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Micro festival 2019 : jeudi 1er août Spécial

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Niché à l’ombre des coteaux depuis 2010, le Micro Festival, fêtait donc cette année, sa dixième édition. Suite à quelques modifications stratégiques, le site de l’Espace 51, remodelé au cœur d’un des quartiers les plus populaires et sympathiques de l’entité principautaire, accueillait donc de nouveau la foule, à l’ombre d’un chapiteau où pendant trois jours allaient se succéder une multitude de groupes ou artistes aux styles variés afin de la plonger dans des ambiances différentes. Jouant depuis le début la carte de l’éclectisme, le festival chapeauté par le label JauneOrange misait une fois de plus sur la curiosité d’un public majoritairement local, venu en masse, comme à chaque fois, pour cette ‘garden party’ annuelle dont l’affiche audacieuse et en général bien pointue suscite toujours débat. Souvent de bon goût, expérimentale, trash, drôle ou émouvante, la programmation –même si au cours de la décennie certains concerts n’ont pas laissé un souvenir impérissable– a néanmoins forgé l’identité d’un festival, petit dans ses dimensions, modeste dans ses ambitions mais incontournable pour beaucoup. Retour sur cet événement hors format en compagnie d’un chroniqueur aux oreilles bienveillantes.

Le parfum d’un soir d’été flotte dans l’air et les rayons du soleil s’attardent paresseusement sur les flancs de colline, alors que doucement, le public découvre le nouvel aménagement du site. Mieux pensé et fort joliment décoré, celui-ci s’apprête à être foulé par une cohorte débonnaire, venue en grande partie savourer les premières heures du mois d’août avec, en guise de bande son, un pêle-mêle de genres et de noms dont le mélomane lambda n’a jamais entendu parler.

Passés maîtres dans l’art de dénicher les perles rares de labels underground ou encore de ramener au premier plan quelque individu dont la notoriété est enfouie dans le passé, les organisateurs du Micro Festival, fidèles à leurs premiers préceptes, proposent en effet une affiche bigarrée, dont ce premier soir est la parfaite illustration.

Ainsi, c’est à Monolithe Noir, projet du Bruxellois d’adoption Antoine Pasqualini, qu’est laissé le périlleux honneur d’entamer les hostilités. Il est flanqué de son batteur attitré ; ce qui explique pourquoi le Percussive Ensemble est accolé au patronyme. Les vagues analogiques battues par les vents mauvais et les pluies synthétiques régurgitées par ses claviers se fracassent sur des rythmiques soutenues qui bientôt, ne demandent qu’à caresser les oreilles de votre serviteur, hélas encore distantes de bien trop de kilomètres, puisque à l’heure où le set se déroule, il est encore sur la route, frustré de manquer le spectacle.

Autrement dit, ne sachant comment s’est déroulé ce premier fait d’armes, il y a de quoi nourrir quelques regrets.

Mais déjà, d’un pas alerte, les portes du site sont franchies, juste à temps pour découvrir The Germans, dont le rock référencé et sexy tarde à convaincre, même si certains éclats titillent une curiosité toute naturelle.

Habité de généreuses intentions, le combo gantois tente de donner corps aux titres de son dernier elpee en date, « Sexuality ». Mais, emmené par un leader au look improbable (le mauvais goût vestimentaire n’est pas automatiquement synonyme d’étiquette artistique), le concert s’empêtre et ne parvient pas à se dépêtrer… À vouloir séduire en tout point, à tout prix, au détriment parfois d’un certain équilibre, la musique de The Germans devient indigeste et perd l’attention du mélomane là où elle voudrait le charmer. En résultent des compositions allant dans tous les sens, et pas toujours maîtrisées. Seule éclaircie, quelques fulgurances disséminées ci et là et quand même une apothéose en courbe ascendante…

Suite à ce cocktail finalement récréatif, les portugaises se tournent à présent vers l’un des moments forts ou du moins attendu de cette édition : Michael Rother.

