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Dour Festival 2012 : vendredi 13 juillet Spécial

Écrit par Sebastien Leclercq + Redouane Sbaï
&

Nous ne sommes pas un vendredi 13 pour rien. La pelouse verdoyante de la Plaine de la Machine à Feu a laissé place à un gigantesque champ de boue. Les déplacements deviennent difficiles entre les scènes. Si bien que l’on a l’impression d’assister à une chorégraphie de danseurs accompagnant Michaël Jackson dans le clip « Thriller ». Et la journée sera au final parsemée de mauvaises surprises.

Est-ce dû à ces mauvaises conditions climatiques ? Mais la foule est très clairsemée devant la grande scène ? Ou alors Dinosaur Jr ne jouit pas d’une grande notoriété auprès des 15-25 ans ? (NDR : c’est la moyenne d’âge du public dourois). Car, comme le souligne Ponpon lors de sa présentation, Dinosaur faisait grincer les guitares pendant les 80’s, pendant que d’autres étaient branchés synthés. En fait, c’est même plutôt au début des 90’s que les Dinosaur ont véritablement percé. La première fois que je les ai vus c’était même entre Nirvana et Sonic Youth ou encore Franck Black. C’est dire la référence grunge et noisy que véhicule cette formation. Et le line-up constitué de Mascis, Barlow et Murphy fonctionne à merveille. Les amplis Marshall résonnent sous les riffs de Jay. Particulièrement sur la longue intro d’« Out there ». « Freak scene » et la reprise du « Just like heaven » de Cure, dispensée en fin de set, recèlent aussi leur lot de déferlantes. Maintenant, leur attitude reste ‘shoegazer’. Ne comptez pas sur eux pour communiquer avec le public. Et comme celui-ci est limité à quelques centaines de personnes et plutôt mou, le concert reste plaisant mais sans atteindre de sommet. Un nouvel opus est prévu pour cet automne. On est quand même curieux de voir de quelle nature sera l’évolution de leur musique…

Juste avant, le concert d’Against Me ! n’était pas très emballant. Pourtant on avait le droit de s’attendre à une belle claque, le combo comptant quand même six albums à son actif, et surtout des singles percutants comme « I was a teenage anarchist » ou « Trash unreal ». Et si les Américains donnaient l’impression de se démener sur le podium, leur manière de balancer leurs compos, l’une après les autres, ne jouait pas en leur faveur. Un set trop inégal et inconsistant pour convaincre…

Dans un style tout à fait différent, Sébastien Tellier était aussi très attendu. D’autant plus qu’il avait déclaré forfait, à Dour, en 2009. Le décor est immédiatement planté. On va vivre un show psychédélique sous le club-circuit Marquee. Le light-show est digne des émissions de télé ‘variétés’ circa 70’s. C’est dans ce cadre décalé que le Français déboule en fond de scène, sur une estrade. Et on va assister, en quelque sorte, à un one-man show, puisqu’il n’est soutenu que par deux musiciens durant son spectacle, soit un percussionniste et un guitariste. Très vintage et kitsch, sa prestation évoque à la fois Polnareff et… ZZ Top. Ses chansons véhiculent des textes à ‘caractère sexuel’, comme il s’amuse à le répéter entre les titres. Cependant, le public ne semble pas le suivre dans ses délires, comme lorsqu’il lui demande de se déshabiller ou de ‘retirer au moins le haut’. Mais le second degré de l’artiste passe plutôt bien la rampe…

Et sous le Dance hall, il me faut une sacrée dose de second degré pour apprécier les Puppetmastaz. Une formation allemande que l’on pensait enterrée depuis quelques années, après la sortie de leur album « Break up ». Mais elle est bel et bien de retour, puisqu’elle vient de publier « Revolve and step up ». L’alternance entre spectacles de marionnettes et shows de MCs déguisés, est rythmée par les beats hip-hop. Le public balance les bras, lance des ‘yo’ ou ‘yé’, à profusion. Un spectacle toujours aussi déjanté.

Et dans le registre du grand n’importe quoi, rien de tel qu’un détour par le set de Ministry, sur la grande scène. Les fans qui attendaient impatiemment le combo yankee risquent de me crucifier, mais désolé, je n’ai jamais apprécié les frasques métallo/gothiques d’Al Jourgensen et de ses sbires. Ce grand cirque n’a ni queue ni tête. En outre, pour couronner le tout, le son est atroce. Le groupe a beau symboliser une référence de choix au sein de l’univers ‘indus’, je leur préfère quand même Oomph ou les plus philarmoniques Einstürzende Neubauten. Un véritable cloaque sonore dans lequel je n’arrive pas à me dépêtrer. A l’instar du terrain dourois d’ailleurs. Ce qui me pousse à jeter l’éponge pour ce soir. Avant de devoir la repasser sur mon pare-brise, et d’aider plusieurs personnes à sortir du parking. Et toujours dans la bonne humeur…

(S.L.)

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Oui, ça craint. Le temps est pourri, faudra s’y faire. Y’a pire ailleurs. T’as bien dormi quand même alors tu prends ton courage à deux mains, t’enfile tes bottes et tu vas mater le Klub Des Loosers sous la Dance Hall. La marge d’une demi-heure de marche entre le site des concerts et le camping, tu la rallonges d’à peu près le double. A l’arrivée, Fuzati et son rap décalé n’impressionne pas grand monde. Derrière son masque, le bonhomme est conscient qu’il ne sait pas rapper mais il le fait quand même. Heureusement, il y a DJ Detect qui rehausse le set de ses beats autrement plus intéressants.

