Imaginé par l’équipe qui organise le festival de Dour, ‘Le Père Noël est Un Rockeur’ a fait pas mal d’émules, tant en Belgique que dans le Nord de la France. Il en est d’ailleurs à sa quatorzième édition. Et en 2014, il s’étale sur 3 jours, dans trois villes différentes de la région du Centre et du Borinage. Et c’est la salle de Sports douroise qui accueille le dernier, celui auquel vos serviteurs ont assisté. Pour rappel, le principe est simple, l’entrée est fixée à un jouet d’une valeur minimale de 10 €. Et un enfant défavorisé en recevra un exemplaire. De quoi lui donner un peu de bonheur. Cette année 8 000 enfants sont concernés. Et autant de jouets ont été récoltés. En outre, au fil du temps, les artistes se bousculent pour participer à ce festival caritatif, organisé par les ASBL GO GO GO, ARC Borinage/Hauts-Pays et le Festival de Dour, auxquels collaborent de nombreux bénévoles.
Lemon Strow ouvre les hostilités. Malheureusement, je n’ai pu assister qu’à leur toute fin de set. C’est donc partie remise…
Fùgù Mango, je l’avais découvert en supporting act de Puggy, à Mouscron. Le line up réunit deux frères qui militent également chez les Bikinians (NDR : dont un nouvel album est prévu pour 2015), Jean-Yves aux synthés et au chant ainsi que Vincent Lontie à la basse. Sans oublier le drummer, Franck Baya. Pas un néophyte ! Et pour cause, il milite au sein d’une multitude de projets. Il a ainsi prêté son concours à Coffee Or Not, Sarah Carlier, Clare Louise et bien d'autres. En Belgique, quand on veut faire de la musique son métier, il faut être capable de se diversifier. Et c’est le cas des artistes de ce band. Outre les fûts, des timbales, congas et autres cymbales sont disposés sur l’estrade.
« Floaréa » ouvre leur set. Plutôt jolie, la chanteuse/guitariste se démène sur les planches. La musique évoque immédiatement Vampire Weekend. A cause de ce cocktail subtil entre synthés, percussions tribales et harmonies vocales. Leur indie rock est à la fois métissé, coloré et particulièrement sucré. Fùgù Mango ne dispose que de 30 minutes pour défendre son « JùJù ». Pourtant, malgré le peu de temps imparti, il va nous réserver une prestation de bonne facture. Et pas de problème pour chauffer l'auditoire, vu la température ambiante... Plus électro, « Kylie's Dream » est une invitation à rejoindre le dancefloor. Le public commence à affluer… Une reprise : le « Golden Brown » des Stranglers (NDR : 32 ans déjà, un bail !) A la sauce Fùgù, elle est plutôt déroutante. Franck brille derrière ses fûts. Afro, world, latino, rien ne l’effraie. Le concert s’achève par le succulent « Mango Chicks ». Fùgù Mango se produira aux Nuits Botanique 2015. Qu’on se le dise !
Un changement de matos plus tard, place à Recorders. A leur actif, trois Eps et un premier elpee prometteur paru en septembre, « Above The Tide », un disque qui a été mixé par Tony Hoffer (M83, Phoenix, Air, Beck, The Fratellis), à Los Angeles. En outre, le band a pas mal tourné en festival et assuré de prestigieuses premières parties pour des artistes insulaires. Une demi-heure est également réservée au quintet : Gordon Delacroix, Alexandre Meeus, Arnaud de Ghellinck, Pierrick Destrebecq et Florian Donnet. Ils ont le visage peinturluré. Pas comme Kiss, quand même. Deux immenses triangles lumineux sont placés derrière eux.
