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Roots & Roses 2018 : mardi 1er mai Spécial

Écrit par Didier Deroissart et Léonce Collet
&

A Lessines, on ne cueille pas du muguet pour la fête du travail, le 1er mai, mais des roses et des racines. Celles d’un festival qui fête, cette année, sa 9ème édition. Au programme, blues, garage, rockabilly et dérivés… et à l’affiche 14 groupes ou artistes qui vont se succéder sous deux chapiteaux différents, le Roots pour la face la plus rock et le Roses, pour la plus blues… Encore que cette année, les décibels ont envahi généreusement les deux tentes. Près de 4 000 festivaliers se sont déplacés pour assister à l’événement...

Cocaïne Piss a la dure tâche d’ouvrir les hostilités, dès 11 heures. Dirty Coq (The Experimental Tropic Blues Band) en dit le plus grand bien. Deux mecs et deux filles. Le gratteur et le batteur sont barbus et bien poilus. Une des deux gonzesses se consacre à la basse et l’autre au micro. Mais pour la circonstance, le trio a invité Mette Rasmussen (NDR : une Danoise) à venir souffler dans son saxophone. Le punk/rock/garage de ce band est énergique et bourré de testostérone. La chanteuse n’a pas froid aux yeux et prend un bain de foule, la moitié du set. Elle s’arrête devant certains spectateurs tout en continuant à hurler dans son microphone. Un peu cru, son discours traite de sexe en général et de masturbation en particulier. Et pour corser le tout, les interventions de la Scandinave sur son sax sont particulièrement écrasantes. Un fameux uppercut pour commencer !

Crystal and Runnin’ Wild est un groupe bruxellois qui pratique du rockabilly. Frontwoman, Crystal, vêtue de rouge et une rose plantée dans les cheveux, se réserve le chant ainsi que les claviers et son père, Dan Blackwolf, l’imposante contrebasse. Le line up est complété par un bassiste, un guitariste et un drummer, coiffé d’un superbe Stetson. Vivifiante, l’expression sonore est enrichie par les chœurs de tout le backing group. De la setlist on épinglera surtout les excellents « Already Damned », « I Love Monster » et « Little by Little ».

Yak incarne le renouveau du garage/rock britannique. Un trio réunissant le chanteur/guitariste Oliver Burslem, le bassiste/claviériste Andy Jones et le batteur Elliot Rawson. A son actif, un album paru en 2016, « Alas Salvation », un elpee produit par le bassiste de Pulp, Steve Mackey. Interdiction de filmer ou de photographier tout au long de ce spectacle. Car du spectacle, il va y en avoir ! Dès le morceau d’ouverture, « Victorious (National Anthem) », le ton est donné. Le combo n’est pas venu pour faire dans la dentelle. Les titres sont courts et terriblement efficaces. Les riffs de gratte sont torturés, la ligne de basse semble incontrôlable et, suivant les morceaux, les claviers libèrent des sonorités délicieusement vintage. Le drummer martyrise littéralement ses peaux un peu comme Meg White. Enfin, écorchée, intense et puissante, la voix de Burslem semble parfois hantée par celle du Julian Casablancas (The Strokes). Bref, le garage/rock de Yak est aussi bien contaminé par le punk que le psychédélisme. Un peu comme chez Ty Segall. Véritable brûlots, « Hungry Heart » et « Alas Salvation » vont littéralement enflammer l’atmosphère. Une bonne surprise !

Yankee, Matt Horan drive Dead Bronco, un combo ibérique, originaire de Bilbao, très exactement. Son backing group implique Adan Gomez (mandoline, guitare), Joel Bruña (banjo), Adrian Kenny (contrebasse, basse) et Guille Peña (batterie). Country/punk, sa musique est qualifiée d’America sludge.

