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Micro festival 2019 : samedi 3 août Spécial

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Niché à l’ombre des coteaux depuis 2010, le Micro Festival, fêtait donc cette année, sa dixième édition. Suite à quelques modifications stratégiques, le site de l’Espace 51, remodelé au cœur d’un des quartiers les plus populaires et sympathiques de l’entité principautaire, accueillait donc de nouveau la foule, à l’ombre d’un chapiteau où pendant trois jours allaient se succéder une multitude de groupes ou artistes aux styles variés afin de la plonger dans des ambiances différentes. Jouant depuis le début la carte de l’éclectisme, le festival chapeauté par le label JauneOrange misait une fois de plus sur la curiosité d’un public majoritairement local, venu en masse, comme à chaque fois, pour cette ‘garden party’ annuelle dont l’affiche audacieuse et en général bien pointue suscite toujours débat. Souvent de bon goût, expérimentale, trash, drôle ou émouvante, la programmation –même si au cours de la décennie certains concerts n’ont pas laissé un souvenir impérissable– a néanmoins forgé l’identité d’un festival, petit dans ses dimensions, modeste dans ses ambitions mais incontournable pour beaucoup. Retour sur cet événement hors format en compagnie d’un chroniqueur aux oreilles bienveillantes.

Clap troisième !

Perdu dans les méandres de l’espace-temps par la faute de quelques Japonais impétueux (voir chronique du jour 2), votre serviteur arrive tardivement sur place.

Les langues qui s’agitent dans l’entourage encensent Yokai responsable d’un krautrock teinté de jazz (ou est-ce l’inverse ?) Un set qui manifestement a séduit.

Sous la tonnelle, malgré l’heure avancée, les étoiles se sont invitées…

Szun Waves, ensemble de trois magiciens du son, tisse les broderies du ciel d’un fil doré. Elles m’attendent et m’invitent à prolonger ce voyage stellaire.

Projet du batteur de jazz Laurence Pike (de Pivot ou PVT), du producteur electro Luke Abbott et du saxophoniste Jack Wyllie (Portico Quartet), le trio brode patiemment sa toile dans laquelle viennent se figer quelques curieux. Juste magnifiques, les envolées au sax se perdent dans une réverbération de cathédrale alors que les dominos de sons binaires dévalent les pentes escarpées que dessinent les motifs de la caisse claire. Transformant l’instant en un moment de grâce.

Sur les montagnes, les conifères se balancent au gré du vent, sur la surface de la mer, le soleil miroite et on redescend lentement sur terre…

Difficile après coup de se concentrer sur le DJ set d’Aboie Poupousse, et encore plus difficile de juger du set suivant, celui du duo frenchie La Récré, qui comme son nom l’indique, n’est rien de moins qu’un projet à vocation distractive. Caractérisé par ses extraits de nanards incrustés dans un jazz easy listening cool, la prestation s’apprécie modérément. Sympa mais sans plus !

L’heure de la fessée est alors arrivée. De la claque annoncée. De l’événement visuel, de la gifle auditive, de la branlée sonore, bref du truc qu’il faut ab-so-lu-ment voir : Shht.

Forcément, annoncé comme tel, l’attente est grande. Est-ce que cette bande d’hurluberlus gantois mérite le buzz répandu autour d’eux ?

Pas certain. Clairement, le groupe travaille autant le visuel que le son. Subtil calcul opportuniste par les temps qui courent. Donc, outre des tenues de scène sans grande originalité (la combi empruntée aux Beastie Boys ou à Man Or Astro-man, entre autres) et des chorégraphies pastiches, que reste-t-il ? Des compositions ma foi entraînantes, allant dans tous les sens et qui doivent sans doute beaucoup à Evil Superstars, des voix abusivement noyées d’effets et une énergie sans faille.

Le chanteur escalade la structure du chapiteau tel un macaque facétieux. Ce qui amuse le public (moins l’ingé son). Mais lorsque les peluches qui depuis deux jours squattent le site se mêlent à la fête, volant dans tous les sens, le côté joyeusement foutraque du set est exacerbé. Pour autant, c’est loin d’être exceptionnel, et si on passe un bon moment, on n’assiste quand même pas au sommet de ce festival. Toujours agréable mais pas immanquable.

Bien plus intéressant, le retour sur nos terres du dandy Allemand Félix Kubin. Pourtant réduit à un set solo sans visuel, contrastant donc cruellement avec la prestation précédente.

Revêtu d’une élégante tenue rouge et noire, rôdé comme une machine, l’électron libre de l’electronica post apocalyptique avec des bulles enchaîne les expérimentations auditives espiègles, non sans y ajouter la touche d’humour qu’on lui connaît. Simple et dénué de tape-à-l’œil, le dadaïste de la musique déviante revisite son style, propre et tordu. D’une efficacité crasse, le quarantenaire, qui baigne dans la musique électronique depuis ses 8 ans, déborde de générosité et démontre qu’aux commandes de ses machines, il reste ‘das model’ du genre. Confus sur la fin car ne sachant plus très bien le timing qu’il lui est imposé, l’ami nous offre un tour gratuit, pour le plus grand plaisir d’un public qui ignore encore que la fin du monde est proche.

Heureusement, à l’autre bout de la plaine, sous la rotonde balayée de lumières led de l’Oasis 3000, Müholos le robot est venu nous sauver. Une bouffée de disco numérique qui balaye la menace pesant sur l’humanité. Irrésistible et dansant, le binôme assure la transition d’une nuit qui entame sa farandole.

Voile à présent sur les Caraïbes en compagnie de The Mauskovic Dance Band, qui comme son nom l’indique ne vient pas de Moscou mais a bien l’intention de nous faire danser.

Le genre de concert festif qui sent bon la tradition de fin d ‘événement.

Chaloupé, groove et sexy, le son secoue le cocotier d’un public qui refuse de rester en si bon chemin…

Et il sera satisfait, car la programmation nous réserve encore le set du grand Cüneyt Sepetçi, légende vivante du Bosphore. Génie de la clarinette et porteur de la tradition stambouliote.

Hélas le line up est réduit à un duo de cabaret, son acolyte préposé au synthé Korg générant une tambouille mi-folklorique, mi-hit-parade de supermarché. Bref, l’ambiance est plus à la fin de mariage qu’à l’apothéose tant attendue.

Dommage, car le virtuose et humble Cüneyt propose une revisite de la musique de ses ancêtres ou encore de quelques classiques européens, en y affichant classe et talent. Mais dans cette formule de bal, ce n’était vraiment pas très convaincant.

Le moment du bilan final est donc arrivé.

À l’heure d’écrire ces lignes, on peut déjà établir que le Micro Festival aura tenu toutes ses promesses. Celles faites à un public qui, sans même connaître la prochaine affiche, est déjà prêt à revenir...

Ainsi, votre serviteur enfourche sa monture et s’enfonce dans la voie lactée.

Bisous, bonne nuit Micro Festival et à l’année prochaine !

(Organisation : Micro Festival)

Yokai + Szun Waves + Aboie Poupousse + La Récré + Shht + Félix Kubin + Müholos + The Mauskovic Dance Band + Cüneyt Sepetçi

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-08-02
  • Festival Name: Micro festival
  • Festival Place: Espace 251 Nord
  • Festival City: Liège
  • Rating: 7
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