Royal Headache se produisait ce dimanche soir dans la Rotonde du Botanique. Responsable d’un deuxième album baptisé « High », disque plébiscité par la critique, les quatre rockeurs australiens étaient attendus au tournant par les quelques 250 personnes rassemblées dans la coquette salle bruxelloise.
The Animen sert d’apéritif. Un quatuor suisse qui n’hésite pas à colorer son rock’n’roll de country & western, mais aussi d’une touche british (NDR : probablement empruntée à Arctic Monkeys). En ‘live’, le combo libère énormément de puissance. Les musicos sont aussi à l’aise sur leurs instruments respectifs, que dans la communication. Et pendant la quarantaine de minutes qui leur sont allouées, ils vont faire étalage de toute leur classe. Même la sortie est soignée. Une bien jolie découverte…
Royal Headache entre en piste à 21h10. Issu de Sydney, le quartet est réputé pour son punk/rock/garage particulièrement nerveux. Derrière son micro, Shogun est un fameux personnage. Durant l’heure de concert, il va parcourir une distance impressionnante en voyageant de gauche à droite sur l’estrade, spécialement aménagée pour ce qui ressemble à un TOC. En outre, il semble complètement dans le cake. A cause du décalage horaire ou de la consommation excessive de certaines substances ? Difficile à dire. En tout cas, quand il essaye de communiquer avec le public, c’est incompréhensible. Et ce n’est pas seulement dû à l’accent océanien.
Les morceaux s’enchaînent rapidement. C’est une particularité du groupe, il est rare d’entendre des plages de plus de deux minutes trente. L’esprit garage en quelque sorte. Assez tôt dans le concert, « Carolina » résonne dans la serre bruxelloise. Véritable tube issu de son dernier opus, il est repris en chœur par un public peu nombreux mais connaisseur. Le noyau dur des aficionados commence même à se bousculer dès les premières notes d’« Electric Shock ». Le show est lancé.
Royal Headache se balade entre ses deux albums sans réellement suivre un fil conducteur. Heureusement, les compositions restent toutes fidèles à l’attitude belliqueuse du combo.
« Garbage » et « Another World » continuent d’exciter le public avant un entracte imprévu. Le guitariste casse en effet une de ses cordes et il lui faut plusieurs minutes pour la changer. Pendant se temps, les trois autres membres, impuissants, improvisent une chanson. Mais limité à la basse et à la batterie, ce n’est pas une franche réussite. Shogun l’avait de toute façon annoncé.
La gratte réparée, le concert peut se poursuivre au cœur d’une atmosphère de plus en plus festive. Lorsque l’auditoire est constitué de véritables fans, c’est tout de suite bien plus entraînant.
En rappel, le band nous réserve deux morceaux, dont l’explosif « Pity », dernière plage de son premier LP. Les spectateurs en réclament davantage, mais Royal Headache ne cède pas à la pression, estimant sans doute l’heure de prestation suffisante.
Sans faire plus que le nécessaire, Royal Headache a exécuté, ce soir, un show de bonne facture. On aimerait cependant que les musiciens soient un peu plus sympathiques et surtout cohérents. Jouer pour soi ne suffit pas, il faut également penser à son public. Un conseil que la formation aurait intérêt à suivre, s’il veut passer en division supérieure…
The Animen + Royal Headache
(Organisation : Botanique)