Si le groupe se sert d’instruments traditionnels acoustiques, il a recours à la technologie moderne pour leur communiquer des effets. Le band va nous proposer de larges extraits de son dernier elpee, « Driven By Frustration ». Le préposé à la contrebasse la fait régulièrement tournoyer sur place ; et lors du set, il va même monter dessus pour en jouer comme un acrobate. Le chanteur/guitariste signale que le band va interpréter une chanson d’amour torturée. Mais c’est surtout le banjoïste qui va persécuter ses cordes. Les musicos se démènent comme des beaux diables, incitent la fosse à participer à leur délire, et commencent à transpirer. Si le batteur est torse nu depuis le début du show, ses acolytes vont alors l’imiter, arborant d’imposants tatouages. En fin de parcours, Dead Bronco va nous réserver un mélange entre bluegrass appalachien et punk, au sein d’un climat plutôt vivifiant…

Fifty Foot Combo compte 20 années d’existence. Enfin, si on ne tient pas compte des multiples interruptions. Il s’agit du porte-drapeau de la scène surf belge. Le band gantois implique Bart Rosseau (drums), Jens De Waele (basse), Jesse Roosen Bongos (percus), Sandra Hagenaar (Hammond, thérémine) ainsi que les gratteurs Rodrigo Fuentealba et Steven Gillis. Il s’agit du seul concert pour cette année en Belgique, et la formation prépare un nouvel album. Hormis un morceau que chante Sandra, la musique est exclusivement instrumentale, un garage/rock très sixties qui crée une ambiance unique en son genre. Idéal comme bande son pour avaler les kilomètres sur la ‘Route 66’ !

J.D. Wilkes est une véritable bête de scène. Il s’était déjà produit en 2013, dans le cadre du festival, et avait fait forte impression. Son backing group, The Shack Shakers réunit le guitariste Gary Siperko (NDR : c’est loin d’être un manchot), le bassiste Preston Corn ainsi que le batteur/percussionniste Fuller Condon. Ce dernier se sert d’un washboard (planche à lessiver) et son kit de batterie est limité à la caisse claire et au tom basse. Le band propose un cocktail de country, rockabilly et blues, généreusement électrifié. Une énergie qu’il insuffle dans ses compos et la communique à la fosse. La prestation s’achève d’ailleurs par un court, mais judicieux « Shake Your Hips » (Trad : secouez vos hanches)…

Place aux Darts, encore un groupe de filles. Un quatuor américain impliquant la chanteuse Nicole Laurenne, la bassiste Christina Nunez, la drummeuse Rikki Styxx et la guitariste –plutôt jolie– Michelle Balderrama. Les deux premières citées, avaient déjà foulé les planches du Roots & Roses, en 2016, mais au sein de The Love Me Nots. Et c’est Nicole qui a composé l’hymne du festival. Les photographes sont à la fête. Les donzelles prennent des poses sexy et allument les mâles. A l’instar de la sixcordiste, chaussée de lunettes fumées ou de Nicole, en short et bas résilles, qui n’hésite pas à se coucher sur son clavier. Ou encore de Michelle, qui prend un bain de foule, en traversant la fosse sur les mains des spectateurs. On en oublierait presque la musique, un garage/psyché/punk/rock qui colle parfaitement à l’attitude des nénettes… pardon des fléchettes…

Left Lane Cruiser est un duo américain composé du guitariste Fredrick ‘Joe’ Evans IV et du drummer Pete Dio. Il pratique un blues qui fleure bon le Mississippi, mais qu’il teinte de garage. Un genre qui aurait pu naître de la rencontre entre Seasick Steve, George Thorogood, ZZ Top et les Black Keys. Fabian Bennardo, harmoniciste chez les Boogie Beasts, est invité à les rejoindre sur les planches. Et ses interventions vont communiquer une coloration vraiment singulière à l’expression sonore. Votre serviteur, appelé à couvrir un autre spectacle, cède le relais à Léonce, notre photographe, pour vous relater la suite des événements… (DD)

C’est la troisième fois que King Khan est programmé au Roots & Roses. Flanqué de son band, baptisé The Shrines, il propose une musique née d’un croisement entre funk, soul, rock, gospel, jazz psychédélisme et garage, tout en adoptant une attitude décadente. Mais si Arish Ahmad Khan affiche un look excentrique, son show est réglé comme du papier à musique. De nombreux artistes souhaitent assister au spectacle et envahissent le frontstage. Certains photographes sont donc refoulés derrière les barrières nadar. Tout au long de son délire festif, ce King, disciple du sport en chambre, fait l’apologie de la liberté sexuelle et prône les partouzes. Pourquoi pas !

