Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

logo_musiczine

La maternité, source d’inspiration pour The Wandering Hearts…

Le trio britannique The Wandering Hearts sortira son nouvel album "Mother", le 22 mars 2024. Produit par Steve Milbourne, c’est un patchwork de récits folkloriques, d'accroches pop et d'énergie rock, le tout assemblé par des harmonies lumineuses. On pourrait…

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Nothing But Thieves 03-02...
Depeche Mode - Sportpalei...

Dour Festival 2007 : dimanche 15 juillet Spécial

Écrit par Bernard Dagnies, Sébastien Leclercq et Charlotte Plaideau
&

Ce dimanche, le soleil cogne aussi dur sur la Plaine de la ‘Machine à Feu’ que les coups droits assénés par Federer sur le court central de Wimbledon, une semaine auparavant. D'ailleurs, les festivaliers semblent fatigués en début d'après-midi, cherchant le petit coin d'ombre rafraîchissant au pied des arbres ou des tentes. Résultat des courses : le public est plutôt clairsemé face aux podiums…. (S.L.)

Un coup d’œil furtif à The Van Jets, pour comprendre qu’il restera furtif à jamais, à moins d’un terrible retournement de situation. Le son saturé, les paroles désespérément criardes et les mélodies tranchantes heurtent de front nos esprits enveloppés dans la torpeur de fin de festival. Peu importe que les Ostendais se réclament de la descendance de Bowie et des Who, ou que leur album soit né du même producteur que Neil Young et Death Cab For Cutie. Leur glamrock gratuitement anguleux aux indigestes interludes hard rock ne trouvera ici que des oreilles assommées et des pensées déjà envolées vers d’autres horizons.

On s’accommodera bien mieux du reggae arrondi et conciliant de Beenie Man. Sous un ciel sans nuages, une température abrutissante, les corps ne sont plus programmés que pour de tels rythmes chaloupés de la Jamaïque. Les visages sont souriants, surtout à l’écoute de « No mama no cry », sa version personnalisée de « No woman no cry ». Fort de l’héritage de son oncle (percussionniste de Jimmy Cliff), les jambées martèlent à souhait et, presque hypnotiques, il en faut peu pour régner en maître sur un public béat, que les résistances ont depuis longtemps désertées.

Un dernier brin de lucidité pour s’émoustiller de la venue de Midlake. Sous la pyramide, on distingue aisément la poignée de visiteurs de la majorité d’admirateurs. Il suffit de sentir les remous d’excitation et les sourires ébauchés lorsque les Texans barbus entrent en scène. L’ambiance bienveillante et mélodique de leur pop seventies agit comme une enveloppe de douceur. Roscoe illumine nos pensées décharnées. Head Home séduit en profondeur. Young bride désarme littéralement. Rien n’est à jeter sur « The trials of Van Occupanther ». Midlake enfile ses morceaux comme les perles d’un collier et on n’a pas le temps d’en ressentir toute la mélancolie et la profondeur, que c’est déjà fini. Légère frustration que ce live standard pour dépeindre un album qui frise la perfection. Peut-être car les émotions nichées dans la dentelle du songwriting ne se dévoilent pas en tout temps et en tout lieu. Peut-être car la plaine désincarnée de Dour évoque difficilement l’imaginaire charmant et rustique de l’album. On aurait pu en effet rêver plus en finesse pour faire honneur à la révélation 2006. En même temps, aussi instantanément que s’évanouit le mirage, surgit l’envie pressante de retrouver son doux foyer, plonger dans un fauteuil et se fondre sans réserves, cette fois, dans la féerie de « The trials of Van Occupanther ».

C.P

 

Et qu’ont retenu Sébastien et Bernard de cette journée ?

Les Tournaisiens de Skarbone 14 sont en nage sous la Eastpak tent. Il faut dire que la température doit bien avoisiner les 30 degrés et que ce chapiteau ne bénéficie pas d’une aération idéale. Qu’importe, leur fidèle public hennuyer, auquel s’est ajouté de nombreux flamands qui les découvrent, se laisse entraîner dans l’une ou l’autre farandole.