Sur la Last Arena, encore du rap, cette fois avec la relève. 1995, un neuf neuf cinq pour les intimes, se débrouille pas mal, même s’il souffre du même mal que la grande majorité des formations du genre. Trop de blabla, trop de démonstration. A force de vouloir créer l’ambiance, on finit par la tuer.

Première fausse bonne idée de Dour cette année : avoir inversé l’emplacement de La Petite Maison Dans La Prairie et celui de l’Elektropedia Balzaal. Elle était bien là où elle était, la petite maison… Désormais, bien qu’elle soit le premier chapiteau en débarquant sur le site, elle fait partie des moins accessibles dans de telles conditions météo. Et vu les artistes qui y sont programmés, on ne peut que le déplorer. D’autant plus que la seconde fausse bonne idée est d’avoir déballé tables et chaises à quelques centimètres de l’entrée de la salle mobile, rendant le passage encore plus compliqué. Bref, les Hanni El Khatib, Fanfarlo, Actress, araabMUZIK et autres St. Vincent, tu tires un trait sur eux, bien à contrecœur. C’est qu’à Dour, les déplacements risquent fort bien d’être très limités.

Retour à la Dance Hall, pour un petit moment en tête à tête avec Speech Debelle. Cette MC anglaise s’est raflé le très prisé Mercury Prize en 2009 et n’en a pas fait grand-chose depuis. Ses nouveaux morceaux ressemblent étrangement aux précédents et la longueur du chapiteau ne lui sied que peu. Elle se livre toujours aussi sincèrement que trois ans plus tôt, au Botanique, mais l’impact de ses textes rebondit sur les planches boueuses du festival.

Petit tour à l’Elektropedia Balzaal, histoire de voir à quoi ressemble Ikonika derrière ses manettes. Et c’est ballot, parce que sur le podium de la Balzaal, tu vois que dalle. Pas grave, vu les BPM qui s’échappent des baffles. Le set de Sara Abdel-Hamid, alias Ikonika, n’a rien de visuel. Rien de cérébral non plus.

On profite alors d’une petite éclaircie pour aller se poser sur l’ultime coin d’herbe plus ou moins sec du festival, tout en écoutant le set de Fanfarlo qui démarre au loin, non sans avoir jeté un œil au concert sans grand intérêt de Roots Manuva, sur la Last Arena.

Difficile reprise d’activités (déjà). Cette fois, tu te laisses guider et te retrouves sous la Magic Soundsystem, obligé de te taper un des genres musicaux que tu as le plus en horreur. En l’occurrence, le reggae. Mords sur ta chique, mec. Il en faut pour tout le monde. Et niveau festival, Dour représente la quintessence même de l’adage. Et sa propension à créer la surprise n’est plus à prouver. Preuve en est, ce Kanka, DJ et musicien français qui milite depuis 15 ans dans le genre. Un genre qu’il maîtrise à merveille. Mâtiné d’électro et de Dub, les morceaux du DJ se suivent et ne ressemble pas forcément. Ce qui est un exploit en soi. Son pote MC exécute quelques cabrioles vocales sans noyer la musique de ‘riddim’ incessantes. Vu le massacre à l’extérieur, autant se laisser prendre au jeu. Et ça fait du bien au moral.

21h, l’heure de notre rendez-vous avec Dieu sous le Club Circuit. Le Dieu bleu et tous les disciples de l’Alliance bleue. Et en chef de file de cette alliance étrange, l’inimitable Sébastien Tellier. C’est drôle, c’est décalé, ça fait parfois danser. Mais tu conserves ton sourire tout le long, parce ce mec est un show à lui seul. Son entrée de gourou, bras tendus, tête levée au ciel, vaut à elle-seule le détour. Et puis, fredonner « Divine » avec le mec, ça te remet le moral d’aplomb.

Assez que pour retourner du côté de la dance hall pour continuer à se secouer les reins. Cette fois, c’est Pantha Du Prince qui s’y colle. Il déballe le grand jeu. « Stick to My Side ». Oui, mais pas trop, y’a Battles à côté dans une demi-heure. L’effet « Black Noise » se mélange aux effluves d’alcool. Avant de demander ton reste, tu te rends compte que tu t’es tapé tout le set du bonhomme. Ah bah merde alors. Un choix à faire. Se taper les 10 minutes de la fin de prestation du trio new-yorkais ou aller voir ailleurs si t’y es. Vu qu’il te faut au minimum un quart d’heure pour faire 100 mètres sur la plaine, c’est tout choisi.

Côté Balzaal, James Blake fait du grand nimportnawak. Un DJ Set inégal, parsemé de quelques-uns de ses propres morceaux comme cet « Unluck » tombé comme un cheveu dans la soupe. Heureusement, Lone attend patiemment, tapi dans l’ombre en attendant que son prédécesseur lui cède sa place.

Et Lone, tu l’attends aussi patiemment. D’abord parce que son « Galaxy Garden » est tout simplement énorme. Ensuite, parce que t’as pas le choix vu que le DJ Set de Blake tire en longueur. Mais une fois lancé, le set trippant de Lone te permet d’oublier ce temps pourrave, tes fringues dégueux et les frites sans saveur que tu dois te taper tout le long du festoche. Une petite heure salvatrice avant le retour à la case camping. Oui, oui, celui même qui va te prendre une heure et des poussières parce que t’as été te fourrer sous le chapiteau le plus éloigné de la sortie. Et demain c’est reparti. Youppie !

(R.S.)

Voir aussi notre section photos ici  

Informations supplémentaires

  • Date: 2012-07-13
  • Festival Name: Dour Festival
  • Festival Place: Plaine de la Machine à Feu
  • Festival City: Dour
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