Premier concert en Belgique, pour le combo espagnol, Guadalupe Platas. Sa musique agrège swamp blues, psychédélisme, rock, punk et flamenco. Mais c’est cette touche latino, qui en fait sa spécificité. Surtout à cause de cette cigar box à trois cordes dont se sert Pacos Luis Marto, outre sa basse, bien soutenu par Perico De Dios à la gratte et Carlos Jimena derrière les fûts. Rafraîchissant !

Arno semble avoir la nostalgie du passé, puisqu’il a monté le Tjens Matic, un groupe au sein duquel militent, cependant, ses fidèles musiciens ; en l’occurrence le drummer Laurens Smagghe, le gratteur Bruno Fevery et l’excellent bassiste Mirco Banovic. Il y revisite le répertoire de Tjens Couter et T.C. Matic, composé fin des années 70 et début des années 80. Dont les inévitables classiques « Putain, Putain », « Dance With Me », « Oh La La La » et « Meat The Freack ». Mais rien de vraiment original ou transcendant à signaler…

Tony Joe White a 75 balais. C’est la tête d’affiche du festival. Epaulé par son fidèle drummer Brian Fleetwood Cadillac Owings, il va revisiter ses classiques. Particulièrement efficace, son blues nous entraîne au cœur du Bayou, où le natif d’Oak Gove nous raconte sa Louisiane profonde. Il triture les sonorités de sa gratte à l’aide de ses pédales d’effets, dont la wah wah toujours aussi dévastatrice et jouissive. Si « Guitar Don’ Lie » constitue le point d’orgue du show, on épinglera encore une remarquable version de « Steamy Window » qu’il a écrite et refilée à Tina Turner et puis en point d’orgue, un « Guitar Don’ Lie » d’anthologie. A vous flanquer des frissons partout. A une époque, Tony l’avait empruntée à Joe Dassin, qui en avait créé une version plus cuivrée. Tony quittera la scène au bras de son drummer après nous avoir réservé son plus grand hit, « Polk salad Annie »…

Il y a de la tension dans l’air. Quelques saoulards ont des intentions belliqueuses. Le service d’ordre est sur les dents, mais après une intervention rapide et efficace, le calme revient sur la plaine...

Pour accueillir les Black Lips, la foule s’est agglutinée contre les barrières. Malgré  deux décennies de carrière, la formation géorgienne (NDR : tout comme REM et les B52’s, elle est originaire d’Atlanta) a conservé toute son énergie et la restitue à ses fans. Comme à la belle époque du punk, une immense fiesta se déroule aux premiers rangs. Leur hymne intemporel « Family Tree » met tout le monde d'accord. Un morceau très court et vachement bon. "O Katrina" l’est tout autant. C’est même le souk aux premiers rangs. Et ceux qui ne pogotent pas, braillent à s'en casser les cordes vocales. Les BLack Lips pratiquent un rock/garage qu’il qualifie de Flower Punk. Les riffs de cordes sont joyeusement et savoureusement discordants. La voix n’est pas toujours assurée, comme celle de Ray Davies, chez les Kinks, début des années 60. Mais c’est ce qui fait aussi le charme de leur musique...

The Blasters termine la soirée. Il est 22h20. Malgré 40 ans d’existence, le band continue de tourner. Très soudé, il va nous proposer un rockabilly… de qualité studio… (L.C.)

A l’année prochaine.

(Organisation : Centre Culturel de Lessines)

Voir aussi notre section photos ici

Informations supplémentaires

  • Date: 2018-05-01
  • Festival Name: Roots and Roses
  • Festival Place: Ancien chemin d’Ollignies
  • Festival City: Lessines
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