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Dour Festival 2006 : dimanche 16 juillet Spécial

Écrit par Sébastien Leclercq, Bernard Dagnies et Redouane Sbaï
&

Dimanche. Une programmation de luxe clôture ce festival. A commencer par Alias. Délaissant judicieusement son dernier essai (NDR : poussant la chansonnette sur l'intégralité des titres de « Brookland-Oaklyn », Tarsier brillait par son absence), le jeune MC a délivré un set étonnant, consacrant une première partie au mixage de ses morceaux les plus 'trip-hoppiens'. Après avoir remercié le public de sa présence, Alias a démontré toute l'étendue de son talent lors d'un second acte plutôt hip-hop qui a fini de rameuter les derniers indécis traînant au fond du chapiteau. Alias a ainsi achevé son set en faisant danser une foule entièrement convaincue.

Sur le coup de 15h20, et malgré une chaleur toujours plombée, Didier Wampas et sa bande s'emparent de la Last Arena. Le ton est immédiatement donné. Le set commence très fort par « Ce soir c'est Noël », et recèle quelques morceaux issus de « Les Wampas vous aiment ». Un ancien opus ; mais toujours le plus speedé. Les Wampas enchaînent 5 ou 6 tubes plus rythmés les uns que les autres. Le public est déjà à genoux. Au sens propre cette fois-ci. Le charismatique et remuant leader effectue en effet une longue incursion dans la foule. Il lui demande de se coucher. Les aficionados obéissent sans broncher. Didier traverse le peuple tel un roi, avant d'escalader la tour située au dessus de la table de son, à une bonne centaine de mètres de la scène ! Une scène envahie un peu plus tard par une horde de jeunes filles invitées à participer à leur version de « Où sont les femmes ». Quelques années plus tôt, Patrick Juvet avait déclenché, ici à Dour, une véritable bronca. Notre ténor récolte de nombreuses bises et soulève les applaudissements des spectateurs. Le combo en profite alors pour calmer quelque peu le jeu et interprète l'une ou l'autre compo plus calme. A l'instar des « Bottes rouges » (NDR : difficile pour le groupe et le public de suivre un rythme aussi frénétique tout le concert). Les vétérans ont d'ailleurs certainement eu l'impression de revivre ce show endiablé des Wampas accordé lors de l'édition 1993 de Dour. Et force est de reconnaître que les Wampas, à contrario d'une multitude de groupes français de l'époque qui se réclamaient du mouvement dit alternatif français, sont parvenus à conserver toute leur verve.

Le post rock de Mono suscite l'apaisement. Une grande partie du public a pris également la décision d' s'asseoir. Mais pas pour les mêmes raisons. En fait leur set nécessite un certain état de conscience pour être apprécié à sa juste valeur. Leur musique navigue parfois quelque part entre celle de Mogwai et de Low. Mais les conditions ne sont pas idéales pour savourer cette solution sonore. Et pas seulement parce que le public y est clairsemé. On les verrait bien plus facilement séduire une audience réunie dans une petite salle, lors d'une longue soirée d'hiver. Une chose est sûre ce quatuor japonais ne manque pas de charme. Et quand un combo a le soutien de Steve Albini, il est à suivre de très près.

Après avoir été longtemps le projet solo de Nick Talbot, Gravenhurst est donc passé à la formule d'un véritable groupe. Un trio. Un claviériste/bidouilleur/bassiste, un drummer (NDR : époustouflant !) et Nick à la guitare. Qui a troqué sa râpe acoustique contre une électrique. Et sa musique a pris une toute autre dimension. Noisy, climatique, à la croisée des chemins de Ride, My Bloody Valentine, Red House Painters et Mogwai, la plupart de ses chansons sont construites en crescendo. Nick effleure d'abord ses cordes délicatement, tout en parcourant ses mélodies de son timbre limpide, fragile. Au fil de la compo, il a de plus en plus souvent recours à ses multiples pédales de distorsion afin d'atteindre ultimement une intensité paroxystique, à laquelle tout le groupe participe allègrement. Superbe tout simplement !

