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Les heures IND 2013 : vendredi 18 octobre Spécial

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Cette année, les heures IND, organisées par Les Ardentes, avaient décidé de programmer un grand nom du jazz contemporain : Christian Scott. Devant un petit parterre de connaisseurs, le Néo-orléanais nous a gratifié d'un concert presque intimiste au cours duquel on a pu entendre plusieurs extraits de son dernier et ambitieux album "Christian aTunde Adjuah".  Le band du trompettiste était précédé par l'excellent groupe belge, Cruz Control qui tout en douceur a échauffé nos oreilles.

Habitué des salles liégeoise, Cruz Control est accueilli chaleureusement par un public déjà acquis à son jazz fusion. Active depuis une petite dizaine d'années, la formation dégage une vraie joie de jouer qui fait plaisir à voir et la rend directement sympathique. L'atmosphère est feutrée, la musique s'en inspire. Les compositions font régulièrement penser à Weather Report mais la filiation avec Return To Forever et Miles Davis, période Bitches Brew évoqué dans la présentation du groupe, n'est certainement usurpée. Cruz Control semble aimer les longues séquences et n'hésite pas à abuser des mesures composées (merci à un ami jazzman de m'avoir soufflé ce terme technique). Mais ce n'est pas indigeste. Jamais le propos ne deviendra abscons. Alternance de moments enlevés et de parties plus atmosphériques, le concert a une remarquable cohérence. Les relents de funk, de rock et d'electro annoncés me semblent peu évidents, mais on peut trouver ci et là des influences de prog-rock plutôt digestes. Les musiciens sont en osmose et les commentaires sont élogieux dans la salle sur le groove du batteur Stijn Cools et le jeu sur les tempos du bassiste Jérôme Heiderscheidt. Le Fender Rhodes de Julie Dehaye fait resurgir l'esprit de Joe Zawinul. On en revient toujours à Weather Report. Un très agréable moment qui donne envie de découvrir leur premier album "Le comment du pourquoi?".

Christian Scott débarque alors sur les planches, accompagné de son gang de teenagers. Et si on nous souffle que le monsieur a eu des exigences techniques un peu démesurées pour l'endroit, il ne semble pas être affecté par ces contrariétés. Au contraire, il paraît d'excellente humeur et après deux morceaux, se fend d'une présentation pleine d'humour mais surtout très tendre de ses musiciens. On a droit à la biographie intégrale de chacun d'eux et Christian est très fier d'annoncer que son saxophoniste au visage de poupon est à peine âgé de 22 ans et son batteur à la coiffure spectaculaire de seulement un de plus. Un drummer qui apporte une touche urbaine assez intéressante à l’aide de ses rythmiques empruntées au funk et au hip hop, mais qui est également très à l'aise dans les parties influencées par ce que l'on appelle la black indian culture de la Nouvelle-Orléans chère à Christian Scott (fusion de jazz et de musiques traditionnelles africaine et indienne pour faire court). 

Bien entendu, on ne peut s'empêcher de penser à Miles Davis (dont Christian a d'ailleurs repris le rôle dans une tournée récente de la légende Marcus Miller) même si la trompette customisée de Scott évoque Dizzy Gillespie. En fermant les yeux, on peut parfois s'imaginer dans un club de Saint-Germain, dans les années 50, attablé à côté de Juliette Greco ; mais on est vite rattrapé par la Nouvelle-Orléans. Une ville qu'il met en musique avec colère dans le trépidant "Danziger" composé après le passage de l'ouragan Katrina. Colère que l'on retrouve aussi sur le bluesy "KKPD" (Ku Klux Police Dept) inspiré par sa propre expérience du racisme ordinaire. A côté de ces morceaux très enlevés, on a droit à des parties bien plus apaisées évoquant à nouveau Miles Davis période "My Funny Valentine". Les morceaux deviennent alors caressants, intimistes. On flotte au gré des notes bleues de la trompette de Scott sur des ballades romantiques. Un romantisme poussé à son paroxysme lorsqu'il convie son épouse à le rejoindre sur scène. Le chant de cette dernière n'a rien d'exceptionnel mais l'homme est amoureux et ce moment d'intimité assez touchant. Le concert s'achève et Christian semble aussi satisfait que le public. Il restera d'ailleurs assez tard au bar à discuter auprès de ses admirateurs le sourire aux lèvres. "Christian Scott is swag" nous annonce le t-shirt qu'il tente de vendre dans le coin merchandising. Un t-shirt aussi bling-bling que la sorte de collier africain en or qu'il arbore. Mais sa musique est de bon goût. C'est bien le plus important.

Christian Scott + Cruz Control

(Organisation Ardentes)

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2013-10-18
  • Festival Name: Les heures IND
  • Festival Place: Caserne Fonck
  • Festival City: Liège
  • Rating: 0
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