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Ardentes 2012 : vendredi 6 juillet Spécial

Écrit par Adrien Fassotte et Akim Serar
&

Flots incessants arpentant les sentiers longeant la Meuse, présences synthétiques et absences éthyliques, frénésies sacramentelles et dévotions païennes, averses météorologiques et canicules publiques, brèves de pissoir et traumatologies de comptoir, ce millésime ardent voit s’éteindre les dernières braises sur la plaine incandescente de la Principauté, avec dans le rétroviseur, un bilan de quatre jours en ces lignes fidèlement relaté…

Vendredi 6 juillet

Une première salve de bon augure, sur le coup de quinze heures, en compagnie de BRNS (prononcez brains, pensez burnes), petite sensation déjà relevée de-ci de-là (et notamment aux ‘Heures Indé’) mais dont l’envergure semble considérablement s’élargir, au fil des mois.

Première surprise, mais de taille, ensuite. Un succès phénoménal attendait le jeune groupe local Kennedy’s Bridge, dont le quart d’heure de gloire promis par Andy Warhol s’est étendu tout au long de leur prestation énergique et enjouée, pour le plus grand plaisir des amis, familles et camarades de Lycée venus en masse les encourager.

Faudra quand même qu’on nous explique comment de telles jeunes pousses sont parvenues à acquérir une telle maîtrise et confiance en eux, en si peu de temps. Chapeau !

Après avoir vu les Halles de foire se transformer en Hall Of Fame, le temps d’un concert, la scène belge est encore à l’honneur en compagnie des surmédiatisés The Hickey Underworld avant qu’un trio hexagonal ne prenne le relais, à l’intérieur des murs encore moites de chaleur Juveniles.

Juveniles, c’est leur patronyme. Trois Bretons qui dispensent des airs fleurant bon une certaine pop teintée de noir. Et pourtant, ils transpirent l’été, le soleil et la bonne humeur. De quoi retaper les plus méchantes gueules de bois des festivaliers restés jusqu’alors de marbre.

De retour en ces lieux, dans une formule personnelle, Gaz Coombes ex-leader des regrettés Supergrass déçoit. Composé de chansons passablement mornes et sans relief, son répertoire semble déteindre sur le personnage lui-même.

Ce dont les fans de Marilyn Manson de plus en plus nombreux ne semblent avoir cure.

Amassés et agglutinés devant la grande scène, ils narguent le soleil sous leurs atours mortellement risibles.

Pendant ce temps, Great Mountain Fire est passé par là, comme du reste il passe un peu partout cet été.

Ed Kowalczyk nous rappelle que son nom est imprononçable. Mais aussi ses envolées lyriques horripilantes, copies conformes de son passé chez Live.

Et Twin Shadow prouve, quant à lui, sa transparente effervescence.

Booka Shade propose le même set live depuis deux ans. Manifestement le groupe est à bout de souffle. Housse de Racket surprend agréablement, malgré un début de parcours laborieux. Et ce redressement miraculeux va même sauver les Frenchies de la débâcle dont le concert s’achèvera en véritable apothéose.

La journée était placée sous la bannière de la jeunesse. La fratrie Carbon Airways, du haut de ses respectivement quatorze et quinze ans, impose son outrageuse maîtrise, tandis que Far East Movement fait tâche au sein de cette belle affiche.

En termes de pyromanie jouissive, Balkan Beat Box s’impose comme de sacrés allumés, et leurs performances comme d’immanquables frénésies musculaires. Le son des Baltiques, assené dans un cocktail explosif, c’est ce qui devait ravir l’ombre pesante de l’homme vivant dans le froid et le noir ou plus communément appelé Marilyn Manson qui s’apprête à prendre possession de la scène, non sans un retard de quarante cinq minutes, à peine prévisible. Prévisible comme son numéro de bête de foire, d’ailleurs.

Toujours aussi efficace, travesti de ses apparats grotesques de Freak (mention spéciale au micro déguisé en couteau), MM joue et surjoue de ses ficelles qui agitent les fidèles absolument absorbés par cette surenchère de mauvais goût parfaitement calculée, étudiée, et qui paradoxalement, en fait un produit de masse.

Cirque ambulant au devant comme à l’arrière de la scène, la caravane Marilyn Manson s’en est allée, laissant un parfum de souffre sur ses pas.

Enfin, The Magician était chargé d’enfiévrer une nuit, qui ne faisait que commencer.

(Organisation Les Ardentes)

Voir aussi notre section photos ici 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2012-07-06
  • Festival Name: Ardentes
  • Festival Place: Halles + Parc Astrid
  • Festival City: Liège
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