Les FrancoSillies sont nés d’une collaboration entre le Centre Culturel de Silly, Silly Concerts ASBL, le Salon et le Service Provincial des Arts de la Scène. Il s’agit déjà de la cinquième édition. Le festival privilégie les artistes qui s’expriment dans la langue de Voltaire. En général, au Salon, le son est nickel. Aussi, difficile de comprendre pourquoi le Centre Culturel n’a pas choisi les préposés locaux au mixing. Bref l’auditoire réunit plus ou moins 150 personnes. En tête d’affiche, Saule !
Les 5 groupes programmés ce soir, vont se produire, en alternance, sur la petite scène (dans le bistrot) ou sur le grand podium de la salle de concert.
Votre serviteur débarque trop tard pour assister au show de l'Enghiennois Antoine Armédan, qui selon les rumeurs, était de bonne facture.
Céléna et Sophia sont deux sœurs. Nom de famille ? Tornabene. Elles sont issues de Chapelle-lez-Herlaimont. Elles s’étaient produites dans le cadre du BSF, l’an dernier, en la salle de la Madeleine. A l’actif du duo, un Ep 5 titres, « A l’aventure ». Elles ont la jeunesse et la candeur pour elles. Brune, Céléna se charge de la sèche. Blonde, Sofia, de la gratte électrique. Leurs accords de cordes sont empreints de délicatesse. Et les voix, de douceur. Mais elles se servent également d’une belle panoplie d’instruments, du piano au xylophone, en passant par la mandoline, les percus (au pied) et le looper…
Le line up de La Cécité Des Amoureux (LCDA) est imposant. Jeff Bertemes (NDR : il est originaire des Cantons de l’Est) se charge des vocaux (NDR : c’est également le compositeur), Jean Debry de la contrebasse, Noëlle Elisabeth Grégoire des claviers, Julien Hockers de la guitare (NDR : tous des Liégeois !) et le Breton Kevin Mahé (NDR : Nantais, ce barbu a une bouille bien sympathique) aux percus. Et ce soir, la troupe est soutenue par un invité, en l’occurrence le trompettiste Corentin Eubelen.
Leader charismatique, Jeff est un passionné. Il focalise les regards. Sur le dos de sa veste en cuir sont cousues de grandes ailes noires. Elles se déploient quand il étend les bras. Tel un acteur de théâtre, sa présence scénique est impressionnante. Il semble hanté tour à tour par Pierre Lapointe, Barbara, Bashung, Gaëtan Roussel, Aznavour et on en passe. A l’instar d’un rapace, son regard est susceptible de vous transpercer. Son attitude évoque aussi parfois Mathias Malzieu, le chanteur de Dyonisos, sans les frasques acrobatiques.
Une intro précède son entrée sur l’estrade. « Tango » ouvre le set, une compo qu’il interprète dans sa langue natale. Poétiques, ses textes oscillent entre narration et slam. Autre tango, « Le Ballet des Phasmes » est adapté à la sauce contemporaine. Les morceaux oscillent entre pop, électro, classique, valse ou tango, mais à chaque fois, LCDA a le bon goût de réadapter les morceaux (NDR : surtout les plus surannés !) à la sauce contemporaine. Comme un nouveau tango baptisé « Le ballet des Phasmes ». Et la fin de show s’emballe littéralement pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Au cours de ce concert, le band nous a proposé de larges extraits de son prochain album, « Les Courtisanes ». Et franchement, malgré quelques petits problèmes de balance, dus aux soundcheck de l’autre podium, la prestation a été totalement convaincante.
Juno est désavantagé, car le son est carrément médiocre. Dommage ! Tant pis, votre serviteur décide d’aller prendre l’air à l’extérieur, en attendant le spectacle de Saule, qui a remplacé Nicolas Michaux au pied levé ; ce dernier ayant eu l’opportunité de décrocher une tournée en Chine…
Après avoir bourlingué pendant plus de 2 ans pour défendre son album et vécu une collaboration avec Charlie Winston, Baptiste Lalieu s’était offert une petite récréation au sein de Gonzo. Il est ensuite retourné en studio pour enregistrer de nouvelles chansons. Qu’il a décidé de présenter dans le cadre de son 'Tour No Tour' ; une manière de les tester, avant la mise en forme finale.
Les musicos ne sont pas sur le podium, mais au milieu de la foule, placée en cercle autour du band et du matos de sonorisation. Un peu comme Zita Swoon, à une certaine époque. Certains spectateurs se sont assis sur l’estrade. Baptiste aime être proche de son public. Mais le fil du micro n’est pas assez long pour faire le tour de ses musicos. Mr Bio a la pêche, ce soir et aussi la bougeotte. Quatre grattes (électriques ou acoustiques) sculptent « Je Reviens ». Mais aussi les nouvelles compos ; percus, synthés et banjo complétant l’instrumentation. Baptiste a manifestement un message à faire passer.
Entre « L'Eclaircie », « Femme Fantôme », « Delove Song », « Et pourtant Je Marche », « Nulle Part Chez Moi », « LC », « O Combien », « Comme » et « Respire », il demande à l’auditoire de voter pour son top 5. Il en tiendra probablement compte, lors du choix final des titres de son nouvel opus. A mon humble avis, il va encore en écrire de nouvelles. Peut-être ira-t-il les défendre dans le cadre d’un second 'Tour No Tour'.
Lors du premier rappel, il nous réserve des versions acoustiques (NDR : ce banjo !) de ses standards, « Si », « Chanteur Bio» et « Dusty Man » et l’achève par « Tes Adieux ».
Le second rappel baigne à nouveau dans le folk et clôt définitivement le concert par le judicieusement intitulé « On Part ». Bref, Saule est encore parvenu à enflammer la soirée. Que demande le peuple ?
(Organisation : Centre Culturel de Silly + Silly Concerts ASBL + le Salon + le Service Provincial des Arts de la Scène)
Saule + Juno + La Cécité Des Amoureux + Céléna – Sophia + Antoine Armédan