Et l’on s’attarde au rayon ska en compagnie Tokyo Ska Paradise, quoique le groupe y ajoute une touche nettement jazzyfiante. Ce collectif japonais sera sans doute le premier à déplacer autant de monde ce dimanche. Vêtus de costards d’un blanc éclatant, ils ne passent évidemment pas inaperçus. Leur set est bien rythmé, et l’on ne tombe jamais dans la lassitude comme c’est parfois le cas chez d’autres ensembles du style. Il faut dire qu’en bénéficiant d’un line up d’une dizaine de musiciens, difficile de laisser l’un ou l’autre temps mort. Une section de cuivres (trompette, trombone, saxo,…) est alignée comme à la belle époque des sixties. Et l’harmonie est parfaite. Parfois la solution sonore dérape dans le rythm’n’blues. Pourtant nous ne sommes pas en présence d’un band issu de la Nouvelle-Orléans mais bien asiatique. A la mine sympathique, en plus ! Et rien que le contraste établi entre leur musique, leur look et leur couleur de peau vaut le détour. Après un premier passage remarqué en 2005 sur la même scène, on les reverrait avec plaisir l’an prochain ; histoire de respecter l’adage : jamais 2 sans 3.

Bref crochet via la Petite Maison dans la prairie où se produisent les Thermals. Un trio issu de l’Oregon. De Portland, très exactement (comme les Dandy Warhols), mais qui pratique un punk pop sauvage et énergique. Hutch Harrison, le chanteur/guitariste, possède un superbe timbre vocal. Redoutable, profond, proche de Peter Murphy. Et la bassiste, Kathy Foster, petite pile électrique, également responsable des backing vocals, tisse des lignes de basse particulièrement toniques. Malheureusement, si les compos sont assez brèves, elles se suivent et se ressemblent. Et un sentiment de lassitude vous envahit après un bon quart d’heure. Il est donc préférable, à cet instant, de s’éclipser…

Grosse surprise pour 65daysofstatic : là où l’on s’attendait à de longues textures atmosphériques proches de Mogwai, leur post-rock dégage une énergie formidable, à la fois libérée et maîtrisée où se mêle sonique et électronique. Une musique primale, mais ni simple ou organique. L’univers sonore de ce quatuor britannique est une porte large ouverte à l’imaginaire. Un univers presque post industriel tour à tour construit et déconstruit traversé par des compos intenses, élaborées, suscitant dans votre esprit des images tantôt belles, malveillantes ou même violentes…

De larges sourires illuminent les visages des musiciens composant les 1990s. Ces Ecossais ont l’air heureux de se produire sur la Last Arena. Responsable d’un premier album début de cette année, le trio joue une power pop mélodique, contagieuse et allègre, comme les Franz Ferdinand. Ce qui n’est pas surprenant, quand on sait qu’Alex Kapranos et Paul Thomson ont sévi chez Yummy Fur, au même titre que le bassiste Jamie McMorrow et le chanteur/guitariste Jackie McKeown, aujourd’hui impliqués chez les 1990s. Un McKeown qui aurait pu (physiquement) être le petit frère de Jane Birkin ! Leur set est sympa, bien fait, mais pour l’originalité, faudra repasser…

Les Ogres de Barback réunissent 4 frères et sœurs (des jumelles, en plus) : la famille Burguière ! Des multi-instrumentistes qui se partagent accordéon, guitare, violoncelle, piano, percussions, épinette des Vosges et une multitude de cuivres dont la trompette, le trombone à coulisse et le tuba. Ils sont manifestement influencés par les grands auteurs de la chanson française et tout particulièrement son cabaret, mais également par les fanfares des pays de l’est (Emir Kusturica, en tête) et puis par le punk rock latino de La Mano Negra. Des tas d’échafaudages, parfois amovibles, permettent aux musiciens de multiplier les situations aussi bien insolites que burlesques (le vélo à percussions !) Et comme chaque membre du groupe est aussi bon instrumentiste que show(wo)man, on ne s’ennuie jamais tout au long d’un spectacle que je vous invite à aller applaudir, dès que vous en aurez l’occasion : vous en aurez plein la vue…

