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Rock Werchter 2006 : vendredi 30 juin Spécial

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On ne pèse pas grand-chose dans ce bas monde, à voir le peuple qui vous submerge de tous côtés, sous un soleil de plomb, sur une plaine perdue près de Leuven, à regarder Brian Molko chanter ses simagrées. Il en faut du courage pour braver la fatigue, la déshydratation, les décibels, la file d'attente pour boire une douche, et 1h30 de Muse. Oui, se taper quatre jours de Rock Werchter s'avère un sacré challenge. Météo : 30 degrés en moyenne. Et 80000 personnes par jour, assises, couchées, debout, partout. Ajoutez à cela la somme d'argent exorbitante à dépenser pour y participer, et 'l'événement rock de l'année' ressemble de plus en plus à un élevage en batterie de poules pondeuses. Heureusement, il n'y a pas eu de morts à Werchter, et ce grâce à la générosité des organisateurs qui ont bien voulu mettre cinq (…) robinets d'eau à disposition de leur très cher public. 'Eat your money and die !' : voilà qui ferait un bon T-shirt de festival, en taille « Girly », XS, S, M, L, XL et XXL. Espérons que Live Nation y pense pour l'année prochaine, et d'ici là…

… Bon vent à toi, le clonage FM ! Les 'Interpol anglais' : c'est un peu ce qu'on dit à propos des Editors. Même allure (habits noirs, sourire figé), même voix (sépulcrale, profonde, à la Ian Curtis – cette figure tutélaire), et quasi le même genre de tubes (« Blood », « Munich », etc.) mais en moins percutants. Autant d'éléments qui augurent un prochain triomphe, à moins que le vent ne tourne et que le post-punk/no/cold wave revival devienne rapidement ringard. On parle de soussous, de covers du NME, de compiles Rough Trade et de dossiers dans les Inrocks. Des rumeurs courent d'ailleurs que la coupe 'mulet' devrait bientôt revenir à la mode, tout comme la musique de Fleetwood Mac et de Blue Oyster Cult (cfr. The Raconteurs).

… Bon vent à toi, l'amateurisme qui fait mouche ! La meilleure idée d'Alec Ounsworth est d'avoir nommé son groupe Clap Your Hands Say Yeah, comme ça plus besoin de gueuler le nom avant le concert ou au rappel : il suffit de 'taper des mains et de dire Ouais !' Même Guy Debord ou Gilles Deleuze n'y auraient pas pensé… Il faudrait donc, pour bien faire, applaudir en cadence pendant tout le concert. Sauf qu'en live, les CYHSY sont loin de convaincre, tant leurs faits et gestes s'avèrent emprunts d'une nonchalance rébarbative. Si sur disque la voix étranglée d'Ounsworth et les mélodies bancales parviennent à faire mouche, sur scène c'est tout le contraire : on se croirait presque à un concours rock amateur, d'autant que le groupe n'a pas beaucoup d'allure… Pour l'ambiance, il fallait donc aller voir du côté de la Main Stage, où Kanye West faisait péter son hip hop de première classe devant un parterre pour une fois échaudé. Accompagné d'un quatuor à cordes, d'un DJ et d'un garde du corps, l'Américain s'amuse (sur « Take on Me » d'A-Ha), joue au chef d'orchestre (le « Bitter Sweet Symphony » du Andrew Oldham Orchestra) et brocarde gentiment les organisateurs du festival pour leur manque d'éclectisme. C'est un fait (et un scandale) : le hip hop est le parent pauvre de l'affiche, mangé tout cru par le rock, qui se taille la grosse part du gâteau… Un constat d'autant plus alarmant que le concert de Kanye West était l'un des meilleurs de ces quatre jours de déluge sonore. Des hits (« We Don't Care », « Get 'Em High », « Heard 'Em Say », « All Falls Down », « Gold Digger », « Jesus Walks », et, en apothéose, « Touch The Sky » et son sample de Curtis Mayfield), de la bonne humeur, et un mec qui ose dire ce qu'il pense sans jouer les fiers-à-bras. Big up !

