Leur patronyme est inspiré du tableau d’un peintre britannique qui a vécu au XIXème siècle, Henry Wallis ; et en peu de temps, la formation est parvenue à devenir la coqueluche de la nouvelle vague française.
Entouré d’une aura de mystère, responsable d’un mini Ep, difficile à trouver sous sa forme physique, Feu! Chatterton suscite autant l’agacement que la passion.
Mis sous les feux des projecteurs, leur mélange audacieux de textes alambiqués et de mélodies détournées alimentent les conversations de comptoirs.
Alors, méritent-ils tout le foin fait autour d’eux?
Tentative de réponse à cette question.
20h30, le voile se lève sur Ivan Tirtiaux, trio belge qui propose 40 minutes de belles et sombres compositions de folk, interprétées dans la langue de Molière.
Parfois bluesy, mais jamais chiante, sa musique parvient à convaincre une bonne partie de l'auditoire.
Celui-ci se montre très respectueux, évite les bavardages intempestifs, et ponctue la fin du spectacle d’applaudissements chaleureux
Contrat assuré.
Le show a peine terminé, on se presse contre le podium afin d’assister à ce qui s'annonce comme la prochaine sensation rock hexagonale, même si leur répertoire est encore limité (NDR : un Ep 5 titres difficile à se procurer dans le commerce, mais heureusement disponible sur toutes les plateformes habituelles).
21h35, la Rotonde est comble, prête à accueillir ses presque déjà idoles.
Le quintet investit la scène sous un éclairage rouge intense qui sied à merveille au lent titre d'ouverture “Je t'ai toujours aimé”, première reprise de la set list, elle est signée Polyphonic Size.
Un démarrage tout en douceur...
D’emblée, le son est parfait.
La salle retient son souffle, la nappe de synthé est envoûtante et la guitare cristalline. Tous les regards se focalisent sur Arthur, figure emblématique et ô combien charismatique du jeune combo.
Croisement improbable entre feu (!) Elno (des Négresses vertes) et un jeune Nick Cave, il vit ses textes tel un acteur dramatique. Il grimace, se frappe régulièrement la poitrine, lève les bras au ciel...
Les deux morceaux suivants sont des inédits. Imprimés sur un tempo plus rapide, entraînant, ils se révèlent très efficaces, voire entraînants. Plus pop et plus frais également, ils augurent le meilleur pour l'album, dont la sortie est prévue en septembre.
Les acclamations sont plus que généreuses, toute la salle semble sous le charme.
Arrive enfin le premier titre notoire de la soirée... “Cote concorde”, aux allures de déjà classique.
Cinq minutes plus tard, la salle explose littéralement.
Votre serviteur se revoit lors du premier concert de Bloc Party, accordé à l'Orangerie en 2005 ou de Suede, au Vk, en 93...
On a vraiment l'impression d'assister à l'éclosion d'un futur grand groupe et de vivre un de ces moments qu'on se racontera encore dans dix ans, fiers de pouvoir dire : ‘J'y étais au premier de Feu! Chatterton, en Belgique’.
C'est à ce moment là que le leader en profite pour nous remercier, au nom du band : ‘C'est notre 1er concert en Belgique. On ne s'attendait pas du tout à ça !’
On sent toute l’équipe véritablement surprise et touchée par un tel accueil.
L'ambiance monte encore d'un cran quand le combo enchaîne “La mort dans la pinède”, “A l'Aube”, et “La Malinche”, leur titre phare, qui nous met à genoux.
Quelque part entre “Cherchez Le Garçon" et "Girls and Boys", tout est imparable dans ce morceau, et survolant le tout, la voix d'Arthur, est profonde et puissante.
Au loin, on entend la clameur : ‘oh ouiiiiii’ (NDR : allusion au refrain)
Après à peine trente cinq minutes, le chanteur annonce ‘Voici notre dernier morceau, mais rassurez vous, il dure’
“Bic Médium”, soit un nouvel inédit, s’étend effectivement sur... quatorze minutes!
Un titre énorme, épique dont l’intensité n’en finit pas de croître... on ne voit pas le temps passer…
À la cinquantième minute d'une prestation parfaite, le band quitte la scène sous un tonnerre d'applaudissements, visiblement enchanté par notre accueil.
On a beau être dans la Rotonde, on le voit déjà remplir l'AB, après quelques minutes de prévente, d’ici quelques mois.
Je pensais qu’un rappel était impossible, vu leur manque de répertoire ; mais la formation remonte quand même sur l’estrade, pour nous réserver une deuxième reprise/adaptation de la soirée, soit le “Jungle d'Asphalte” de Bob Marley.
Mais point question de reggae ce soir.
Le morceau est proposé à la sauce ‘Feu! Chatterton’.
Le dernier titre est peut être le moins efficace de la soirée, sans doute pas tout à fait en place.
L’histoire de ‘Bénédicte et Christian, se promenant dans la forêt des Vosges... Christian demande l'heure à Bénédicte... ‘16h moins dix, lui répond-t-elle’.
L’auditoire s’amuse de la manière très personnelle adoptée par le frontman pour nous présenter ce dernier morceau...
Vingt-deux heures quarante-cinq, salut final de la troupe.
Arthur en profite pour annoncer leur retour : ‘Nous jouerons à la porte d'en face, dans l'Orangerie, le 17 octobre. A bientôt… merci !!’
Nous y serons... Peut-être vous aussi?
Oh ouiiiii... Merci aussi. (Voir aussi notre section photos ici)
Ivan Tirtiaux + Feu! Chatterton
(Organisation : Les Nuits Botanique)
Les Nuits Botanique 2015 : jeudi 14 mai
Orangerie
Soley + Aurora
Photos :
http://musiczine.lavenir.net/fr/photos/soley-14-05-2015/
http://musiczine.lavenir.net/fr/photos/aurora-14-05-2015/