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Esperanzah 2018 : vendredi 3 août Spécial

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L’organisation du festival Esperanzah est impeccable. Si sa programmation privilégie la world et la musique urbaine, elle ne néglige ni les stars, ni les découvertes. Chaque édition défend un thème. Cette année, c’est le déclin de l’empire du mâle. Sois également ‘Sacha’ et attentif au gaillard qui met la main au cul d’une gonzesse, mais également tolérant et respectueux, notamment en matière d’égalité des sexes…
De vastes parkings de délestage sont relayés par des navettes de bus, toutes les 15 minutes ; et ce jusque 3h30 du mat’. Au sein d’un cadre exceptionnel et ombragé, des fontaines d’eau distribuent gratuitement de l’eau. Et par cette canicule, c’est primordial. Trois scènes sont réparties sur le site : la scène ‘Futuro’, située à son pied, est destinée à la musique urbaine et aux découvertes. Sur le site propre, la ‘Jardin’ accueille les stars montantes et confirmées et l’‘Alpha’ est réservée aux talents en devenir. L’empreinte écologique est omniprésente. Le festivalier trie ses déchets. Le prix de la nourriture et des boissons est abordable. Les familles sont les bienvenues. D’ailleurs, des activités pour les gosses, du cirque et de l’art de rue sont prévus sur le site… 

Ce soir, Roméo Elvis est à l’affiche. Il est programmé sur la scène ‘Futuro’. Mais un parcours de 15’ est alors nécessaire pour remonter vers le ‘Jardin’ ou l’‘Alpha’. Et la pente est raide. Une épreuve à éviter vu la canicule. D’autant plus que Jain se produit sur les hauteurs. Et pour assister à sa prestation, dans les meilleures conditions, il fera donc l’impasse sur celle du rappeur…

C’est d’ailleurs au ‘Jardin’ que la troupe strasbourgeoise, Lyre Le Temps, débarque. C’est le cas de le dire, car sa musique traverse toutes les époques, depuis le Charleston des années 30 au hip hop, en passant par le jazz et l’électro. Tout en y injectant une bonne dose de swing. Le line up réunit quatre musicos. Un drummer, un contrebassiste, préposé aux platines et un chanteur/crooner qui se sert également d’un clavier, mais de manière originale. Ce clavier est placé sur le sol, perpendiculairement à l’estrade et en position verticale. Il en joue donc assis, comme un harpiste ; et notamment tout au long du fabuleux « Prohibition Swing », le titre maître du dernier opus de la formation, un disque paru en 2016 ; et cette compo illustre parfaitement le climat au sein duquel baigne la prestation. On imagine les artistes coiffés de borsalinos, armés de mitraillettes, comme s’ils devaient défendre leur cargaison illicite d’alcool. Des images d’Elliot Ness traquant Al Capone, en noir et blanc, me traversent l’esprit. En ‘live’, le quatuor libère une énergie phénoménale et incite le nombreux public à danser, lever les bras en l’air (NDR : pas suite à une arrestation !) et à faire la fête. Et impossible de résister ! Premier coup de cœur de la journée.

Lubiana Kepaou, découverte, il y a à peine une semaine, au Palais 12, en supporting act de Youssou N’ Dour, grimpe la scène ‘Alpha’. La coupe afro, le regard de jade, la démarche féline, cette jeune Belgo-camerounaise a participé au télécrochet ‘The Voice Belgique’. Et bonne nouvelle, elle est soutenue par deux musiciens, en l’occurrence un claviériste/guitariste et un préposé aux machines. Sa musique est le fruit d’un cocktail subtil entre néo soul, jazz et lounge. Chaude, sensuelle et suave, sa voix colle parfaitement au style. Elle se sert d’une kora, un instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest, qui l’inspire et la rapproche de ses racines. Le concert s’ouvre par « Afro Blue », chanson qui ressemble étrangement à la version originale écrite par Mongo Santamaria et reprise par Erykah Badu. Elle nous réserve une adaptation singulière du « Sex Bomb » de Tom Jones. Caractérisé par ses percussions synthétiques, mais vibrantes, « Feeling love » nous entraîne vers les côtes africaines. Les interventions de Lubiana sur les 10 cordes de sa kora sont délicates, mais émoustillent la foule. Ce qui la pousse tout naturellement à se trémousser. Beats électro et synthés dynamisent « King Of My Kingdom ». Mais c’est lorsqu’elle est seule, face au micro et à son instrument, qu’elle se révèle la plus émouvante. Une superbe prestation, mais un peu courte… 

Setlit : « Afro Blue », « Sex Bomb », « Rose », « Feeling Low », «  Break Free », « Sunday Lost », « Come Back », « King Of My Kingdom », « You ».