De facture plutôt classique, mais aux accents très américains, le pop/rock de Recorders est stimulé par des beats électro. Perfectionniste du son, ce groupe belge est amoureux des belles mélodies. Sa musique me fait parfois penser à celle de Stereo Grand. « Kelly » ouvre le bal. Les notes de synthé sont atmosphériques. Très dansant, « 85MPH » invite au dancefloor. Il y a de plus en plus de monde ; notamment devant l’estrade. Les percus et les guitares tirent leur épingle du jeu sur « Wolf Drums », un compo élaborée, plus cold wave, mais particulièrement incisive. « Someone Else's Memory » est hanté par MGMT. Superbe ! Hormis le plus paisible « Under The Waves », la suite du concert est de plus en plus excitante. Boostées par l’électro, les trois dernières compos (« Colorimetic », « Purple And Gold » et « Beatch ») sont même terriblement dansantes. Recorders est en concert ce 7 février 2015 à la Rotonde du Botanique. A ne pas manquer !
C’est Adrien qui s’est chargé du compte-rendu de la prestation de BRNS…
Assister à un concert de BRNS, c’est l’assurance de repartir satisfait. Les Bruxellois ont, en effet, la réputation d’être l’un des meilleurs groupes live de la scène belge. Le quatuor avait une nouvelle occasion de le prouver à Dour. Votre serviteur avait déjà assisté à une de leur épatante représentation lors du festival Ward’in Rock, début septembre. Il me tardait donc de découvrir ce que nous réservait une prestation dans une petite salle. La configuration du band sur les planches est particulière. C’est le batteur qui assure le chant et il est donc mis en avant. Une rare combinaison qui ne pénalise certainement pas les autres musicos, ajoutant une touche mystérieuse à l’ensemble. Car un morceau de BRNS, c’est une énigme que le public à l’impression de résoudre en compagnie des jeunes hommes. Chaque titre est construit crescendo pour finalement se révéler par une explosion jouissive pour le mélomane. Durant ce court show d’un peu moins de 40 minutes, ce sont les chansons de l’EP « Wounded » qui retiennent le plus l’attention. Ce disque est vraiment un bijou et le plaisir est immédiat dans le tube « Mexico » mais également lors de « Our Lights », qui clôture le concert. Dans les bacs depuis cet automne, l’album « Platine » s’est révélé légèrement décevant par rapport au précédent essai. Néanmoins, il prend une autre dimension sur scène. La recette miracle marche également. Caractérisé par ses sonorités atmosphériques, « My Head Is Into You» et « Void » transportent les 500 personnes présentes avant de les ramener sur terre lors du déchaînement final.
BRNS est déjà une valeur sûre si l’on souhaite passer un bon moment musical. L’énergie libérée par les Bruxellois en ‘live’ est communicative et donne l’envie de danser à quiconque se trouve à portée sonore. Avec eux pas de doute, le Père Noël est bel et bien un rockeur ! (A.M.)
Je fais l’impasse sur le collectif rap La Smala, afin de me restaurer et de visiter les stands annexes. Celui de la ‘Vie En Rock’ rappelle que leur second festival se déroulera ce 28 mars 2015. Un événement destiné à financer la recherche dans le domaine du cancer.
Le clou de la soirée, sera enfoncé par Black Tartan Clan. Un autre groupe bien de chez nous. 50 % wallon et 50 % flamand. Mais qui pratique du punk/rock celtique. Un peu comme les Dropkick Murphys. Ou alors dans l’esprit des Pogues. Fondé en 2008, il a la réputation de mettre le souk ! Mac Touche se consacre au micro, sa voix est aussi écorchée que Shane McGowan, Mac Pië à la basse, Mac Marsh à la guitare, Mac Hoze Jr. à la cornemuse ou au fifre, Mac Aël aux drums et enfin Mac Hoze Jr au djembé, snare, bouzouki et banjo. Les musicos sont torse nus, tatoués et portent le kilt.
Et on est parti pour une immense pogo provoqué par les aficionados du combo, mais à laquelle participe une bonne partie de l’auditoire. Débordant d’énergie, le band lui communique sa bonne humeur. La bière coule à flots. C’est le bordel, mais bon enfant. Et finalement, il faut le voir pour le croire. On en a ainsi eu plein les yeux et les oreilles…
(Organisation : Dour Festival)
Black Tartan Clan + La Smala + BRNS + Recorders + Fùgù Mango