Avant d’entamer cette dernière journée, petit saut à la maison indispensable afin de pouvoir profiter d’une bonne douche et d’un vrai repas. Mais également s’autoriser une petite sieste ; car, il faut bien l’avouer, la fatigue a miné mon organisme !
Retour sur la plaine de la Machine à Feu pour Suuns. Qui se produit sous le chapiteau de La petite maison dans la prairie. Le quatuor canadien propose un électro/rock très mélancolique aux textes assez simples. Malgré le grand soleil (NDR : oui, d’accord, il y en a plusieurs sur l’estrade !) qui inonde le site, le climat est sombre. Le band est venu défendre son nouvel opus. Et il semble particulièrement motivé. Mais atmosphériques, les compos manquent singulièrement de rythme. Or, on sent que pour le dernier jour, la foule a envie de remuer. Il aurait peut-être fallu programmer le combo un autre jour…
Sans attendre la fin du set de Suuns, direction la Cannibal Stage pour accueillir Slaves. Issu du Sud-est de l’Angleterre, le duo propose un garage rock légèrement teinté de punk. Bourrée d’énergie et puissante, sa musique donne envie de danser. Le guitariste et le drummer se réservent le micro, chacun leur tour. Ce sont deux potes, et c’est très perceptible. En outre, ils ne manquent pas d’humour. De la setlist, on épinglera surtout « Cheer Up London », véritable condensé de tout ce que le tandem fait de meilleur. Un joli défouloir !
The Bronx se produit au même endroit. Mais il est temps de casser la croûte. Arrivé légèrement en retard, on ne voit pas où se trouve le chanteur. En fait, Matt Caughthran est déjà au milieu de l’auditoire. Il a emporté son micro. Chauve, rondouillet et de petite taille, il renvoie une image complètement différente du style musical pratiqué par le combo. Qui est pourtant bien punk. Mais le personnage est éminemment sympathique et passe son temps à haranguer les spectateurs ou à les rejoindre au milieu de leurs pogos. Quoique classiquement punks, les morceaux créent une superbe ambiance sous la tente. Même sans être particulièrement fan du punk hardcore, on passe un excellent moment !
Place ensuite à The Subways. Du rock insulaire, ma foi, bien traditionnel. Si la musique n’est guère originale, elle s’avère tout à fait rafraîchissante et bigrement efficace. Les refrains sont particulièrement soignés et sont repris en chœur par un public vraiment connaisseur. Un groupe britannique, comme il en existe des dizaines, mais dont la recette continue de fonctionner…
Pour la première fois, cap vers la Boombox. Une légende du rap français s’y produit : Oxmo Puccino ! Double disque d’or et vainqueur à deux reprises des Victoire de la Musique, le géant du hip hop francophone débarque à Dour, flanqué d’un live band. C’est évidemment un énorme plus ! Affichant sa bonne humeur légendaire, il aligne ses tubes les plus célèbres comme « Toucher l’Horizon » ou « L’Enfant Seul ». Pour chaque morceau, Oxmo demande au public de réaliser une nouvelle chorégraphie. Les bras balancent de gauche à droite et vice-versa durant l’entièreté du show. Un énorme spectacle accordé par un grand Monsieur de la musique française.
Le flop ? Les Pixies. La formation légendaire américaine va nous réserver un spectacle indigne de son rang. Les musiciens ne semblent guère motivés et manquent cruellement de peps. Réaction du public ? Aucune. Un véritable silence de cathédrale s’installe entre chaque titre, autour de la Main Stage. Une grosse déception ! A oublier au plus vite…
Il n’y a plus vraiment de spectacle qui botte votre serviteur. Donc, il décide de vagabonder de podium en podium. Et sous La Petite Maison dans la Prairie, Helena Hauff se fend d’un Dj set. Cette productrice, propriétaire d’une boîte de nuit à Hambourg, va mêler électro et wave pendant un grosse heure. Une chouette prestation propice à la détente…
Dour Festival a battu tous les records cette année, en accueillant pas moins de 235 000 festivaliers sur les cinq jours. Un beau bilan malheureusement terni par le décès d’un jeune homme français, victime d’une overdose de LSD. Toutes nos pensées vont évidemment à sa famille.
Pour votre serviteur, il s’agissait d’une première au camping. Et si la fatigue consécutive à ces 5 jours est absolument totale, les souvenirs musicaux et les rencontres se bousculent dans mon esprit. Parce que Dour, c’est aussi ça : le mélange de jeunes attirés par des styles différents mais qui finissent toujours par se croiser durant un bout de concert. Dour est incontournable sur la scène musicale européenne et rien ne semble indiquer que le festival en restera là. Beaucoup de surprises nous attendent encore. En attendant, le retour au boulot va être difficile, mais on ne regrette rien ! A l’année prochaine !
(Organisation : Dour Festival)
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