Non seulement Gaël Faye est auteur-compositeur-interprète, mais également chanteur, rappeur et écrivain. Né en 1982 à Bujumbura, au Burundi, il a publié, en 2016, un premier roman, partiellement autobiographique. Intitulé ‘Petit Pays’, il raconte son histoire d’enfant vécue au Burundi au cours des années 90, pays déchiré par le génocide, avant qu’il n’émigre en France. Au bout de 10 minutes, on a l’impression que Gaël est le petit frère naturel de Stromae. Intelligent, constant et littéraire, son flow coule de source. En outre, l’artiste à une propension à communiquer d’une manière très naturelle avec le public. La plaine est noire de monde. Faye ne reste pas en place. Il harangue l’auditoire et l’incite constamment à lever les mains ou à jumper. Sa setlist est partagée entre plages de son elpee, « Pili Pili Sur Un Croissant Au Beurre », publié en 2013, de son Ep « Rythmes Et Botanique » paru en 2017, et nouvelles compos. Tel un boxeur sur le ring, Gaël est prêt à en découdre avec les dures réalités de la vie. Il nous parle d’exil, de guerre, de déracinement et surtout de métissage… sa seconde peau. Caractérisé par les interventions du piano et de la trompette, « Tôt Le Matin » ouvre le set. Un morceau paradoxalement doux et violent à la fois. Le discours prononcé par « Paris Métèque » est engagé et éclairé. Poétiques mais truffées de calembours, les rimes fusent sur les accords incisifs des ivoires. Gaël divise l’énorme plaine en deux parties pour voir des vagues de bras qui se lèvent. Son « Freestyle Fayaa » met littéralement le feu sur la plaine. La claque de cette première journée d’Esperanzah !

Place ensuite au Barcelona Gipsy Balkan Orchestra, un sextuor sont les musicos sont issus des quatre coins du Vieux Continent. En l’occurrence, Mattia Schirosa (accordéon, Italie), Sandra Sangiao (chant, Espagne), Ivan Kovacevic (contrebasse, Serbie), Stelios Togias (percussions, Grèce), Julien Chanal (guitare, France) et Oleksandr Sora (violon, Ukraine). Ils se sont rencontrés à Barcelone par amour de la musique balkanique. En fait, le combo réinterprète les thèmes traditionnels des Gitans et des Juifs d'Europe de l'Est, en respectant les racines et l'histoire de ces musiques qui ont traversé la Hongrie, Roumanie, Slovénie et Grèce, ainsi que les pays de l’ex-Yougoslavie, tout en préservant leur propre identité. Le Magazine ‘Mondo Sonoro’ considère « Del Ebro al Danubio », troisième LP de la troupe, comme l'un des 10 meilleurs disques de Musiques du Monde...

Sur les planches, la joie de vivre des musicos est communicative. En outre ils sont aussi talentueux qu’interactifs. D’origine catalane, Sandra Sangiao est vêtue d’une longue robe verte parée d’un corset de couleur noire. Probablement un costume traditionnel slave. Mais surtout, elle a une voix bouleversante, à vous glacer les os (NDR : finalement intéressant, vu la température ambiante). Et finalement, il émane de cette riche expression sonore gypsy, une émotion palpable…

Il faut cependant écourter le show, car Jain se produit au ‘Jardin’, et si on veut se dénicher une place à l’ombre, il faut débarquer sur les lieux assez tôt… Présentatrice, la très belle Yvoire de Rosen, Miss météo sur la chaîne BX1, préposée à la présentation de la soirée (NDR : c’était déjà elle qui avait rempli ce rôle lors du bal de Yousou N’ Dour), signale qu’il s’agit d’une date exclusive en festival. C’est d’ailleurs la dernière de sa tournée. Jain a revêtu une salopette de couleur bleu clair, dont le col rouge ressemble à celui d’un officier gradé. Seule, elle est entourée de ses machines et armée de sa gratte semi-acoustique. Outre le light show dont les faisceaux inondent également la fosse, réunissant alors entre 8 et 10 000 âmes, des vidéos sont projetées pendant son spectacle. Elle a la bougeotte. Et entame les hostilités par le sensuel et terriblement dansant « On my way », un titre issu de son futur elpee, « Souldier », puis embraie par « Star », un autre extrait de cet opus. Ce télescopage entre électro et sonorités empruntées aux quatre coins de la planète est l’occasion de relancer la machine à beats, mais surtout à transpiration. Jain signale qu’il pleut souvent dans notre pays. Elle rectifie en disant que c’est faux et qu’il fait ‘chaud’ ! Ce qui ne va pas l’empêcher de faire  grimper la température de quelques degrés en alignant ses hits, et en achevant sa superbe prestation par « Makeba »…

Une journée riche en vitamines D (soleil) et C (énergie).

(Organisation : Esperanzah)

Informations supplémentaires

  • Date: 2018-08-03
  • Festival Name: Esperanzah
  • Festival Place: Abbaye de Floreffe
  • Festival City: Floreffe
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