Ce n'est probablement plus un secret pour personne, les Nuits Botanique sont des événements qui attirent la foule, une foule d’aficionados mais aussi de curieux en tout genres. Autant dire qu'en ce vendredi où le soleil avait décidé de remontrer le bout de son nez, un monde fou semblait s'être donné rendez-vous dans les différentes salles du Bota ainsi que sous le chapiteau.
En arrivant au jardin bruxellois, je suis surpris par la présence de 4 policiers postés à l’entrée, et dont le nombre va s’avérer bien plus important dans son enceinte... La manifestation aurait-elle un caractère si dangereux pour nécessiter un tel déploiement des forces de l'ordre? Ou bien n'est-ce là que l'habituel genre de parades dont nous sommes gratifiés en période de cirque pré-éléctoral? A moins qu'il ne s'agisse simplement du délire sécuritaire et répressif dont semble souffrir la capitale depuis déjà quelque temps...
Bref laissons ces considérations de côté pour nous concentrer sur le sujet de cette chronique, en l’occurrence, la prestation de James Holden à l'Orangerie. Vu le sold out affiché au moins une bonne semaine avant la date prévue, je ne suis pas surpris de rencontrer une foule déjà bien compacte seulement 5 minutes après le début du concert, et choisis de rester en bordure, là où on ne se marche pas trop sur les pieds et l'angle de vision est correct. Si je craignais d'être un peu loin pour réellement apprécier la performance, finalement mes appréhensions ont été rapidement balayées, grâce au son qui ne manque pas de présence mais aussi à la dynamique insufflée au set d'Holden par le batteur présent à ses côtés.
Ce dernier ne se contente pas de soutenir les ondes électroniques envoyées par le jeune producteur en vogue mais y insuffle un swing qui ajoute un supplément de groove à ses compositions. Des compos où l'électronica flirte avec la kosmische musik grâce à un synthé modulaire dont la pureté sonore ravit les oreilles les plus exigeantes et peu sensibles à celles de l'éternel laptop qui pourtant fait également partie du matériel présent ce soir sur les planches. C'est cette volonté de mêler les éléments qui enrichit la substance que produit le jeune talent anglais et lui offre sans doute un accès plus large que celui réservé habituellement aux musiciens de cette sphère. Qu'il s'agisse de matériel ou d'influences musicales d'ailleurs, celles-ci brassant aussi bien une électronique abstraite, parfois mélancolique et souvent soucieuse des détails que des mouvements plus rythmiques amenant à la transe. Une transe aux saveurs psychédéliques comme lors du final (avant rappel) qui s'apparente à une véritable gigue electro tribale venue couronner un concert très dansant où les morceaux plus ambient ont toutefois été écartés. En bonus on aura droit à un morceau electro/disco kraut du meilleur effet lui aussi, même si la vraie montée venait juste de se produire auparavant, clôturant une soirée très réussie et fort attendue.
(Organisation Botanique)
James Holden