… Bon vent à toi, l'Angleterre de Coldplay ! Sans doute n'ont-ils pas les tubes FM de leurs compatriotes humanitaires, mais les cinq types de Elbow, eux, ne se prennent pas la tête et gardent le sourire. On peut parler ici de véritable humanité, de gentillesse, et ça n'a rien de péjoratif : quand Guy Garvey dédicace « Newborn » à ses deux collègues Craig Potter et Richard Jupp, papas depuis peu, c'est fait avec tellement de sincérité qu'on ne peut qu'applaudir… Surtout que le titre en question, le dernier de la setlist, s'avère l'un des meilleurs du groupe, tout en montée et en intensité. Pour le reste c'est du pop-rock aux atmosphères dilatées, sans tambours ni trompettes, autrement dit parfait pour reprendre ses esprits avant la tempête Mogwai. Une belle grosse tempête, ponctuée de moments d'accalmie, d'éclairs de chaleur et de coups de tonnerre imprévisibles. Mention spéciale à Stuart Braithwaite, qui s'est planté à un moment crucial de l'hénaurme « Mogwai Fear Satan » : en balançant trop tôt sa partie de riff (un glissement ? une faute d'attention ?), le guitariste aura brisé toute la chaîne noisy patiemment tricotée par lui et ses potes depuis plusieurs minutes. La cathédrale sonique ainsi réduite en cendres, l'effet voulu (et tant attendu) sonnera finalement comme un pétard mouillé… Dommage ! Mais à part cette bourde innommable, les Ecossais nous auront quand même gratifié de quelques-uns de leurs meilleurs morceaux : « Yes ! I Am A Long Way From Home » en ouverture, « Ithica 27 o 9 », « Helicon 1 », « Friend of the Night »… Un grand moment de rock'n'roll, malgré l'éjaculation précoce de « Mogwai Fear Satan ».

… Bon vent à toi, la new beat ! Du beat, du vrai, enfin, qu'on satisfasse cette envie pressante de plier du genou en pointant du doigt les étoiles comme autant d'éclats d'une immense boule à facettes. C'est l'heure de la grosse nouba, sponsorisée par les frères Dewaele, alias les 2Many DJ's, alias la moitié de Soulwax, alias les producteurs du « Sexor » de Tiga, alias les mecs qui ont fait découvrir Vitalic au monde entier (sur leur mix-bootleg « As Heard… Part 2 ») : toute une bande de potes qui se retrouvent ici ce soir, pour transformer la pyramide en chaudron bouillant, et la plaine qui l'encercle en fourmilière au cœur unique, battant la mesure sur le poumtchak salvateur. C'est une heure en avance sur le programme que Pascal Arbez s'empare de ses laptops et séquenceurs divers, devant une foule qui s'extasie dès les premiers retentissements de sa techno cow-boy. Dehors, il fait très chaud. Sous la tente circulaire c'est bien pire : il pleut des gouttes de sueur. C'est « La Rock 01 », comme d'habitude, qui remporte la palme de l'ambiance : un hymne techno de la trempe d'un « Da Funk », d'un « Spastik » ou d'un « Southside », qui rend les gens fous et la croix rouge alerte. Malgré les titres mixés comme un sacré bourrin par le Français (des pistes qu'il lance - mal - sur son ordi), personne ici ne s'en inquiète et c'est normal : dans une telle ambiance, on pardonne allègrement ce genre de détails crispants. D'autant qu'à la fin de son set, Vitalic gratifie l'assemblée d'un bon vieux « Sound of C », de nos gloires nationales… les fameux Confetti's. La new beat, ce trésor national, s'avère de plus en plus une influence majeure chez les DJ's et musiciens techno, de Derrick May à la clique de DJ Hell (International DeeJays Gigolos). De la 'new new beat' ? A voir le costume de Tiga (tout en blanc, chapeau compris), il est certain que les eighties restent d'actualité. Qu'il balance ses propres tubes (dont une version mixée incroyable de son « Hot in Herre » - en fait de Nelly - avec le « Rollin' and Scratchin' » de Daft Punk) ou ceux des autres (à noter : le « Blue Orchid » des White Stripes passe très bien mixé à de l'électro), c'est la fête, l'extase océanique, ce sentiment toujours précieux de ne faire qu'un avec les gens qui dansent auprès de vous. Et ici ils se comptent par milliers. Que dire alors de la prestation des 2Many DJ's, si ce n'est qu'une fois dans le bain c'est si bon d'y rester ? Après le concert « Nite Versions » de Soulwax (combis blanches, prénoms-néons, beats efficaces), les 'Fucking Dewaele Brothers' ont prouvé encore une fois qu'ils ont un sens incroyable du DJing tout-terrain, mixant futurs tubes planétaires et vieilles scies au lustre à chaque fois redoré. Une soirée mémorable, sous le signe de toutes les musiques, mixées à l'encontre de tout purisme réducteur.

Informations supplémentaires

  • Date: 2006-06-30
  • Festival Name: Werchter
  • Festival City: Werchter
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