C’est déjà le troisième jour, et on a l’impression que temps passe trop vite. Inimaginable de gamberger, il y a huit podiums sur le site de la Machine à Feu. Et d’une estrade à l’autre, il y a toujours un, deux, voire trois concerts qui se déroulent quelque part. Et qui risquent de vous intéresser. Ce vendredi constitue certainement la journée consacrée aux découvertes pour votre serviteur, car hormis Sharko et Mass Hysteria, les autres artistes et groupes programmés sont peu notoires.
La journée commence justement par Sharko sur la Mainstage. Le trio belge vient présenter son nouvel opus, « You Don’t Have To Worry ». Il pratique un rock énergique, électrique et mélodique. Perso, en live, il me fait penser aux Pixies (NDR : qu’on verra sur la même scène ce dimanche) et puis à dEUS, une autre formation belge. D’ailleurs la voix de David Bartholomé est très proche de celle de Tom Barman. Ravi d’avoir vécu un concert de Sharko, auquel je n’avais jamais assisté. Faut dire qu’il s’était accordé une longue pause de 7 années…
Direction La Petite Maison dans la Prairie pour le show Jeanne Added. Nominée au Victoires de la Musique en 2016 pour son album, la Rémoise fait figure, à l’instar de Petit Biscuit, de révélation française du moment. La jeune femme est responsable d’une pop teintée d’électro. Ses chansons sont empreintes de douceur. C’est le moment idéal choisi par bon nombre de festivaliers pour faire une bonne sieste. Il est vrai que les deux premières journées n’ont pas été de tout repos. Les morceaux atmosphériques de la chanteuse tombent à pic pour se ménager un petit moment de détente. Les yeux se ferment et on profite, tout simplement !
A quelques mètres de là, Glü entame son set au Labo. Dans un style qui agrège la drum’n’bass et le hip hop. Le public est bien réveillé et les corps commencent à remuer. Le Labo est vraiment parfaitement adapté à ce projet expérimental. Sous ce chapiteau, les surprises son légion ; et on y passe souvent de très bons instants. Glü en est une de plus !
Il est 20 heures, et mon cœur balance entre deux spectacles. Le choix est cornélien : Compact Disk Dummies ou La Femme ? En outre, les deux podiums sont relativement éloignés l’un de l’autre. Difficile donc de couper la poire en deux. Après longue réflexion, la décision est prise : ce sera La Femme. Entre pop, rock ou électro, le style du combo français est également très particulier. Mais dans la fosse, le public se trémousse ; et entre même rapidement dans une forme de folie. Souvent saccadée, la voix incite les spectateurs à sauter sur place et rebondir sur le plancher, comme sur un trampoline. A l’instar d’Aline et de Granville, notamment, la nouvelle génération de pop française jouit manifestement d’un fameux potentiel !
Le concert de Mass Hysteria a déjà commencé sur la Cannibal Stage. Oscillant entre rock et métal, la musique de ce quatuor véhicule des textes engagés dans la langue de Voltaire. Mais rapidement les musicos descendent dans la fosse et invitent l’auditoire à se poser et tourner autour d’eux. Une situation amusante et très impressionnante. Il ne faut néanmoins pas s’attarder au cœur de ce délire, car la température est caniculaire. En tout cas, entre les gouttes de sueur, tout le monde passe un très bon moment...
Après un petit crochet par la Mainstage, pour écouter un Birdy Nam Nam peu convaincant, c’est dans le Jupiler Dance Hall que la soirée continue. Floating Points a embarqué un live band ; et cette expérience musicale promet d’être intéressante. Le Londonien crée un univers très personnel, à la limite de l’envoûtement, grâce à des mélodies électro-post-rock particulièrement efficaces. Et puis à son backing group, particulièrement solide. C’est le coucher de soleil. La fatigue gagne les organismes. Et dans ce contexte le set se révèle singulièrement planant…
STUFF. se produit dans le petit Labo, vers 1 heures du matin. Son expression sonore intègre jazz, hip hop et même un zeste de post punk. Les Gantois ont l’art de faire danser la foule. Et elle est très réceptive. Chanson phare, « Event horizon » donne le coup de grâce aux festivaliers en extase. Il est tard, mais ces derniers donnent tout ce qui leur reste comme énergie…
Ce vendredi, je suis allé de découverte en découverte. Faut dire que je n’avais jamais assisté au concert d’un seul de ces groupes. Vu sa programmation éclectique, Dour est vraiment le festival idéal pour jouer à l’explorateur. Il est maintenant temps de prendre un peu de repos. A demain !
(Organisation : Dour Festival)
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