Nonobstant tous ses avatars, Nada Surf continue son petit bonhomme de chemin. Et il faut reconnaître que sa prestation sur la Last Arena a été convaincante. D'abord à cause de la qualité du son, une condition presque indispensable pour apprécier leur power pop raffinée par leurs harmonies vocales sucrées. On a presque envie d'ajouter ensoleillées, tant leur répertoire était empreint de bonne humeur. Bon, bien sûr, ils ont interprété « Popular ». Mais s'ils ne l'avaient pas fait, le public l'aurait réclamé. Et puis une nouvelle compo « La pour ça ». En français. Plus que dispensable. Le seul couac de leur set. Lorsque Matthew Caws s'exprime dans la langue de Voltaire pour présenter ses chansons ou converser avec son public, c'est absolument génial. En plus, il y excelle. Pas pour chanter des lyrics qui n'ont ni queue ni tête... N'empêche le trio new-yorkais a séduit par son répertoire constitué de chansons issues de leurs différents albums…

Une fois de plus, l'Eastpak Tent va devoir endiguer le mouvement des spectateurs les plus agités. Parce que chez les Real Mc Kenzies, responsables d'une musique punk caractérisée par la présence d'une cornemuse, la fête est de nouveau au rendez-vous. Ces sympathiques Canadiens semblent apprécier notre bonne bière nationale (NDR : voir nos photos en backstage). Et pour les plus curieux (curieuses) d'entre vous, nous pouvons enfin répondre à une question récurrente au sujet de leur tenue : portaient-ils quelque chose en dessous de leur kilt ? La réponse est…non, et certains musiciens l'ont d'ailleurs prouvé en exhibant leurs bijoux de famille.

Alias Final Fantasy, Owen Pallett est un violoniste talentueux. Pourtant, il a commencé par étudier le piano et la composition à l'Université de Toronto. Le violon, il l'a appris seul. Notamment lorsqu'il était au collège. Aujourd'hui il collabore à une multitude de projets : les Mouches, The Hidden Cameras, Picastro, The Jim Guthrie Band et surtout Arcade Fire pour lequel il cosigne les arrangements. Ce qui ne l'empêche pas de mener parallèlement une carrière en solitaire. Et il faut reconnaître qu'en solo, il est impressionnant. Hormis la collaboration furtive d'un drummer sur quatre ou cinq morceaux, programmée au beau milieu de sa prestation, il est seul avec son violon et ses multiples pédales. Qu'il utilise à la manière d'un Dominique A. En créant ses boucles en 'live'. Et il chante en plus. Bien. Très bien même. S'il y a une inévitable sensibilité symphonique dans ses compos, elle est transportée par son violon tour à tour caressé, pincé, frappé et même utilisé comme caisse de résonance à sa voix, dans un univers à la fois ambitieux et intime. Fascinant !

Un petit détour s'impose entretemps via le club-circuit marquee, au sein duquel se produit The Brakes. Une formation insulaire qui n'est pas née de la dernière pluie, puisque certains de ses membres militaient autrefois chez Electric Soft Parade. Leur pop est rafraîchissante, éclectique et difficilement définissable. Malgré ses incontestables aptitudes, démontrées sur leur dernier opus « Give Blood », il n'y a pas grand monde sous ce chapiteau. Et vous pouvez nous croire, les (nombreux) absents ont eu tort.

Ce même chapiteau accueille les Two Gallants. Egalement une toute bonne formation qui évolue dans un tout autre style. A l'instar des White Stripes, et comme leur nom l'indique, il s'agit d'un duo. Un bassiste et un chanteur/guitariste. Mais qu'est ce qu'ils excellent dans leur registre ! Certaines de leurs ballades sont incontestablement imprégnées de l'esprit de leurs voisins de San Francisco, Swell (NDR : une ensemble qui s'était également produit, voici quelques années, à Dour). Le vocaliste souffle également parfois dans un harmonica ; mais sans jamais abandonner sa râpe. A cet instant on ne peut s'empêcher de penser à Neil Young. Certains morceaux déclenchent également une série de 'headbangings' au sein du public. Ce sont ceux pour lesquels le leader californien injecte toute son énergie, sa concentration et sa puissance. Encore une toute bonne découverte. Merci Dour !