La polémique peut d’ores et déjà enfler. Pourquoi ? Parce que derrière ce patronyme se cache l’un des piliers de la musique allemande du début des seventies et qu’à ce titre, bon nombre de spectateurs présents ce soir vont en être pour leurs frais. Car si la carrière de ce savant et féru d’electronica ne s’arrête pas à Neu !, dont les albums ont tracé pas mal d’autobahn pour les générations suivantes et encore à venir, l’ex-Kraftwerk a principalement œuvré dans un registre ambient (en témoigne sa collaboration avec Brian Eno) dont le principe repose essentiellement sur une rythmique robotique et, d’autre part, des ‘paterns’ mélodiques simples et redondants, dessinant des motifs épurés jusqu’à la moelle et dont la répétition graduelle se décline en dégradés pastels. En soi, rien de bien dérangeant, si le son n’était lui aussi victime d’un tel traitement. Un son qui a évolué (régressé diront les mauvaises langues) mais s’est cristallisé dans les années 80 (et franchement pas le meilleur versant), figeant par là même toute l’essence du krautrock initial. En résumé, que Michael Rother joue des morceaux de Neu !, d’Harmonia ou des compositions plus récentes, tout, exactement tout, sonne de la même manière. Et ce son épuré et, disons-le, passéiste (quelqu’un écoute encore Dire Straits de nos jours ?) jure affreusement avec le tempo kraut, machine toute aussi répétitive, mais calée dans une mouvance d’ordre hypnotique. Une dualité qui désarçonne et finit par lasser la majorité de l’auditoire, les deux guitares au jeu monotone et sans relief corroborant cette impression…

Pour autant, le concert de Michael Rother est-il un échec ?

Honnêtement, non. Si l’émotion est restée canalisée et l’ivresse contrôlée, il n’en reste pas moins que cette sommité (ne parlons pas de légende) a délivré un set fidèle à ses travaux étalés sur quatre décennies. Certes, on peut s’étonner de l’orientation mélodique de la plupart des titres interprétés ce soir, mais ils résultent d’une révolution personnelle, gravée dans le vinyle et donc sans surprise. En gros, Michael Rother a fait du Michael Rother, faisant fi de toute nostalgie.

Aux échos chagrins et aux protestations outrées, répond au loin le chant du hibou, alors que la nuit tombe, enveloppant de ses bras, la plaine fustigée.

Une bien belle phrase pour ne rien dire mais qui introduit parfaitement la prestation onirique suivante.

Propulsé tête d’affiche après une poignée de concerts seulement, le Liégeois Daortia est donc invité à redresser la barre. Challenge difficile s’il en est mais que Hughes Daro, accompagné d’un visuel impeccable, assuré par Victor Ziegler, va relever haut la main.

En se servant de boucles obsédantes se répercutant en drones mélancoliques, ses mélodies graciles esquissées par une basse et son chant haut-perché s’envolent dans les nuées noisy d’un shoegaze électronique. Le local de l’étape focalise l’attention d’un public loin d’être conquis d’avance (nul n’est prophète en son pays).

Si le set, certes linéaire, tend à résonner dans un tunnel infini, débouchant en un maelström bourdonnant, les oreilles les plus aguerries auront décelé certaines influences majeures déclinées en loops grisants.

Sorte de concert abstrait et opaque mais aux nuances poétiques et subtiles, d’où l’on ressort soit charmé, soit accablé. Vous vous en doutez, votre serviteur appartient à la première catégorie...

Ainsi, sur ces réverbérations aux teintes abyssales se termine cette première journée, déjà riche en émotions diverses. Là-bas, les langues vont continuer à se délier, ici le ciel va se replier, et perso, je m’en vais me coucher !

Bonne nuit Micro festival, et à demain !

(Organisation : Micro Festival)

Monolithe Noir & Percussive Ensemble + The Germans + Michael Rother + Daortia

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-07-31
  • Festival Name: Micro festival
  • Festival Place: Espace 251 Nord
  • Festival City: Liège
  • Rating: 7
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