Philippe Katerine avait privilégié l’esprit rock voire punk lors de sa précédente tournée. " Robots après tout ", son nouvel opus, semble marquer un tournant davantage kitsch et électro... Une impression confirmée par son show accordé sur la Red Frequency Stage, au cours duquel il a préféré mettre en exergue des majorettes plus ou moins sexy (nos ‘Vedettes’ belges ont bien failli représenter la France à l'Eurovision. Elles auraient même défendu l’Hexagone en interprétant une chanson écrite par… Katerine) plutôt que de Little Rabbits. Pourtant, j’éprouve d’énormes difficultés à apprécier le spectacle à sa juste valeur. Est-ce parce que le festival touche à sa fin ? Que la fatigue commence à m’envahir ? Est-ce la conséquence d’avoir couru pendant 4 jours d’un podium à l'autre tout en respectant les consignes imposées aux photographes ? Soit dit en passant, des consignes qui diffèrent d'une scène à l'autre ou d'un concert à l'autre. Pourtant, au départ, elles ont été briefées au stand presse. En ce qui concerne ce show, suivant les directives prévues, nous arrivons en front stage avant l’heure prévue. Mais nous devons rebrousser chemin, car de nouvelles dispositions ont été décrétées ; en l’occurrence, l’autorisation de prendre des clichés après seulement 22h30, soit plutôt en fin de parcours… Et quand on coince un tel concert entre 65daysofstatic et Wilco dans le programme, difficile de se plonger dans l'univers déjanté de Katerine. Tout au plus apprécie-t-on le visuel scénique et en particulier l’armada de majorettes qui passent en revue toute leur garde-robe, tenues de mariées y compris. Katerine laisse rapidement tomber la chemise. Et torse nu, il arbore fièrement son torse velu... Il se confie en anecdotes et s’autorise de multiples délires ; mais sans vraiment donner l'impression d'improviser, clôturant par un « Je vous emmerde » et bien entendu « Louxor ». Je laisserais donc à Katerine la palme de la chanson française décalée et déjantée de cette édition de Dour, même si dans le style j’ai davantage apprécié Didier Super, lors d'une édition précédente de Dour, un Super qui manie beaucoup mieux l'improvisation et l'humour cynique.

Après avoir commis un album de folk blues (« Howl »), le Black Rebel Motorcycle Club en est donc revenu à son garage rock ténébreux semi noisy/semi psychédélique directement inspiré par Jesus & Mary Chain, sur son dernier opus (« Baby 81 »). Sur scène le trio californien est parfois rejoint par un quatrième larron qui apporte son concours aux claviers ou à la rythmique. Sans quoi, Peter Hayes, Robert Levon Been et Nick Jago nous ont proposé, tout au long de leur set, des compos extraites de leurs trois elpees  classiques (« B.R.M.C », « Take Them On, On Your Own » et bien sûr le tout dernier). Ils entament cependant les hostilités par « Love burns », la plage qui ouvre l’opus éponyme. Basse palpitante, drums implacables, vocaux nonchalants ainsi que riffs de guitares torturés et bourdonnants entretiennent un climat proche de l’envoûtement. Un concert vraiment chouette auquel la plupart des spectateurs ont réagi par la plus grande indifférence. Manifestement les cerveaux sont saturés… (Setlist : “Love Burns” – “Berlin” – “Stop” – “Spread your love” – “Took out a loan” – “Ain’t no easy way” – “Weapon of choice” – Punk song – “666” – “US Governement” – “Six barrel shotgun” – “All you do is talk”)

Et pour votre serviteur, le festival s’est achevé par Wilco, dont le dernier album, « Sky blue sky », est paru, il y a quelque semaines. Un disque qui baigne dans une quiétude country/folk/rock assez classique ; à la limite réminiscente du Band. Par contre, sur les planches, c’est une toute autre histoire. Les premiers morceaux reflètent parfaitement ce climat de sérénité propre à l’americana dite classique. Mais au fil des plages, l’électricité prend de plus en plus de place. Et balayé par un light show aux teintes dominées par le jaune et l’orange, leur solution sonore s’enfonce de plus en plus dans le psychédélisme. Les ballades de Jeff Tweedy prennent alors une toute autre dimension. Trop longtemps contenus, les drums de Glenn Kotche ne tiennent plus en place. D’une précision chirurgicale au début, les interventions du guitariste, Nels Cline, s’émancipent et s’aventurent dans de savoureux dérapages contrôlés. Et le reste de la formation se met au diapason. Tweedy peut alors poser son timbre vocal déchirant sur ces mélodies empreintes d’une grande passion tout en dessinant ses propres arabesques sur sa six cordes. D’ailleurs, le final « Spiders » constitue à cet égard une véritable apothéose. Onze minutes dignes du meilleur Neil Young flanqué de son Crazy Horse. Quand Wilco revient-il chez nous ? (Setlist : “Shot in the arm” – “Side with the Seeds” – “You are my face” – “I Am Trying To Break Your Heart” – “Handshake drugs” – “Impossible Germany” – “Via Chicago” – “War on  war” – “Jesus Etc” – “Walken” – “I’m the man who loves you”– “Spiders”)

S.L. & B.D.

 

 

 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2007-07-15
  • Festival Name: Dour
  • Festival Place: Plaine de la Machine à Feu
  • Festival City: Dour
  • Rating: 0
Lu 1504 fois