Nonobstant la présence d'un public particulièrement nombreux, le retour de La Souris Déglinguée n'a pas répondu à  l'attente. Fondé bientôt depuis 30 ans, cet autre grand nom du rock alternatif a atteint le sommet de sa gloire fin des années 80. Leur recette ? Des textes revendicatifs évoquant souvent la misère, l'Orient et la drogue. Contrairement aux Wampas, dont on vous vantait la longévité ci-dessus, LSD a opté pour l'exode asiatique. Pourtant enrichi d'un DVD, leur dernier opus, « Mekong », retrace leur parcours parsemé de gloire et de passages TV aux pays du soleil levant. Mais il faut reconnaître que le band est tombé dans un (quasi) anonymat depuis belle lurette. Peut-être volontairement. On n'en sait trop rien. Il est vrai que l'esprit 'alternatif' qui les boostait dans le passé, est presque mort. Et ce n'est pas le concert de ce dimanche qui va les sortir de leur trou. Visiblement, leur début de set est marqué par le stress. Ils s'agitent un peu n'importe comment. Leur jeu de scène est inexistant. Les morceaux souffrent d'une absence de relief et ne libèrent pas de véritable énergie. Seuls quelques quadragénaires nostalgiques poussent un petit pas de danse, à l'écoute de leur ska/reggae qui a bien mal vieilli.

Après ce spectacle de piètre facture, les fans de ska/punk ont eu une belle occasion de se consoler auprès des Mad Caddies. Très attendus eux aussi par leurs fans (NDR : et pour cause leurs concerts en Europe sont rarissimes), les Californiens n'ont pas déçu ! Empreintes de bonne humeur, leurs compos endiablées - parfois agrémentées d'une pointe de surf/rockabilly - s'enchaînent allègrement. Les Real Mc Kenzies sont même venus les rejoindre sur scène, histoire de participer à la fête. Le look et l'accent ricain affichés par la formation a de quoi laisser rêveur. On se croirait même au bord d'une belle plage sise sur la côte Ouest des Etats-Unis. La température y dépasse les 30 degrés et il n'y a pas le moindre nuage dans le ciel azur…

Au sein de The Bell Orchestre on retrouve deux musiciens d'Arcade Fire : la violoniste Sarah Neufeld et le multi-instrumentiste Richard Parry. Chez ce collectif, ce dernier se concentre uniquement sur la contrebasse. Le line up est également complété par Stef Schneider, un drummer considéré comme le meilleur de sa génération à Montreal ; et puis Kaved Nabatian au cor (NDR : non, non, on ne dit pas une coriste ?) ainsi que Pietro Amato à la trompette. Vêtue de blanc, la formation est constituée d'excellents instrumentistes. C'est une certitude. Malheureusement leur mélange de post rock et de musique symphonique passe mal la rampe sur les planches. Les trop longs mouvements tardent à atteindre leur intensité et on finit par se lasser de cet étalage de virtuosité. Même Richard, le pitre d'Arcade Fire, est aussi sérieux qu'un étudiant qui passe un examen oral de fin d'année scolaire…

Rien de tel qu'un bon groupe de rock'n roll pour se refaire une santé ! Et les Datsuns étaient un remède tout indiqué pour y parvenir. A la limite, ils soigneraient les allergiques au métal. Sur scène le groupe dispense une énergie pas possible. Un chanteur/bassiste qui a de la présence sur scène, un soliste qui doit avoir pour maître Page, un guitariste rythmique dont les riffs sauvages et sulfureux sont exécutés dans l'esprit d'un Pete Townshend (NDR : il mouline même du bras !) voire d'un Angus Young et un drummer particulièrement efficace. Pas difficile de comprendre pourquoi ils aiment le Led Zeppelin, ACDC et le Who. Sans pour autant négliger l'aspect mélodique des compositions. L'ambiance était à son comble lorsque s'est déclenchée une véritable vague de surfers. Ils déferlaient de partout dans un véritable nuage de poussière pour retomber frontstage. A un tel point qu'en fin de set, Dolf a rappelé que le groupe jouait aussi. Mais on s'était bien amusés…

