pièces d'un puzzle. Ces ruptures de rythme finissent évidemment par agacer, d'où l'incident en fin de concert : 'et je coupe le son !', comme le chante Katerine, sauf qu'ici personne n'aura songé à le remettre, et Manu de faire un doigt d'honneur aux caméras et de se casser sans dire au revoir. Quand c'est l'heure, c'est l'heure, et tant pis pour le rappel, qui aurait dû se composer des titres suivants : « Mala Vida », « Makina », « Elegir », « Bobby Lent » et « Sidi H Bibi ». Forcément, il y a de quoi se fâcher tout rouge. 

… Bon vent à toi, le tueur de coyotes ! Des stars, ouaip. 'Le plus grand groupe de rock du monde', titrait le Mojo il y a plus d'un an, en parlant des Red Hot Chili Peppers. Ce soir en tout cas, ils n'auront assuré que le strict minimum syndical : « en roue libre » comme on dit, et à regarder de plus près les textes de Kiedis, on se dit que le bonhomme ne l'a pas inventée (la roue). Ce soir, plus que d'habitude, c'était lui le maillon faible : petite voix, présence effacée, et une chemise qu'il gardera quasi tout le concert (NDR : or, un concert des Red Hot sans un Kiedis torse nu n'est pas vraiment un concert des Red Hot). Peut-être n'avait-il même pas envie de monter sur scène, ce qui explique sans doute pourquoi Frusciante, Flea et Smith auront tricoté pendant 10 minutes en attendant que leur chanteur se pointe. « Can't Stop » en ouverture, puis « Dani California » et « Scar Tissue » démarrent les festivités, sous un ciel moite qui calme les ardeurs. Le soleil aurait-il eu raison, déjà, de la fougue des plus intrépides ? La mollesse est communicative, et l'on bâille à l'écoute de ces nouveaux morceaux (« Charlie », « Warlocks », « Snow », « Wet Sand », « Tell Me Baby ») aux relents funk rock à peine audibles. Une vieillerie (« Me And My Friends », 1987), deux-trois tubes (« Parallel Universe », « Californication » et un « By The Way » à rallonge), mais pas de « Give It Away » ni de « Under the Bridge »… Constat amer ou amusant : le meilleur moment du concert est à mettre sur le compte des Bee Gees et de leur hit « How Deep Is Your Love ? », interprété par un Frusciante en solo, terriblement touchant.

… Bon vent à toi, la mondialisation ! N'ergotons pas sur l'avenir de notre planète, et laissons donc les Black Eyed Peas nous donner leur version de la globalisation… Ou comment s'approprier le « Misirlou » de Dick Dale (« Pump It »), Bollywood (« Don't Phunk With My Heart »), l'électro-hop à la N.E.R.D. (« My Humps »), le reggae, la rumba, la pop, le rock, etc., pour en faire des tubes certifiés platine, sans se fouler le cul. Que ceux qui aimaient les Black Eyed Peas avant le polissage FM (l'album « Bridging the Gap ») passent ici leur chemin : on ne parle plus du même groupe. Ambiance aussi du côté du Marquee, avec Roger Sanchez, DJ housy au poil, mais pas original. Les gens dansent en cadence sur le plancher qui rebondit. Un peu de beat après tant de riffs, c'est quasi l'oasis. « Let's Get Retarded », comme le gueule Will.i.am, mais ne soyons pas dupes : c'est du divertissement, rien d'autre. Et c'est pour ça qu'on paie.

Informations supplémentaires

  • Date: 2006-06-29
  • Festival Name: Werchter
  • Festival City: Werchter
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