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Rock Werchter 2006 : dimanche 2 juillet Spécial

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On ne pèse pas grand-chose dans ce bas monde, à voir le peuple qui vous submerge de tous côtés, sous un soleil de plomb, sur une plaine perdue près de Leuven, à regarder Brian Molko chanter ses simagrées. Il en faut du courage pour braver la fatigue, la déshydratation, les décibels, la file d'attente pour boire une douche, et 1h30 de Muse. Oui, se taper quatre jours de Rock Werchter s'avère un sacré challenge. Météo : 30 degrés en moyenne. Et 80000 personnes par jour, assises, couchées, debout, partout. Ajoutez à cela la somme d'argent exorbitante à dépenser pour y participer, et 'l'événement rock de l'année' ressemble de plus en plus à un élevage en batterie de poules pondeuses. Heureusement, il n'y a pas eu de morts à Werchter, et ce grâce à la générosité des organisateurs qui ont bien voulu mettre cinq (…) robinets d'eau à disposition de leur très cher public. 'Eat your money and die !' : voilà qui ferait un bon T-shirt de festival, en taille « Girly », XS, S, M, L, XL et XXL. Espérons que Live Nation y pense pour l'année prochaine, et d'ici là…

… Bon vent à toi, le vent ! Nous te remercions pour tes brefs allers et venues. Tu as sans doute sauvé des vies de la combustion instantanée. Le soleil ? Tout le monde croyait qu'il allait un jour s'en aller, nous foutre la paix pour de bon, mais non : à peine quelques mètres carrés d'ombre de 12h00 à 16h00, près des toilettes et face à la Main Stage, bref dans des endroits où se tenir debout tient quasiment de l'impossible. Merci le soleil ! Et c'est là qu'on ne pige pas Mister E., alias Eels, qui porte une combi de plombier, un bonnet et une grosse barbe, alors qu'il fait (au moins !) 40 degrés. Entouré d'un bassiste burineur, d'un batteur à l'air hagard et d'un faux garde du corps à la moustache velue, Mark Everett enchaîne vieux tubes (« My Beloved Monster », « Mother Mary »), covers (Tom Waits, Screaming Jay Hawkins et Sinatra) et boogies frelatés sans avoir l'air de souffrir de la température. Etrange 'rock show' (la cover de Peaches) d'un type qui se fout du business, face à des gens qui cuisent comme des cocottes-minute.

… Bon vent à toi, funk soul brother ! Kanye West s'en plaignait : où est le hip hop à Werchter ? Nulle part, ou presque (The Streets ? Damian Marley ? Atmosphere ? Sean Paul ? Matisyahu ?), et l'on ne parle pas de la black music en général… La bonne nouvelle en ce dimanche de feu (le soleil, pas l'affiche), c'est qu'il y a Bettye Lavette et Leela James qui se succèdent sous la Pyramide. Ce qui est une deuxième bonne nouvelle en ces heures de zénith (Pyramide = ombre). Deux chouettes prestations, pleine de bonne humeur et de groove, qui nous feraient presque oublier l'annulation en dernière minute de Kelis… Si Bettye Lavette n'est plus toute jeune (la cinquantaine bien frappée), elle a le 'soul power' et dans la voix une tendresse éternelle que l'âge ne saurait faire mentir. Quand elle chante 'He made a woman out of me', on frémit malgré sa ménopause, d'autant que l'écrin musical au sein duquel elle se love rappelle les belles heures de Motown et de Stax. Un concert tout en volupté, à l'heure de la digestion et de la crème solaire. Leela James, elle, pourrait être sa fille, et forcément son funk soul transpire davantage sous les aisselles : sur le mode Aretha Franklin (alors Bettye serait Billie), la jeune Américaine balance la sauce avec l'élan de celle qui a tout à gagner, puisqu'en Europe peu de gens pour l'instant la connaisse. Et d'inviter tout le monde sur scène pendant le festif « Rain », dans l'espoir qu'une petite nuée réponde elle aussi à l'appel et nous épargne l'insolation forcée. 'I'll be back next year, you're amazing !', criera-t-elle à la fin de son show, impressionnée par l'accueil du public. L'ambiance, comme au concert de Vitalic, aura certes pris le dessus sur la musique elle-même (du soul funk sans grande surprise), mais c'est déjà ça de gagné à voir les tronches des gens couchés dehors, sous le soleil exactement.

… Bon vent à toi, l'électro de salon ! Sauf que là on est à Werchter, et il n'y a toujours pas d'air conditionné ni de frigo à l'horizon, mais un type au crâné rasé (Bugge Wesseltoft), un Français bien connu (Laurent Garnier) et un saxophoniste en chemise (Philippe Nadaud). Connu d'abord pour ses tubes (« Crispy Bacon », comme tout le monde après quatre jours de festival) et ses mixes techno, Laurent Garnier tente depuis « Unreasonable Behaviour » de prouver qu'il n'est pas qu'un as du BPM. D'où le trip néo-jazz, les morceaux sans gros kick qui ne démarrent jamais, et l'ennui qui s'installe si l'on attend le climax. Pour remuer des jambes, fallait donc repasser… A part pendant le final : un « The Man With the Red Face » libérateur, quoique encore mou du genou.

… Bon vent à toi, la « Sunday Night Fever » ! A croire que les gens avaient besoin de se lâcher, une fois la soirée entamée, pour évacuer ce sentiment de torpeur dont la seule cause est un astre jaune, énorme, et qui nous donne la vie en même temps qu'il la plombe. A croire que les Scissor Sisters étaient là au bon endroit au bon moment, et qu'ils écoutent encore les Bee Gees (comme John Frusciante !) et Elton John. A cinq, ils ont donné le meilleur concert de ce festival. D'excellents musiciens. Au chant un duo mirifique (Ana Matronic/Jake Shears) et des tubes qui fédèrent l'homme et la femme qui sont en chacun de nous. « Take Your Mama » en ouverture donne le ton : un truc de ouf, une ambiance géniale, le plaisir sans œillères. Sur « Laura » c'est encore mieux, et on ne parle pas de « Comfortably Numb ». 'You're the best crowd we've ever seen !', dira même la plantureuse Matronic, pas peu fière de l'extase collective dont elle est la maîtresse. Mieux encore : même les nouveaux titres, d'un album (« Ta-Dah ! ») dont la sortie est prévue pour septembre, s'avèrent déjà des hymnes. A l'applaudimètre les New-yorkais ont fait péter tous les records de ces quatre jours (en même temps c'était pas difficile), comme quoi le disco, celui de Bobby O et d'Orlando, respire encore. Quelle fête !

… Bon vent à vous !

A la fin, il y avait Depeche Mode. Un peu empâtés. Un Gahan en petite forme, un Gore un peu mièvre (« Home » et ses violons synthétiques), et puis le mystère Fletcher (joue-t-il vraiment ou fait-il semblant ?). Quant au son, lui aussi manquait de corps et de puissance : un déficit qui plombera des titres comme « I Feel You », « Question of Time » et « Walking in My Shoes », pour le coup d'une mollesse affligeante. On sauvera du lot le refrain de « Personal Jesus » scandé par des milliers de personnes, un vieux truc rare en live (« Photograph ») et le grandiose « Never Let Me Down Again » en clôture. Sinon c'était soirée karaoké, sauf que personne chantait. Pas glop. The End.

Informations supplémentaires

  • Date: 2006-07-02
  • Festival Name: Werchter
  • Festival City: Werchter
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