L’origine et la fin de Monseigneur…

Monseigneur est un quatuor liégeois dont les membres se connaissent puisqu’ils ont foulé les mêmes scènes au sein de projets musicaux différents, depuis de nombreuses années. Il s’agir d’un projet 2.0, né d'abord digitalement, lors du confinement imposé en…

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Couleur Café 2014 : dimanche 29 juin Spécial

Écrit par Didier Deroissart
&

Presque toute la famille Marley est déjà passée par Couleur Café. Presque toute sauf Bob, puisqu’il est décédé en 1981, alors que la première édition du festival s’est déroulée en 1989. Damian, Stephen et Ziggy y ont déjà goûté. Ne restait donc plus que le petit dernier, Ky-Mani. Et il va ouvrir les hostilités, ce dimanche 19 juin, sur la scène Titan. Malheureusement, la pluie est à nouveau au rendez-vous. Pas pour trop longtemps, car l’esprit de Robert Nesta a certainement dû chasser les nuages, et nous permettre de vivre un beau dimanche sur le site de Tour & Taxis.

Un peu d'histoire, Ky-Mani a vu le jour le 26 février 1976. Il n’avait que 5 ans lorsque son père s’est éteint. Au cours des années 60, le mythique auteur/compositeur/interprète a connu sa période ska. C’est ce style de musique que le fiston apprécie au cours de sa jeunesse. Il n’entame sa carrière qu’à l’âge de 20 ans. Il devient alors rasta et se laisse pousser les dreadlocks. En 1996, il enregistre son premier album, « Like Father Like Son ». Des chansons du père Marley qu’il a réarrangées avant de le interpréter. Cinq autres albums suivront, dont le dernier en 2012 : « Evolution Of A Revolution » ; et puis plus rien. Bien que frappée du sceau de la Maison Marley, la musique de Ky-Mani est teintée de roots, de rock, de rap et de hip hop ; et c'est ce qui différencie Ky-Mani de ses frères. Quand il reprend les chansons du paternel, on est frappé par la similitude du timbre et des inflexions de la voix. La vibe est alors totale entre l’artiste et le public nostalgique. Un bon début de festival.

Protoje and The Indiggnation nous viennent également de Jamaïque. Ils se produisent sous la tente 'Univers'. J’avoue que je connais très peu cette formation, et je pars donc dans l’inconnu. Bref, le combo pratique quand même du reggae. Fallait s’en douter. Mais un reggae plus contemporain. Protoje bouge énormément sur les planches. Il est parfaitement soutenu par deux choristes dont la stature en impose. Ses textes sont engagés. Et on ressent d’ailleurs une belle osmose entre le leader et les aficionados…

C’est sous le 'Titan' que je vais retrouver mon premier coup de coeur : The John Butler Trio. En live, ce trio est véritablement magique. Je l’ai découvert en 2008, lors du festival de Werchter. John est australien et attire instantanément la sympathie. Mais ce qui m’a toujours frappé, c’est la longueur de ses ongles qu'il lime parfois pendant le concert. Et cet après-midi, il va s’y résoudre à trois reprises. Une manucure à la fois impressionnante et exceptionnelle, surtout quand y assiste en front stage. John est coiffé d’un bonnet rouge, semblable à celui du Commandant Cousteau. Il est soutenu par Byron Luyters à la basse et à la contrebasse (de couleur noire !) et Grant Gerathy à la batterie. Un drummer qui affichera un grand sourire tout le concert. Très appliqué, John change de gratte à chaque chanson, passant de l’électrique à l’acoustique avec une aisance déconcertante. Il se réserve même le banjo pour deux morceaux, moment qui va déclencher une véritable hystérie dans l’auditoire. Intense et empreinte d’une grande sensibilité, la musique de ce groupe mêle rock, bluegrass, blues et country. La marée humaine qui s’est agglutinée devant le podium boit littéralement les notes dispensées par le groupe. Ce qui explique sans doute pourquoi, j’ai eu l’impression que le set a passé très vite…

La musique reste un plaisir et dans un festival, surtout quand il y a trois scènes, il faut faire des choix ; et il est établi depuis longtemps. Gabriel Rios et Asian Dub Foundation font partie de mes priorités. Et j’attends leur prestation impatiemment…

Je fais l'impasse sur Youssoupha pour me rendre vers le podium 'Move', afin d’assister au show de The Soul Rebels. En fait, il s’agit davantage d’une fanfare que d'un groupe. Ils sont huit sur l’estrade, dont une majorité de cuivres et de percussions. Le collectif yankee est originaire de la Nouvelle-Orléans et a déjà joué en compagnie de Metallica et Green Day. Pas très connu en Europe, il a cependant apporté sa collaboration à des artistes notoires comme George Clinton, Cee-Lo Green ou Kanye West. Leur setlist est composée de reprises : « Sweet Dreams (Are Made Of This) » d'Eurythmics, « Hard Knock Life (Ghetto Anthem) » de Jay Z, « Happy » de Pharell Williams, « Get Luky » de Daft Punk et quelques autres. Les fanfares ne sont pas très souvent programmées lors des festivals. C’est donc une belle opportunité de découvrir The Soul Rebels, dont la musique oscille entre funk, jazz et soul, tout en communiquant de bonnes sensations. D’autant que les musicos remuent pas mal sur le podium. Et si leur musique est essentiellement instrumentale, les rares parties chantées sont soignées et résolument soul.