L'ambiance dans l'Eastpak tent ne va pas baisser d'un cran, puisque les Cowboys Fringants vont s'en emparer. Le concert n'est même pas encore commencé qu'au sein du public de nombreuses farandoles s'organisent. Il ignore cependant que le concert a failli être annulé. Motif : les Canadiens estimaient que les balances étaient foireuses. Et lors des premiers morceaux, les musiciens iront, presque chacun leur tour, mettre la pression sur l'ingénieur du son pour régler l'un ou l'autre détail. Qu'importe ! La prestation atteindra la hauteur de leurs exigences. A l'instar des autres groupes québécois, et en particulier de Mes Souliers Sont Rouges, ils interprètent leurs chansons engagées, colorées de folk, dans la langue de Molière. Le violon et l'accordéon virevoltent. La voix rauque du chanteur dirige la manœuvre. Tout est fait pour que les spectateurs frappent des mains et des pieds. Vu l'ambiance, les Cowboys ne doivent finalement pas trop regretter d'avoir accepté de jouer.

Les Dandy Warhols demeurent une énigme. Leurs disques sont épatants, mais leurs prestations scéniques sont souvent bancales. En montant sur les planches, on se rend vite compte que l'ensemble du groupe est déjà bien entamé. Sauf la claviériste. Pas qu'elle se soit rachetée une conduite, mais apparemment elle souffre d'un refroidissement. Et elle est clean, se contentant de rasades de sirop pour la toux. C'est d'ailleurs elle qui va diriger les débats, le reste du groupe ne sachant même parfois pas trop où il est. N'empêche, on aura droit à une prestation de bonne facture, essentiellement composée de pop songs. Pas de délire psychédélique : il tourmentait sans doute déjà les esprits vaporeux du groupe de Portland, depuis quelques heures…

A une certaine époque, Dour attirait un fort contingent de fans d'electro body music et de musique gothique. Cette année, leur présence était aussi rare qu'un nuage dans le ciel montois. Pourtant, Nitzer Ebb constitue, au même titre que Front 242, un des pionniers de l'EBM. Leur jeu de scène est d'ailleurs proche de celui de notre groupe national, qui s'était d'ailleurs produit ici un an plus tôt. Deux frontmen et une percussionniste/claviériste assurent le spectacle. Très sexy, la fille manifeste un petit air de Cameron Diaz dans Charlie's Angel. Musicalement, le set ne concède guère de grande surprise. Visuellement, on remarque également le look de comandant SS du leader Douglas Mc Carthy. Il ressemble même étrangement à Andrew Eldritch (NDR : lui aussi a foulé les planches de Dour, en compagnie de son Sisters Of Mercy). Ce qui permet de maintenir éveillé les plus fidèles. Mais il est déjà 0h30; et il est temps d'aller rejoindre …And You will know us by the trail of dead.

Franchement, on nous avait gardé bien au chaud un des groupes de scène les plus puissants pour cette toute fin de festival : …And You will know us by the trail of dead. Leur réputation n'est plus à faire et est confirmée par la présence d'une foule qui se presse dans la Petite Maison dans la Prairie. Ceux qui ne les connaissent pas vont vite comprendre la signification de leur nom : lentement mais sûrement. Le début de leur set nous tien en haleine ; mais où on sent que ça va péter d'un moment à l'autre. Inexorablement, les Texans haussent le ton. Puis, presque sans prévenir, c'est l'explosion. Fugazi ou At The Drive In nous viennent inévitablement à l'esprit, mais est-il nécessaire de citer des références pour un tel phénomène de scène. Vous n'y étiez pas ? Alors ne les manquez sous aucun prétexte, la prochaine fois qu'ils se produiront près de chez vous. …A.Y.W.K.U.B.T.T.O.D. nous a asséné la dernière grande claque du festival (NDR : il nous en a flanqué plus d'une). Mais il est temps d'aller reposer nos oreilles… et nos yeux (NDR : à cause de la poussière), nos jambes, notre dos, etc., épuisés par ces 4 jours de festival franchement intéressant de bout en bout…

Informations supplémentaires

  • Date: 2006-07-16
  • Festival Name: Dour
  • Festival City: Dour
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