Un an plus tôt, Pomme était programmée dans le cadre des Nuits Botanique, à la Rotonde. Suite à la Covid, le spectacle avait été annulé. Et aujourd’hui, elle est tête d’affiche sous le chapiteau. Bonne nouvelle, pour accéder aux concerts, le masque et la distanciation sociale ne sont pas imposés, mais un Covid Save Ticket doit être fourni à l’entrée. Baptisée ‘Les Failles Tour’, sa tournée visite la Belgique, depuis un bon mois (Festival de Ronquières, Théâtre de Mons, Nuits Solidaires à Namur) et ce soir elle se produira devant 1 200 personnes.
Aurélio Mattern assure le supporting act. Il a milité chez Lucy Lucy, Paon et Sonnfjord. Multi-instrumentiste, il a décidé de se lancer en solitaire, en empruntant, pour patronyme, Aurel. D’Aurel à Aurélien, en passant par Aurélio et l’empereur romain Marc Aurèle, les racines sont identiques. Aurélio a gravé un premier Ep. Baptisé « Ah Ouais », il est paru en juin dernier.
Il est seul sur les planches avec pour équipement sa gratte électrique, son synthétiseur, ses machines et son iPAD ; et il jongle parfaitement entre les différents instruments. L’artiste semble bien plus détendu qu’au festival de Ronquières, en enchaînant facilement morceaux cool, nerveux, électro ou/et hyper dansants.
Aurélio adore la musique des années 80. Interprétées dans la langue de Voltaire, ses chansons sont autobiographiques. Celles d’un trentenaire pépère, perdu, et en même temps décidé à aller au bout de sa démarche. Il parle de tour-bus qu’il n’aura jamais. Il chante les couples qui se lassent. Il traite parfois du deuil et souvent de l’insomnie. Et s’autorise même d’un petit trip du côté de Coxyde, pour prendre un bain de soleil en amoureux (« Hier la plage »).
« Désert », « Vingt vingt » et « Saison Mandarine » sont de nouvelles compos écrites pendant le confinement. Aurélio voulait les partager et n’imaginait pas les jouer devant un vrai public. Bonne mise en bouche avant de croquer la Pomme…
Setlist : « Hier La Plage », « Esquisse », « Désert », « Vingt vingt », « Krang », « Ah Ouais », « Oxygène pour 2 », « Saison Mandarine ».
Claire Pommet a choisi comme patronyme et nom de scène, Pomme. C’est à l’école que ses camarades de classe lui avaient attribué ce surnom.
Pomme monte sur le podium et salue la foule, puis empoigne sa gratte semi-acoustique. Elle a coupé ses cheveux au bol comme Mireille Mathieu et n’arbore plus sa fameuse sa mèche blanche centrale si caractéristique. Elle est vêtue d’un pantalon noir et d’une chemise blanche à froufrou. Pomme est soutenue par le même backing group qu’au festival de Ronquières : une bassiste, également préposée aux synthés, juchée sur une petite estrade, et une drummeuse.
Elle entame son set par « Anxiété », un extrait de son second LP, « Les Failles », qui a forgé son succès. A cet instant, on aurait pu imaginer qu’elle allait dérouler le tracklisting de cet elpee. Finalement, elle n’en interprétera que 4 extraits.
Lors de ses chansons les plus acoustiques, donc intimistes, on dirait une petite sœur qui se confie en chuchotant à votre oreille.
Particulièrement interactive, elle affiche un sourire permanent. Elle confirme tourner en Belgique depuis un petit temps et avoue apprécier le pays et sa gastronomie. Elle raconte qu’à Namur, elle avait demandé quelle était la spécialité culinaire. On lui avait appris qu’il s’agissait de la bière et du péquet. Mais elle avait répondu le vert à la pomme (NDR : c’est la couleur de cette eau-de-vie). Ce qui a déclenché l’hilarité dans l’auditoire.
Sa version du « Désenchantée » de Mylène Farmer booste l’ambiance. La foule connaît les paroles et chante en chœur. Notamment les aficionados agglutinés devant le podium. Et lorsqu’elle interprète « Les Séquoias », « Je Sais Pas Danser » et « Les Oiseaux », le public met littéralement le feu.
Elle se sert de différents instruments : de la gratte semi-acoustique à l’électrique, en passant par le piano, un mini-synthé (qu’elle pose sur les genoux) et une autoharpe, un instrument à cordes pincées utilisée dans la région des Appalaches pour accompagner la musique folk, americana ou bluegrass. Et manifestement ces sonorités apportent une coloration originale à l’expression sonore.
Au bout de 50 minutes, le set proprement dit est terminé. Elle signale, qu’en général, elle passe un contrat verbal avec le public. S’il applaudit, elle reviendra pour 4 chansons. Finalement, on aura droit à 70 minutes de prestation.
En rappel, Claire revient coiffée d’un chapeau en forme d’énorme champignon. Elle déclare l’avoir reçu d’un certain ‘Pilou’ lors d’un concert à Tours. Depuis il est devenu son couvre-chef fétiche qu’elle porte à chaque concert. Projetés depuis l’arrière-scène, les faisceaux lumineux se focalisent sur Pomme ; surtout quand elle est seule sur scène. Tantôt de couleur verte ou rouge, ils passent au bleu et aveuglent littéralement les spectateurs, pendant « Soleil, Soleil ».
A l’issue du concert, un constat s’impose : Pomme est à l’aube d’une grande carrière…
Setlist : « Anxiété », « Je Sais Pas Danser », « Les Cours D’Eau », « Pourquoi La Mort Te Fais Peur », « Désenchantée » (Mylène Farmer), « Les Oiseaux », « Saphir », « De Quoi Te Plaire », « Les Séquoias », « La Lumière », « Ceux Qui Rêvent ».
Rappel : « Grandiose », « Soleil Soleil », « Une Minute », « On Brûlera ».
Pomme + Aurel
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(Organisation : Le Botanique)