Le soleil est toujours de la partie pour accueillir le légendaire Alpha Blondy. Il monte sur les planches du ' Titan'. Quatre décennies que Seydou Koné pratique son reggae à coloration africaine. Il est aussi responsable de lyrics politiquement engagés. Notamment. Ce n'est pas la première fois que je vois l'artiste en concert. « Psaume 23 », le hit « Jerusalem », « Massaya », « Cocody Rock » et « Peace In Liberia » figurent dans sa set list. Il chante aussi bien en français, en anglais ou en dioula, un dialecte parlé en Afrique de l'Ouest. Il compte 17 albums à son actif. Paru en 1981, son premier s’intitule « Jah Glory ». Et son dernier, « Mystic Power », l’an dernier. Les backing vocaux assurés par les deux choristes sont puissants, voire imposants. Pourtant, le résultat final manque de vigueur et finit par traîner en longueur…  

Direction le chapiteau 'Univers' que je ne compte plus quitter. Et pour cause, Gabriel Rios y est programmé. Or je souhaite me réserver une place de choix. Dix ans plus tôt, son pop/folk/rock métissé avait mis le feu au Coul’Caf’. Je croise les doigts pour qu’il remette le couvert. Gabriel est aux vocaux et se sert d’une guitare acoustique électrifiée. Il est soutenu par Ruben à la contrebasse et Amber au violoncelle. Mais également par une section de cuivres : trompette, bugle et cornet à pistons… Gabriel est venu défendre son futur opus, « This Marauder's Midnight ». Il débarque seul sur les planches et attaque le « Voodoo Chile » de Jimi Hendrix à la six cordes. Et dans son style très personnel. Une entrée en matière plutôt musclée. Ruben et Amber le rejoignent sur l’estrade et attaquent le single « Straight Song », une plage issue de l’elpee, « The Dangerous Return » publié en 2011. Mais en version dépouillée. Gabriel avait signalé sur les réseaux sociaux que sa voix lui posait pour l’instant quelques problèmes, et s’en excusait. Franchement, ce soir, elle était irréprochable. Plus doux, « City Song » permet un peu au band de souffler. Et si la contrebasse et le violoncelle communiquent la puissance, la voix de Gabriel rassure. En outre, bien équilibrés les cuivres apportent manifestement un plus aux compos et constituent la cerise sur le gâteau. Gabriel se plaint de douleurs dans la main qui tient le manche de sa guitare. Miracle : les incantations du public –conquis– vont le guérir de ses souffrances. La setlist nous réserve quelques nouvelles compos : « Angelhead », Madstone », « Burning Song », « Song n°7 », « Work Song » et l'irrésistible « Gold », un titre envoûtant et qui vous prend aux tripes. Du vrai bonheur ! Le public et les artistes entrent en communion. Gabriel prend soin de ses fans en les remerciant après chaque chanson. Après une heure de spectacle –qui m’a également paru passer à la vitesse de l’éclair– le publie semble ravi, mais en réclame encore. Gabriel revient interpréter « Beast In Me », seul à la guitare, puis un dernier titre latino, « El Carretero ». Une excellent prestation que John Rohan, le chanteur d'Arsenal, présent dans l’auditoire, semble avoir également appréciée. Et je partage entièrement son point de vue…

Direction le 'Titan' pour vivre le set de Bootsy Collins and The Funk Unity Band. Evidemment à la lecture du patronyme du groupe, vous vous doutez bien qu’on va avoir droit à du funk. Et il sera de haut vol ! Bootsy se consacre à la basse. Et c’est un virtuose. Il est soutenu par une douzaine de musiciens sur les planches, y compris les choristes. Tout ce petit monde est déguisé. Bootsy a côtoyé les plus grands du style ; et notamment James Brown ainsi que George Clinton. Vous avez dit James Brown ? Pour entamer leur prestation, les musicos attaquent un titre du maître de la soul. Collins se lance également dans des acrobaties et manque de se péter la figure. Plus de peur que de mal…

L’'Univers' accueille des fidèles de Couleur Café. Ce sera d’ailleurs leur seule date en Belgique, cet été. En vingt années d’existence, ils se produisent pour la 6ème fois au Couleur Café. Formation de musique électronique alternative, Asian Dub Foundation nous vient de l’Albion. Leur cocktail déjanté de dub, hip hop, dancehall, drum'n'bass, ragga, jungle, bhangra et rock est irrésistible. Steve Chandra Savale (Chandrasonic) se charge de la guitare. Il campe à l’extrême gauche du podium. Particularité : il parvient à faire sonner sa gratte comme un sitar. Aktar Ahmed (Mc Aktarvata) en est le lead singer. Il est capable de mettre le feu à la foule en l’incitant à jumper et danser. Et pour accomplir cette tâche, il est bien aidé par Ghetto Priest, l’autre préposé au chant. Le batteur n’est guère démonstratif, mais la frappe sur ses fûts est précise et puissante. Enfin le bassiste doit appartenir aux marsupiaux, car on lui a littéralement greffé des pattes de kangourou. Dès « Riddim I Like », le premier morceau, l’auditoire se déchaîne. Pendant 60 minutes, la formation va aligner ses hits : « History Of Now », « La Haine », « Flyover », « Naxalite », etc. Mais également quelques extraits du dernier opus, « The Signal and The Noise », paru en 2013, et en particulier « Zig Zag Nation », « The Signal And The Noize » et « Stand Up ». Le rappel sera consacré à deux standards : « Fortress Europe » et « Rebel Warrior ». J’ai éprouvé énormément de plaisir à revoir ADF en concert. De quoi clôturer mon Couleur Café en beauté.

(Organisation Couleur Café)

Voir aussi notre section photos ici

 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2014-06-29
  • Festival Name: Couleur Café
  • Festival Place: Tour & Taxis
  • Festival City: Bruxelles
  • Rating: 0
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