Depuis quelques années, les Nuits du Soir ont élu domicile à l’Orangerie et à la Rotonde du Botanique. Il s’agit déjà de la onzième édition. De nombreux artistes internationaux s’y sont déjà produits. Mais aussi belges. Dont Antoine Chance. Dans le cadre de Mons 2015, elles se sont également déroulées à l’Alhambra. C’est une première. En outre, tous les regards et toutes les oreilles sont tournés vers Baptiste Lalieu. Pas étonnant, car c’est un régional. Il va se produire au sein de son nouveau projet, Gonzo. Et puis Nicola Testa, la nouvelle sensation électro/pop, est également de la partie…
Par rapport au Bota, la configuration de l’affiche a été sensiblement modifiée, puisque si à Bruxelles Nicola servait d’apothéose, ce soir, il est programmé avant Gonzo, alors que le final est assuré par la belle Isolde. En aparté, le responsable m’a confié qu’il n’était pas aisé de goupiller l’ordre de passage d’autant de groupes, quand il n’existe qu’une seule scène. Bonne nouvelle, des aménagements performants ont été apportés à l’acoustique de la salle.
Le premier artiste à grimper sur l’estrade est un poulain de Black Gizah, le label de Kid Noize. Et le Kid figurait au sein de l’auditoire. Incognito. Vous ne l’avez pas reconnu ? Normal, sur les planches, il est toujours masqué. Je n’en dirai pas davantage. Mustii ouvre donc le bal. Il s’agit du chanteur du groupe bruxellois Seek The Duke.
Agé de 24 printemps, le gamin est diplômé de l'IAD, section théâtre. Et bien évidemment son show est particulièrement marqué par sa discipline. Mustii se consacre au chant. Il est soutenu par Grégory à la guitare et aux claviers ainsi que Nicolas aux percussions électroniques et aux machines. Sur le podium, Mustii ne reste jamais en place. Perçant, son regard vous hypnotise. Marqué par la musique électro des eighties, son style évoque tour à tour à Dave Gahan, Visage ou encore OMD. Il a publié son premier Ep fin de l’année ; et ce soir, en a interprété son hit « The Golden Age ». Une excellente prestation…
Changement de matos pour accueillir le combo bruxellois, The Panties. Le band a publié un premier Ep, « Here And Now », sous forme de vinyle. Sophie Frison en est la colonne vertébrale. Elle focalise tous les regards. Son look campe un hybride entre Siouxsie Sioux, Jo Lemaire et Christine And The Queen. Sa voix est envoûtante, spectrale… Le line up implique également deux gratteurs : Paul Normann et Seb Dec ; mais aussi le drummer Hugo Fernandez et le claviériste Tony Bambinelli. L’expression sonore puise manifestement son inspiration chez The Cure, même si certains titres lorgnent davantage vers l’électro. Trente minutes de set. Un peu court, mais plutôt intéressant. Difficile d’en dire davantage. A revoir, c’est sûr…
Alpha Whale nous vient d’Ostende. Cette formation est venue défendre son premier album, paru début juin. Il est éponyme. Surf et ma foi fort classique, sa musique est légèrement teintée de psychédélisme. Des références ? Les Beach Boys et The Animals. Il y en a certainement d’autres, mais elles sont moins flagrantes. Mountain Bike, peut-être ; mais les cyclistes ont au moins la pêche.
Je pointe alors le nez dehors ; et il commence à y avoir du peuple dans le centre de Mons, car à deux pas, se déroule le concert d'Adamo qui sera suivi par celui de Mister Cover. J'entends alors « Tombe la Neige » ; aussi, je me réfugie bien vite dans la salle de peur de prendre un coup de froid.
Place ensuite à la sensation électro/pop de la soirée et de l'année 2015 : Nicola Testa. Son fan club le suit partout. Il s’agit de la sixième fois que votre serviteur le voit sur les planches ; mais jamais plus de deux ou trois morceaux. Motif ? Des interviews sont chaque fois et malencontreusement calées au même moment. Alex, l’ingé-son de Puggy est aux manettes. Les tympans seront donc épargnés et même mieux cajolés…
Nico va nous présenter des extraits de son brillant premier album « No More Rainbows ». Testa est sympa et charme les filles. Mais c’est surtout un professionnel jusqu'au bout des ongles. Chantés dans la langue de Shakespeare, ses morceaux sont est endiablés et particulièrement sucrés. En 30 minutes, il va nous livrer « World », « Lost And Found », « Koko », « Land Of Glass », « Violet », « Sour », le lumineux « Rainbow » et pour terminer le set, « F. M. ». On en aura cependant eu plein les mirettes et les feuilles de chou…
Son concert au Salon de Silly du 7 novembre est presque sold out, et celui de l’AB, prévu ce 19 mars 2016 risque de le devenir rapidement.
Véritable bête de scène, Baptiste, le leader de Saule est aussi surnommé l’Homme-Bio. Un Géant, Montois pure souche, qui a monté un nouveau projet, Gonzo. Le combo a écumé tous les festivals cet été pour défendre son Ep 5 titres. Sur les planches, le combo est à la fois capable de vous secouer les tripes, de vous inciter à remuer le popotin, à faire la chenille ou à jumper en cadence. Des rockeurs qui ont simplement envie de mettre le souk et vous communiquer leur bonne humeur. Et les textes, très second degré, y contribuent largement.
Pendant « Girls » les meufs, sans la moindre discrimination, sont invitées à grimper sur l’estrade. Et lorsque la chanson est terminée, comme le signale avec humour Baptiste, on dégage gentiment... elles sont alors en pleurs ; et on les comprend…
« Gay » fait la part belle à la dérision. Il ne manque ici que Charlie Winston pour que le délire atteigne son paroxysme. Un tout bon moment du spectacle. Qui se prolongera d’ailleurs en coulisses, lors de l’interview qu’il a accordée à Musiczine…
Isolde Lasoen et la dernière artiste à se produire ce soir. Prof de batterie, elle est gantoise. Mais surtout, c’est la moitié de la section rythmique du néerlandophone francophile, Daan. Bien que réservée et discrète, elle est installée au beau milieu du podium, derrière ses fûts. Elle est soutenue par un backing group : les Bens. Soit le gratteur Ben Van Camp, le bassiste Ben Brunin et le claviériste Luke Vermeir. Pas de section de cuivres, comme sur l’Ep. Dommage ! Votre serviteur ne peut cependant vous en relater davantage, car il s’entretenait avec Baptiste Lalieu, dans sa loge. Son interview paraîtra prochainement sur Musiczine.
Finalement, j’assisterai quand même aux trois dernières chansons du set. Isolde a finalement pas mal d’humour ; elle chante dans la langue de Molière, et son accent est ravageur. Et si sa musique reste bien pop, ses références oscillent entre France Gall, Pierre Bachelet et Serge Gainsbourg…
(Organisation : Le Soir et L'Alhambra)
Isolde et Les Bens + Gonzo + Nicola Testa + Alpha Whale + Les Panties + Mustii